Les souvenirs de plusieurs décennies d'engagement dans l'Église gaspésienne refont souvent surface et me questionnent. Nous avions voulu vivre plus pleinement le sacerdoce du baptême, sacerdoce des chrétiens qui est le fondement de l'Église. Nous avons imaginé des structures nouvelles: des zones pastorales d'abord avec des équipes pastorales de zone; plus tard nous avons imagin.é des secteurs pastoraux et des équipes qui devaient être coresponsables avec les prêtres de la vie de la communauté. Nous avons connus des agents et agentes de pastorales qui présidaient au baptême, faisaient homélies, animaient des célébrations de la parole de Dieu en paroisse, et présidaient à des mariages. Tout cela est disparu et nos églises sont vident et changent de vocation. Quel regard jeté sur tout cela. Je pose humblement le mien qui fut artisan avec beausoup d'autres de cette vision ecclésiale.
Primo, nous nous sommes attaqués â une structure et une structure ne change presque jamais, elle préfère mourir. Et aujourd'hui j'ai le sentiment que involontairement nous avons continuer la même structure avec des chrétiens et moins de prêtres.
Secundo, le cléricalisme était trop fort dans l'Église pour permettre que se dé.veloppe une telle volonté de retrouver la force du sacerdoce baptismal. Beaucoup de chrétiens sont repartis déçus et ont pris leur distance de l'Église. Il nous faudrait sans doute revoir la question du sacerdoce tant du baptême que céricale.
Tertio, le peuple chrétien, surtout avec la participation des femmes, n'était pas préparé à cet engagement et à la lutte nécessaire pour y arriver.
Aujourd'hui je crois que nous avions commencé par en haut en descendant et l'Église part d'en bas pour faire communauté. Nous n'avions pas mis suffisamment l'accent sur la communauté et les personnes.
Dans ma réflexion une phrase de Jésus est montée en moi: "Allez en Galilée, c'est là que vous me verrez." Nouas avions cherché Jésus à Jérusalem et Il nous attendait en Glalilée. Au coeur de tous ces chrétiens naissent aujourd'hui des engagement très variés au service des pauvres, des mal gommés de la société. Des fondations voient le jour et de petites communautés se forment au coeur de la pauvreté dans toutes ses dimensions. Les femmes luttent de plus en plus pour se faire reconnaitre comme des personnes entières en Église. Se vit de plus en plus cette voix de Jésus: "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Jésus nous attend encore en Galilée.