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samedi, 31 mars 2018 13:47

Méditation d'un matin de samedi saint.

Hier, vendredi saint, je suis allé participer à la célébration de la Passion dans une église. Pendant 45 minutes nous avons écouté une lecture déformée d'un événement vécu il y a plus de 2000 ans. Au retour chez moi, la télé m'a raconté la passion du même Jésus aujourd'hui: des hommes et des femmes sont morts dans des attentats en Syrie, Iran, Lybie, des enfants meurent de faim et de froid par centaines chaque jour, des gens vivent blessés par la pédophilie, etc .. C'est le même Jésus qui est crucifié encore aujourd'hui dans ces personnes que l'on tuent sans raison, ces enfants dont la vie est crucifiée depuis des années par les pédophiles ...  Ne serait-ce pas la passion d'aujourd'hui et on se contente de dire: c'est de valeur, le monde est méchant ...

En méditant cela, je lis et relis l'homélie du Pape François aux prêtres à la messe chrismale: "Si tu te sens loin de Dieu, approche-toi de son peuple qui te guérira des idéologies qui ont refroidi ta ferveur. Si tu te sens loin des gens, rapproche-toi du Seigneur, sa parole. Dans l'Évangile Jésus t'apprendra sa manière de regarder les gens, quelle valeur a, à ses yeux, chacun de ceux pour qui il a versé son sang sur la croix."  Je ne peux donc m'approcher du peuple sans m'approcher ce Dieu et vice versa. J'entendais un prêtre me dire un jour: Je ne sais plus comment prendre la paroisse, les gens ne sont plus là. Le Pape vient de nous donner une réponse. J'entends aussi notre ancien évêque Mgr Dumais, un bon pasteur, me dire souvent au retour de rencontre en secteur: Mais où est-ce qu'ils sont les prêtres? Nous étions là physiquement, mais ...

Je relisais aussi le message du prêtre Guy Gilbert  parlant de son expérience auprès des jeunes. Il est proche des personnes. Le Pape François insiste beaucoup sur la proximité, être proche des gens. Je constate que depuis que je suis retraité, je vis beaucoup le sacrement du pardon sur la rue, faisant le plein d'essence, à l'épicerie. Les gens se sentent libres de me dire leur doute et leur déception.  Et je me rappelais ce qu'un de mes professeurs de liturgie à l'Institut Catholique nous disait, il nous faudra un jour sortir les sacrements du corset liturgique dans lequel nous les avons enfermés.

En ce samadi saint de 2018, je me disais: Est-ce que nous ressusciterons un petit peu cette année? Est-ce que nous vivrons une résurrection ou simplement une célébration? Je crois que les chrétiens nous attendent nous prêtres et vieux chrétiens pratiquants. Hosanna! Viens Seigneur nous délivrer ce qui nous empêche de ressusciter.