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mardi, 02 avril 2019 16:48

Personne ne t'a condamnée? Jn 8, 1-11.

Les Messieurs scribes s'en prennent à Jésus en lui présentant une dame prise en flagrant délit d'adultère. Ils veulent piéger Jésus pour le condamer. Nobles défenseurs de la loi, ils s'insurgent contre toute attaque à la loi même au détriment des personnes. Méditons la leçon que Jésus nous donne à travers cette rencontre.

Les scribes sont debout dans l'attitude du pouvoir qui attaque et veut avoir raison. La dame est écrasée devant cette attiude de pouvoir. Jésus le Bon Pasteur s'abaisse au niveau de la dame, il s'abaisse jusqu'àu niveau de la misère pour la relever. Nous sommes en présence de trois personnes et de trois formes de présences. La présence du pouvoir qui écrase et condamne, la présence de la misère qui a besoin d'une main secourable, et la présence du pasteur qu'on veut prendre au piège.

Derrière l'acte posé qui brise la loi se trouve une personne blessée. Le plus important est-il la loi ou la personne? la présence de la femme et des scribes vient questionner notre attitude ou notre facilité de juger les autres.  Sommes-nous au niveau des lois et des structures ou des persoones? Il nous est facile de juger et trop souvent sans savoir de quoi ou de qui nous parlons. Comme on dit souvent; Juger selon les apparences. Les scribes veulent condamner Jésus parce qu'ils ont peur de perdre leur pouvoir. Jésus annonce le pardon et cela leur fait peur.

Jésus va réagir comme le Bon Pasteur. Il s'abaisse au niveau de la dame et prend un moment de silence. Il ne condamne pas les scribes, il les renvoie à leur propre conscience. Il se relève pour être au même niveau qu'eux: "Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre." Vlan! voila nos bons scribes pris au piège de leur conscience. Ils s'éloignent les uns après les autres. Face à leur conscience, ils reconnaissent leurs propres bêtises et se retirent. Jésus dit alors à la dame: "Personne ne t'a condamnée?" Alors moi non plus je ne te condamne pas."

Dernièrement, je suis allé dans une famille où on m'a parlé de laïcité. Les parents condamnaient le fait d'enlever les curcifix des lieux publiques. Pendant qu'on me parlait, je  jetais un regard circulaire dans la maison pour réaliser qu'il n'y avait pas de crucifix dans la maison. La dame s'est rendu compte de mon geste et me dit: Il doit être dans les tiroirs quelque part. Il nous est très facile de juger. Nous sommes prêts jeter la pierre aux autres avant de regarder celle de notre oeil. Aujourd'hui, Jésus vient questionner à la fois notre façon de regarder et juger les autres et notre façon d'accueillir l'autre avec un jugement ou avec miséricorde. Aujourd'hui encore trop souvent dans notre vie personnelle comme vie en Église nous faisons passer la loi et les coutumes avant les personnes. Nous sommes témoins régulièrement de suicides, de meurtres, d'agressions de toutes sortes; souvenons-nous que derrière ces crimes, il y a une personne blessée qui attend une parole de pasteur: Je te comprends et ne te condamne pas.

L'être humain, le coeur humain qui s'est laissé façonner par l'amour du Christ sera un coeur comme celui de Jésus "tourné vers la misère." Jésus s'abaisse souvent à notre niveau pour nous comprendre et nous relever pour aller plus loin. Ce passage de l'Évangile nous fait sentir battre le coeur de Dieu. Et Paul nous redit comme aux Corinthiens: "Laissez-vous réconcilier avec le Christ." Laissons-nous façonner par l'amour inconditionnel du Christ qui guérira notre coeur et nous remettra sur le chemin de la liberté. D'ici Pâques, donnons-nous comme mission de relever les belles actions réalisées par nous et autour de nous, regardons ce qui est beau et grand pour le proclamer et rendre notre monde plus positif. Jésus nous y invite.