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mardi, 25 avril 2017 15:36

Le long réchauffement à la Parole.

Dimanche dernier, de vieux chrétiens discutaient sur le perron de l'église. Ils se partageaient leur tristesse de voir leur église presque vide le dimanche Pâque. Les jeunes ne croient plus, les mariages ne tiennent plus, nos fabriques n'arrivent plus à payer les réparations des églises. Ça m'a rappelé l'Évangile d'aujourd'hui: Luc 24, 13-35.   Le soir de Pâque, deux disciples rentraient à la maison découragés parce que leur sauveur était mort crucifié. Ils partagent ensemble leur découragement et sur cette route, ils font une merveilleuse expérience. 

Sur leur route, quelqu'un est venu partager leur découragement et lui donner un sens. Les deux disciples avaient tourné le dos à la mission donnée par le Christ deux jours avant. Alors en partant des Écritures, le visiteur leur fait découvrir le sens de l'événement passé à Jérusalem. Ce qui leur fera dire: "Notre coeur n'était-il pas tout chaud pendant qu'il nous parlait en chemin?" "Vivante est la Parole de Dieu et plus tranchante qu'une épée à deux fils." C'est la Parole qui a préparé le coeur des disciples à reconnaitre le Seigneur dans le partage et la communion à l'auberge. La Parole de Dieu partagée et vécue continue de préparer le coeur des chrétiens, le nôtre, pour découvrir le ressuscité à l'oeuvre dans notre monde.

Ce que les disciples d'Emmaüs vivaient sur la route, n'est-elle pas la même situation que nous vivons aujourd'hui en Église? Les personnes âgées habituées à une pratique sacramentelle forte sont découragées par la situation actuelle. N'avons-nous pas besoin nous aussi d'un long réchauffement des Écritures pour découvrir l'Esprit à l'oeuvre au coeur de notre quotidien? Ne sommes-nous pas à l'heure de faire cette expérience du réchauffement de notre coeur au contact des Écritures? Ne sommes-nous pas invités à faire un effort pour que la parole de Dieu ait une plus grande importance dans nos célébratons? Je crois que l'avenir de notre Église  repose en grande partie sur une saine digestion de la Parole de notre Dieu. Comme la Parole est le Vivant, le ressuscité qui nous parle, elle est vivante et s'ajuste à tous les temps. Une parole féconde comme nous le rappelle Isaïe: 54, 10. Je crois que ce chemin de la Parole de Dieu est incontournable aujourd'hui pour un renouveau de la vie spirituelle et ecclésiale. Non seulement une parole lue, mais proclamée, intégrée et vécue.

La parole avait préparé le coeur des disciples à reconnaitre le Seigneur. Mais notons bien qu'ils le reconnurent dans le partage du pain et la communion; c'est dans un moment de communion que le Seigneur ressuscité se fait reconnaitre par les siens. Ils comprirent qu'ils avaient tourné le dos à leur mission et repartirent rapidement vers Jérusalem retrouver la communauté. Mais, surprise,  à leur arrivée ils découvrent que le Seigneur est déjà passé avant eux. Ils croyaient annoncé une grande nouvelle, mais Le Seigneur les avait devancés. Comme souvent dans nos vies, le Seigneur nous devance et nous attend au détour des chemins.

J'aimerais inviter à une méditation sur deux éléments qui ressortent de cet Évangile. Jésus fait route avec eux et ÉCOUTE D'ABORD,  Nous avons tous ce besoin d'être écouté, entendu. L'Église d'aujourd'hui a besoin que nous faisions route avec elle et aussi d'être écoutée si nous voulons lui donner la nourriture dont elle a besoin pour cheminer. Non pas notre nourriture, mais celle dont elle a beosin. L'exemple de Jésus qui marche avec les disciples, les rejoint au coeur de leur déception, les écoute et doucement prépare leur coeur à une expérience d'Église doit nous inspirer. C'est le chemin dont nous avons tous besoin et que le Seigneur nous invite à prendre avec Lui.  L'écoute nous permet de dépasser les paroles pour comprendre ce que l'autre veut nous dire. Parfois nous donnons de belles réponses ou de beaux arguments, mais les gens nous disent tu n'as rien compris. Écouter avec le coeur d'abord et ceci nous demande souvent de laisser de côté nos bonnes idées et bons arguments pour accueillir l'autre dans ce qu'il vit. 

Une autre élément est que les disciples sont retournés à Jérusalem, ils sont revenus à la mission que le Seigneur a donnée. Est-ce qu'au sortir de nos messes, de nos communions sacramentelles, je retourne à la mission de l'amour et de la miséricorde? Quand je vais à l'Eucharistie, je communie à la mission du Christ qui nous envoie en Galilée annoncer un ressuscité. La fin de l'Eucharistie n'est pas la communion mais la mission. Les deux disciples sont allés raconter ce qu'ils avaient vécu, raconter leur expérience spirituelle. Ils n'ont pas imposé leur foi, ils ont partagé une expérience et le Seigneur a fait le reste. Nos frères et soeurs chrétiens ne nous demandent rien d'autres: partager notre expérience spirituelle, notre expérience du ressuscité et laisser l'Esprit faire le reste.

Vous me permettrez une petite note personnelle. Aujourd'hui, je vis ce réchauffement des coeurs par la Parole avec des groupes de partage biblique et c'est une expérience que je vous soouhaite à tous et toutes.