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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mardi, 21 juin 2016 13:54

Regarde en avant.

Jésus demande à quelqu'un de le suivre. Celui-ci répond: "Laisse-moi aller enterrer mon père." Jésus fait la même invitation à un autre: Celui-ci répond à son tour: "Laisse-moi faire mes adieux aux gens de ma maison."Alors Jésus dit, si tu vis dans le passé tu ne seras jamais mon disciple. Le royaume du Père est en avant. Nous avons la même dynamique avec Élie dans le livre des Rois.

Le père est le symbole de l'autorité, du pouvoir, de l'ordre établi. Jésus est venu annoncer une vie de liberté, une vie en avant. Jésus n'aime pas les pouvoirs qui asservissent les gens. Si tu veux être disciple, laisse tes pouvoirs et mets-toi au service du royaume. Laisse les gens de pouvoir s'amuser ensemble, se chicaner dans des luttes de pouvoirs ou de territoire et viens parler d'amour, de liberté, de respect des personnes. Le disciple est au niveau des personnes, du service, du sens des choses. Ceci vient questionner ma conception de l'Église et du disciple. Quand des chrétiens demandent des funérailles au salon funéraire, ou des chants pas reconnus comme liturgique, comment je me situe? Au niveau des lois, des coutumes ou au niveau du coeur et des personnes. Si l'Évangile ne vient pas questionner ma façon d'agir et d'accueillir les gens, je dois me poser des questions.

Les gens de la maison sont mes sécurités, mes traditions, mes façons de faire qui me font marcher sur "L'aire d'aller." Est-ce que je veux conserver mes acquis, mes souvenirs ou si avec le Seigneur je suis prêt  inventer l'avenir. Le royaume de Dieu est en avant et dérange mes façons de faire ou de voir. "Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu." Autrement dit: Celui qui conduit sa voiture en regardant toujours dans le rétroviseur risque d'avoir des problèmes.

Les Samaritains refusent de recevoir Jésus parce qu'il se dirige vers Jérusalem. Dans l'Évangile nous connaissons l'inverse. On refuse de parler à Jésus parce qu'il fréquente les Samaritains. Nous connaissons ensore la même situation. Nous sommes toujours au niveau des apprences et non du coeur.

Ce sont de grosses questions posées à notre vie chrétienne et vie d'Église. Jésus nous appelle en avant avec les jeunes qui ont d'autres besoins et exigences que les nôtres et n'entrent plus dans nos façons de faire; Jésus nous appelle en avant avec les familles reconstituées qui luttent pour se refaire un bonheur; Jésus nous appelle en avant avec les parents qui ne vivent plus dans un monde rural et sans histoire et qui connaissent d'autres exigences; Jésus nous appelle en avant avec un monde qui ne croit plus à la pratique religieuse, mais a soif de spiritualité; Jésus nous appelle en avant dans un monde qui n'accepte plus les réponses toutes faites et qui ne veutplus être un peuple seulement obéissant. Jésus nous appelle en avant non pour remplir nos églises mais pour vivre l'Évangile.

Depuis la révolution tranquille au Québec et la Concile Vatican 11, la société a changé, ses besoins ont changé, son quotidien a changé, et nous sommes invités comme Église à laisser la coquille de côté pour retrouver l'amande à l'intérieur. Jésus nous dit: si tu veux être mon disciple, prends la route avec les familles qui luttent chaque jour pour mettre du pain sur la table des enfants, avec les couples reconstitués qui se bâtissent une parcelle de bonheur, avec les enfants mal aimés, avec tous ces gens qui ont abandonné la pratique sacramentelle pour conserver vivante la pratique de la charité sur le terrain. Suivez-moi sur les routes de votre Galilée quotidienne, c'est là que vous me verrez. La religion n'est pas une réponse à des lois, des traditions ou des pratiques ritualistes, mais une réponse libre, amoureuse à l'AMOUR qui invite sur la route de la liberté.

 

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