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mercredi, 08 mai 2019 14:15

Je réfléchis tout haut.

Hier, quelqu'un  se plaignait que les jeunes ne croient plus à rien ne veulent plus s'engager. Je regarde nos réunions de mouvements catholiques ou de pastorale, nous ne rencontrons que des personnes âgées ou des célibataires. Et les jeunes parents me disent qu'ils n'ont plus le temps pour ces engagements, ils doivent s'occuper de la famille. Un confrère prêtre me disait ne plus savoir comment prendre l'action pastorale parce que les gens ne sont plus là. J'avais l'impression d'être devant deux rails de chemin de fer.  Alors j'ai essayé de réfléchir un petit peu.

J'ai grandi dans une société rurale ou nous travaillions sur la ferme et étions à la maison tous les jours. Ma mère passait ses journées autour du poêle à cuisiner ou dans le jardin l'été. Alors le dimanche, c'était relâche. Notre plaisir était de sortir de la maison pour aller à la messe, à des réunions ou faire du bénévolat. C'était comme un besoin de nous évader et de voir d'autres personnes. Il y a queque temps, j'ai demandé à un jeune père de venir nous faire un témoignage à une réunion le dimanche après midi. Il m'a dit: "C'est mon  seul moment avec mes enfants et je leur consacre la journée". J'ai compris que le monde est changé et que moi je n'ai pas suivit, je suis resté dans mes vieilles affaires. Ce ne sont pas les gens qui ne sont plus là, c'est moi qui ne suis plus là avec eux.

Le Seigneur dit dans l'Évangile, vous êtes capable de suivre la nature et vous ne comprenez pas la vie humaine. Si je laisse mes fleurs dehors en janvier, je risque de les perdre. S'il y a gros nuages, je sais qu'il peut pleuvoir. Pourquoi je ne peux pas comprendre que les besoins sont nouveaux, les défis en Église ne sont plus les mêmes parce que la vie est changée et que les gens sont ailleurs. Les gens ne viennent plus à la messe, vivent les célébrations funéraires à la maison funéraire; l'important est-il le rite à l'église ou la célébration avec les familles de l'événement pour en vivre le sens? La religion ne change pas la vie elle lui donne du contenu et c'est moi qui pourrai changer si besoin est. Nous ne pourrons jamais "atteler tout le monde sur le même bacul" disait mon père mais pourquoi ne pas essayer un petit peu.

Quelqu'un dont j'ai perdu le nom écrivait: "Un des grands problèmes de notre Église n'est pas d'abord la baisse ou la presque disparition de la pratique religieuse, mais l'absence de véritable fraternité."   Une grande question aujourd'hui est la difficulté des relations humaines saines parce que perturbées par toutes sortes d'agents extérieurs et intérieurs. Chaque jour la télé nous déverse dans nos salons un flots de conséquences de relations brisées. les chrétiens ont délaissé nos liturgie  en grande partie parce qu'elles ne répondent plus à leur besoin de fraternité et de spiritualité. Les relations humaines au quotidien  brisées ou difficile posent une question à nos célébrations. Quand on sort de l'église, c'est pour aller bâtir des liens de fraternité, de communion au quotidien. La célébration terminée, nous sommes envoyés porter le "réconfort aux anxieux, le pardon aux coupables, la paix aux victimes de violence, l'amour à ceux et celles qui n'y croient plus. À notre tour d'aller inviter les hommes et les femmes d'aujourd'hui à s'engager à la noble tâche d'humaniser le monde." P.A.Durocher. "L'Eucharistie nous rend capables de devenir à notre tour du bon pain pour les autres." Benoit XV1.

Ma conviction est que la société d'aujourd'hui nous invite à sortir de nos structures pour rencontrer la vie et la fortifier. Certaines structures ecclésiales disparaissent parce que nous ne pouvons plus les entretenir, nous les remplaçons par quoi pour répondre aux besoins spirituels d'ici? On pourrait-tu y réfléchir un petit peu?