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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

jeudi, 22 octobre 2015 17:01

Une question

Je me suis arrêté aujourd'hui avec Moïse dans sa marche au désert vers la terre promise. Il a été envoyé par Dieu pour libérer le peuple juif de la servitude d'Égypte. Le Dieu de Moïse est le Dieu du temps et non du vite fait. Le peuple était pressé d'avoir des résultats et il s'est fabriqué un veau d'or. On voulait un Dieu efficace tout de suite et maintenant.

Nous sommes sortis, il y a quelques années, d'une période de chrétienté au Québec. Ce n'était quand même pas l'esclavage en Égypte. Mais notre société a changé très rapidement. Nous avons voulu peut être comme les Égyptiens avoir des résultats rapides. Nous nous sommes mis à la tâche de bâtir des structures. Nous avons connu les zones pastorales dans les années 1970. Nous y avons cru, j'y ai cru personnellement et nous y avons consacré  du temps et des énergies. Ces zones pastorales sont disparues. Vingt ans plus tard, nous avons connu les secteurs pastoraux. Nous y avons cru aussi. Mais cette structure n'a pas donné les réssultats attendus. Nous sommes devant de grands ensembles où la vie s'écoule doucement et où une présence pastorale vraie devient impossible.

Comme le peuple  sur la route du désert, je me demande si nous n'avons pas voulu des résultats rapides et avons érigé un "veau d'or". Le Dieu qui nous guidait était le Dieu du temps et non du "vite fait." Quelqu'un a dit: "L'impatience, c'est de l'idolatrie."  Nous fabriquons encore des structures, des catéchèses, des célébrations trop souvent vides de sens.

Le peuple qui s'est fabriqué un veau d'or est resté dans la plaine, dans ses courtes vues, ses rêves d'Égypte. Moïse était sur la montagne pour accueillir le plan et l'action de Dieu en faveur du peuple. Il nous faudra peut être aller sur la montagne accompagner Moïse, le temps nécessaire pour écouter et reconnaitre le  plan de Dieu pour l'Église du Québec. Quelqu'un avait dit un jour dans une rencontre de pastorale: "Faudrait sans doute mettre un moratoire sur les sacrements et les structures pour discerner le chemin de Dieu pour notre Église." Évidemment, il fut mal reçu.  Aujourd'hui la question reste entière et l'exemple du peuple au désert vient la renforcer. Traverser un désert, c'est prendre l'habitude de faire des choix en faveur de la vie. C'est là que nous sommes aujourd'hui, quels seront nos choix pour demain?

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