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samedi, 14 mars 2020 14:24

L'accueil. Lc 15, 11-32

Avec notre ami Luc, ce matin, Jésus entre chez moi pour me dire un mot d'amour.Voyant venir son fils de loin, le père commande aux serviteurs d'apporter la robe blanche du fils, l'anneau de l'alliance et les sandales de l'homem libre. C'est la joie du retour et de l'accueil du fils qui rentre à la maison. N'oublions pas que Jésus s'adresse à des pharisiens qui le critiquent à cause de son accueil aux pécheurs. Alors Jésus donne cette parabole aux maitres religieux du temps pour leur indiquer la façon d'accueillir les gens lorsqu'ils reviennent demander un service à l'Église.

Cette parabole me rejoint aujourd'hui dans mes tripes de prêtre. Comment je reçois les gens qui reviennent demander un service à mon Église. Jésus est heureux du retour et fait la fête. En Église nous les recevons beaucoup plus avec des normes, des lois, des parcours catéchétiques. Nous avons médité cette parabole dans l'accueil du Seigneur avec nous et avons peut être oublié la leçon d'acuceil que le Seigneur nous donne. N'oublions pas que la parabole s'adresse aux pharisiens et non d'abord au peuple.

Jésus vient nous dire que ce qui est premier, c'est la personne et non ce qu'il a fait. Tout l'enseignement de Jésus va dans ce sens. La bible TOB coiffe ces paraboles du titre: la brebis retrouvée, la pièce de monnaie retrouvée, le fils retrouvé. Et dans chacune des paraboles nous avons la même phrase: Réjouissez-vous avec moi. Il est question de la joie du retour et on fait le fête.  Les gens du peuple allaient écouter Jésus alors que les hommes de la religion maugréaient contre Lui parce qu'il accueillait les pécheurs et mangeaient avec eux. Nous sommes invités, il me semble, à méditer ces deux attitudes: celle du peuple qui écoute Jésus et celle des hommes religieux qui murmurent contre Jésus parce qu'il les dérange. Ils sont prisonniers de leurs structures religieuses, de leurs lois qui deviennent plus importantes que les personnes. Les vieux chrétiens aussi sont prisonniers de ces lois. Je me souviens de cette jeune fille qui arrive enceinte à la maison venant du CEGEP. Ses parents l'ont simplement mise à  la porte: Tu ne viendras pas ici déshonorer notre famille. Je suis allé voir la famille pour essayer de remédier à la situation, mais ce fut peine perdue. L'honneur de la famille passait avant la personne qui avait tellement besoin d'eux en ce moment. Jésus a tellement voulu nous faire comprendre que l'important, c'est la personne avant son agir. C'est là que l'Évangile m'a conduit ce matin.