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mercredi, 08 août 2018 13:47

La faim de Dieu. Jn 6, 41-51.

Je regardais un sculpteur travailler une pièce de bois et découvrir à l'intérieur une statue ou une animal. Chaque coup de cieseau enlevait ce qu'il y avait de trop et laissait émerger ce que l'auteur avait dans le tête. Dans tout être humain, il y a un enfant de Dieu, il s'agit simplement d'enlever ce qu'il y a de trop pour laisser apparaitre cet enfant bien-aimé du Père.

En relisant ce chapitre de Jean, je revoyais le sculpteur. L'évangéliste essaie d'éclairer notre réflexion pour enlever en nous ce qu'il y a de trop pour découvrir le vrai sens du pain de vie que le Seigneur nous offre. Dimanche après dimanche, le Seigneur revient nous dire sa volonté de vivre en communion avec nous et de demeurer comme une nourriture, une force pour réaliser ce rêve.

Jésus nous parle d'une nourroture qui apaise la faim et la soif pour toujours. Contrairement à la nourriture du désert où nos pères sont morts. Dans sa façon de sculpter le disciple, Jésus passe de la faim à la vie. Vos pères sont morts dans le désert, mais ma nourriture conserve la vie pour toujours. Nous sommes donc invités à avoir faim et soif de Dieu.

Jésus parle de manger et de boire, deux verbes d'assimilation. La nourriture passe tout le système digestif pour nourrir la vie et les déchets sont éliminés. Si la nourriture passe directement sans nourrir le corps, la vie va s'anémier et la mort suivra. Si la nourriture eucharistique traverse tout le système pour disparaitre sans nourrir le vie spirituelle, nous risquons aussi la mort spirituelle. Communier n'est pas recevoir une hostie, mais vivre un moment de communion intense avec le Seigneur pour se laisser transformer en lui. Ne soyons pas des mangeurs d'hosties, mais des communiants au Christ ressucité. La fin de la communion  ou de l'Eucharistie est la mission. Jésus n'a pas donner un pain à manger, ou à adorer, mais une mission à réaliser et il est avec nous comme une nourriture, une force pour réaliser sa mission. Manger, c'est mastiquer,  asimiler pour devenir aussi un autre Christ.

Le pain que Jésus nous donne est aussi le pain de la Parole. Mastiquer la Parole, c'est la ruminer, la laisser pénétrer en nous. La Parole de Dieu est la source et l'âme de toute vie chrétienne et de toute pastorale en Église. Elle possède une force de vie intarissable.

Il ne faut jamais oublier la nourriture donnée à travers la présence des pauvres, des petits du royaume, des malades et des mal aimés dans la société. C'est aussi le pain de vie à notre portée et communier à ce pain, c'est communier au Christ dans ses frères et soeurs blessés. Le pain eucharistique est cette force pour aller communier au pain des pauvres et des blessés de la vie. Cette force nécessaire pour aller leur dire qu'ils sont aimés de Dieu. Jésus ne nous dit pas d'adorer le pain mais de le manger. Si le culte eucharistique est important, ne limitons pas  notre vie eucharistique à la réception de l'hostie ou de l'adoraiton. Jésus nous a donné au point de départ une nourriture pour une mission et non une célébration à réaliser.  Que nos communions fassent de nous des témoins du ressuscité.