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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

Filtrer les éléments par date : septembre 2017
vendredi, 15 septembre 2017 16:05

Un autre ...

Assis avec ma tasse de café, la télévision matinale m'apporte un sujet de méditation. Un enfant vient de disparaitre enlevé par son père à la suite de l'assassinat de la mère. Encore un autre dirons-nous. Mais ceci me conduit à une réflexion sur la vie.

Les relations humaines sont aujourd'hui devenues difficiles. Hier on s'endurait, aujourd'hui on se tue.  On dirait qu'on ne peut plus endurer, il faut se venger. Surtout on dirait que l'on peut plus ou ne veut plus se comprendre, le plus fort  a raison.

Ma réflexion m'a fait remonter un peu dans l'histoire et je me suis dit que nous avions depuis longtemps divisé au lieu de rassembler et d'unir. Je prends l'exemple des mouvements, nous avions: les croisés pour les garçons et les enfants de Marie pour les filles; les dames de Sainte Anne et les ligueurs du Sacré-Coeur; les Chevaliers de Colomb et les Filles d'Isabelle; Etc ... Je n'ai pas connu de regroupement de la famille. Aujourd'hui encore dans un monde difficile, on parle de la famille mais je ne vois pas souvent de rassemblements qui favorisent la vie familliale. 

Dans nos paroisses, l'églises est vide, fermée à clé, et à côté les associations ont chacune leur église à entretenir: Chevaliers, filles d'Isabelle, Age-d'or, fermières, etc ... quand chaque association a réussi à entretenir son "église", il n'y a plus d'argent pour l'église paroissiale. Pourquoi l'église paroissiale ne serait pas la maison de la communauté où chaque associaiton peut giter et se réunir? Ceci n'enlève pas la possibilité de célébrer le culte. Pourquoi toujours diviser et par la suite chiâler parce  qu'on ne s'entend plus et qu'on n'a plus le moyen d'entretenir ces monuments. L'Église est communion, vie, rassemblement, me semble-t-il?

Ne faudrait-il pas développer des rassemblements de familles où nous pourrions apprendre ensemble à améliorer nos relations familliales, apprendre l'éducation des enfants? La catéchèse préparatoire aux sacrements pourraient être une occasion propice pour accompagner les familles. Je connais des endroits où des familles voudraient vivre une expérience dans ce sens, mais le système en place n'accepte pas ces expériences. 

Là je touche un mot qui me "chatouille" profondément -Le système. Maintenant tout est érigé en système: Système politique, éducation, santé, économique et même religieux. Un système ne défend pas des personnes mais des lois, des structures, des façons de faire et la vie en prend pour son rhume. Ensuite on se plaint que rien ne va plus. Un enlèvement  d'enfant, un meurtre, nos églises vides, les guerres sont le fruit d'un mal profond chez l'être humain. Nous travaillons toujours sur les conséquences et non pas assez sur les causes du problèmes. L'important est l'être humain, les personnes, la vie, la communauté. Arrêtons-nous, méditons la vie, afin que tous nos systèmes briseurs de vie changent pour devenir des animateurs et accompagnateurs de vie. C'est d'un mal d'être, un mal de vivre dont nous souffrons et ce n'est pas la police ou les lois qui vont régler le problème, mais l'amour et le respect de l'autre. Contiunons de méditer......

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jeudi, 14 septembre 2017 15:02

Une belle pensée.

"Que le vie soit un poême, un poême d'amour." Georges Hamel dans le chant: Au sommet des montanges.

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jeudi, 14 septembre 2017 14:02

Une petite pensée matinale.

Hier soir, à une émission de télé, les animateurs disccutaient de politique et l'un d'eux dit de M. Trudeau qu'il était le seul à avoir du plaisir à faire de la politique. Je réfléchissais à cette affirmation et je me disais qu'il serait sans doute intéressnat que nous les chrétiens ayons du plaisir à être croyants, à célébrer ensemble. Je me disais aussi, est-ce que nous n'avons pas favoriser l'individualisme et même le "nombrilisme" dans nos célébrations? À l'Eucharistie, nous venons faire communauté et chacun est assis  dans son coin en silence, en rangée de carottes dans leur banc, on admire le dos des gens en avant de nous. La célébration devient un moment de prière personnelle.  Quand ferons-nous communauté?

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mercredi, 13 septembre 2017 16:26

Hier et Aujourd'hui.

Confortablement assis sur une buche de bouleau, adossé à une clôture, baigné par un chaud soleil de juillet, je contemple les chic-chocs qui se déroulent majestueux comme une caravane de dromadaires dessinant  sur l'azur des lignes sinueuses. C'est le silence.

Là où je suis assis, hier, résonnait le cri des enfants jouant dans la cour de leur école; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, tout près de moi, c'était le bruit des moissonneuses qui coupaient les blés dorés par le soleil et qui ondulaient sous la brise légère; aujourd'hui, c'est le silence.

Hier, c'était la clochette du magasin général où Mme Perrée et par la suite M. Chrétien nous donnaient un bonbon pour une petite commission; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le "hahan" du bûcheron qui avec sa hache faisait reculer la forêt  pour se bâtir un domaine; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le dreling de la cloche de l'église qui invitait au ressemblement ou annonçait les baptêmes et les funérailles; aujourd'hui, c'est le silence.

Ce silence, je l'écoute, il m'envahit, il me parle.. Un silence est plein de vie.

Cependant trois témoins sont restés l'oeil ouvert pour conserveer le message de vie coulé dans leurs murs. L'église se dresse fière et solide après avoir affronté les tempêtes et le vent arrogant du sud pendant plus de soixante-qinze ans. Ce témoin nous rappelle que l'être humain qui vivait ici n'était pas seulement un animal qui travaille,  mange et dort, mais aussi un être spirituel qui porte des valeurs de vie. Ses murs conservent un pan de la vie de ces femmes et de ces hommes qui ont oeuvré dans ce pays. Elle conserve la joie des nouveaux époux et la douleur des endeuillés. Aujourd'hui, c'est le silence.

Tout près, l'école, le modeste couvent vient nous révéler qu'ici il y avait non pas seulement des estomacs à nourrir, mais des intelligences à développer qui avaient faim et soif de connaitre, d'apprendre et d'avancer. Il conserve dans ses murs le rire des enfants, le dévouement des professuers et la confiance et la foi des uns et des autres dans la vie. Aujourd'hui, c'est le silence.

A côté, le presbytère rajeunit et modernisé est devenu une auberge qui accueille les touristes, les curieux ou les nostalgiques. Transformé, il me parle d'avenir. Il vient me dire que la vie d'ici n'est pas morte, elle est transformée. Dans son air plus moderne, il me rappelle la confiance de l'être humain en la vie, en lui-même et donc confiance au divin qui nous habite tous. Pour moi, c'est l'avenir de St-Octave.

Mais assis sur ma bûche de bouleau, chassant quelques maringouins, une question me vrille toujours: Pourquoi nos gouvernements, un jour, nous ont encouragés à venir ici pour nous en chasser quelques années plus tard?

 

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lundi, 11 septembre 2017 21:00

Les fruits de la miséricorde.

Un jour en 1566, Antonio Ghislieri fut élu Pape et prit le nom de Pie V. A cette  époque, le Pape s'ahabillait comme les Cardinaux. Comme ce nouveau Pape était dominicain et  que leur costume était blanc, il voulut conserver son costume comme Pape. Il voulut rester fidèle à ce qu'il était: Voyez d'où je viens, ce que je suis et c'est ainsi que je veux servir l'Église. Être fidèle à ce qu'il est, à ses valeurs, à sa passion, c'est ce que fit Jésus et aussi ce à quoi nous sommes invités à notre tour.

L'Évangile d'aujourd'hui nous y invite aussi, Mth 18, 21-25. Prenons conscience d'abord que nous sommes tatoués de l'Esprit même de Dieu, porteurs du divin en nous. Notre agir doit révéler cette réalité ou du moins nous devons nous y rapprocher le plus possible. Ma vie doit être animé par cette passion intéreure qui était celle même de Jésus durant toute sa vie.

Le pardon ne se mesure pas à la quantité comme le pense Pierre. Le pardon ne vient du dehors imposé par des lois ou des comportements, il vient du  dedans comme la respiration. Dans la mesure où je suis conscient que je suis animé de l'Esprit même de Dieu que mon agir sera en accord avec ce que je suis. Je ne peux seul donner des pardons. J'ai besoin du divin qui m'habite.

Donner véritablement un pardon, être miséricordieux envers quelqu'un qui m'a blessé, c'est être capable de s'abaissé jusqu'à la blessure de l'autre pour l'accueillir,  se relever ensemble et aller plus loin. Ne serait-ce pas ce que Jésus a fait avec la femme accusée d'adultère, avec la samaritaine, Pierre après son reniement? Jésus les a rejoint là où ils étaient pour les conduire plus loin.

Un jour, je faisais la visite paroissiale comme vicaire, j'entre dans une maison. La Dame est seule. Je me présente, elle m'indique un fauteuil où je m'assois. La Dame prend un tabouret et va s'asseoir à la télé dos à moi. Nous ne sommes que les deux dans la pièce. L'homme rentre et s'assoit sans un mot. J'essaie de lier conversation, impossible. Soudain la Dame ferme la télé et vient s'asseoir devant moi et j'ai eu droit à une bonne "volée de bois vert." Les sacrements, les curés, les évêques, tout y a passé. Intérieurement, je ne savais plus quoi faire. Plusieurs familles m'attendaient, Après 40 minutes, je me suis levé, me suis excusé que je devais partir, je donne la main à la Dame et lui dit: Vous avez du beaucoup souffrir de l'Église pour avoir autant de colère en dedans de vous. Ils ont paru un peu étonnés de ma réactio et me disent: Monsieur revenez donc nous voir, on aurait besoin de parler avec vous. Oui, je reviendrai. J'étais entré chez des inconnus et je repartais avec deux amis. Ne serait-ce pas là les fruits de la miséricorde?

Rester fidèle à soi-même, être capable d'aller rejoindre la souffrance de l'autre pour avancer ensemble, n'est-ce pas la leçon de l'Évangile? Il ne s'agit pas de compter le nombre de pardon. La pire injure à faire à quelqu'un sera certes de ne pas écouter sa souffrance. Cette souffrance sort de travers parfois, plus la plaie est béante, plus ce sera difficile à guérir.

Dans cette parabole, Jésus expose sa façon de voir la vie en communauté. La communauté chrétienne est une école de vie et une école de pardon. Pour le réaliser, il est essentiel de se laisser imprégner de la miséricorde et de l'amour du Christ Jésus. Un pardon qui vient du coeur, un pardon sans limite participe au pardon divin. Nous devons laisser entrer la miséricorde Dieu dans tous les recoins de notre être, c'est le seul moyen de nous rendre capable d'un pardon sans limite.

Publié dans Homélies
lundi, 11 septembre 2017 14:43

Un moment extraordinaire.

Un beau moment chrétien s'est vécu à Québec dimanche soir pour aider Petite Vallée à se relever après l'incendie du centre artistique. On me dira mintenant  que l'Évangile n'est pas au coeur de notre monde. Personne n'a nommé Jésus Christ, personne n'a parlé de religion, personne n'a fait de prière; mais tous ont dit l'Amour, l'entraide, le suport mutuel, tous ont dit Jésus Christ. Les gestes souvent parlent plus que les paroles. Il y avait beaucoup de monde à messe.

Nous avons fêté des centenaires de nos paroisses avec une messe et quelques vieillards. Pourquoi n'avons-nous pas ce goût de fêter la vie, de fêter en famille? Qu'il est difficile de sortir de nos ornières pieuses d'hier pour rejoindre notre monde d'aujourd'hui. D'aucuns me diront peut être que je suis contre la messe. Peu me chaut, j'aimerais qu'on mettre l'Eucharistie là où elle doit être et retrouver le sens de la fête chrétienne et communautaire. Le spectacle de dimanche soir nous invite à y regarder de plus près.

 

Publié dans Spiritualité
jeudi, 07 septembre 2017 14:39

Lisons toujours.

Michel Proulx: Témoigner de Dieu aujourd'hui, pour un nouvel élan missionnaire. Mériaaspaul, 2017. Excellente réflexion pour un agir papstoral dans le cadre d'un renouveau missionnaire. "Michel Proulx offre un livre original et convaincant, qui libère en nous ce goût enfoui de dire la joie d'être chrétien." Je vous laisse la joie de le découvrir.

Publié dans Nouvelles
mercredi, 06 septembre 2017 18:55

Avis de recherche.

Je suis allé vivre quelques solitudes animées par le Père Raymond Bujold. Une solitude est une semaine de silence, seul dans une petite cabane, face à soi-même. Le Père nous donnait une instruction par jour et défendait d'apporter des crayons et papier pour prendre des notes. Il disait d'écouter son enseignement, de le ruminer dans le silence et ce qui remonte en vous, écrivez-le si vous voulez, il vous appartient, c'est vous, c'est la Parole de Dieu. J'utilise cette façon de faire parfois dans mes enseignements. L'important est ce qu'on assimile de l'enseignement et ce qui remonte devient un témoignage  parce que c'est mon vécu.

Nous vivons dans une société laïque dans laquelle les vieux chrétiens et nous les prêtres sont étrangers et ne savent plus comment présenter la foi ou Jésus Christ. Comment dire la foi aujourd'hui? "La Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur pour que tu la mettes en pratique." Dt 30, 14. S. Paul reprend cette affirmation dans l'épitre aux Romains. La Parole de Dieu, la présence de Dieu est en toi pour que tu en vives et en témoignes. Il m'apparait inutile de chercher des façons de faire l'évangélisation, des façons de dire Jésus Christ aujourd'hui. Après la résurrection, Jésus dira aux siens: "Allez, faites des disciples, vous serez mes témoins jusqu'aux confins du monde."  Act. 1, 8. Notre monde a besoin de témoins. Avis de recherche.

Les apôtres ont été en contact avec le Christ parole vivante; leur parole a été le fruit d'une expérience, elle venait du dedans, c'est ainsi qu'elle a influencé les gens qui les entendaient. Aujourd'hui dans ce tournant missionnaire demandé par notre Pape François, qu'avons-nous à offrir aux chrétiens d'ici pour qu'ils vivent une expéreince du Christ qui les anime vraiment. C'est un défi. Est-ce que nous prenons au sérieux cette invitation du Pape François? Notre désir est-il de faire des disicples, des témoins du Christ ou de ramener les gens à la messe?

La Parole de Dieu qui évangélise n'est pas les commandements donnés à Moïse au Sinaï ce n'est peut-être pas celle du livre appelé La bible; je crois que c'est celle qui est au fond de nos coeurs, qui brûle comme un feu dévorant (Jérémie) et qui monte comme un témoignage d'une expérience de Dieu. La foi  nait et grandit grâce au témoignage des chrétiens au quotidien.

Je crois que notre monde lance un avis de recherche pour trouver des témoins de la foi au quotidien. Des femmes et des hommes qui laissent passer Jésus Christ. Lisons la Parole de Dieu, partageons ensemble en groupes cette Parole, pour ensuite la ruminer et la laisser monter et porter témoignage d'une expérience de foi qui influencera le quotidien de notre monde. ensemble aussi nous pourrons découvrir ce qu'il y a de beau dans le monde et porte un témoignage de vie.

Voici quelques idées saugrenues inspirées de: Témoigner de Dieu aujourd'hui, Michel Proulx. Un livre de chevet pour des travailleurs et travailleuses en pastorale.

Publié dans Textes de réflexion
mardi, 05 septembre 2017 13:53

Pourquoi ne me l'as-tu pas dit?

 

Un employé de bureau faisait le désespoir de ses compagnons de travail. Personne  n'osait parler et la situation s'aggravait toujours. Le patron un jour intervint et le congédia.  Ses compagnons lui dirent: Nous savions que ça finirait comme cela, on le sentait venir. Et lui, de les regarder, et leur dit: Pourquoi ne m'en avez-vous pas parler? Pourquoi n'avez-vous pas interroger ma façon de faire?

L'Évangile d'aujourd'hui nous rappelle cette réalité. (Mth 18, 15-20). Jésus nous indique une condition essentielle de la vie communautaire et donc de la vie en Église. Ce que nous appelions la correction fraternelle. Souvent nos comportements sont conditionnés par des blessures encore béantes, des souffrances non guéries, des refus blessants .... Souvent à cause de ces raisons nous subissons des rejets, des reproches non mérités. Si les murs des chambres de prisonniers pouvaient parler ....

L'Évangile d'aujourd'hui nous inviteà une bonne réflexion sur notre façon de voir et d'agir à l'égard des autres autour de nous. Cet Évangile nous présente la marche d'une vraie communauté. La communauté est un genre d'école où on apprend ensemble à grandir. La communauté chrétienne doit être une présence aidante et compréhensive, une présence qui invite à aller plus loin. Quand le Seigneur parle de péché, il s'agit de tous les obstacles qui empêche une vraie relation fraternelle.

"Si ton frère ou ta soeur a commis une faute va lui parler seul à seul."  L'important n'est pas ce que l'autre a fait mais la raison pour laquelle il l'a fait. Si je me regarde, je peux me poser la question pourquoi j'ai agit de telle façon avec un autre. Le médecin qui veut guérir une maladie doit d'abord prendre le temps d'en trouver la cause. Si nou svoulons aider l'autre à améliorer son comportement, il nous faut remonter à la cause de son agir et le conduire lui-même à toruver la solution. C'est dans un coeur à coeur, dans une relation de confiance que cela peut se produire. Il ne s'agit pas de juger mais de comprendre.

La vie en communauté permet d'agir en solidarité avec d'autres. Frères et soeurs ensemble nous pouvons porter la personne en difficulté. Le Seigneur dit: "tu auras gagner ton frère." C'est à dire, tu auras permis à ton frère ou ta soeur de devenir lui-même ou elle-même. Tu lui auras permis d'entrer en lui-même pour trouver la réponse à sa difficulté. Tu lui auras permis de grandir en les respectant.

Je ferai de toi un guetteur nous dit le Seigneur dans le prophète Jérémie. Un guetteur est aussi un éveilleur devant le danger. Il est quelqu'un qui prend les devant, annonce d'un danger pour corriger si nécessaire. Un guetteur ne juge pas, il prévient.

Notre Eucharistie nous permet d'entrer en nous même pour accueillir le questionnement du Seigneur et grandir avec Lui.

Publié dans Homélies
lundi, 04 septembre 2017 16:54

Un tournant.

Nous parlons beaucoup aujourd'hui à la suite du Pape François de tourannt missionnaire. C'est quoi un tournant au juste? Sur la route une indication m'invite parfois à tourner dans une autre direction si je veux rejoindre l'endroit que je me propose de visiter.

Un tournant m'invite à prendre une autre direction si je veux aller là où on m'attend. Un tournant est aussi une invitation à prendre une orientation nouvelle dans ma vie en vue de réaliser mes rêves ou d'atteindre mon but. Un tournant m'invite à sortir de mes routines, mes façons de faire pour aller ailleurs. La société du Québec lors de la révolution tranquille a pris un tournant qui est encore en mouvement. Nous sommes passés d'une société encadrée par la religion à une société laïque. Nous sommes passés d'une Église qui compte sur une structure bien établie à une Église qui compte sur ses membres. C'est un tournant qui nous questionne et on se dit: Comment faire?

Dans son livre:Témoigner de Dieu aujourd'hui, le Père Michel Proulx à partir de la Parole de Dieu nous trace des pistes fort intéressantes pour orienter notre réflexion et notre action. L'important est d'avoir des témoins de Dieu qui laisse passer la Parole. "La Parole est comme un feu dévorant dans mon coeur" dira Jérémie. Le Père Jean-Yves Marchand dans son livre Espérance pour l'Église au Québec, nous parle d'une Église qui comptait sur son institution et qui doit maintenant compter sur ses membres. C'est toute une conversion qui nous est demandée.

Nous avons créé des pistes de catéchèse pour la préparation des sacrements et ce travail n'a pas suscité les résultats escomptés. Une fois la première communion vécue, les enfants disapraissent jusqu'à la confirmation et c'est fini pour un grand nombre. N'avons-nous pas trop mis l'accent sur les sacrements au détriment de la vie chrétienne? Jésus a envoyé faire des disciples et non des gens qui viennent célébrer des sacrements. Si nous mettions les sacrements un peu au second plan pour le moment et vivre avec les gens un cheminement de vie chrétienne, de disciples du Christ, de témoin du Christ sur le terrain? Les sacrements viendraient en route mais un événement qui se situe dans une longue démarche. Quand je pars en voyage, j'ai un but à atteindre. En route je m'arrête pour manger ou dormir, mais je reprends la route vers mon objectif. Le sacrement ne pourrait-il pas devenir une étape sur ma route et non le but à atteindre comme il est perçu aujourd'hui? Notre monde n'a pas besoin de "peadler" de l'Évangile ou de bâtisseur de système religieux, mais de témoin du Christ ressuscité au jour le jour sur le terrain.

Comment présenter le message de l'Évangile dans une société laïque et parfois allergique au religieux? Il n'y a pas de formule. Mais les deux livres que j'ai mentionnés nous proposent des pistes extrêmement intéressantes  pour l'avenir. Ils pourraient être un projet de formation dans nos secteurs.

Méditons la démarche prise depuis quelques années. Dans les années 1970 nous avons réuni les paroisses en zones pastorales avec des comités de pastorales. Ceci est disparus. 20 ans plus tard nous avons réuni en secteurs avec des équipes de pastorales paroissiales qui devaient prendre en charge la vie paroissiale.  Ceci n'a pas passer la rampe. Aujourd'hui on regroupe les fabriques parce que les finances  ne sont plus au rendez-vous. Bien des paroisses éprouvent de la difficulté à nommer des marquilliers. Ce mouvement de fermeture des Fabriques est nécessaire. Demain qu'allons-nous fermer? Depuis plusieurs années nous gérons la décroissance jusqu'au jour où il ne restera plus rien à fermer

Prendre le tournant missionnaire c'est comme dit Mgr rouet, réapprendre à marcher. Notre Église dans une société laïque est comme une vieille dame qui s'est cassée une hanche doit réapprendre à marcher. Réapprendre à marcher dans une société nouvelle et en perpétuel changement, réapprendre à marcher en comptant non sur la force de l'institution, mais sur le témoignage de disciples de Jésus Christ, réapprendre à marcher en passant du pouvoir à l'autorité.  Le pouvoir écrase, l'autorité fait grandir. L'Église de Jésus est une communion de personnes animées par l'Esprit du Seigneur. Ma conviction à partir de mon expérience est que tous nos projets partent d'en haut vers le peuple et le peuple n'a pas répondu présent. Ces projets devraient partir d'en bas vers le haut en vue de mieux répondre aux besoins des gens. Je souhaite en ce début d'année que nos paroisses s'arrêtent de bâtir des projets pour s'asseoir autour de la Parole et laisser réchauffer leur coeur comme les disciples sur la route d'Emmaüs.

 

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