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dimanche, 25 décembre 2016 19:14

En réfléchissant!

Noêl , c'est le jour des naissances. Alors dans le chaud de la maison, je médite une naissance que j'ai accueillie la semaine dernière. Je participais à un repas avec mes amis cursillistes. Nous étions neuf grands parents dont l'un sans enfants. Les gens parlaient de leurs enfants et petits enfants, des joies de les revoir à Noël. J'étais comme un étranger dans ce monde animé et heureux. J'ai essayé de lire cet événement. J'en suis arrivé à certaines conclusions.

D'abord ma vie de prêtre célibataire dans un presbytère hors du monde m'a coupé de cette vie de famille et j'ai réalisé le fossé qui s'était élargie entre nous. S'il est difficile pour les grands parents de suivre leurs petits enfants,  à plus forte raison pour moi qui suis hors de ce monde. Ma tâche comme prêtre devient de plus en plus difficile parce que je suis loin du vécu des chrétiens. J'ai compris que mon langage, mon vocabulaire ne rejoignaient pas toujours leurs préoccupations et qu'il devenait normal qu'ils ne soient plus à l'écoute. 

J'ai compris aussi que ce n'était plus la religion qui encadrait la vie ou prenait la première place, mais que les personnes et la vie devenaient prioritaires. Et plus on se rapproche de l'humain plus on est proche de Dieu. Jésus avait dit aux siens après la résurrection: "Allez en Galilée, c'est là que vous me verrez." Mth 28, 7. Doucement nous avons glissé de la religion et ses pratiques vers la vie et sa spiritualité. C'est un changement dont il nous faut tenir compte. Comme prêtre nous sommes beaucoup au niveau de la religion et des pratiques et ceci vient questionner notre présence pastorale.

J'ai réalisé également que chaque fois que je demande à un chrétien un service d'Église ou des présence à la catéchèse, nous ajoutons toujours de nouvelles obligations à une vie déjà surchargée. la religons devrait donner du contenu à la vie et non imposer des choses pardessus ce qui existe déjà. Nous comme célibataires ne connaissons pas ces obligations. Je sens souvent chez les chrétiens que j'aborde cette peur de se faire récupérer pour des services à l'église. C'est un contexte dont il faut tenir compte.

Une autre conclusion m'est sautée aux yeux. J'étais là avec ces gens un peu étranger à leurs préoccupations et la question m'est venu: Comment ajuster ma présence et mon langage pour rejoindre les chrétiens dans leur vécu? Le Père André Fossion écrit: "Évangéliser consiste à se porter  vers les autres avec espérance pour découvrir avec eux, dans leurs lieux, au coeur de leur propre exiatence les traces du ressuscité qui toujours nous précède, qui est déjà là incognito. Se risquer à l'accueil dans le lieu de l'autre et entrer dans la converation en cour." Une nouvelle fois, p. 164. Je me suis rendu compte que retraité on se renferme facilement dans notre monde religieux à l'écart de la vie des chrétiens. Il devient de plus en plus difficile d'avoir une parole actuelle et qui éclaire les gens. Une dame me disait: Moi quand j'arrive à l'église, je prends mon Prions et je ferme le son. Signe que souvent notre parole leur est étrangère.

Je crois avoir rencontré le Dieu des surprises. "Quand le christinisme s'endort sur son trésor, s'enferme dans la langue de bois ou semble avoir épuisé toutes ses ressources, le monde séculier lui-même, par des voies inattendues vient à sa rescousse pour redonner force à l'Évangile." Fossion p. 173. Alors je me suis posé une dernière question: si nous qui avons vécu au milieu des changements de  notre société, notre parole n'est plus adaptée aux besoins des chrétiens d'ici, combien il doit être difficile pour les prêtres étrangers de comprendre et de s'ajuster à notre milieu. Il faut être attentifs aux Dieu des surprises.