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lundi, 04 septembre 2017 16:54

Un tournant.

Nous parlons beaucoup aujourd'hui à la suite du Pape François de tourannt missionnaire. C'est quoi un tournant au juste? Sur la route une indication m'invite parfois à tourner dans une autre direction si je veux rejoindre l'endroit que je me propose de visiter.

Un tournant m'invite à prendre une autre direction si je veux aller là où on m'attend. Un tournant est aussi une invitation à prendre une orientation nouvelle dans ma vie en vue de réaliser mes rêves ou d'atteindre mon but. Un tournant m'invite à sortir de mes routines, mes façons de faire pour aller ailleurs. La société du Québec lors de la révolution tranquille a pris un tournant qui est encore en mouvement. Nous sommes passés d'une société encadrée par la religion à une société laïque. Nous sommes passés d'une Église qui compte sur une structure bien établie à une Église qui compte sur ses membres. C'est un tournant qui nous questionne et on se dit: Comment faire?

Dans son livre:Témoigner de Dieu aujourd'hui, le Père Michel Proulx à partir de la Parole de Dieu nous trace des pistes fort intéressantes pour orienter notre réflexion et notre action. L'important est d'avoir des témoins de Dieu qui laisse passer la Parole. "La Parole est comme un feu dévorant dans mon coeur" dira Jérémie. Le Père Jean-Yves Marchand dans son livre Espérance pour l'Église au Québec, nous parle d'une Église qui comptait sur son institution et qui doit maintenant compter sur ses membres. C'est toute une conversion qui nous est demandée.

Nous avons créé des pistes de catéchèse pour la préparation des sacrements et ce travail n'a pas suscité les résultats escomptés. Une fois la première communion vécue, les enfants disapraissent jusqu'à la confirmation et c'est fini pour un grand nombre. N'avons-nous pas trop mis l'accent sur les sacrements au détriment de la vie chrétienne? Jésus a envoyé faire des disciples et non des gens qui viennent célébrer des sacrements. Si nous mettions les sacrements un peu au second plan pour le moment et vivre avec les gens un cheminement de vie chrétienne, de disciples du Christ, de témoin du Christ sur le terrain? Les sacrements viendraient en route mais un événement qui se situe dans une longue démarche. Quand je pars en voyage, j'ai un but à atteindre. En route je m'arrête pour manger ou dormir, mais je reprends la route vers mon objectif. Le sacrement ne pourrait-il pas devenir une étape sur ma route et non le but à atteindre comme il est perçu aujourd'hui? Notre monde n'a pas besoin de "peadler" de l'Évangile ou de bâtisseur de système religieux, mais de témoin du Christ ressuscité au jour le jour sur le terrain.

Comment présenter le message de l'Évangile dans une société laïque et parfois allergique au religieux? Il n'y a pas de formule. Mais les deux livres que j'ai mentionnés nous proposent des pistes extrêmement intéressantes  pour l'avenir. Ils pourraient être un projet de formation dans nos secteurs.

Méditons la démarche prise depuis quelques années. Dans les années 1970 nous avons réuni les paroisses en zones pastorales avec des comités de pastorales. Ceci est disparus. 20 ans plus tard nous avons réuni en secteurs avec des équipes de pastorales paroissiales qui devaient prendre en charge la vie paroissiale.  Ceci n'a pas passer la rampe. Aujourd'hui on regroupe les fabriques parce que les finances  ne sont plus au rendez-vous. Bien des paroisses éprouvent de la difficulté à nommer des marquilliers. Ce mouvement de fermeture des Fabriques est nécessaire. Demain qu'allons-nous fermer? Depuis plusieurs années nous gérons la décroissance jusqu'au jour où il ne restera plus rien à fermer

Prendre le tournant missionnaire c'est comme dit Mgr rouet, réapprendre à marcher. Notre Église dans une société laïque est comme une vieille dame qui s'est cassée une hanche doit réapprendre à marcher. Réapprendre à marcher dans une société nouvelle et en perpétuel changement, réapprendre à marcher en comptant non sur la force de l'institution, mais sur le témoignage de disciples de Jésus Christ, réapprendre à marcher en passant du pouvoir à l'autorité.  Le pouvoir écrase, l'autorité fait grandir. L'Église de Jésus est une communion de personnes animées par l'Esprit du Seigneur. Ma conviction à partir de mon expérience est que tous nos projets partent d'en haut vers le peuple et le peuple n'a pas répondu présent. Ces projets devraient partir d'en bas vers le haut en vue de mieux répondre aux besoins des gens. Je souhaite en ce début d'année que nos paroisses s'arrêtent de bâtir des projets pour s'asseoir autour de la Parole et laisser réchauffer leur coeur comme les disciples sur la route d'Emmaüs.