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mardi, 25 septembre 2018 16:02

question de regard. Mc 9, 38-48.

"Maitre, nous avons vu quelu'un expulser des démons en ton nom, nous l'avons empêché car ils n'est pas de ceux qui nous suivent." Les gros méchants dirions-nous aujourd'hui. Jésus leur répond: "Si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le." Autrement dit, vous n'avez pas le monopole du travail de l'Esprit.

Le regard du disciple de l'Évangile est celui du pouvoir, de la conformité. Les disciples veulent garder le monopole du bien. Ce n'est pas bien que d'autres agissent sans notre permission. Nous avons la meilleure religion, nous avons encore des relents de mentalité d'avant Jésus Christ.  Souvenr même à l'intérieur de la même religion, il existe des chasse-gardées qui briment les relations. L'Esprit du Seigneur dépose dans nos communautés chrétiennes des charismes et des dons variés au service de la communauté. L'exercice des ces charismes est souvent brimé par le pouvoir. Jésus dit: "Change ton regard."

Si quelqu'n agit au nom du Christ et fait le bien, il ne peut être contre nous. Notre manie de contrôler la vie doit prendre la route avec le Christ pour se laisser convertir. Quelqu'un écrivait: si tu marches avec le Christ comme compagnon de route, tu finiras par regarder le monde avec ses yeux. Ton regard se convertira, ainsi tu pourras accueillir les autres sans les juger.

Jésus va plus loin encore et nous demande de couper la main qui provoque la chute. La main doit s'ouvrir pour accueillir et partager. Elle se referme trop souvent pour garder ou menacer. Si ta main fermée devient un poingt menaçant, si ta main fermée veut tout garder même au détriment des pauvres, coupe-la. C'est un appel à la conversion. Une main qui se ferme dans le  refus d'accueillir ou de donner n'est pas la main d'un chrétien.

Jésus va plus loin toujours et nous demande de couper un pied qui est occasion de chute. Le pied est le symbole du pouvoir. Dans l'Église de Jésus Christ, il n'y a pas de pouvoir mais de l'autorité. Le pouvoir écrase et décourage, l'autorité fait grandir. Pour Jésus et ses disciples, le seul pouvoir est le service.  Le Pape François nous le rappelle souvent et affirme que nous n'avons pas à dire aux autres quoi faire, mais à les accompagner dans ce qu'ils vivent. Tous les ministères en Église sont des services de la vie, des personnes, de la charité

Ce texte de Marc nous dit, il me semble, ce qu'est une communauté chrétienne. Elle doit être un lieu qui donne la vie et fait grandir la vie. L'Église de Jésus Christ n'est pas confinée aux frontières des Églises visibles, elle les dépasse pour rejoindre tout être humain qui s'ouvre à l'Esprit. C'est pourquoi nous sommes invités à nous convertir, à changer notre regard sur les autres, à ouvrir notre coeur et nos mains pour accueillir et servir, à convertir notre pouvoir en autorité afin de laisser l'Esprit du Seigneur agir en toute liberté.

L'Esprit dépose dans toutes les communautés les charismes de prêtres, de prophètes et de pasteurs dont nous avons besoin. Trop souvent nos structures et nos conformités nous empêchent des les voir et de les laisser travailler au nom du Seigneur et nous vivons ainsi de grandes pauvretés. Notre Eucharistie nous permet de suivre le Christ sur la route de la conversion qu'il nous propose, nous sommes disciples du Christ et non d'un groupe. Le Livre des Nombres avec Moïse nous présente la même situation. Une communauté n'est pas un groupe fermé qui monopolise tout. Nous méditons dans ce texte de Marc le rêve de Jésus. Offrons-nous dès maintenant l'Église dont nous rêvons. Est-ce que mon rêve est celui du Christ ou le mien? Nous devons être une Église prophétique, nous avons besoin de prophètes, alors ne tuons pas nos prophètes.