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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

mardi, 31 mars 2020 15:44

Qu'allons-nous apprendre?

Un jeune travailleur dans une maison famille nous racontait ce que les enfants allaient apprendre duran cette pandémie covid-19. C'était très intéressant de voir tout ce que ces jeunes éducateurs développent chez les enfants durant ces temps de réclusion. Alors je me disais qu'est-ce que moi, comme prêtre, je vais acquérir à l'occasion de cette pandémie. Vais-je en sortir de sleçons ou si je vais me plaindre sur ce que je perds. Je peux me lamenter parce qu'il n'y aura pas de célébrations des Jours Saints dans ma paroisse. Moi, je préfère regarder ce que je vais comprendre et développer.

J'entendais des familles déplorer leur incapacité d'accompagner les membres de leur famille qui décèdent. Ils meurent seuls, les parents ne peuvent les accompagner jusqu'à la fin. Je pensais à Jésus Christ qui meurt seul abandonné par les siens et rejeté par la foule. La douleur du pasteur est de ne pouvoir s'asseoir près de ces personnes souffrantes, endeuillées pour leur apporter un peu de baume sur les plaies ouvertes. Ces moments d'isolement nous font mieux comprendre par la négative notre rôle de pasteur. Dernièrement chez  nous deux personnes se sont enlevées la vie. La douleur du pasteur est de n'être pas là au côté des ces familles brisées par la vie. Le confinement nous oblige à une présence par téléphone.

Cette période fait naitre aussi des expériences par des moyens visuels pour apporter des célébrations dans les maisons. Je me disais, ce matin, en méditant la parole de Dieu, comme prêtre retraité dans une résidence de personnes âgées, je vais peut être vivre la plus belle Semaine Sainte de ma vie. Je vous entends réagir. Restez calme! Au lieu de lire la Pasison d'il y a 2000 ans, je vais méditer la Passion vécue aujourd'hui par le Seigneur dans la vie et le coeur des victimes de la covid 19. Au lieu de voir des foules condamner le Christ et des apôtres se cacher, je verrai des apôtres sur le terrain auprès du Seigneur pour soulager ses plaies et sa douleur. Au lieu de voir des foules crier: Crucifiéz-le, Je verrai des gens donner de l'amour au Christ abandonné et malade. Au lieu de voir un Pilate se laver les mains de ses responsabilités, je verrrai des médecins et des infirmières se laver les  mains pour éviter  la contamination et de transmettre la maladie. Je me prépare à vivre ma plus belle semaine de toute ma vie.

Au  lieu de se lamenter sur l'absence de célébrations, à l'exemple des gens qui nous donnent des leçons de vie, apprenons à découvrir et à vivre pleinement ce que la vie nous apporte.  Notre priorité comme pasteur n'est-il pas d'écouter le cri du Christ à travers la souffrance de ses frères et soeurs qui vivent leur vendredi saint. Dans sa prière, quelqu'un demandait à Jésus d'aller aider une personne en détresse; le Seigneur répond: C'est exactement cela que je t'ai demandé. Comme prêtre, même âgé, je me sens interpellé par cette souffrance humaine et ma douleur est de ne pas me sentir sur la route avec eux. Je sens le besoin de me laver les mais non comme Pilate mais comme l'infirmière sur le champ de bataille.  Ce sera une belle Semaine Sainte.