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jeudi, 07 mai 2020 14:29

Le retour du fils. Lc 15, 11.

Un jour, un jeune adolescent quiite la maison paternelle avec son baluchon, il part à l'aventure. Son père lui dit: Quoiqu'il t'arrive ou quoique tu fasses, souviens-toi toujours que ta mère et moi nous t'aimons. Je croyais entendre la parabole du retour du fils en Saint Luc. Depuis un certain temps, je suis fasciné par cette parabole et elle me questionne de plus en plus.

En découvrant que Jésus s'adresse ici aux pharisiens, 15, 1, je me suis senti visé le premier comme prêtre. Jésus s'adresse à des gens en autorité ou en service dans la communauté. Nous voyons le fils revenir à la maison avec son aveu en poche qu'il a appris par coeur. Il revient avec un sentiment de culpabilité. Il a découvert ses entrailles de fils et se sent coupable devant son pêre. C'est notre sentiment à nous souvent devant le Seigneur. Nous sommes pécheurs et nous ne manquons pas les occasions  de nous le rappeler. Je pense au rite d'ouverture de l'Eucharistie. Ce doit être un rassemblement de joie d'une famille venue se rencontrer comme frères et soeurs avec leur grnad frère et un Père dans l'action de grâce, et nous voila partie à demander pardon. Ce rite de rassemblement doit être le moment où on se découvre en présence d'un Dieu d'amour qui nous accueille dans la joie pour cheminer avec lui. Le "Seigneur prends pitié" a ce sens merveilleux de "prendre en charge, de prendre soin" nous disaient les professeurs de liturgie. Rapidement il est devenu un rite de pardon.   Serions-nous encore sur la route du retour avec le fils cadet?

Pour le Père, l'important n'est pas ce que le fils a fait mais ce qu'il est. Dieu ne voit pas en nous d'abord un pécheur, mais un enfant bien-aimé. Nous devons faire cette expérience d'un accueil inconditionnel pour le reproduire dans nos vies dans nos relations avec les autres, et plus spécialement pour moi comme prêtre ou comme parents, ou comme en service d'autorité dans une communauté. L'important est la personne d'abord et non son agir. Notre agir d'écoule toujours de notre intérieur, de nos blessures, de notre éducation, de ce que nous avons appris, de l'image de Dieu que j'ai appris.  Ce n'est pas un criminel ou un drogué, mais une personne blessée qui pose des gestes mauvais,  qu'il faut accueillir et accompagner sur la route de la guérison. Jésus m'invite à ne pas mettre l'accent d'abord sur le geste ou la faute, mais sur la personne.

Quand j'aurai moi-même fait l'expérience d'un Dieu aimant qui m'accompagne, je pourrai certes dépasser cette image d'un Dieu courroucé qui me surveille pour m'attaper en défaut. La relation au divin qui m'habite est une expérience de vie qui me transforme et me fait agir. Ce n'est pas quelque chose que j'apprends, mais que j'expérimente et vit et c'est comme cela que je deviens témoin. En ce temps de confinement ou des règles me sont imposées en vue du bien de ma santé et de celle des autres. je me sens questionné au niveau de mes motivations. Est-ce que j'agis en être responsable pour préserver la santé publique ou par obéissance à des normes? Ou si je ne les respecte pas, pourquoi je le fais.  L'important pour moi est-ce les personnes, la santé ou? Cette parabole du fils cadet me renvoie aussi au fils ainé. Prenons  le loisir de le ragarder en face comme souvent aussi notre image.