nouvelles2

Homélies, réflexions et spiritualité

Nouvelles

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mercredi, 15 juin 2016 14:40

En réfléchissant.

J'ai présidé une funérailles dernièrement d'une dame qui soufffrait de maladie dégénérative. Durant sa maladie, elle avait laissé un témoignage intéressant à sa famille. Je me permets de vous le partager.

"Maintenant il ne me reste plus beaucoup de temps sur la terre. Je vais aller me reposer avec mon fils décédé. Je m'ennuie beaucoup de lui. Je sais qu'il est heureux dans ce ciel merveilleux. Ne pleurez pas lorsque je partirai. Je vais être libérée de ce corps et de ces fatigues accumulés depuis plusieurs années. Mon âme n'était pas prête à partir. Mais aujourd'hui, je sais qu'elle est prête à vivre une vie nouvelle. Elle va retrouver la paix dans cette nouvelle vie qui sera merveilleuse. Je vais marcher, je vais pouvoir danser comme j'aurais aimé le faire sur la terre. Maintenant je peux tout faire et je vais veiller sur vous comme vous avez veillé sur moi. Je sais ce n'a pas été facile, je t'aime de tout mon coeur, mon amour. Je prendrai soin de mon fils ne vous en faites pas. Car je vais être bien avec notre Seigneur et Marie, et les anges. A très bientôt mon amour."

En regardant cette vie de femme, je pensai au chant de Jacques Michel: "Emmenez-vous chez moi." Si tu ne peux pas mordre dans la vie qui t'emporte parce que c'est la vie qui te mord chaque jour. Si tu ne peux répondre aux coups qu'elle te porte, Amène-toi chez moi. N'oublie pas que ce sont les gouttes d'eau qui alimentent les ruisseaux. Si les ruisseaux savent trouver la mer. Peut-être trouverons-nous la lumière."

Tout cela me rappelait le texte de Jésus: "Venez à moi vous tous qui ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai." J'ai utilisé le texte de la dame comme première lecture de la célébration et le texte de Jacques Michel dans mon homélie avec la parole de Jésus: Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps. J'ai touché du doigt la foi profonde de gens simples et bons qui ne s'embarassent pas théories mais vivent des valeurs évangéliques profondes. Le chant de J. Michel serait un beau chant de funérailles. Jésus nous dit à travers ce chansonnier: si tu as perdu espoir, si tu ne sais plus où aller, emmène-toi chez moi, ensemble nous trouverons la lumière. Un 4e membre de la famille assistait en chaise roulante et prochainement nous célébrerons avec elle. Je suis revenu heureux  en dedans et je me disais, il nous faut humaniser nos célébrations de funérailles.

mercredi, 15 juin 2016 14:23

A lire et méditer

Michel Cantin: Devenir partenaire de Dieu. Pistes pour une pratique chrétienne dans une société laïque. Ed. Carte Blanche. S'appuyant sur des textes bibliques, l'auteur présente des pistes de réflexion et d'action pour vivre en Église aujourd'hui dans une société en mouvement. Les chapitres sur les textes bibliques sont nourrissants et conduisent à une lecture libérante et stimulante de notre histoire religieuse. Les réflexions sur l'Église institution et sur le sacerdoce surtout le sacerdoce baptismal sont à méditer. Pierre-René Côté termine sa préface par ces mots: "Laissez-vous accompagner par un frère dans la rencontre du Dieu vivant, vous vous trouverez vous-même dans la splendeur de tout votre être aimé de Dieu." C'est ce que je vous souhaite.

mardi, 14 juin 2016 16:47

La question qui tue.

Comme l'animateur d'une émission de télé, Jésus aujourd'hui pose à ses disciples la question qui tue: Pour vous qui suis-je? Il est facile pour eux dans un moment d'intimité avec le Seigneur de répondre, comme pour nous quand nous sommes dans l'église et que personne ne conteste. J'aimerais cependant traduire autrement la question de Jésus. Pourquoi me suivez-vous? Êtes-vous des "suiveux" ou des disciples? Nous savons ce que les disciples ont fait au moment du procès de Jésus, l'un l'a trahi, l'autre l'a renié et tous ont fuit. Dans le concret de la vie, il est moins facile de répondre au Seigneur.

À moi, aujourd'hui, Jésus pose la même question: Pourquoi me suivez-vous? Êtes-vous des "suiveux" ou des disciples? Les "suiveux" cherchent le merveilleux, les miracles: guérison d'un lépreux, retour à la vie du fils de la veuve de Naïm, la multiplication des pains ... Quand le merveilleux n'est plus, les "suiveux" ne sont plus là.

Le disciple est celui qui se met à l'école du maitre Il suit le maitre au niveau  des valeurs de vie, de sa sagesse, il se laisse façonner par lui. Dans les moments difficiles, il est là près du maitre, comme Marie, Jean au pied de la croix. Nos églises se vident aujourd'hui, les chrétiens sont partis, nous pouvons nous demander si nous avons former des disciples ou des "suiveux", des chrétiens qui ont agit par la peur ou par obligation. Nous avons peut être été des pratiquants mais peu disciples.

La question de Jésus vient me rejoindre dans mon quotidien. Nous te suivons, Seigneur, parce que tu es AMOUR et l'amour est notre raison de vivre et le ciment de nos communautés. Nous te suivons parce que tu es pardon et miséricorde, c'est ce qui permet de recommencer et d'avancer. Nous te suivons parce que tu nous as fait découvrir que nous sommes les enfants bien-aimés du Père. Nous te suivons parce qu'autour de nous des femmes et des hommes luttent contre la pauvreté, l'homophobie, l'exclusion des personnes comme tu nous l'as enseigné. Nous te suivons parce que nous te savons Fils de Dieu qui nous as voulu à son image et ressemblance.

Tu nous demandes de prendre notre croix à ta suite. Oui, nous prenons la croix de la fidélité comme tu l'as fait et qui conduit à la résurrection. Alors ta question sera désormais la "question qui fait vivre." Luc 9, 18-24.

lundi, 13 juin 2016 13:49

Un drame. Pourquoi?

Les États Unis vivent un drame affreux depuis quelques heures. Des familles sont décimées. Les forces policières comme les pouvoirs politiques prendront des mesures plus serrées pour préserver la sécurité de la population. Mais on peut se demander; Qui a-t-il de nouveau? Le monde a commencé avec un meurtre. Le 11 septembre 2001 dans les tours de New York, combien de morts? Quand les français sont arrivés en Amérique et ont délogés les amérindiens pour s'emparer du pays, combien de morts? Quand les anglais sont arrivés par la suite pour déloger les français, combien de morts? Lors des croisades et de l'inquisition, combien de morts?

Un mot nous échappe dans la langue française: POURQUOI? Pourquoi  a-t-on envahi le Canada? Pourquoi avoir détruit les tours de New York? Pourquoi l'inquisition? Pourquoi nos jeunes se radicalisent? Serait-ce la nouvelle façon de faire la guerre? Serait-ce la nouvelle façon de se faire entendre par une société qui n'a plus d'oreille? Les raisons sont multiples et pas facile à guérir. Mais si nous ne travaillons pas suffisamment sur les causes les conséquences vont continuer d'empirer. Il nous faut dépasser le visible pour voir le lisible.

Comme chrétiens, il nous incombe peut-être de poser des gestes radicaux et signifiants. Regardons les luttes que les femmes doivent vivre pour se faire reconnaitre dans nos sociétés et nos Églises. Méditons le sort que l'ont fait aux homosexuels (les) dans nos sociétés et nos Églises. Quelqu'un écrivait: Ce qui ne vient pas danser sur les lèvres devient un champ d'agressivité dans le coeur. Et j'ajoute: dans l'Église la conséquence est l'indifférence et dans la société, c'est la colère. Nous sommes dans l'année de la miséricorde, qu'allons-nous en faire? Aurons-nous bonne conscience parce que nous aurons traverser la porte de la miséricorde et récité le chapelet de la miséricorde? Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux. Le ciel souffre violence et les violents seuls le ravissent, nous dit le Seigneur.

Dans l'Évangile, Jésus pose la question à ses disciples: Pourquoi me suivez-vous? Etes-vous des "suiveux" ou des disciples? Posons-nous sérieusement la question. Le monde nous lance un énorme défi: sommes-nous des êtres de foi ou de croyances? Sommes-nous des êtres de prière ou de dévotions? Sommes-nous des "suiveux" ou des disicples? La société nous demande de devenir des chrétiens.

vendredi, 10 juin 2016 16:49

Les vieux s'endorment.

"Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment et ils dorment trop longtemps" écrivait Jacques Brel. En lisant ce mot, l'image de ma mère est montée. Elle s'est endormie un soir de novembre 1967 et dort depuis. Elle ne s'est jamais réveillée. Un autre souvenir m'est arrivé. Je travaillais à l'hopital de Gaspé comme préposé aux malades, il y a de cela 60 ans maintenant. Un soir, je préparais un vieillard pour la nuit. Je l'avais relevé dans mes bras pour bien disposé son lit et ses vêtements, le frictionné pour le rendre confortable. Doucement, sans me prévenir, dans mes bras, il a fait son dernier soupir. Il s'est endormi paisiblement  et ne s'est jamais réveillé. Je l'ai déposé doucement sur son oreiller en me disant: Comme ça semble bon mourir.

Hier, je regardais par ma fenêtre et une branche d'arbre cassée était retenue par d'autres branches un certain temps avant de tomber par terre. Je me disais: c'est cela mourrir. Avant de tomber dans l'oubli, d'autres branches nous retiennent et nous déposent doucement dans la VIE. Ce sont les soins paliatifs ou l'accompagnement de l'Envolée qui retiennent cette branche fragile avant de la laisser reposer sur le sol de la VIE. Inspirée de Christian Bobin.

Un chant d'action de grâce est monté en moi pour la Bonté Éternelle qui a semé tant de douceur et de tendresse dans le coeur de l'être humain. C'est cela aussi écouter battre le coeur de Dieu. 

jeudi, 09 juin 2016 14:27

Devenir contemplatif.

Ce matin, je reçois une invitation: Devenir contemplatif. Les apôtres se sont amusés à contempler l'action de l'Esprit au coeur de la communauté. Ils ont vécu la Penteôte des juifs, Act. 2,1ss; puis la Pentecôte des Samaritains 8, 1ss, et enfin celle des Païens 10, 44 ss. Et dans le récit, on voit souvent les apôtres faire référence à l'action de l'Esprit dans la vie des communautés et ils s'en émerveilaient.

Saint Paul fait de même à l'égard de ses communautés. Aux Philippiens , il écrit: "Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que j'évoque votre souvenir (...) à cause de la part que vous prenez à l'Évangile." 1, 3. Il reprend les mêmes expressions aux Thessaloniciens: "Nous rendons grâce continuellement à Dieu pour vous tous dans nos prières, nous gardons mémoire de votre foi active, de votre amour .." 1, 2. Nous retrouvons les mêmes expressions d'action de grâce dans d'autres lettres de Paul.

Les animateurs, apôtres et évangélistes des communautés étaient des contemplatifs de l'action de l'Esprit dans la vie quotidienne des communautés. Quand ils se rencontraient pour la célébration, ils apportaient ce climat d'action de grâce et de reconnaissance. Ces célébrations devaient être très vivantes et nourrissantes.

Il me semble que notre monde d'aujourd'hui et surtout dans cette année de la miséricorde nous invite à devenir des contemplatifs. Doucement dans l'histoire, nous avons retiré la contemplation de la vie pour la rentrer dans le temple la contemplation du S. Sacrement. Dans l'église, nous avions les bénitiers à l'entrée pour se purifier du monde méchant d'où nous venions avant d'entrer dans le temple. Je crois que nous avons déplacé la contemplation. Jésus nous avait dit en Jean: "Ce n'est plus dans le temple ou sur la montagne que vous adorerez, mais en esprit et en vérité." Jn 4, 22.

Depuis 30 ans, chez nous, chaque matin des personnes ouvrent la porte de la miséricorde à la maison Louise-Amélie pour aider et soutenir les femmes victimes de violence; depuis 25 ans des personnes ouvrent la porte de la miséricorde chaque matin à Partageance pour accueillir et aider des familles en difficultés financières, et nous pourrions allonger la liste. Pensons au téléton Enfant-Soleil. Nous devrions reprendre les expressions de Saint Paul: "Nous rendons grâce à notre Dieu pour vous tous et toutes qui chaque jour faites du bien aux plus petits d'entre les miens." C'est l'action de l'Esprit qui se manifeste sous nos yeux. Soyons des contemplatifs au quotidien. Nous qui avons de la neige sur la couverture, c'est peut être la seule eouvre qui nous reste: Contempler l'action de l'Esprit dans la vie quotidienne de nos communautés et rendre grâce. L'Eucharistie deviendra cette force de contemplation  et d'action de grâce. Devenons des êtres d'acion de grâce et d'émerveillement.

mardi, 07 juin 2016 13:53

Si tu cries ...

Quelqu'un écrivait: "Si tu cries, ton prochain deviendra sourd." Regardons deux personnes en colère qui crient l'un après l'autre comme des déchainés. On crie, on hurle, on ne s'entend plus, on ne s'écoute pas du tout. Les politiciens s'engueulent comme du bois pourri de sorte qu'on n'a plus le goût de les entendre.

Il n'y a pas seulement les cris qui rendent les autres sourds. Il suffit de redire toujours les mêmes affaires sans tenir compte des personnes pour que les gens ne s'intéressent plus. J'ai médité ces expressions, j'ai regardé autour de moi, j'ai écouté  les personnes sur la rue et au magasin, et j'en ai conclu que c'était un peu cela que j'avais fait comme prêtre dans les paroisses. Les chrétiens ont délaissé la pratique à l'église pour se replier dans leur monde. Mon langage ne les intéresse plus. Ils sont devenus sourds.

Échanger, écouter, accueillir l'autre n'est pas vouloir le changer ou le convertir à nos idées. J'ai souvent frappé un mur quand j'ai voulu convertir à mes idées que je croyais excellentes. J'ai souvent vécu cette fermeture aux idées que j'avançais. Les oreilles étaient là mais le coeur n'y était pas. Ce fut aussi mon cas.

Les chrétiens à travers le monde écoute le Pape François parce qu'il parle avec son coeur. Il ne veut pas convertir, il veut attirer, faire avancer par le coeur.  Le partage peut être aussi un témoignage qui réchauffe le coeur et la vie. Jésus a écouté les disciples d'Emmaüs, a réchauffé leur coeur et ils ont compris. L'échange, l'écoute, le partage créé la communion même dans les différences profondes.  

Notre dialogue en Église doit être un vrai dialogue, notre parole doit être une parole chaude qui réchauffe les coeurs, notre accueil doit être l'accueil du Père aimant qui écoute fait avancer, ainsi nous pourrons sans doute guérir la surdité qui nous enferme.

mardi, 07 juin 2016 13:01

Change ton regard. Luc 7, 36-50.

L'Évangile de ce 11e dimanche nous présente un événement et deux regards différents. Un bon Monsieur invite Jésus à diner. Il invite un prophète, lui, le pharisien, ça fait bien. Mais voila qu'une madame s'invite aussi et entre dans la salle à manger. A l'époque, les femmes n'entrent pas dans la salle à manger pendant le repas. Cette dame se permet des gestes d'accueil et de reconnaissance avec un sans gêne peu convenable.

Alors le pharisien regarde et se dit: Si cet homme était un prophète, il n'accepterait pas ces manières déplacées venant d'une pécheresse. Ce bon Monsieur pose un regard négatif et même un jugement à la fois sur Jésus et sur la femme. Il s'arrête à ce qu'il voit.

Jésus aussi pose son regard sur la femme et dit à ce bon pharisien: cette femme me manifeste beaucoup d'amour parce qu'on l'a aimée, aidée et pardonnée. Jésus regarde le coeur. Jésus dit à Simon: change ton regard, derrière ces gestes et ce que tu connais, il y a une femme qui a souffert, une personne qui aime et qui a besoin d'être aimée. Cette personne est plus grande que ce que tu vois. Alors que le pharisien voit une pécheresse, Jésus accueille une femme, une personne, une enfant bien-aimée du Père.

Henry Longfellow écrivait: "Si nous pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous découvririons dans la vie de tout homme assez de peine et de souffrance pour désamorcer toute hostilité." C'est le message de l'Évangile d'aujourd'hui. Ce passage de l'Évangile vient questionner mon regard. Quel regard ai-je sur les personnes? Celui du pharisien ou celui de Jésus? Je pourrais aussi me demander quel regard de Jésus j'accueille sur moi? Est-ce que je perçois le regard de Jésus comme un regard d'amour ou comme celui qui juge? Dans la mesure ou j'accueille un regard d'amour et de pardon, je pourrai laisser convertir mon regard sur les autres.

Aujourd'hui on dit souvent, notre Église se meurt; moins de prêtres,  absence de pratiquants, les églises ferment, les gens ne croient plus à rien ... C'est le regard du pharisien. Nous pourrions peut être dire: notre Église est en train de renaitre. J'écoutais Enfant Soleil dimanche dernier, je visitais le marché aux puces de partageance en fin de semaine à Ste-Anne, j'écoutais les gens parler avec chaleur de leur travail auprès des familles en difficulté; ces gens travaillent beaucoup avec leurs oreilles et leur coeur et je me disais notre Église est vivante. Notre Église est en train de renaitre. Chaque matin, la télévision m'en apporte des exemples dans mon salon. Change ton regard me dit le Seigneur, voit ce qui est beau et bon d'abord et tu changeras le monde.

Jésus m'invite à changer mon regard, et me dit:Lève-toi, va en paix, ta foi t'a sauvé. Ainsi avec nos frères et soeurs nous pourrons vivre et goûter la douceur de ton pardon et de ton amour et notre monde sera meilleur.

 

lundi, 06 juin 2016 17:16

En relisant.

Philippe Béguerie: Pour vivre l'Eucharisrie, Cerf. Ce livre date de plusieurs années déjà, mais en le relisant j'y découvre une grande actualité. L'auteur, qui fut mon professeur en liturgie, fait l'histoire et donne le sens de l'Eucharistie et du même coup situe le prêtre comme président de la prière du peuple chrétien. L'histoire nous fait comprendre l'évolution à la fois des rites et des mentalités et expliquent du même coup la structure actuelle du sacrement et du presbytérat, structure étrangère à notre mentalité moderne. L'auteur part de l'importance de la Parole de Dieu au coeur de la vie et de la célébration des sacrements. Cette réflexion est éclairée par la Parole et par Vatican 11 et nous conduit à la question majeure de l'acculturation de notre liturgie. Ce livre s'adresse à tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre l'Eucharistie et les personnes qui animent l'assemblée dominicale. C'est une source précieuse pour l'avenir de nos liturgies paroissiales. Bonne Lecture.

dimanche, 05 juin 2016 13:58

Jésus touche ...

Jésus s'avance et touche le cercueil: Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi." Lc 7, 14. Dans l'Évangile, Jésus touche souvent les personnes qui viennent à lui. Il touche le lépreux pour le guérir, Mth 8,3; il touche la belle mère de Pierre prise de fièvre, et elle se lève pour servir, Mth 8, 14;il touche les aveugles, Mth 9, 28; il touche les enfants, Mc 10, 16; il touche le sourd-muet, Mc 7, 33. Toucher les gens est un geste fréquent dans la vie de Jésus, ce qui faisait dire au Père A. Grün que la main est un "organe sacerdotal."

L'Église dans sa liturgie a retenu ce geste de Jésus dans la célébration des sacrements. L'imposition des mains au baptême, sur les malades, au mariage, à l'ordination sacerdotale, sur les offrandes à l'Eucharistie. Dieu pose sa main sur nous pour nous bénir et nous remplir de son Esprit. Je dois me laisser empoigner par Dieu.

Au jour de mon ordination sacerdotale, l'Évêque a oint mes mains avec le St-Chrême.  Cette onction venait me remplir de l'amour et de la tendresse de Dieu. Mes mains devenaient comme le porte parole de cette présence de Dieu. "Il ne s'agit pas de tout contrôler, organiser dans la paroisse, mais de laisser passer l'amour et le tendresse de Dieu." Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder."

Hier, je suis allé au marché aux puces organisé par le service "Partageance" de notre milieu. Il y avait là des jeunes adolescents et adolescentes qui se donnaient au service de l'ensemble, des parents heureux de servir. J'ai bavardé un moment avec des responsables pour prendre conscience de l'importance de ce service dans le milieu. On me parlait de la souffrance des gens, des relations difficiles,  de l'injustice dont souvent ces personnes démunies sont victimes. Leur coeur et leurs oreilles sont souvent plus utiles que leurs mains. J'ai vu une Église vivante et active, j'ai vu la charité en action. je n'ai pu m'empêcher de bénir ces gens. Dire du bien d'eux et demander au Seigneur de rendre cette action ecclésiale encore plus féconde dans le milieu. J'ai touché du doigt une Église en vie près des gens, de leur souffrance, de leur cri et j'ai dit: Merci Seigneur. Les mains de ces  personnes engagées laissent passer l'amour et la tendresse de Dieu et ma main de prêtre doit le reconnaitre et le bénir au nom de Dieu. Oui, ce matin, je peux dire  en action de grâce: Merci Seigneur.