Imprimer cette page
mardi, 10 septembre 2019 17:04

Mourir, c'est naître à soi.

Le Père Boulad écrit: "Face à la mort d'un être cher, nous sommes face à deux attitudes contradictioires: Une évidence, c'est que l'être aimé est mort. et une certitude, c'est qu'il n'est pas vraiment mort, il ne peut mourir. L'évidence est au niveau des sens, la certitude est au niveau du coeur." Il me semble que c'est cela que nous vivons en Église actuellement. J'entends souvent que l'Église doit morir pour renaitre autrement. Je crois que nous sommes devant une évidence: la structure ecclésiale connue se meurt. Elle donne des signes d'un état un peu comatique. Cependant au niveau du coeur et de la foi, je sais que l'Église du Christ ne peut mourir. Si je regarde autour de moi, elle me donne des signes de cette renaissance. Ça c'est ma certitude de foi.

Un évêque français disait que l'Esprit était en train de nous appauvrir pour que nous retrouvions l'essentiel. Mourir, c'est laisser éclater l'essentiel de notre être. Il me semble que l'Église de Jésus Christ a suivit la vie et retrouve l'essentiel de son être. Si nous prenons le temps de regarder et de noter tous les actes de bonté et de charité qui se vivent autour de nous, si nous prenions le temps de noter tous les mouvements qui naissent pour venir au secours des personnes en difficulté à tous les niveaux, c'est l'être profond de l'Église qui se manifeste, c'est l'Évangile qui s'écrie au quotidien. J'oserais affirmer avec crainte que l'Église à quitté l'église pour suivre la vie. L'Église ne peut mourir, elle prend forme autrement. Son avenir n'est pas demain, mais vécu aujourd'hui. Et cette Église au quotidien je la présente avec les mots de Zundel: "Je ne suis pas mais je veux être." C'est ma foi. Une Église qui veut éclore au coeur de la vie. Alors mettons l'accent sur cette Église en gestation au ventre du monde et soyons moins négatif.