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Homélies, réflexions et spiritualité

Nouvelles

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

lundi, 09 octobre 2017 21:46

Leçon de main.

Dernièrement, voulant trancher une carotte, je fis un mauvais geste et me blessé à  l'index droit. -Comme je suis gaucher, je tiens le couteau de la main gauche. Vous allez sans doute penser en vous même,non seulement il est gaucher, mais en plus il est gauche.- alors ma main gauche a vitement lâché le couteau pour se porter au soin de ma main droite. Avec douceur et amour, elle l'a soigné le mieux possible. En réfléchissant a cet événement, je me dis: ma main gauche vient de me donner une leçon. Pourquoi ne serais-je pas moi aussi la main gauche de la personne blessée près de moi, de celle quii souffre dans son corps comme dans son coeur, de celle qui attend un sourire pour retrouver goût à  la vie. Merci à ma main gauche.

dimanche, 08 octobre 2017 18:57

Une Église en sortie.

Lumen Vitae, revue de catéchèse, no du premier trimestre de 2015, Une Église en sortie? Différents auteurs, théologiens et pasteurs en paroisse partagent leurs idées et expériences sur cette question. L'invitation lancée par le Pape François d'une Église en sortie pose bien des questions majeures dans notre monde d'aujurd'hui. Il y a un grand danger que la démarche se résume à vouloir récupérer les chrétiens pour la pratique sacramentelle plutôt qu'une démarche d'évangélisation. "Celui qui met Dieu au centre met aussi l'homme au centre; celui qui met l'homme au centre met aussi Dieu au centre." L'Église en sortie commence d'abord par notre propre sortie personnelle, sortie de conversion à un autre mode d'Église.

 

dimanche, 08 octobre 2017 15:54

L'Église en sortie.

L'Église en sortie est devenue un mot répété et répété depuis l'invitation du Pape François. Une première question me vient: Sortir pour aller OÙ? Pour aller aux périphéries de nos paroisses sur les places publiques, les rues, les guais, me répond-on. Magnifique, me dis-je. Mais une fois rendu là, on fait QUOI? La réponse est moins rapide. Aller faire QUOI aux périphéries? 

Quand on parle de l'Église en sortie, nous pensons immédiatement au plan géographique, le territoire; aller là où les gens sont. Mais je crois qu'il y a une autre sortie à faire avant, la sortie existentielle. Notre sortie personnelle de tout ce qui nous retient prisonnier. Sortir de nos façons de faire, nos idées toutes faites, ... Un peu ce que dit le Seigneur à Abraham: Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai. Il n'est pas utile de sortir pour aller essayer de convaincre les gens de reprendre la pratique sacramentelle comme par le passé. C'est à toute une autre vision de l'Église et même du ministère presbytéral que nous sommes invités. Cette sortie nous devons la réaliser. 

L'Église en sortie est d'abord ma sortie personnelle intérieure pour retrouver la liberté de l'Évangile. Ce n'est paa une démarche de récupération, mais la volonté de faire Église là où les gens sont. Devant cette sortie, nous réagissons chacun à notre façon. Les uns vivent une sorte de résignation: ça change, mais ça va passer, continuons tranquillement ce que nous faisons. D'autres réagissent avec un mouvement de recul. C'est la faute du Concile, on tout changer, nous devons récupérer ce que nous avons perdu  et alors on met le frein de sécurité bien entré afin que rien d'autre ne soit perdu. D'autres réagissent avec une certaine ouverture et prennent la route le plus honnêtement possible. L'invitation du Pape François nous oblige à une réflexion profonde que nous ne pouvons éviter de faire sur notre vision de l'Église et des ministères  du sacerdoce baptismal. Si je ne suis pas un peu évangélisé, si je ne suis pas à l'écoute de la Parole de Dieu, si je ne suis pas d'abord disciple du Christ,  je risque fort de manquer le chemin de l'évangélisation pour prendre le chemin de la récupération.

 

vendredi, 06 octobre 2017 16:56

Pensée.

J'ai dit à l'amandier: Frère, parle-moi de Dieu. Et l'amandier a fleuri. Nikos Kazantzakis.

vendredi, 06 octobre 2017 16:15

Entrer chez soi.

Depuis que je suis à la retraite, on me demande souvent si je trouve le temps long, si je m'ennuie, si je trouve le moyen de faire du ministère en paroisse. Et je répond NON.

J'ai travaillé douze ans sur la ferme paternelle aux différents travaux d'une ferme avec ses animaux et la culture. Même dans la maison où j'avais grandi; Je n'étais pas chez moi.

Après mon ordination comme prêtre, J'ai travaillé tant au plan diocésain qu'en paroisses; j'étais heureux dans ce travail surtout en paroisse. Mais ce travail venait de l'extérieur soit de l'évêque ou des besoins autour de moi. Le Grand Séminaire avait demandé que je reste  comme professeur de théologie et accompagnateur spirituel des futurs prêtres. Mon évêque n'a pas accepté. Alors j'ai défriché dans le champ que l'on m'a donné.  Je n'étais pas toujours chez moi.

A ma retraite, je suis entré à la maison; je suis entré chez moi. Mes journées sont bien remplies, le temps passe vite. Je suis chez moi. Ce que je fais vient de l'intérieur. Je suis entré chez moi et ai décoré ma maison intérieure avec la Parole de Dieu, la lecture, la prière. Cette décoration intérieure, je la partage aujourd'hui avec des gens autour de moi dans les rencontres de partage d'Évangile, le mouvement cursillo, les rencontres au fil des journées et le site internet que des gens m'ont donné. Partout où je suis, je suis chez moi. Ma maison voulait être un lieu de découverte, de nouveauté, de changement et un lieu de partage. Le travail venu de l'extérieur m'a conduit sur d'autres chemins. Aujourd'hui, je suis rentré chez moi où il n'y a pas de solitude, mais un silence plein. C'est ce que je souhaite à tous les retraités. Entrez chez vous et ornez votre intérieur. Laisons le Seigneur défricher sa présence d'amour dans notre vie. C'est la meilleure façon de changer le monde.

 

mercredi, 04 octobre 2017 16:06

La Bible: Une route de croissance.

La Bible m'apparait comme une merveilleuse route de croissance où le monde s'est engagé dans la découverte du Créateur. A partir du jardin de l'Eden jusqu'à la résurrection,  nous suivons les hommes dans leur compréhension et  de l'expérience de Dieu.

Au cours de l'évolution de la vie, l'être humain est apparu dans le décor. Il est un être en croissance, le texte -appelé la chûte- du Paradis Terrestre en est un bel exemple. Est-ce une chûte, une faute ou l'expérience qu'il est difficile de devenir adulte et responsable? Avec Abraham qui a pensé que Dieu lui demandait le sacrifice d'Isaac jusqu'à la parabole du père miséricordieux, en passant par les prophètes l'être humain a évolué doucement dans sa compréhension de la présence du divin dans le monde et en lui. Nous avons vu le parabole du père miséricordieux sous le thème de la miséricorde du Père envers nous, nous l'avons rarement appliqué à nous dans nos relations quotidiennes. Mais cette parabole nous  parle beaucoup  de la joie des retrouvailles et vient aujourd'hui questionner notre façon d'accueillir les chrétiens qui reviennent demander un service à l'Église.  

Ce qui faisait dire à un savant professeur: Dans la bible tout est vrai mais peu de choses sont réelles. Le message est vrai, mais la façon dont il est habillé n'est pas toujours réelle. Les Évangiles ont été écrit dans un langage et avec des images de l'époque. Un danger d'une traduction est de traduire les images d'une façon trop littérale et pour nous la compréhension est plus difficile. Il n'est pas facile de traduire le simages bibliques d'une façon claire en français. La Bible veut faire découvrir l'être humain tel qu'il est d'après son ADN spirituel, et aussi découvrir le Seigneur tel qu'il est d'après son ADN propre.

C'est dans cet esprit que je continue ma découverte de la Bible.

mardi, 03 octobre 2017 13:49

L'assise de notre vie chrétienne.

Beaucoup de parents, aujourd'hui, sont inquiets devant la vie de leurs enfants et ne comprennent pas toujours le train de vie qui  les déconcerte. Autrefois nous agissions beaucoup par imitation, aujourd'hui les gens et surtout les jeunes veulent faire leur propre expérience de vie. Les parents sont souvent ébranlés par ce changement sur lequel il n'ont pas le contrôle. C'est notre Évangile d'aujourd'hui. Mth. 21, 33-43.

Dès le début de l'aventure humaine sur la terre, un projet avait été déposé dans cette aventure. Les êtres humains étaient invités à vivre dans le respect, l'amour, l'harmonie entre eux. L'être humain n'est pas le propriétaire de ce porjet, mais un collaborateur responsable en communion avec ses frères et soeurs en humanité et en communion avec l'Auteur du projet. Mais des sentiments divers, sentiments de possession, de jalousie, etc .. ont orienté le projet autrement. La parabole de Mathieu nous le montre bien. Les gens voulaient devenir propriétaire du projet et le bâtir à leur façon. Ils voulaient devenir propriétaire de la vigne. Des prophètes sont venus nombreux rappeler  le sens du projet de Dieu inscrit au fond de leur coeur. Mais les hommes n'ont pas compris et ont tué ces prophètes parce qu'ils voulaient avoir l'héritage. le fils est venu et ils ont tué le Fils. Ils n'ont pa sété capable de s'ouvir à la réalité du message. C'est ainsi que le peuple se verra dépouillé de son projet qui passera à une autre nation.

N'est-ce pas un peu ce que nous vivons aujourd'hui. La sociét a changé, et change continuellement. Nous avions bâti un projet d'Église et de société qui est chancelant présentement. Nos églises se vident, les chrétiens cherchent non plus du religieux mais du spirituel. Nous esquissons de beaux projets en pastorale qui souvent ne voient pas le jour ou sont sans lendemain. Nous restons une poignée de vieux chrétiens assidus à la pratiqu esacramentelle. La charité chrétienne est vécue par l'Église "hors les murs" au quotidien. Est-ce que le projet du royaume est en train de nous être enlevé pour passer à cette Église hors de l'église?

"La pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue pierre d'angle." La Pierre d'angle du cristianisme est Jésus Christ et la foi vécue au quotidien. La base de ce projet est l'amour et la communion vécue sur le terrian au quotidien. Nous avons mis l'accent sur la religion, ça c'est notre projet; Jésus a mis l'accent sur le spirituel, sur la vie et les personnes. La base est la Parole de Dieu et la spiritualité des chrétiens. La religion est une pédagogie qui nous fait intégrer le spirituel dans notre vie et non une pratique extérieure. N'oublions pas que le christianisme est partie de la Galilée et non de Jérusalem avec le temple, et grâce à une femme et non aux grands prêtres. Ne serait-il pas intéressant de bien regarder ce qui se vit aujourd'hui dans notre Église? Les juifs ne voulaient pas s'ouvrir à la nouveauté de la vie et du royaume annoncée par le Christ, Et nous? Jésus Christ et sa parole de vie demeure toujours la pierre d'angle de notre vie chrétienne.

La vie chrétienne est une expérience de communion avec le Christ et avec le divin qui nous habite. Les hommes et les femmes d'aujourd'hui sont en recherche de cette communion, de cette expérience. L'Évangile  invite à nous ouvrir sur la vie pour en lire le message et témoigner des valeurs profondes qui nous habitent. Nous sommes invités à ne pas agir en propriétaire du royaume, mais en bâtisseurs de vie et de communauté.

 

vendredi, 29 septembre 2017 14:15

Le Pape François me dit.

Ce matin dans ma méditation, le Pape François est venu cogner à ma porte pour me souffler: "Évite la tentation de faire de l'évangéllisation pour le peuple, vers le peuple et sans le peuple."  "Si nous voulons entendre l'Église, nous devons entendre le peuple" dira-t-il encore. Et il ajoute: "Être Église, être peuple saint de Dieu nécessite des pasteurs qui se laissent porter  par cette réalité du peuple de Dieu."

Le Pape François est entré chez moi ce matin comme le Seigneur est entré chez Marie à Nazareth sans prendre un rendez-vous, comme le Seigneur est entré chez Nathanaël sans tambour ni trompette. François est venu m'interroger comme pasteur: Est-ce que je veux évangéliser pour faire rencontrer le Christ ou pour ramener les chrétiens à l'église? Dans l'Évangile de Luc, le Seigneur nous dit: "Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant."  9, 43-45. Les disciples n'ont rien compris à ce que Jésus disait parce qu'ils s'étaient fabriqué un Messie à leur taille. Ils voulaient sauver leur Messie et non accepter celui qui était venu. Dans le travail d'Évangélisation ne sommes-nous pas un peu comme les disciples? Ne voulons-nous pas ramener les chrétiens à ce que nous avons connu au lieu d'édifier le royaume de Dieu à partir du coeur de l'homme? Bâtir notre Église au lieu d'accepter celle qui est devant nous?

Si nous prenions le temps d'écouter et d'aimer renaitrait l'homme nouveau, chantons-nous parfois. Le pasteur n'est pas d'abord l'homme des rites liturgiques mais l'homme au coeur de la communauté, au coeur du monde pour dire Jésus ressuscité. C'est ce que font les centaines de bénévoles au coeur des services communautaires. Le Seigneur suscite les pasteurs dont l'Église a besoin sur le terrain pendant que trop souvent nous, les prêtres, nous nous amusons en liturgie. Nous avons besoin de rassembler le peuple avant de célébrer. Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent la réalité du peuple de Dieu. Plaçons-nous sur la route de la conversion.

 

mercredi, 27 septembre 2017 18:27

La lecture, quelle richesse!

Eric-Emmanuel Schmitt: La vengeance du pardon. Albin Michel, 2017. Cet auteur bien connu nous trace des sentiments vécus par les gens dans des situations précises qui provoquent des actes cruels mais ou le pardon intervient et fait des miracles. Il nous parle de quatre situations qui nouis mènent souvent vers l'envie, la perversion, l'indifférence et le crime. Dans un récit bien conduit qui ressemble à une parabole, l'auteur fait agir le pardon comme arme pour contrer la violence, la jalousie et corriger des actes criminels. Ce ne sont pas seulement des récits, ce sont aussi des pistes éclairantes pour beaucoup de situations au quptidien de nos vies. Bonne Lecture.

mardi, 26 septembre 2017 19:28

Si on prenait le temps d'écouter ....

Quelqu'un écrivait: "Je rêve d'une Église qui penant les emrpreintes digitales de tout être humain découvre le doigt de Dieu." Voila la pensée qui m'est venue en lisant le dernier rapport du "Transit Sept-iles."  Il s'agit d'un groupement qui porte secours aux itinérants et assure un suivi après le départ de la maison d'accueil.

L'Église est déplacée. Elle est moins dans l'église mais davantage dans la vie. je ne peux m'empêcher de penser au Christ le Jeudi saint au soir; à ses apôtres il a dit: Ce que j'ai fait avec vous depuis trois ans rendez-le présent dans le monde. Il me sembler que c'est ce que le "Transit" fait au quotidien sans le dire explicitement. En lisant ce rapport, je touchais le doigt de Dieu.

Une oeuvre comme celle-là n'existe pas seulement à Sept-Iles. C'est pourquoi il faudrait prendre le temps de regarder, d'écouter et d'aimer. L'Église vécue par ces hommes et ces femmes au quotidien, je l'aime et j'y crois. Et si ces oeuvres continuent jour après jour et année après année, c'est qu'il y a au coeur un Esprit qui anime et soutien le courage.

En écrivant ces mots, je ne peux m'empêcher de penser à Notre-Dame de la rue avec l'Abbé Paradis. Ça aussi, c'est un magnifique clin d'oeil de l'Esprit du Seigneur. Mon Église, c'est la rue dira Claude.

Je sens monté aussi le psaume 19: "Non point de récit, non point de langage, point de voix qu'on puisse entendre, mais par toute la terre s'en va le message jusqu'aux limites du monde." Dans ces services on ne nomme peut-être pas Dieu, mais on le laisse passer comme le fait la nature et en regardant tous ces services de  par le monde "on sent battre le coeur de Dieu." Cette Église est belle, elle a les couleurs de la vie. en lisant ces rapports, je me dis que non seulement je suis un vieux qui s'amuse à vieillir, je suis un vieux émerveillé par la vie. "Seigneur que tes oeuvres sont belles, que tes oeuvres sont grandes."