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Homélies, réflexions et spiritualité

Nouvelles

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

vendredi, 06 septembre 2019 17:30

Un Iceberg?

Quand j'étais étudiant, chaque été durant les vacances, je travaillais dans un hopital au soin des malades. Je n'étais jamais entré dans un hopital avant ce premeir jour de travail. Donc je ne connaissais rien du travail. J'ai appris sur le tas. Après neuf étés passés dans ce travail, je le faisais avec facilité. Quand il m'arrivait des cas nouveaux, je ne savais plus comment faire. Quelqu'un devait m'expliquer. Comme je n'avais pas d'étude, je ne savais pas pourquoi je le faisais, mais seulement comment le faire et les nouveaux cas me déstabilisaient. 

Ce matin en sirotant mon café, cette expérience m'est revenue en tête et je me suis dit que c'était mon expérience comme chrétien. J'ai appris à dire des prières, à aller à la messe, à faire des chemins de croix mais je n'ai jamais appris pourquoi. Une bonne grand-mère me disait dernièrement que ses deux enfants n'avaient pas fait baptiser leurs enfants. Alors je lui dit d'expliquer à ses enfants pourquoi il est important de baptiser les enfants. Elle réppond simplement qu'un enfant on le bpatise dès sa naissance. Mais pourquoi on le baptise? J'ai senti son incapacité de bien saisir le pourquoi. Je me suis revu dans mon expérience à l'hopital. C'est la situation de bien des parents qui conduisent leurs enfants à la célébration des sacrements parce qu'ils sont nécessaires pour des actions futures comme être parrains ou marraines, se marier ....

Le Père Henri Boulad, (Mourir c'est naitre. P. 20) compare l'être humain à un iceberg. Cette montagne de glace cache une partie très importante de son être dans la mer. Nous ne voyons qu'un petite partie de l'iceberg, l'essentiel est en dessous. Il en est ainsi de l'être humain. Ce que nous voyons de moi est une infime partie de ce que je suis. Il nous faut dépasser cette infime partie de nous-même pour découvrir l'essentiel qui motive tout notre agir. Quand j'ai quitté mon travail à l'hopital, jai oublié une bonne partie de ce que je faisais et je suis devant un vide en dedans de moi.  C'est ce qui est arrivé dans la vie chrétienne. Nous avons appris des réponses de catéchisme par coeur, des formules prières bonnes en soi, des façons de pratiquer la religion, mais lorsque que nous avons quitté ces pratiques, nous sommes devant un vide comme la grand-mère qui ne peut expliquer pourqui baptiser les enfants.  Évangéliser, c'est aller découvrir cette partie de l'iceberg en nous. Nous ne devons pas avoir peur de l'eau pour aller visiter la pointe cachée de notre iceberg intérieur. Voila où j'en suis à l'aube de mes 90ans..

 

jeudi, 05 septembre 2019 13:51

Fécondité.

La liturgie de ce jour, 5 septembre 2019, nous parle de fécondité. lc 5, 1-11 nous dit qu'une foule se presse autour de Jésus pour écouter sa parole. Plus loin, sur la parole de Jésus, les disciples jettent le filet et prennent une telle quantité de poisson que les barques s'enfoncent.  Le texte ne nous dit pas le contenu de l'enseignement de Jésus, il dit simplement que les foules l'écoutaient. La parole de Dieu n'est pas d'abord des mots, mais une Personne. "Le Verbe s'est fait chair." Le Verbe de Dieu est une Personne. Ce qui rassemble, convoque, rend féconde notre vie, c'est le Verbe: une Personne. Saint Paul nous parle beaucoup du Christ ressuscité; ce Verbe de Dieu présent en chacun et chacune de nous. L'Évangile n'est pas un écrit, mais une personne qui me parle.

Il en est de même pour les disciples. Nous influençons un milieu, nous rassemblons non d'abord par des paroles, mais par un témoignage de vie. Notre vie doit devenir parole de Dieu. Je remplaçais un jour un prêtre pour la messe du dimanche, quelqu'un arrive et me dit: "Moi, j'aime venir à la messe, je prends mon Prions, je ferme le son et je  fais mes prières personnellement. Ce que vous dites en avant ne m'intéresse pas, c'est toujours la même chose." Cela m'a questionné et me questionne encore devant nos églises vides. L'Évangile n'a pas retenu des textes de l'enseignement de Jésus, mais des gestes rassembleurs, des gestes féconds. Ce ne sont pas des mots qui nous rassemblent mais un Verbe, une Personne. Ne serait-ce pas cela que notre peuple a besoin ou attend? 

 

mercredi, 04 septembre 2019 14:13

Correspondance amoureuse.

Lise Baroni et Michel Dansereau: Un Dieu érotique. Fides. Un titre qui étonne et un contenu non moins étonnant. Il s'agit simplement d'une correspondance amoureuse entre deux spécialistes, l'une théologienne et l'autre psychanalyste et thérapeute sur une question importante dans la vie de toute personne, la sexualité. Ils analysent des textes bibliques à partir de leur expérience et de leur science. Ils font cette analyse sur le rapport Foi et sexualité. Les auteurs nous offrent une lecture libérante des textes bibliques et une vision différente de la tradition que nous avons étudiée. C'est une question audacieuse et les réponses risquent de bousculer nos idées et notre propre vision. On y trouve bien des réponses à nos interrogations comme aussi ils font naitre de nouvelles questions. Ça me rappelle une phrase que nous portions autrefois quand j'étudiais le système coopératif: "Du choc des idées jaillit la lumière." Il ne s'agit pas d'une étude scientifique mais ce peut être un chemin de lumière pour certains.

 

mercredi, 04 septembre 2019 14:11

Vrai ou faux?

Le Hasard, c'est Dieu qui agit incognito.
Albert Camus.

 

mardi, 03 septembre 2019 13:43

Sur quoi est bâtie ta maison? Lc 14, 25-33.

Mon père, qui était menuisier-charpentier, plaçait beaucoup d'importance sur la fondation des maisons qu'il contruisait. Il y avait toujours une bavette de ciment sous le solage afin d'en asusrer la solifdité. Il appelait cette bavette "la footing". Une bonne "footing" rend la maison solide sur ses bases. C'est ce que le Seigneur nous dit aujourd'hui. Sur quoi as-tu bâtie ta maison spirituelle? Le Seigneur nous dit de prendre le temps de nous arrêter pour regarder à la fois nos besoins et le milieu dans lequel nous vivons. C'est la même réalité pour la vie de l'Église: Contempler le milieu où nous vivons pour en connaitre les besoins et bâtir notre édifice spirituel.

Le roc de notre vie est sans contredit le Christ ressuscité et son message d'amour et de liberté. Il nous faut aussi reconnaitre le souffle de l'Esprit qui nous habite et nourrit notre agir chrétien. Pour connaitre le Christ, il ne suffit pas de suivre des cours de catéchèse ou d'écouter de belles conférences. Connaitre le Christ en nous, c'est faire une expérience personnelle de cette présence en nous; connaitre le Christ, c'est aller au niveau du coeur et non de la tête. Co-naitre, naitre avec, voila ce qu'il nous faut expérimenter. Connaitre le Christ, c'est laisser monter sa parole en nous qui nous convertit. Se limiter à la catéchèse ou à de bonnes lectures, c'est rester en dehors de soi et voir le Christ de l'extérieur.

Connaitre le Christ, c'est se faire son disciple. Jésus a enseigné aux foules et il s'est permis des moments de communion à l'écart avec les siens. Devenir disciples du Christ, c'est se retier à l'écart avec lui et l'écouter parler au fond de notre coeur. La mission que Jésus a donné aux siens avant son départ: "Allez, faites des disciples, baptisez-les et apprenez-leur à conserver tout ce que je vous ai enseigné." Mth 28, 19. Faites des disciples et apprenez-leur à témoigner jalousement de ce que je vous ai enseigné. Mais pour faire des disciples, il nous faut nous aussi avoir été disciples. Le chrétien, le témoin du Christ est d'abord son disciple. Si je ne suis pas disciple, je ne serai jamais témoin. je pourrai donner des connaissances, inviter à des pratiques religeuses, mais je ne serai pas un témoin qui invite sur les pas du Christ dans une vie chrétienne au quotidien. Souvenons-nous que Jésus n'est pas un maitre comme les autres: son école est la vie; son livre de cours, la nature; son modèle, un enfant; l'examen final, l'épreuve de l'amour. Jésus n'est pas un maitre qui enseigne des choses, mais un maitre qui fait grandir par une exérience personnelle.  L'expérience des disciples d'Emmaüs est celle qui réchauffe le coeur et remet sur la route de la mission. C'est celle-là qu'il nous faut vivre. C'est à l'école de la vie, de la nature, de l'écoute du coeur que nous découvrirons le Chirst, son Esprit en nous et que nous  pourrons en être un témoin.

Ce matin, la question qui m'est posée: Sur quoi ai-je bâtit ma vie sprituelle? Sur le sable des pratiques, des dévotions ou sur la présence du Christ et de sa parole de vie? Nous sommes souvent inquiets quand nos enfants ne savent pas le Notre Père mais remarquons-nous la prière personnelle au Père que j'entends souvent des enfants exprimer? La meilleure façon de prier disait quelqu'un est de devenir prière. Sur quoi ai-je assis ma vie spirituelle;  sur la prière ou sur des formules? Mon Eucharistie vient me donner la prière par excellence en me transformant en pain, nourriture pour mes frères et soeurs. Alléluia. 

 

 

lundi, 02 septembre 2019 13:49

Entrons au Cénacle.

Ce soir-là, Jésus entre au Cénacle avec ses disciples. Il les réunit autour d'une table dans un moment de communion, un repas. Un repas qui veut signifier le retour des juifs de la captivité en Égypte. Un  repas de communion et signe de libération. Jésus, ce soir-là, sait que son séjour sur terre est fini; demain, les gens qui l'ont acclamer hier, le livreront au pouvoir public pour le condamner à mort. Sa mission n'est pas terminée. Il passsera le flambeau à ceux qu'Il a préparés depuis trois ans. Alors il prend du pain, nourriture du nomade, symbole de son humanité et de la nôtre, Il le donne aux siens en leur disant: Voici, ceci est mon crps, ceci est moi, ce que  j'ai été avec vous, ce que j'ai fait pour vous , ce que je vous ai enseigné, ma passion pour la justice, le pardon, l'amour, le respect des pauvres, des petits, des enfants, des mal aimés; je vous la donne, nourrissez-vous de cette mission vécue au milieu de vous et rendez-la présente et agissante dans le monde. Il prit une coupe de vin, symbole de la vie et de la tendresse de Dieu pour l'humanité, Il la donna aux siens en leur disant de s'abreuver à cette vie et tendresse de Dieu pour la rendre présente au monde. "Faites ceci en mémoire de moi." Jésus vient de donner sa mission et la nourriture du nomade pour réaliser cette mission. Je serai avec vous comme un bon pain, une bonne nourriture, une force pour soutenir votre pas sur la route de la mission. Jésus pose ce geste autour d'une table dans un moment de communion.

Peu de temps par la suite, les disciples ont célébré dans l'action de grâce leur  travail missionnaire et la joie de se retrouver ensemble. Rapidement, ils sont passés de la "table de communion" à "l'autel du sacrifice" comme Moïse et Abraham dans l'Ancien Testament. La célébration d'action de grâxce est vite devenue un rite sacrificiel. Nous avons perdu la mission de Jésus Christ. Nous étions passés du coeur à la tête. La table de communion est devenue l'autel du sacrifice. La salle de rassemblement et de communion est devenue un genre de  salle de spectacle ou on entre en silence et le seul signe de communion est la réception d'une hostie. Le peuple s'est désintéressé et a quitté.

À mon avis aujourd'hui, nous devons retrouver la salle de communion où nous fêtons la mission vécue. Nous devons descendre au niveau du coeur; nous devons faire naitre le désir de célébrer. Nous devons entrer au Cénacle pour vivre le moment intense de communion où le Christ donne sa mission aux siens. Je crois fermement que les explications, les catéchèses, les sessions de formation sont insuffisantes, si nous voulons retrouver la dynamique de la mission du Christ, nous devons faire naitre le désir, si nous voulons changer les choses, nous devons faire naitre le désir. Si nous voulons changer des habitudes, nous devons faire naitre un désir contraire plus fort qui modifera notre façon de vivre ou de faire. Il nous faut, il me semble, des disciples qui se mettent à l'école de Jésus, nous avons besoin de témoins qui laissent passer le Christ, nous avons besoin de pasteurs qui rassemblent dans l'amour et font naitre le désir, le goût du  divin qui nous habite.  Nous avons besoin de femmes et d'hommes passionnés du Christ qui laissent passer cette passion autour d'eux dans la liberté et le respect des uns et des autres. Il nous faut, il me semble, retrouver la TABLE DE COMMUNION DU CÉNACLE.

Voila où ma méditation, ce matin, m'a conduit.  Je la partage humblement avec vous.

samedi, 31 août 2019 13:53

Un mot à l'oreille.

Ce matin, Mathieu vient me dire un petit mot à l'oreille: Mth 15, 14-30. Je réécris l'Évangile aujourd'hui. Un curé quitta sa paroisse pour quelque temps. Au départ, il donna à ses paroissiens selon leurs charismes les missions nécessiares à la vitalité de la paroisse. À l'un il donna la pastorale et la célébration des baptêms, à un autre la misison de rassembler la communauté pour le jour du Seigneur, à un autre la pastorale des personnes malades et l'onction des malades,  à un autre encore la pastorale des endeuillés et la célébration des funérailles et il partit. C'est le message de Mathieu d'aujourd'hui. L'Esprit a déposé dans nos communautés tous les charismes nécessaires à la vie de la communauté. Au cours de l'histoire nous avons mis de côté les ministères du baptême pour tout déposé dans les mains du prêtre; dans le contexte actuel où le prêtre anime plusieurs paroisses, il ne peut plus suffire à la tâche et les chrétiens ne sont plus là. Il faut noter que depuis le Concile de Trente, il n'est plus questin dans l'Église du sacerdoce baptismal et Vatican 11 est très frileux sur cette question.  

Cependant le texte sur le ministère et la vie des prêtres au no 9 parle avec beaucoup de chaleur de l'importance de développer le mistère des baptisés. Les prêtres reconnaitront la dignité des laïcs et leur rôle propre dans la mission de l'Église (...) Ils s'auront découvrir  et discerner dans la foi les charismes des laïcs sous toutes leurs formes, des plus modestes aux plus élevés, ils les reconnaitront avec joie et les développeront avec ardeur.  Le sacerdoce baptismal,  les ministères des baptisés sont la base _la footing- comme disait mon père menuisier - de toute vie ecclésiale. Et comme écrivait Saint Jean-Paul 11,: le ministère ordonné est au service de l'exercice entier des charismes des baptisés. Mgr Paul-Émile Charbonneau nous a longtemps parlé de l'Église toute entière ministérielle et les différents ministères des baptisés, mais le chemin n'est pas encore tracé. Quand un prêtre de passage vient célébrer, nous disons encore aux chrétiens qui distribuent la comunion de retourner s'asseoir dans la nef parce que M. Le curé va donner la communion. Le livre du Père Paquin o.m.i.: Si l'Église, c'est nous,  est de plus en plus d'actualité. Je crois que l'Église a pris en main le service de la charité sur le terrain au quotidien: service des pauvres, des  mal aimés, des victimes de violence, de l'intimidation, service de l'aide aux paent d'enfants malades ou blessés dans leur corps ou dans leur coeur; nos diacres sont là sur le terrain ... J'y vois la Tradition vivante de l'Église que l'Esprit continue de faire vivre au quotidien et c'est là que le Seigneur nous invite à vivre une évangélisation nouvelle dans sa méthode, son ardeur et son contenu comme nous dit Jean-Paul 11. Ce matin, je rêve devant l'Évangile, mais il est toujours permis de rêver même si souvent nos rêves s'envolent en fumée.

 

jeudi, 29 août 2019 14:46

Alleluia! Il pleut.

Ce matin, ouvrant mes tentures, je vois tomber la pluie tranqillement sans faire de bruit. J'ai crié: Alléluia! Je sais que près de moi des gens vont rouspéter: "Y mouille encore à matin." Ce sont de vieux grincheux. Je pensais au texte du prophète Isaïe: 55, 10: C'est que, comme descend la pluie ou la neige, elle ne retourne pas la-haut sans avoir saturé la terre, sans l'avoir fait enfanter et bourgeonner, sans avoir donné semence au semeur et nourriture à celui qui mange, ainsi se comporte ma parole du moment qu'elle sort de ma bouche, elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plait et fait aboutir ce pourquoi je l'avais tenvoyée.

Dieu me parle ce matin à travers la pluie bienfaisante qui me rappelle l'importance de la Parole de Dieu dans ma vie. Cette parole s'écrit encore aujourd'hui dans la vie des chrétiens au quotidien. Cette parole non seulement me révèle l'action et la présence du Christ ressuscité, mais elle me révèle à moi-même et à ma façon de vivre la mission. L'Évangile n'est pas un texte que l'on parcours, mais une personne qui me parle, me révèle qui je suis et pourquoi je suis là.

 

mercredi, 28 août 2019 15:08

Silence, on tourne!

Sur un plateau de tournage, l'important est le moment présent, le moment vécu afin que le film soit bien réalisé. La qualité du film repose aussi sur la qualité du comédien. Dans la vie, l'important est le moment que je vis présentement et ma qualité de présence à ce moment. L'homme moderne a appris à vivre à l'extérieur de lui-même et à être jugé et à juger sur le paraitre et l'efficacité. Le droit et le défendu a souvent plus de place que le sens et les personnes. Sur mon téléphone, je peux avoir deux ou trois personnes en ligne en même temps et je cours de l'une à l'autre.  Je ne veux rien manquer. Et souvent nous devenons étrangers à nous-mêmes. Le silence est devenu presqu'un ennemi. Être seul face à soi-même devient insupportable.

Un remède à tout cela est d'apprendre à bien vivre le moment présent., de se connecter sur notre intérieur, nos valeurs, nos besoins d'inrériorité. Nous avons un urgent besoin de rentrer en nous même pour retrouver nos valeurs, ce qui nous fait vivre, notre spiritualité. Nous avons parfosi encombré notre quotidien de pratiques religieuses bonnes en soi mais qui encombrent les rouages de notre vie quotidienne et le film de notre vie manque de profondeur. Dans l'Évangile de Mathieu aujourd'hui: Mth 22, 27-32, Jésus passe un bon savon aux scribes et pharisiens qui donne beaucoup d'importance à l'extérieur  au détriment des personnes et des valeurs. Du même coup, Jésus nous invite à un bon lessivage dans nos vies quotidiennes. L'important est ce qui se voit avec les yeux du coeur.

Ceci nous conduit trop souvent à mettre l'accent sur ce qui va mal et à oublier le reste. Nous avons ainsi une vision étriquée de la réalité. Nous vivons dans la société de belles choses qui passent inapperçues pour laisser la place aux choses négatives. Comme nous sommes trop souvent à la surface de la vie, ce qui se vit en profondeur passe facilement à l'oublie. Quand on dit que notre monde a besoin de spiritualité, c'est souvent ce besoin de se retrouver comme personne humaine et non seulement comme une machine qui produit. Silence, on tourne! Silence, rentre dans ta chambre intérieure et va cueillir les fleurs de l'espérance, les fleurs du moment présent qui vont mettre du soleil dans tes yeux. 

 

 

 

"Il était un roi d'Espagne qui s'ennorgueillissait de son lignage, mais qui était aussi réputé pour sa cruauté envers les faibles gens. Un jour qu'il traversait en Aragon un champ avec son escorte -des années auparavant son père était mort à cet endroit au cours d'une bataille- il rencontra un saint homme qui remuait un énorme tas d'ossssements.

Que fais-tu ici? lui demanda le roi.

Honneur à votre majesté, répondit le saint homme. Quad  j'ai appris que le roi d'Espagne arrivait, j'ai décidé de recueillir les os de votre père pour vous les remettre. Mais j'ai beau chercher, je ne les trouve pas`: ils  sont semblables aux os des paysans, des pauvres, des mendiants et des esclaves."

Cet anecdote nous parle de l'Évangile d'aujourd'hui. Ne prenez pas la première place au risque de vous faire reculer, prenez votre place, ne vous prenez pas pour un autre;  l'important n'est pas ce qui parait mais ce qui existe en dedans.

Jésus aujourd'hui nous apprend à lire. Il entre dans la salle et regarde les gens prendre place et lit l'événement. Les convives vont à la première place. Ils se donnent de l'importance et se croient supérieur aux voisins. À la table du Seigneur, ce n'est pas comme cela que nous sommes accueillis. L'important est la qualité du coeur. Notons que Jésus arrive chez un pharisien, un monsieur qui connait beaucoup de chose et a du pouvoir. Il n'est pas au niveau des valeurs mais de l'apparence et du pouvoir. Il n'avait pas compris  que le pouvoir est d'abord un service et que la qualité du service des pauvres et des petits est le plus important. Et les gens qu'il a invités sont certes du même acabit.

L'humilité, c'est d'être à sa place, seulement à sa place mais tout à sa place. L'humilité n'est pas de se déprécier, d'être négatif, c'est souvent de l'orgueil mal placé. L'humilité c'est d'être capable de reconnaitre ses limites comme ses talents et de jouer pleinement son rôle dans un esprit de service et d'amour. Ma mission, elle m'appartient, je ne suis pas supérieur ou inférieur, je suis à ma place et je suis en état de service. Pensons à notre façon de voir notre situation d'Église devant la baisse rapide de la pratique religieuse. Pensons aussi comment nous regardons les pauvres, les personnes blessées dans leur intelligence, ou leur coeur. Ne sommes-nous pas enclins à voir ces situations d'une façon mécanique? Juger à partir des actes posés au lieu du contenu et du coeur? Le Seigneur nous apprend à lire au delà de ce que nous voyons.

L'idéal du sage est une oreille qui écoute, dit Ben le Sage. la valeur de l'être humain se mesure à la qualité du coeur non seulement à sa fonction dans la société ou à son compte de banque. Ce matin dans mon Eucharistie, le Seigneur me dit qu'il est avec moi comme du pain, une force pour vivre au mieux cette mission d'amour et de service dans la simplicité du coeur comme un bon et fidèle serviteur.