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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

vendredi, 21 octobre 2016 14:35

Le semeur est sorti ...

Notre priorité pastorale diocésaine à Gaspé est lancée: Semons la Parole. Elle s'inspire de la parabole du semeur en  Mth 13, 1-9. Je me permets de partager ma méditation de ces derniers jours. On nous a proposé de réfléchir autour de trois éléments: le semeur, la semence, le terrain.

Le semeur:

Le semeur est d'abord un être amoureux. Il doit aimer le terrain qu'il ensemence, la semence qu'il jette en terre, la mission qui est la sienne et Celui qui l'envoie semer. Le semeur doit faire corps avec sa mission, les personnes à qui il s'adresse. "Sans l'amour, je suis un métal qui résonne", nous dit Paul en 1 Cor. 13, 1sss.

Le semeur doit être disciple du Christ.Il ne donne pas sa parole, mais celle de celui qui l'a envoyé. Nous ne pouvons pas être apôtre si nous ne sommes pas d'abord disciple. Se placer à l'école de Jésus Christ est la première démarche du semeur. A l'exemple de Marie au noce de Cana. Elle parle d'abord à Jésus comme mère: "Ils n'ont plus de vin." Mais elle se ravise et parle comme disciple: "Faites tout ce qu'il vous dira" et le  miracle de produit. Le semeur doit être en communion avec Celui qui l'envoie.

Le semeur ne cherche pas le résultat. Il n'est pas un cueilleur mais un semeur. Il sème avec générosité, avec foi en la parole, il sème en abondance. Le semeur n'est pas d'abord un être efficace mais un être généreux, un être de foi.

La semence:

La semence est la Parole de Dieu, semence du royaume. La Parole de Dieu est d'abord inscrite au fond de notre coeur nous dit le prophète. Le Seigneur est présent dans sa parole d'une présence réelle comme dans l'Eucharistie, mais une présence non substantielle. La Parole nous convoque, nous rassemble et nous met en état de célébrer. La Parole est un moment de communication qui nous fait passer à un état de communion. Quand je vais manger dans une famille, on m'invite avec une parole, je prend un temps de "placoting" avant de passer à table; une fois à table la parole diminue, il y a plus de temps de silence, nous sommes passer dans un temps de  communion. La parole est essentielle dans toute célébration pour nous conduire à la  communion.

Le Parole est puissante. Elle était présente au moment de la création: "Que la lumière soit et elle fut." Gn 1, 2. Le prophète Isaïe 55, 10 nous rappelle cette puissance de la parole de Dieu, et l'Épître aux Hébreux 4, 12 insiste également. Le semeur doit avoir confiance en cette puissance de la parole du Seigneur.

La Parole a une odeur. La parole est un souffle, une haleine. Si je mange de l'oignon, les voisins vont le savoir et s'éloignent, si j'utilise un rince à la menthe, les voisins ne bougeront pas. La parole que je sème a-t-elle une odeur d'oignon ou de menthe; est-ce une parole qui éloigne ou rassemble? Aujourd'hui, je rencontre beaucoup de gens éloignés par une parole à senteur d'oignon et qui attendent une parole qui rassemble. J'ai besoin de découvrir une parole chaude, une parole du coeur qui réchauffe, rassemble ...

Le terrain.

Le terrain est extrêmement varié. La capacité de produire est aussi très variée et parfois décevante pour un semeur qui espère des fruits rapides. J'ai déjà vu des fleurs percer sur un terrain très rocheux. Il peut y avoir une petite pointe de terre qui laisse pointer une plante. Le semeur n'est pas un cueilleur, il sème sans se soucier des résultats. Mais le cultivateur connait sa terre et il lui donne la préparation dont elle a besoin pour produire ce qu'elle peut. Le semeur, qui aime sa terre, l'écoute et la comprend et lui donne la nourriture dont elle a besoin. Il y a des terres qui sont fertiles pour certaines sortes de semences et ne produiront rien avec d'autres graines. Le semeur fait corps avec sa terre. 

Le terrain a ses besoins. Le terrain de l'évangélisation a besoin d'être aimé, d'être écouté pour donner du cent pour un. Le semeur part de son terrain pour jeter la semence. Si nous partons de nos besoins nous risquons de faire fausse route. Il y a des terrains blessés, brisés, pas aimables, ils ont besoin plus que les autres d'être aimés. Il y a des terrains pas encore défrichés qui ont besoin d'une oreille attentive pour les comprendre. Il y a des terrains fertiles qui ont besoin d'âtre reconnus. Le semeur de l'évangélisation doit être attentifs à toutes ces sortes de terrain et leur donner ce dont ils ont besoin. Le semeur sort pour semer, il n'ensemence pas seulement les  terrains qui fréquentent l'église, il rejoint tous les milieux.

Ainsi se présente à nous un défi pour l'année. Je souhaite que ce message de notre Évêque ne reste pas entre les deux couverts de notre cartable. Le semeur est sorti pour semer.

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