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dimanche, 08 décembre 2019 01:38

Un bon moment à savourer.

Ce soir, une émission de télé le vrai monde m'a ramené des souvenirs délicieux que je ne peux m'empêcher de partager. Grégory charles pésentait des étrangers venus travailler ou vivre ici et il y avait des vietnamiens. Et je suis retourné 35 ans en arrière. J'avais accueilli au presbytère des soldats vietnamiens qui avaient fuit l'armée au temps ou leur pays était envahi par les communistes. On les applait les "boot people".

Je les vois encore descendre de l'avion à l'aéroport de Mont-Joli; ils n'ont pour seul bagage que le linge qu'ils portent: une chemise mince, un pantlaon et des souliers pas de bas. Pour nous la température était bonne, mais eux grelottaient comme feuille au vent d'automne. Nous sommes arrêtés en route pour leur acheter des vêtements chauds afin qu'ils soient confortables.  Un stagiaire vietnamien qui se préparait à devenir prêtre logeait au presbytère et cette présence m'a facilité les premiers jours d'apprentissage.

L'un est demeuré un an avec moi et l'autre deux ans. Les cours de français à l'école des adultes leur a permis de se débrouiller rapidement. Ils nous racontaient des choses vécues dans l'armée communiste. Un soir qu'ils étaeint en route vers le Laos, l'armée avait compé en forêt près des frontières du Laos et ils entedaient les cris des prisonniers vietnamiens que l'on dépeçaient vivants afin d'apeurer les autres et qu'ils rebroussent chemin. Ils se disaient: demain, ce sera peut-être notre tour.  L'armée les poussait toujurs en avant. ALors en faveur de la nuit, ils ont fuit l'armée vers un camp de réfugies en Thaïlande. C'est de là qu'ils sont arrivés au Canada.

Un jour, l'un D'eux reçoit une lettre du Viet Nam, il dit: c'est ma  mère. Il disparait dans sa chambre. Il n'avait pas reçu de nouvelles de sa famille depuis cinq ans et il ne savait pas ce que cette lettre lui réservait comme nouvelle. Mais tout était bien chez lui. L'un est parti à Vancouver chez des amis pour travailler et l'autre est allé à Montréal pour travailler avec des amis vietnamiens.

J'ai gardé de cet événemenmt deux leçons importantes. D'abord la joie dans les yeux de ces jeunes qui se sont sentis libres et aimés. Réalités qu'ils avaient perdues depuis l'invasion communiste de leur pays. Je les ai aimés comme s'ils étaient ma propre famille. Une deuxième leçon fut la grande générosité des gens d'ici qui m'ont aidé financièrement.  Des marchands de vêtements les ont habillés pour l'hiver. Ce fut un moment de bonne rigolade quand ils se sont vus dans le miroir habilés pour le pôle nord. Un matin, j'étais dehors près du presbytère, une voiture s'arrête et le monsieur me donne une enveloppe: C'est pour t'aider à prendre soin de tes garçons, me dit-il. Et il repart. J'ouvre l'enveloppe, elle contenait dix billets de cent dollars. Cette générosité des gens d'ici, j'en ai été témoin et même profité très souvent dans ma vie en paroisse.

Quand ces souvenirs remontent en moi, c'est l'occasion d'un moment d'action de grâce. Le Seigneur m'a comblé et j'ai mieux compris qu'il y a plus de joie à donner qu'à recevoir. Accueillir des gens d'ailleurs, c'est difficile à la fois pour nous et pour eux. La seule voie possible est d'accepter la différence et de nous aimer comme ça. Un vieux proverbe disait: Il est plus facile de sortir un gars de la campagne que de sortir la campagne du gars. La même chose est vraie pour un vietnamien, un africain.... Mes vietnamiens ont du apprendre à vivre en québécois mais ils sont restés vietnamiens.