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Deux témoins, une même mission. Mth 16, 13-19.
Notre liturgie d'aujourd'hui nous parle de deux témoins de l'Évangile et du début de l'Église. Deux figures magnifiques qui ont été à la base de notre Église: Pierre qui fut le premier Pape, et Paul le premie rmissionnaire à l'extérieur de Bethléem. Ces deux témoins étaient prisonniers à Bethléem et furent envoyés à Rome pour être jugés. Chose étonnante, ils étaient à Bethléem, ce haut lieu religieux de l'époque et ils furent envoyés à Rome, la païenne, pour être mis à mort. Et voila que Rome devint le centre de l'Église. Ne serait-ce pas ce que nous sommes en train de vivre présentement? Les chrétiens quittent l'église doucement, on dit même que les québécois ont perdu la foi, est-ce que l'Esprit Saint n'est pas en train de préparer un plan de relève avec tous ces gens à l'extérieur du bâtiment église?
Dans L'Évangile de Mathieu, Jésus pose une bonne question à ses disciples: Au dire des gens, qui est le Fls de l'homme? À cette question les apôtres répondent pour les gens. les uns disent qu'il est Jean Baptiste, d'autres Élie. C'est la foi des autres qui n'engage personne. Alors Jésus reprend sa question: Pour vous, qui suis-je? Cette foi, Pierre seul répond: Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant. Cette question engage ma foi. Si elle m'était posé aujourd'hui quelle serait ma réponse. Qui est Jésus Christ pour moi aujourd'hui? Pierre est le prototype du chrétien. Il est le témoin sur lequel chacun peut reposer sa foi., il est un vrai disciple. Celui d'entre nous qui peut dire aussi: tu es le Christ, comme Pierre est un vrai disciple.
Mais la réponse de Pierre est l'imge de la nôtre, une réponse qui ne vient pas toujours du coeur. Nous nous faisons des images du Christ, images à adorer, à prier et pas toujurs images de celui qui est présent au fond de notre coeur et qui nous assiste au quotidien. Le Christ, le Messie est celui qui libère son peuple. Il le libère chacun du premier ennemi qui est nous-même. Souvent à cause d'une méconniassance du Christ nous en faisons un thaumaturge au lieu d'un Sauveur. Le Dieu des chrétiens est un Dieu vivant et non une idole morte païenne. Alors quand nous prions ou rencontrons Jésus nous cueillons la vie qui vient de Lui. Alors cette foi de Pierre restera une référence pour les chrétiens parce qu'elle n'est pas seulement un foi verbale, mais une foi qui vient du coeur et se traduit par des actes au quotidien.
Ainsi Jésus loue la foi de Pierre et lui fait un promesse:Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié au ciel, tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. La promesse de Jésus est que Pierre assurera la liberté des chrétiens. Nous avons longtemps attaché cette promesse de Jésus à la rémission des péchés. Mais Pierre est mandaté pour assurer la liberté des chrétiens à bien d'autres niveaux. Jésus le mandate pour délier ses frères et soeurs de tout ce qui entrave leur liberté intérieure. Beaucoup de choses rendent les chrétiens prisonniers intérieurement comme des obligations, des défenses, la peur du péché et de l'enfer que nous attribuons trop souvent à des tentations du démon. C'est aussi permettre aux chrétiens de découvrir la dimension méritoire ou rédemptrice de la souffrance accepter dans l'amour du Christ.
la parole de l'Évangile aujourd'hui est pleine d'espérance si notre profession de foi vient du coeur et non seulement de la tête et apprise par coeur. Saurons-nous comme Pierre dire: Tu es le Messie le Fils de Dieu vivant qui nous apporte la liberté de vie. amen.
notre acte de foi
Giuliano Da Empoli:
Giuliano Da Empoli: L'heure des prédateurs. Gallimard. 2025. L'auteur nous raconte les relations des grands, des puissants, des milliardaires qui défendent leur territoire et veulent s'emparer des voisins. Tout ce qui pourrait se régler par l'entente le sera par le feu et l'épée. Le dialogue ne semble plus avoir de place dans ce nouveau monde surout avec l'usage que l'on fait de l'Intelligence artificielle. C'est une bonne lecture parfois difficile.
Un récit intéressant
Corneille: La mélodie du pardon. Les éditions de l'homme. L'auteur a perdu toute sa famille dans le génocide du Rwanda. Il est venu s'établir au Québec et raconte comment il est passé de la colère et de l'esprit de vengeance au Pardon. Il a vécu une démarche extraordinaire où il fait état d'une force intérieure merveilleuse. Il termine en disant: Mon acte de m'être caché pou réviter la mort n'est pas un acte de lâcheté, mais je suis un survivant et je dois maintenant répandre l'amour. Bonne lecture.
Le pain sur la table. Lc 9, 11-17.
Aujourd'hui nous célébrons dans la liturgie le dimanche de l'institution de l'Eucharistie. Jésus fait ce don merveilleux au cours d'un repas. Nous considérerons d'abord le symbole ou la valeur du repas à la table. Nous avons besoin de revenir aujourd'hui au sens du repas de fraternité. Généralement quand nous recevons de la visite ou des dignitaires nous le faisons autour d'une table dans un repas d'accueil. le repas est un lieu de communion et de fraternité. Ce repas de Jésus a formé les premières communautés chrétiennes. On l'appelait à l'époque "Agape." C'était un moment de communion, de créer des liens,de vivre une fraternité. C'est là que souvent se soudaient des amitié ou de vivaient des réconciliation. C'est dans ce contexte autour d'une table que Jésus donna l'Eucharistie à sa communauté. Ce repas devient un rituel et chez nous nous avons l'habitude des crêpes la 2 février ou à la cabane à sucre... . Le repas a été ici parfois un moment de prière, d'action de grâce ou de communion. Il a pris une dimension de sacré avec Jésus. Alors Jésus va inscrire le don de l'Eucharistie dans ce rite important dans toute civilisation. Jésus reste proche du peuple et de ses coutumes pour mieux faire comprendre son geste.
C'est dans ce contexte que Jésus va nous donner une nourriture de communion. Notons que l'Eucharistie est repas de communion, de commune-union, une communion commune entre Lui et nous et aussi les uns envers les autres; une nourriture qui vient faire communauté. Alors ce dernier soir avec les siens, Jésus prend du pain sur la table, le bénit et le donna aux siens en disant: Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps. Il fit de même avec la coupe de vin: Prenez et buvez=en tous, ceci est la coupe de mon sang. Et il ajoute:Vous ferez ceci en mémoire de moi.
Sachant que demain, il sera mis à mort, Jésus veut nous laisser un signe de sa présence au milieu de nous. Ceci est mon corps signifie: Ceci c'est moi. Il ne s'agit pas de manger le corps du Christ, mais d'adhérer à sa personne, à son enseignement, de la faire nôtre. Il s'agit d'une présence quotidienne en nous. Jésus nous dit de communier à sa personne, de nous associer à sa mission
Il en est ainsi du vin: Boire le vin, c'est le symbole de sa vie. Abreuvez-vous de ma force, de mon énergie pour réaliser ma mission. Nous sommes donc en présence d'une préssante invitation à assumer la mission du Christ, une exhortation à nous engager à sa suite. Nous venons dire au Seigneur par notre présence à l'Eucharistie que nous voulons épouser sa mission, que nous allons faire nôtre. C'est nous placé dans le temps de l'Église, le temps de la mission. Ce pain et ce vin, c'est MOI dit Jésus.
Le repas de l'Eucharistie est le repas de la comunauté, le repas des frères et des soeurs rassemblés pour faire communauté et partager la mission du Christ. Ce geste de Jésus prend aujourd'hui une plus grade mportance encore. Nous sommes à l'ère de faire naitre des disciples et des communautés. Nous manquons de disciples, de pasteus et de communautés. C'est pourquooi notre mal le plus grand aujourd'hui n'est pas la baisse de la pratique religieuse, mais l'absence de communauté. Nos Eucharisties ne seraient-elles pas simplement un rite, on va à la messe comme on va au magasin. Notre défi sera d'enfanter de nouveaux chrétiens, de nouvelles communautés. De retrouver le sens profond de nos Eucharisties. Quand il n'y a plus de communautés, il n'y a plus d'Eucharisties.
L'eucharistie est née dans une période de crise. Le soir de l'institution. Autour de la table de Jésus, il y avait Judas qui allait le trahir, Piere qui le renierait, et les autres s'enfuiraient de peur et peut être aussi de honte devant leur fuite. Nous connaitrons aussi dans l'avenir de ces moments difficiles et la présence du christ dans son Eucharisties sera certes la force nécessaire pour continuer la mission. A la condition sans doute de retrouver nos repas de fraternité, de communauté, de communion. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. (Jn 6, 56).
Le mystère de la Trinité. Jn 16, 12-15.
Nous fêtons aujourd'hui ce que nous appelons l e Mystère de la Sainte Trinité. Pour les uns, c'est une invention humaine, pour d'autres, c'est une réalité que nous ne comprenons pas. Devant la Parole de Dieu nous sommes souvent devant des révélations qui nous dépassent.
Pour moi, c'est une réalité difficile à cerner, mais je me risque à vous présenter ma vision de la Trinité. la Trinité ne serait=ce pas une simple façon d'entrer en relation avec le monde en fonction des besoins du projet de Dieu avec l'humanité. Dieu se présente sous le modèle bien connu de la famille. Le Père est le donneur de vie et d'enseignements. Il présente sa façon de vivre avec sa création. Lors de la création Il a voulu un projet d'amour, d'union, d'alliance avec l'humanité et Il nous enseigne comment vivre cette alliance avec Lui ou plus exactement comment Lui veut la vivre avec nous. Dieu veut que l'être humain puisse vivre ou choisir de vivre cette allliance librement. Ainsi devenir avec Dieu co-créateur, continuer l'oeuvre de la création. Une belle façon de se présenter comme Père en laissant ses enfants libre de choisir pour ou contre son projet d'amour.
Dieu se pésente à nous aussi sous le modèle du Fils. Le Fils est le rassembleur, celui qui créé des liens, qui vient nous faire comprendre comment réaliser concrètement ce projet d'alliance avec le Père. Dieu-Fils durant tout son ministère a voulut nous faire voir concrètement comment vivre cette alliance. Aimez-vous les uns les autres, pardonnez au lieu de vous venger. Donnez à manger à celui qui a faim, soutenez celui qui est blessé. Dieu n'est pas seulement celui qui donne un enseignement, il est aussi celui qui tend discrètement à la réaliser avec nous. Jésus aussi à laissé la liberté à l'être humain de choisir pour ou contre ce projet du Père. Il a voulut accompagner la communauté chrétienne pour étaler dans le temps et l'histoire cette alliance d'amour, cette vie de communion avec le Père et les uns avec les autres. Il nous a donné le repas de l'Eucharistie comme sacrement de l'alliance pour nous rendre capable de la vivre cette alliance. Le Fils est davantage notre égal, il crée moins de distance avec nous que le Père.
L'Esprit est davantage l'image de la mère de familles qui aime, accompagne, soutien. Une façon d'être présent au monde en lui donnant la force, le dysnamisme nécessaire pour continuer cette oeuvre d'alliance et d'amour ensemble. L'Esprit habite le coeur de chaque chrétienne et chrétien pour nous éclairer sur la route à suivre avec le Père et le Fils dans cette marche d'alliance. Quand il viendra, Lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité toute entière. C'est dans l'écoute silencieuse et quotidienne que nous découvrons la lumière nécessaire pour vivre l'alliance avec notre Dieu. Souvent la mère de familles appose un baume sur les plaies d'un enfant et lui permet d'avancer.
Nous sommes en alliance avec un Dieu qui nous laisse libre de choisir la façon de vivre cette alliance avec Lui et entre nous. C'est extraordinaire cette liberté de choix qu'Il nous a laissée. Dieu ne nous oblige pas à le suivre, il nous invite. Si nous regardons notre monde aujourd'hui force est de nous dire qu'il a un peu de misère à écouter cette petite voie intérieure qui nous interpelle. Parce que cet invitation de Dieu s'entend dans le silence du coeur. Mais l'être humain a de la difficulté à entendre cette invitation intérieure. Dès la création; l'être humain a préféré choisir de se laisser dominer par l'argent, le pouvoir, l'ambition et ce projet d'alliance est passé au second plan dans le désir de l'homme. Pourtant il ne s'agit simplement de se laisser épouser par le Seigneur dans ce projet d'alliance.
L'Esprit s'invite. Act 2, 1-11.
Dimanche de la Pentecôte, jour de l'éclatemenr de la cellule peureuse des premiers chrétiens à Jérusalem. On y parle de l'Esprit, c'est à dire, ce souffle qui dérange, éclate, pousse en avant. Les apôtres étaient enfermés à Jérusalem et attendaient sans doute un signe du Christ pour savoir quoi faire par peur des juifs. Jésus leur avait dit qu'Il enverrait le paraclet, l'Esprit qui viendrait sur eux. Le paraclet, le défenseur est celui qui répond aux cris. L'Esprit promis par le Seigneur est cet envoyé de Dieu pour accompagner les disciples dans leur mission et leur peur.
Etty Ellesum a écrit une belle page sur ce sujet: "Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance. Une chose m'apparait de plus en plus claire; ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui qui pouvons t'aider, et ce faisant nous nous aidons nous-même." Nous pouvons et nous devons aider Dieu à demeurer vivant dans notre coeur. Le Seigneur ne s'impose pas, il s'invite. Et ainsi nous sommes responsables de sa vie en nous. Nous sommes les temples vivants du Christ, nous sommes le corps du Christ. C'est ce que nous disons à chaque Eucharistie: "que nous soyons réunis par la force de l'Esprit en un seul corps, le corps vivant du Christ." Alors ne cherchons pas le Seigneur dans les nuages ou dans le ciel que nous ne voyons pas, il est là dans le silence de nos coeurs. Dieu n'a pas quitté notre monde à l'ascension , mais Il est resté vivant en nous.
L'Esprit est vivant en ce monde, Il est à l'oeuvre en nous et avec nous, mais seulement si nous le faisons vivre. Il s'invite, Il ne force personne à l'écouter. L'Esprit nous ouvre vers d'autres horizons, des voies nouvelles où le Seigneur nous attend. Il ne force pas nos fermetures intérieures, il s'invite à nous accompagner. Il est ce souffle qui est venu bousculer la peur des apôtres et les invités à la mission.
Dans le texte des Actes des Apôtres, les gens entendent parler ceux-ci dans leur propre langue. Cette réalité est importante pour nous aujourd'hui. Les chrétiens d'aujourd'hui ont besoin d'une parole qui les rejoint, qu'ils comprennent, une parole à leur portée et non une parole qui plane dans les nuages par un prédicateur trop instruit qui leur passe au=dessus de la tête. Les gens de tout acabit, menuisier, clochard, industriel, mécanicien tous ont besoin d'entendre la parole de Dieu dans une façon qui les rejoint. Nous avons des catégories de personnes à rejoindre; des personnes âgées qui sont fidèles à leur pratique du dimanche, des gens qui ont quittés désabusés et devenus indifférents, des gens blessés et en colère et des jeunes qui ne connaissent pas l'Église. A tous il faut dire une parole qui rejoint leur état d'esprit et leurs besoins. Nous sommes un peu comme les apôtres aujourd'hui, nous sommes craintifs devant une absence aussi forte des crétiens de nos églises, et devant la laïcité nous ne savons pas toujours comment nous situer. le Seigneur compte sur nous pour l'aider à rejoindre le monde d'ici et d'aujourd'hui dans ler vécu et leurs besoins.
À la base de toute démarche, c'est la foi et l'amour qui asure notre marche. "Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles, nous viendrons chez lui et l'Esprit vous fera souvenir de tout ce que je vous ai enseigné." Alors aidons l'Esprit à rester vivant au cour de notre monde et dison-lui notre foi et notre amour. Amen.