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Homélies, réflexions et spiritualité

Filtrer les éléments par date : novembre 2015
jeudi, 05 novembre 2015 15:15

Descends

Ma méditation s'arrête ce matin au texte de Luc  14, 15-24. Un homme prépare un banquet et envoie ses serviteurs avertir les invités. Le diner est prêt. Mais ceux-ci s'excusent: J'ai acheté un champ, j'ai acheté des boeufs, je me suis marié, je ne peux y aller. Alors le maitre envoie chercher les pauvres, les boiteux, les blessés sur le bord de la route et rempli la salle du banquet.

Jésus m'invite à un moment de communion, de partage avec lui. Il m'invite à un coeur à coeur et je refuse avec un tête-à-tête. Nous retrouvons ici les trois mêmes tentations de Jésus au désert, des êtres humains au Paradis terrestre et du peuple au désert vers la Terre Promise:Tentation de l'avoir, du pouvoir et du valoir. L'invitation du Seigneur est celle d'un temps de communion. Le repas est un temps de communion, d'intimité et de partage. Il n'est pas au niveau du faire mais de l'être.

Alors Jésus me dit: Descends au niveau de ton coeur. Descends ... Descends au niveau de tes pauvretés, de tes besoins, de tes soifs de spirituel, d'accueil, de pardon. Écoute ton coeur tu trouveras les raisons d'accepter l'invitation. Le royaume de Dieu en nous est toujours au niveau du coeur et non du faire. L'Évangile nous invite toujours à rejoindre notre Soi intérieur, c'est à dire à descendre au niveau de ce qui est essentiel de notre vie tant sur le plan humain que chrétien. C'est l'invitation que le Seigneur adresse à chacun et chacune de nous. Il y a en nous des zones de pauvreté, de blessures, de soifs que nous devons rejoindre pour communier vraiment au Christ. L'Évangile, le message de Jésus ne sont pas des choses à faire d'abord, mais une invitation à être.

Notre monde a soif, notre monde grelote, notre monde a mal, parce que peut être avons-nous trop de champ à visiter, trop de boeufs à essayer, ou de liens qui nous paralysent. Notre pastorale est souvent au niveau des rites à bien faire et respecter, des normes souvent étouffantes qui éloignent ... Nous sommes pris par les champs de l'agir pastoral, par le pouvoir à ne pas perdre, et aux directives et obligations jugées plus importantes que le vécu des personnes. Je pense ici aux familles endeuillées qui ne veulent pas de célébrations à l'église et aux couples  qui  se marient et ne sont pas prets célébrer   à l'église.  Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent, communient, partagent; des hommes et des femmes sur les rues, dans les magasins, les tavernes, les prisons qui entendent l'invitation du Seigneur à travers les cris des frères et soeurs en souffrance. Notre monde a besoin de pasteurs selon le coeur de Dieu, ces femmes et ces hommes capables de descendre de la tête au coeur pour communier au Christ présent au creux de ces souffrances comme de ces joies et attentes ou de certains refus. Seigneur fais-nous découvrir la grandeur de ton invitation à communier, à partager ....

Publié dans Spiritualité
mardi, 03 novembre 2015 15:16

Elles ont tout donné.

Aujourd'hui, deux veuves nous portent un message. Dans le livre des Rois, la veuve de Sarepta donne tout ce qui lui reste pour vivre afin de nourrir le prophète Elie. Dans l'Évangile une veuve donne de son nécessaire au temple. Ces deux attitudes viennent questionner notre vie chrétienne et vie d'Église.

Le geste de la veuve de Sarepta est récompensé: jamais jarres de farine ne se videront. Elle pose un geste de foi à l'égard de Dieu dans la personne du prophète. Ce geste de foi et d'amour portera des fruits et Dieu la récompensera.

Dans l'Évangile, Jésus ne dit pas que la veuve est généreuse, il ne loue pas son geste, et ce geste n'est pas récompensé. Jésus regarde les "gros messieurs" déposer fièrement leur aumône pour le temple et il prend conscience que la veuve a déposé  de son nécessaire. Tout ce qu'elle avait pour vivre, elle le met dans le tronc au profit du temple.

Dans l'Évangile de Marc tout de suite après cet épisode au temple, l'évangéliste situe l'annonce de la destruction du temple et Jésus annonce sa mort. Mc 13, 1-4. Le geste de la veuve ne serait-il pas un geste stupide et obligé? Elle donne de son nécessaire pour faire vivre un temple qui va être détruit. Jésus ne veut-il pas faire comprendre que le système religieux est tellement dur qu'il oblige même les veuves à donner leur nécessaire pour vivre. Un geste qui ne servira à rien puisque le temple sera détruit. Le système religieux du temps est tellement dur qu'il saigne les pauvres pour survivre.

Du même coup Jésus annonce sa mort. Lui aussi va tout donner à cause d'un système religieux qui n'accepte pas de se convertir. Jésus se sert du geste de la femme pour faire comprendre la dureté du système religieux qui va le conduire à la mort. Lui aussi doit tout donné parce que le pouvoir veut le faire taire. Ce geste de la veuve nous fait comprendre la fidélité et l'amour. La veuve va donner  son nécessaire par amour et fidélité pour sa religion, Jésus va donner sa vie par amour et fidélité à sa mission et à son Père.

Ce geste vient questionner notre vie chrétienne et vie en Église. Nos gestes de générosité doivent être comme celui de la veuve de Sarepta fait comme un geste d'amour et de foi, geste qui portera du fruit; non un geste obligé pour faire vivre un système. Dans la situation d'Église que nous vivons actuellement, méditons bien ce geste. Il se situe à la fin d'un règne et devient un geste inutile. faudra poser des gestes porteurs d'avenir, des geste qui ne consistent pas seulement  à sauver le présent. Que l'Esprit éclaire notre route.

Publié dans Homélies
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