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Homélies, réflexions et spiritualité

Filtrer les éléments par date : mai 2016
lundi, 30 mai 2016 09:23

Une "Radoterie."

Autrefois, quand j'étais jeune adolescent, il n'y avait pas de radio à la maison. J'allais chez le voisin chaque soir écouter Séraphin. Mes parents rouspétaient chaque fois mais ne voulaient rien savoir d'acheter une radio. Finalement mes frères ont acheté la fameuse radio qui est vite devenue un moment de rassemblement de la famille. Plus tard, dans le programme d'électrification rurale, l'électricité est passée près de la maison. Les parents ne voulaient rien savoir de payer l'électricité. Mes frères ont installé l'électricité. C'était la merveille: plus de lampe à l'huile, la veille laveuse à linge a fait place à un grande dame électrique, la pompe à l'eau a cédé sa place à une pompe électrique. La vie devenait plus facile et les parents doucement s'ajustaient. Le téléphone a fait son apparition. Grand Dieu! Pas question d'avoir cette boite à placottage chez nous. Mes frères ont installé le téléphone. Non seulement on écoutait les gens à la radio, on pouvait aussi leur parler à distance et ils répondaient. La communication s'établissait avec l'extérieur. Mais voila que la boite à images s'amène. La télévision nous amène le monde dans notre salon. Les coréens, les chinois se promènent chez nous. Extraordinaire. Les parents s'ajustent à cette nouvelle vie et y prennent goût. On y découvre des richesses incalculables. On découvrait  le monde avec ses beautés, ses richesses, ses valeurs comme ses misères et ses souffrances.

Hier,  je suis allé présider l'Eucharistie dans la paroisse. Une poignée de vieillards participaient. J'écoutais parler les gens à la sacristie, je croyais entendre ma mère il y a  75 ans: les jeunes ne sont plus là, ils ne comprennent rien, leur faut des cellulaires, des tablettes.... Après la célébration, j'arrête à l'épicerie et les jeunes me disent: on ne va plus à la messe, c'est seulement des vieux et ils ne veulent rien comprendre, faut qu'ils restent dans leur vieilles affaires.

J'écoute cela et je me dis: Dans mon Église, on a jamais installé le téléphone pour établir la communication entre les générations. On est resté à la radio, on se parle sans s'écouter et se répondre. Je me disais la télévision n'est jamais entré parce qu'on n'a pas vu le monde avec ses richesses, ses beautés, son besoin de spiritualité et de sens. On n'a jamais installé l'électricité parce que personne ne semble au "courant" de l'Évangile, des paraboles de la miséricorde, du Concile Vatican 11. Nous aurions fait l'inverse de la famille. Les jeunes ont du quitter pour vivre. Moi, chaque, soir je sortais écouter Séraphin et je revenais; mais dans l'Église, les jeunes sont sortis et ne sont pas revenus. Le courant n'est pas passé. Mon Église est devenue une vieille dame qui voudrait retrouver son passé mais qui n'a plus la force de découvrir le monde. Alors l'Église renaitra ailleurs avec la jeunesse de l'Esprit du Seigneur. Amen

Publié dans Textes de réflexion
samedi, 28 mai 2016 14:01

J'ai médité.

A la suite de certains théologiens et biblistes, je m'arête ce matin sur deux textes du récit de l'institution de l'Eucharistie. J'y découre un sujet de méditation fort intéressant.

Concernant le vin, Mathieu écrit: "Buvez, ceci est mon sang, le sang de l'alliance, versé pour la multitude pour le pardon des péchés." Mth. 26, 27-28. De son côté Luc écrit: "Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous." Lc 22, 20.

Notons que Mathieu met l'accent sur le sang versé et donc fait référence à l'alliance avec Abraham et Moïse dans les sacrifices d'animaux. Le sang était répandu sur les parties de l'animal et le reste répandu sur le peuple. Et comme le dit le Père You, nous devenons consanguins avec Dieu de l'alliance. Ici l'accent est davantage placé sur le sang et le sacrifice. Elle m'apparait encore un peu extérieure.

Luc par contre met l'accent sur la vie donnée, sur l'alliance scellée dans le sang du christ. Nous participons à la vie même du Christ dans la communion sacramentelle. Le Christ est descendu sur terre pour nous hisser avec Lui vers le Père, vers la vie divine. C'est ce que dit l'évangéliste Jean: "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous." Jn 6, 53. Ici l'accent est mis sur la vie donnée et partagée. L'alliance fait partie de ma vie. "L'Alliance avec Dieu n'est pas établie par une mort sacrificielle, mais par la foi inébranlable de Jésus en l'Alliance de Dieu, même devant la mort." Le Sacré de la vie, J. Stinckens, p.236.

Si nous jetons un coup d'oeil sur les Actes des Apôtres, nous y découvrons la puissance de l'Esprit et du ressuscité à l'oeuvre dans les apôtres. Ils font des guérisons, prêchent sans peur; ils ne font qu'un avec le Christ. L'Eucharistie nous prend avec le Christ pour nous "christifier" et devenir corps vivant du Christ.

Si dans l'histoire et la lturgie nous avions mis l'accent comme Luc sur l'alliance et la vie donnée, nous aurions peut être une célébration eucharistique plus dynamique. Le peuple chrétien que nous sommes est un peuple d'alliance, d'action de grâce et non un peuple qui écoute encore les coups de marteau sur les clous au moment de la crucifixion. Ce qui faisait écrire à un théologien: l'objet de ralliement des chrétiens n'est pas un Christ sanglant sur la croix mais un christ ressuscité et lumineux. "Nous sommes devenus Christ" dit S. Augustin. Relevons la tête et soyons des témoins du ressuscités, nous sommes devenus Christ.

Publié dans Textes de réflexion
vendredi, 27 mai 2016 14:12

Un projet

Nous sommes dans l'année de la miséricorde. Le tisonnier à sa dernière réunion a voulu manifester de quelle façon la miséricorde est vécue au quotidien dans notre milieu de Haute-Gaspésie. Les membres ont décidé, en accord avec le Centre d'Action Bénévole,  de faire connaitre tous les services caritatifs offerts dans le milieu. Chaque semaine dans les bulletins paroissiaux, une personne présente un service et à la fin  nous tirerons une leçon.

Notre objectif était d'abord de faire connaitre ces services à la population, de reconnaitre le travail et la générosité des personnes qui s'y dévouent, de montrer que depuis au-delà de vingt ans, chaque matin des bénévoles ouvrent la porte de la miséricorde pour accueillir et aider des personnes dans le besoin. Enfin nous voulons faire découvrir aussi que si la pratique sacramentelle est diminuée considérablement, la pratique de la charité au quotidien est toujours bien vivante. Des hommes et des femmes exercent au quotidien le diaconat de la charité.Des sceptiqeus me diront: ces gens ne le font pas au nom de leur foi ou de Jésus Christ. Je leur répondrai:"Quand, Seigneur, nous est-il arrivé de t'avoir donné à manger, à boire, visiter en prison? Chaque fois que vous l'avez fait à un de ces petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait." Mth 25, 45. Même s'ils ne le savait pas.

Dans ce projet le tisonnier a voulu montrer qu'après avoir goûté la miséricorde du Père, il fallait la vivre sur le terrain. Nous ne voulions pas que la miséricorde reste dans le temple au niveau de la liturgie et de la prière. Comme me disait quelqu'un, "notre Église est très vivante, mais elle est ailleurs." C'est peut être l'Église de type Marie dont j'ai parlé dans un article dans la case "Nouvelles". le meilleur est à venir.

Publié dans Nouvelles
vendredi, 27 mai 2016 13:39

J'ai retrouvé

En sirotant mon café, ce matin, je tombe sur un petit volume écrit en 1999: Une Église qui s'appauvrit, drame ou ouverture d'avenir? par Marc Girard, René Guay, Emmetts Johns et Denise Lamarche. Ce livre date de plusieurs années et semble obsolète, mais en y plongeant, il m'apparait d'une très grande actualité. J'y retrouve la comparaison entre une Église de type Zacharie, dans le temple et devenue muette,   ou de type Marie, sur le terrain et missionnaire. J'y côtoie les défis annoncés pour notre Église du 21e siècle. Une Église de type table ouverte et l'option du Christ pour les pauvres. Les grands défis présentés à notre Église sont encore là: L'urgence de faire de l'annonce de la Parole une priorité, La nécessité de bâtir des communautés et de faire la communion, la redécouverte du sacerdoce baptismal et son déploiement dans la communauté dans l'engagement des chrétiens au coeur des ministères; redéfinir la dimension missionnaire de l'Église au coeur de notre monde.

Seulement prendre le temps de s'arrêter pour se demander ensemble dans quelle Église nous sommes? Celle de Zacharie ou de Marie? Ou encore de quel baptême nous sommes? Celui de Jean ou de Jésus? Ce serait un pas excellent. Notre Évêque Mgr Gagnon dans sa lettre sur l'avenir des communautés chrétiennes au no 8 avait suggérer un discernement profond sur la situation et les défis de notre Église. A ma connaissance, cette partie de la lettre est restée sur les tablettes. Avec la mise en route des secteurs nous avions mis comme objectif: l'engagement responsable des chrétiens au niveau de leur baptême dans le service pastoral en paroisse. C'est demeuré un rêve.  Discerner ce que l'Évangile vient nous révéler dans notre monde d'aujourd'hui. Une Église qui s'appauvrit est une Église qui retrouve l'essentiel. Travailler à partir de ce petit bouquin pourrait être une source de rajeunissement. Le meilleur est à venir.

Publié dans Nouvelles
jeudi, 26 mai 2016 20:35

Ombres et lumières

Patrick Vinay: Ombres et lumières sur la fin de vie. Médiaspaul. Une petite brochure sur la fin de vie. Dans le débat actuel que provoque mourir dans la dignité, ce petit livre donne des orientations et des explications de nature à éclairer les personnes qui accompagnent en fin de vie ou les familles devant des décisions difficiles. L'auteur part de faits concrêts pour éclairer la situation et donner des explications appropriées. C'est une lecture facile et enrichissante.Bonne lecture. 26 mai 2016.

Publié dans Nouvelles
mardi, 24 mai 2016 14:20

Une leçon pratique.

Dans l'Évangile de notre dimanche (Lc 9, 11-17) Jésus donne une bonne leçon de pratique pastorale à ses apôtres. Une foule a suivit le Seigneur en plein désert où il n'y a rien à manger. Les apôtres ne trouvent rien de mieux que de renvoyer les gens chez eux pour le souper. Alors Jésus les enseigne d'une façon pratique.

Dans l'Église que je suis venu vous proposer, dira-t-il, on ne retourne pas les gens chez eux, on les accueille, les écoute et regardons ensemble ce qu'on peut faire pour répondre à leur besoin. Jésus donne une première leçon d'agir pastoral, ouvrez votre coeur et vos oreilles pour acueillir les gens qui nous suivent et comprendre leur besoin. La première attitude d'un apôtre, d'un envoyé, d'un témoin est l'accueil et l'écoute.

Jésus dira ensuite faites-les asseoir par groupes de cinquante. Faites des communautés. Une foule sera toujours une foule. L'Église n'est pas une foule de personnes mais une communauté de personnes rassemblées autour de Jésus Christ dans la communion, le partage et l'amour. La foule ne sera jamais une communauté. L'église est remplie le soir de Noël pour le messe de minuit, mais elle est vide le lendemain. La foule est importante mais elle ne sera jamais communauté, elle ne sera jamais Église.

Jésus demande ensuite ce qu'ils ont à manger cinq pains et deux poissons. Ils ont la plénitude, le chriffre sept. Dans chaque communauté chrétienne, l'Esprit a déposé  tout ce qui est nécessaire pour faire vivre la communauté. L'Esprit a déposé en abondance les charismes, les ministères, les pasteurs dont la communauté a besoin. Alors Jésus dit à ses apôtres, découvrez les dons de l'Esprit et mettez-les au service de la commuanuté. C'est le rôle du pasteur, de l'envoyé d'accompagner les ministres issus de la communauté pour assurer la vie chrétienne.

Jésus lève les eux au ciel et bénit. Voila une autre attitude fondamentale en pastorale: s'ajuster sur le projet de Dieu. L'Église n'est pas notre oeuvre mais celle du Père. Un élément important de l'action écclésiale est la prière, écouter ce que le Seigneur a à nous dire dans les circonstances où nous sommes placés. Nous vivons une situation d'Église difficile, notre premier mouvement est d'écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire dans ces situations pour ajuster notre agir pastoral  sur le projet de communion du Père.

Jésus met les pains et les poissons dans les mains des apôtres pour nourrir la foule. Jésus dépose dans  nos mains, dans les mains de tous les chrétiens et chrétiennes la nourriture pour le peuple chrétien et nous demande d'ouvrir nos mains pour le partage. C'est dans les mains des apôtres que le pain se multiplie. Si les chrétiens aujourd'hui ont faim, c'est peut-être que nous avons oublié d'ouvrir nos mains pour partager les dons de Dieu, nous avons peut-être oublié que la multiplication se fait dans nos mains, dans un geste de partage. Avons-nous voulu garder l'Église pour nous?

Tous furent rassasiés et il en resta pour l'ensemble du monde connu à l'époque. L'Heureux naufrage nous a parlé d'un vide spirituel, d'une soif de spiritualité; on parle beaucoup de formation chrétienne, d'évangélisation. J'entends souvent dire: Les gens ne sont plus intéressés à rien, on ne veut rien savoir, c'est toujours les mêmes ... Alors, ce matin Jésus nous dit; ouvrez votre coeur et vos oreilles pour accueillir et écouter puis ouvrez vos mains pour partager. Ouvrez vos coeurs et vos oreilles pour découvrir les richesses de charismes et ministères déposés dans vos communautés. Avant d'envoyer les gens dans les paroisses voisines pour la messe, regardez ce qu'ils peuvent faire chez eux. L'Église n'est pas à sens unique. Ouvrez vos coeurs et vos mains pour partager. L'Église n'est la propriété de personne d'autres que de l'Esprit du Seigneur.

Cet Évangile m'invite il me semble à un regard objectif sur mon agir pastoral pour me questionner. Il me questionne aussi sur ma vision d'Église. Avec l'Esprit, il y aura toujours assez de pasteurs, de mnistres, de pain pour les besoins du peuple et que l'Esprit fera naitre de la vie même de nos communautés. Avec le Seigenur, il y en a pour tout le monde et il en reste ... Seigneur ce matin ouvre nos coeurs, nos oreilles, nos mains au service de ton projet d'amour et de communion.

Publié dans Homélies
lundi, 23 mai 2016 12:42

Que dois-je faire?

Un homme pose à Jésus une petite question`"Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? Mc 10, 17. Aujourd'hui on dirait "drôle de question." L'homme se situe au niveau de l'agir et Jésus l'envoie au niveau de l'être. "Tu connais les commanadements, respecte-les." J'ai tout fait cela Seigneur que me manque-t-il? Le Seigneur répond: tu as agis pour gagner quelque chose qui t'était donné, il te manque simplement d'être en état d'accueil.

Les commandements ne sont pas là pour gagner quelque chose, ils sont l'expression de celui qui a reconnu le don de Dieu et l'a accueilli. Tu as fait des choses pour gagner le ciel ou pour paraitre, enlève cela de ta vie et accueille le don de Dieu en toi. Ton agir deviendra une réponse d'amour à un amour donné et partagé.

Depuis la venue du Christ, les êtres humains ont appris lentement à découvrir ce qu'ils étaient, à le vivre et à rendre grâce. Nous passons doucement d'une religion de mérite à une religion de gratuité. Nous sommes trop encore dans une religion de la "faux": Faut aller à la messe, faut faire baptiser notre enfant, faut aller à confesse ... Jésus nous a demandé de remiser la "faux" et de sortir nos réserves d'amour et de reconnaissance. Notre vie doit être un grand champ d'accueil, de récolte et de MERCI. Alors Jésus posera sur nous un long regard d'amour.

Publié dans Spiritualité
samedi, 21 mai 2016 00:11

Un vieux médite.

En feuilletant l'Évangile, le Seigneur me dit que je suis l'enfant bien-aimé du Père et tatoué de l'Esprit de Dieu. Jésus est venu me révéler à moi-même. Et Jean-Paul 11 nous a dit que nous l'étions dès notre conception. Dieu n'étant pas visible avec nos yeux, quelqu'un est venu nous le faire connaitre tel qu'il est. A mon sens  Jésus devient le signe ou le sacrement du Père pour nous. D'ailleurs à l'époque du Concile, un théologien, le Père Schillebeeckx a écrit un magnifique volume intitulé: "Jésus  sacrement de la rencontre de l'homme et de Dieu." Il écrit: "Les sept sacrements de l'Église ne sont que les foyers d'une sacramentalité aux dimensions plus vastes, aux dimensions du monde." Le sacrement est donc à l'origine une personne.

En continuant ma  lecture, le Seigneur dit aux disciples après la résurrection: "Vous serez mes témoins jusqu'aux confins de la terre." Act. 1, 8. Alors je deviens le sacrement du sacrement, ou le signe visible du Christ ressuscité. Étant un être spirituel, il a besoin de d'autres personnes pour se faire connaitre. Le Père Congar nous disait dans ses conférences qu'il n'y avait qu'un sacrement Jésus continué dans la communauté chrétienne. En relisant l'Évangile, Monseur Jésus Christ me révèle cette réalité. C'est tout un honneur de découvrir que nous sommes le sacrement du ressuscité. C'est pourquoi chaque fois que j'ouvre une célébration je dis à la foule présente; "Le Seigneur est avec vous." Je salue le sacrement du Christ ressuscité et je fais un acte de foi en la présence du Christ en eux. Les sacrements sont une vie célébrée. Dans le sacrement, il y a un temps et un moment. Le temps est la vie et le moment est la célébration.

Alors les sept sacrements sont à la fois la célébration de ce qui existe déjà et le don de grâce ou de mission selon le cas. Comme quelqu'un disait parlant du baptême, c'est un sceau posé sur ma réalité d'enfant de Dieu. La célébration me donne une force pour vivre mieux ma réalité  d'enfant de Dieu. J'ai compris aussi que je ne vais pas aux sacrements "pour" mais "parce que."  Je vais à l'Eucharistie parce que je suis un être en communion avec Dieu et mes frères et soeurs, je vais célébrer cette réalité et grandir ensemble dans cette communion. La vie sacramentelle est comme un aimant qui m'attire et me colle sur le Christ.

La célébration du sacrement  vient donc ajouter à mon agir en me donnant une présence spéciale du Seigneur pour vivre ce que je suis et en témoigner. La célébration me donne la force de mieux vivre ma communion à Dieu et avec mes frères et soeurs en communauté; il vient confirmer l'action de l'Esprit agissant en moi, etc ... C'est une réalité vivante, dynamique qui me fait avancer. Le sacrement est une expérience de vie, et la célébration une réponse d'amour à un amour qui m'habite, me soutien et me fait vivre.

L'Évangile est inépuisable, il est un trésor que nous ne pourrons jamais découvrir à fond. Mon rêve, mon souhait aujourd'hui, que mon Église devienne une Église biblique, une Église où le livre de l'Évangile est grand ouvert pour qu'ensemble nous nous évangélisions. S'évangéliser, c'est être proche de la vie, proche de l'être humain, et ainsi est tout près de Dieu. Alléluia.

Publié dans Textes de réflexion
mardi, 17 mai 2016 14:42

Un amour de relation.

Quelqu'un m'écrivait dernièrement pour me demander ce qu'était la Trinité et qu'est-ce que cela venait faire dans sa vie chrétienne. Alors je transmets la méditation que cette question m'a inspirée.

L'Écriture nous fait d'abord connaitre Dieu comme un Père. Dieu vient vivre avec nous une relation comme celle d'un père avec son enfant et un enfant bien-aimé. Il est un Père, donc il est près de moi. Dieu est à la fois Père et Mère. Quelqu'un qui me soutien, m'accompagne et qui a un visage de tendresse. Comme nous dit le psaume: Dieu plein de tendresse et d'amour, lent à la colère." Il est le Père qui m'a façonné de ses propres mains comme fait le potier.

L'Écriture nous révèle aussi Dieu comme Fils du Père, donc notre frère. Dans l'Incarnation, Jésus est devenu le sacrement du Père pour le monde. Il a récapitulé tous les visages du monde, c'est ainsi que je découvre le visage du Christ dans celui des êtres qui m'entourent ou que je cotoie.

L'Écriture nous rvèle aussi que Le Père et le Fils nous envoie l'Esprit. L'Esprit est le souffle de l'amour qui vit en Dieu. Il est communion et me rend capable de communion. Cet Esprit de communion, de relation dans l'amour ne s'exprime pas avec des mots, mais est une expérience quotidienne. Là où il y a l'amour, là est l'Esprit. Comme dit le Pape François, c'est la tendresse de l'accolade de Dieu avec l'humanité. L'Esprit est aussi celui qui nous fait comprendre tout ce que le Christ nous a enseigné. Nous sommes greffés de cet Espit du Seigneur. "Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaitre."

La fête de la Trinité est le moment pour découvrir cette triple relation que nous vivons avec Dieu: relation avec un Père, avec un frère, et avec un Esprit qui anime et soude cette relation. C'est aussi le signe de la communion dans laquelle nous sommes invités à vivre et mandatés à révéler.

Publié dans Homélies
mardi, 17 mai 2016 12:51

Ce soir là!

Ce soir-là, Jésus entre au Cénacle avec ses disciples pour manger le repas de la Pâques. Ce repas sera chargé d'une dimension nouvelle. Jésus est placé devant un choix: soit de rester fidèle à ce qu'il est Fils bien-aimé du Père et à la mission que le Père lui a donnée, et ceci va le conduire à la mort. Ou bien abandonner la mission, se trahir lui-même et sauver sa vie. Jésus fera l'option de la fidélité. Alors sa vie se terminera demain. La mission ne fait que commencer. Il doit donc la donner à ses disciples pour la continuer.

Ce soir-là, Jésus prend du pain et du vin. Le pain est la nourriture du nomade. Le chrétien sera toujours un nomade, toujours en marche. Le pain est aussi le symbole de la "féminité." Jésus prend du vin, breuvage du stationnaire, de l'être arrêté. Il est aussi symbole de la tendresse et de la vie de Dieu. Il est en plus le signe de la "masculinité". Alors Jésus prend ces deux symboles dans ses mains: ils représentent toute sa vie, son enseignement., ses valeurs,  sa mission. Ils les donnent à ses disciples en disant: mangez, buvez, et faites ceci en mémoire de moi. Venez vous  nourrir à ma parole, au témoignage de ma vie, aux valeurs qui m'on fait vivre; venez vous abreuver à la vie du Père, à sa tendresse et faites ceci en mémoire de moi. C'est à dire rendez présent au coeur du monde ces valeurs, ces enseignements que je vous ai donnés. Jésus fait de nous le sacrement de sa présence de ressuscité dans le monde. L'Hostie consacrée n'est pas seulement le Christ, c'est l'être humain christifié avec Jésus.

Communier, c'est faire option -comme le Christ- pour la fidélité: fidélité à moi-même comme enfant de Dieu, fidélité à ma mission de baptisé sacrement du Christ ressuscité, fidélité aux valeurs de vie que le Seigneur m'a laissées.

Ce soir-là, Jésus brisa le pain pour le donner. Souvenons-nous que dans le récit de la création, les premiers haibtants on briser "un fruit". Ils ont prit un "entier" qui est devenu morceaux et ainsi se sont brisées les relations entre l'homme et Dieu, et les humains entre eux. Jésus brise le pain et le donne, avec ces brisures, il refait l'unité de son corps, il refait la communion entre l'homme et Dieu et les hommes entre eux. L'Eucharistie devient l'anti repas de l'Eden.

Ce soir-là aussi Jésus a pris le féminin et le masculin dans ses mains, l'homme et la femme deviennent envoyés en mission et deviennent ainsi sacrement du ressuscité. Et à l'exemple du potier, il nous façonne à son image et ressemblance pour devenir témoin de sa résurrection. Dans l'Eucharistie, Le Christ prend mon humanité avec la sienne pour la "christifier" et la présenter au Père comme un chant d'action de grâce. L'Eucharietie n'est pas le Christ qui descend dans l'humanité, mais le Christ qui prend l'humanité pour la monter avec LUI vers le Père en action de grâce, ce que nous disons dans le "par lui, avec lui .. ." qui devrait être le cri de l'assemblée vers le Père.

Ce soir-là, Jésus ne nous a pas donné un rite à faire mais une mission à vivre et à célébrer. Je ne vais pas communier " pour" mais "parce que". Je vais communier parce que je suis un être de communion, parce que je vis la communion au quotidien avec Dieu et mes frères et soeurs et que nous avons le besoin de nous rassembler pour célébrer ensemble cette communion comme communauté. La fin de l'Eucharistie n'est pas la communion mais  la mission. Jésus dans ce repas pascal, repas de la fidélité a voulu refaire le CORPS du Dieu vivant et il m'a donné la mission de la réaliser. De même que Jésus Christ est le sacrement du Père au milieu des êtres humains, nous devenons le sacrement qui rend visible le Christ ressuscité au coeur du monde. L'Eucharistie est célébration de cette mission, et le pain et vin sont le symbole de cette force que Dieu me donne pour réaliser sa mission.

Ce soir-là, Jésus m'a dit: C'est dans la fidélité à cette mission que demain j'affronterai la mort et que je resterai avec toi pour vivre la même fidélité. L'Eucharistie n'est pas un rite, n'est pas une célébration, n'est pas un moment où je reçois une hostie, elle est une mission à réaliser avec la présence et la force du Ressuscité. Nous sommes envoyés faire communauté.

Ma conviction ce matin est que les hommes et les femmes d'aujourd'hui croiront à l'Eucharistie quand elle redeviendra le repas de l'amour entre frères et soeurs; Quand on comprendra que nous devenons corps visible du Christ, Quand on comprendra que l'Eucharistie nous prend sur la route de la vie pour un moment de communion et nous renvoie sur la route de la mission pour bâtir le règne du Père qui est communion. L'Eucharistie vient célébrer ma capacité à vivre en communion avec les autres et avec Dieu. Et je termine ma méditation avec ce mot d'un savant théologien liturge: Il doit naitre le jour où nous sortirons l'Eucharistie du corset liturgique dans lequel nous l'avons enfermée.

Ce jour-là, notre Eucharistie sera celle du Seigneur.

Publié dans Textes de réflexion
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