homelie2

Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mercredi, 26 février 2020 15:17

Qui suis-je? Gn 2, 7-9 et 3,1-7; Mth 4, 1-11.

Ce premier dimanche du carême nous invite en méditant la Parole de Dieu à découvrir qui nous sommes vraiment. Plaçons-nous à l'écoute de cette Parole.

Premièrement, le jardn de l'Éden est le symbole de cet état intérieur de l'être human créé à l'image de Dieu qui possède en lui tout ce dont il a besoin pour grandir et choisir ce qui lui est le meilleur. C'est un état d'abondance et de paix intérieure. Nous avons en nous toutes les forces nécessaires pour être heureux et prendre nos décisions. Au jardin, l'être humain a voulu être le maitre de sa vie et au lieu de la recevoir  de Dieu, il voulu en être l'auteur. Alors il alla chercher à l'extérieur de lui-même: il mangea le fruit. Il passa de l'intérieur à l'extérieur. Ses critères de jugement ne venait plus de son être rempli de l'Eprit de Dieu, mais de l'extérieur. Il se jugeait à partir du regard de l'autre. Il jugeait à partir de l'agir et non plus de l'être même. C'est encore ce que nous faisons: c'est un criminel, un bandit, un voyou, un petit "boum", Nous ne jugeons plus la personne à partir de ce qu'elle est mais à partir de ce qu'elle fait. Le contraire de l'enseignement de Jésus.

Le désert de l'Évangile est le symbole de cet état d'esprit libre des regards de l'extérieur et retourne à son intérieur. Jésus dira: L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." L'homme n'est pas seulement un corps à nourrir, il est un être spirituel qui a en lui parole de Dieu. Il est un être spirituel qui possède tout ce dont il a besoin pour décider de sa vie. Jésus nous renvoie à ce que nous sommes: des enfants de Dieu. Nous ne sommes pas d'abord des pécheurs mais des gens remplis d'amour et de la présence divine. Dès le début du carême nous sommes invités à cette démarche de découvrir encore mieux qui nous sommes. Chaque fois que nous jugeons l'autre de l'extérieur, à partir de son agir, nous croquons à l'arbre du Jardin de l'Éden.

Deuxièment, les gens au paradis se forgent des masques pour se protéger. Ils virent qu'ils éraient nus et se firent des pagnes pour se cacher. Les différences n'étaient plus des richesses pour grandir ensemble, elle étaient devenus des dangers, des objets de possession, alors sont nés les "maladies spirituelles" orgueil, colère, envie etc .. La peur s'est intallée entre eux.

Jésus dans son désert est placé devant la situation où il doit choisir le pouvoir: "Je te donnerai tous ces territoires si tu m'adores." Jésus répondra: Ça ne marche pas comme cela, Dans la création, il n'y a pas de pouvor, il n'y a pas celui qui gouverne, conduit et l'autre qui obéit. Dans la création, il n'y a que l'autorité qui fait grandir, le service et l'amour.   Tous les êtres humains sont égaux,  ce qui les diféfrencie, ce sont les services et l'autorité comme Jésus nous l'a enseigné. Chaque fois que nous agissons avec le pouvoir, nous croquons à l'arbe du Jardin de l'Éden. Le pouvoir écrase, l'autorité fait grandir.

Troisièment, l'homme se cache au pas de Dieu dans le jardin. Il a peur. Dieu est devenu extérieur à lui. Et la peur développe la culpabilité. "Ce n'est pas ma faute, c'est la femme que tu as placé près de moi; la femme dira: Ce n'est pas ma faute, c'est le serpent qui m' trompée. Dieu devient un être extérieur qui nous regarde agir et nous punit si on agit mal, ou met une étoile dans notre cahier si on fait bien. Cette image de Dieu est venue jusqu'à nous. De là s'est développé des rites, un culte, des prières pour consoler Dieu et nous le rendre favorable.

L'homme est passé de l'intérieur d'un état de communion avec un Dieu qui l'habite à un état de communication avec un Dieu extérieur  qui le surveille. Nous sommes passés d'un Dieu intérieur qui nous juge selon notre être d'enfant bien-aimé à un Dieu extérieur qui juge selon l'agir. La parabole du Père miséricordieux en Luc remet les pendules à l'heure.

Jésus dans son désert intérieur nous dira: Dieu n'est pas un "bouche-trou" qui répond à vos désirs ou caprices. Il est en vous, avec vous, Il vous accompagne. C'est là que vous le trouverez et l'adorerez. Dieu est un être de communion, qui nous aime à partir de ce que nous sommes faits à son image et ressemblance et non un être de communication que nous devons toujours rechercher et avoir peur.

Alors dans ce temps de carême qui commence aujourd'hui, nous sommes invités à redécouvrir ce que nous sommes vraiment des ÊTRES CRÉÉS À L'IMAGE ET RESSEMBLANCE DE DIEU. Apprendre a`se juger et à juger les autres à partir de leur être intérieur et non de l'agir. Un criminel ou un pécheur n'existent pas,  ce qui existe est un enfant de Dieu blessé qui pose des gestes criminels. Nos rencontres avec le Seigneur dans la prière et les sacrements sont des rencontres de communion qui nous font grandir comme enfant bien-aimé du Père. Cesse de te regarder dans ton agir et de te coire seulement un grand pécheur, regarde surtout ce que tu es, remplis de l'Esprit même de Dieu et sur une  route de croissance avec le ressuscité.