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mardi, 06 février 2018 14:26

J'ai soif. Mc 1, 40-45.

Ce cri: j'ai soif a retentit un certain  vendredi  après-midi. Ce cri était sortit du coeur du lépreux de Galilée. Le lépreux était quelqu'un que l'on croyait contagieux et qu'il fallait isoler. Il vivait à l'écart et on le "soignait au bout de la fourche" comme on disait chez nous. Cet homme vient au pied de Jésus en vivant la puissance infernale du rejet. Il a soif de relations normales avec ses semblables, il a soif d'être aimé et accepté tel qu'il est avec ses beautés et ses faiblesses. Il souffre du regard négatif que l'on porte sur lui. J'ai soif d'amour vient-il crier à Jésus.

Alors le Bon Pasteur s'arrête, l'accueille, l'écoute et surtout le touche. Jésus semble lui dire: Je t'accueille tel que tu es. Toucher un lépreux était défendu à cause de la contagion. Et la maladie aussi était vu comme une conséquence du péché. Jésus pose un geste d'amour et lui donne la force de guérir. Jésus le Bon Pasteur lit la détresse de cet homme et répond à son attente. Il l'accueille avec son amertume, son désespoir pour lui redonner goût à la vie, lui redonner sa dignité d'être humain et d'enfant de Dieu. Du même coup Jésus lui redonne sa place dans la société.

Jésus vient nous faire comprendre que nous sommes tous frères et soeurs  et qu'il n'y a pas d'exclus dans nos vies comme dans nos communautés chrétiennes. Il n'y a que des enfants bien-aimés du Père. Jésus vient nous rappeler qu'il est venu créer des fraternités, bâtir des ponts et des relations de communion entre les personnes et avec Dieu. Jésus vient nous rappeler que derrière tous gestes ou situations même criminels, il y a toujours un  être humain, un enfant de Dieu plus grand et plus important que le geste posé.

Jésus lui demande le silence parce qu'il ne veut pas que les gens le voient  d'abord comme un thaumaturge faiseur de miracle et le suivent attirés par le  merveilleux. Mais l'homme est tellement heureux qu'il ne peut s'empêcher de crier sa joie.

Nous assistons dans cet Évangile à un revirement de situation. Le lépreux était à l'écart de la société et Jésus à la suite du geste de guérison  devient isoler de la société à son tour. "Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans les villes, il devait rester à l'écart dans des endroits déserts." L'un était victime des préjugés, l'autre était victime de la soif du merveilleux.

Jésus vient me questionner: Quelle est ma lèpre qui me garde à l'écart des autres? Quels sont les exclus dans ma vie et dans ma communauté chrétienne, ces hommes et ces femmes que l'on met à l'écart souvent parce qu'ils ne pensent pas comme nous.

Quelle est mon approche de Jésus: est-il un faiseur de merveilleux ou un Bon Pasteur? Et ma façon de présenter Jésus doit aussi attirer. Une autre question importante: Quelle est mon attitude envers les exclus: Celle du Bon Pasteur qui accueille, écoute et guérit ou celle des préjugés qui exclus? L'Évangile doit avoir une résonnance concrète dans mon quotidien, c'est l'invitaiton que le Seigneur me lance aujourd'hui. Le débat qui se fai tau Québec présentement m'invite à une sérieuse réflexion.