Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mardi, 24 septembre 2019 13:44

Ils ne reviennent pas. Lc 16, 19-31.

Mon grand père avait assuré ma grand mère qu'il viendrait lui dire comment c'était de l'autre côté. Et elle disait souvent, il n'est jamais venu. Je lui disais, ne l'attendez plus, il ne viendra jamais. C'est l'histoire de notre Évangile d'aujourd'hui.

"Un homme était riche" nous dit le texte de l'Évangile. Cet homme n'est pas nommé. Cet homme, c'est moi, c'est vous, c'est chacun de nous qui avons nos propres richesses. Notons au départ que Jésus ne condamne pas le riche pour son agir, comme il ne loue pas le pauvre pour son agir. Il nous demande de méditer une situation ou des motifs de notre agir. Nous sommes invités à méditer notre façon d'utiliser nos porpres richesses. Il y a bien certain la richesse de l'argent, mais aussi celle du pouvoir,  celle de la possesion des biens, celle de l'orgueil et combien d'autres. Chacun porte en soi ses propres richesses.

Il y a aussi la richesse de l'amour, du partage, de l'entraide, du respect de la vie et des autres dans leur différence, la richesse de la vie qui nous est donnée. Comment j'utilise ces richesses, pour le bien de la vie, de la communauté ou pour mon propre service personnel au détriment de la vie? Est-ce que je suis capale de m'empiffrer d'un bon Filet mignon et d'un grand verre de vin alors que près de moi des enfants se couchent sans souper?  Quel usage je fais de mes richesses personnelles, mes talents, mes dons et charismes? L'homme riche est un Lazare à sa façon. Il est pauvre de l'amour, du souci de la vie et des autres, ... La vie m'a donné des richesses intérieures pour le service de la vie; Jésus ne condamne pas la richesse, il condamne l'usage que nous en faisons.

Lazare est pauvre matériellement, il peut être riche en dedans, riche d'amour pour les autres, riche de partage. Il y a différentes façons d'être pauvres comme d'être riches. Il ne faut pas de limiter à la possession de l'argent. Le pouvoir est une richesse qui souvent fait plus de tort que l'argent et indique une grande pauvreté intérieure. Lazare dans sa p«uvreté extérieur nous parle aussi de sa pauvreté intérieure peut être plus souffrante que celle du dehors. Un pauvre dans la rue est souvent un grand blessé de la vie. Nous nous arrêtons plus souvent aux pauvres de biens matériels qu'aux pauvres de biens spirituels ou psychologiques. Le pauvre est aussi la personne qui a faim d'amour, de justice, de respect, de soutien dans sa misère, d'accueil, etc .... Le pauvre peut aussi être la personne assis à mes côtés et qui mangent plein son ventre, mais dont le coeur est en souffrance.

Cet Évangile nous pose deux grandes questions aujourd'hui. D'abord l'écoute de l'autre et de la vie en moi. Écouter ce que nous sommes, laisser monter nos richesses et nos blessures qui empêchent un bon usage de ces richesses intérieures. Écouter l'autre près de nous pour le comprendre et l'accompagner.  Écouter n'est pas seulement entendre, c'est devenir empatique à sa situation et être capable de prendre la route avec lui. S'écouter soi-même pour puiser dans notre térsor intérieur les forces nécessaires pour continuer la route.

Il nous faut aussi écouter la Parole de Dieu, celle qui est inscrite dans notre coeur et celle qui s'écrit tous les jours dans notre monde. "S'ils n'écoutent pas Moïse ou les prophètes, même si un mort revient, ils n'écouteront pas." C'est aujourd'hui, dans mon quotidien,  que je tisse mon bonheur actuel et futur. C'est aujourd'hui en respectant mes valeurs, mon trésor intérieur que je bâtis mon bonheur et le bonheur autour de moi. Et mon bonheur futur, je le vivrai dans le moment où j'y serai rendu, ne comptons pas sur les défunts pour venir nous le révéler. C'est dans la mesure où je serai fidèle à moi-même, à mon trésor intérieur, à mes valeurs, conscient aussi des blessures qui m'empêchent de suivre la voie de l'amour et de l'Évangile que je pourrai les guérir et bâtir mon bonheur et aider au bonheur des autres.

Seigneur, tu as semé en moi et dans les autres une richesse extraordinaire d'amour, de charité, de joie, de paix, de miséricorde, que la présence de ton Esprit nous accompagne pour nous aider à les répandre en abondance autour de nous: "Ouvre nos mains qui se ferment pour tout garder."  

 

lundi, 23 septembre 2019 15:12

Une belle démocratie.

Ce matin, on nous montrait des panneaux d'élections d'un parti politique qui avaient été brisés au cours de la nuit. C'est un très beau respect des autres qui ne partage pas nos idées. Mais je crois "dans mon livre à moi" comme dirait un comédien que c'est l'expression d'un mal profond dans l'être humain. Accepter les différences, établir des liens avec les personnes qui ne partagent pas nos croyances demeure toujours un chantier en broussailles. Il est toujours plus facile de briser une afiche que de défendre ses valeurs. Ceci est vrai non seulement en politique. Il y a bien des façons d'exprimer son incapacité d'accepter les différences. Nous avons connu des guerres de religion ou l'on tuait au nom de Dieu. Ceci nous conduit à regarder dans notre rétroviseur: Adam et Eve au paradis terrestre, Caïn  et Abel, et toute la suite jsuqu'à nos jours. Sommes-nous fiers de la société que nous avons cnstruit?  Il y a 2000 ans, quelqu'un est passé parmi nous pour annoncer un projet différent de vie. La campagne électorale est une joute d'où nous sortons amochés sur le plan de nos valeurs et de notre fierté. Le geste de ce matin est une question posée à nos chefs politiques. Quelle réponse allons-nous lui donner. Continuons de méditer..... 

 

samedi, 21 septembre 2019 14:37

Un mot.

Il y a un mot qui me turlupine chaque fois que je l'entends: nous l'utilisons en parlant des soins de santé qui dérapent souvent, en parlant de l'Éducation avec le manque de professeurs et les relations difficiles, de la politique qui nous enlève le goût de s'y mêler, de l'économie qui nous appauvrit constamment, et même de l'Église qui n'y a pas échappé. Quel ce mot mystère? Ce mot est SYSTÈME.  Le petit Robert le définit: "Ensemble conçu par l'esprit (à titre d'hypothèse, de croyance) d'objet de pensée unis pas une loi." Le Père Arnod nous disait: "Un système change presque jamais, il défend un pouvoir, des lois, des coutumes souvent au détriment des personnes qu'il veut servir". Nous avons tout érigé en système et nous nous plaignons des résultats. Nous descendons sur le terrain dans une campagne électorale pour retourner dans la sphère éthérée le lendemain de l'élection.

Nos communautés chrétiennes devraient être des prophètes pour montrer au monde qu'il y a une autre voie: celle de la communion, de la communauté, du respect des personnes, du service, de la coresponsabilité, de la vie. Nous cherchons la voie de l'évangélisation, nous cherchons la route missionnaire mais il nous est difficle de quitter le chantier du système qui est plus sécuritaire. Le monde nous invite à être des contestataires. Contestataire vient de -cum et testis- être témoin avec. Contester c'est être témoin de valeurs de la vie dans un monde qui les oublie. Le Père Voillaume, un grand spirituel, nous disait qu'un chrétien est un contestataire. Être contestataire est différent d'être "chiâleux". Le contestataire fait avancer les choses au nom des valeurs de la vie et de l'Évangile. C'est l'invitation de Jésus à Mathieu: Suis-moi. Suis-moi si tu en as le courage.

samedi, 21 septembre 2019 14:05

Une invitation.

Suis-moi. C'est l'invitation que Jésus a lancé à Mathieu assis au comptoir de l'impôt. L'Évangile nous dit que l'homme se leva et le suivit. Ce matin fête de S. Mathieu, c'est à moi que Jésus adresse cette invitation.Que veut-elle signifier pour moi aujourd'hui? Je peux suivre quelqu'un sans jamais le suivre. Je peux marcher derrière lui sans le suivre vraiment. Jésus m'invite à me placer à son école, à me laisser transformer par lui pour devenir son témoin,. Suivre Jésus ne serait-ce pas d'abord s'asseoir à ses côtés pour écouter son enseignement? Suivre Jésus ne serait-ce pas se laisser imprégner de sa présence et de son accueil auprès des gens qu'il rencontre? Suivre Jésus ne serait-ce pas lire les événements d'aujourd'hui pour répondre aux besoins de nos frères et soeurs en humanité? Suivre Jésus ne serait-ce pas d'abord faire du ménage dans nos vies et dans la vie de nos communautés pour faire de la place à l'Évangile? Suivre Jésus ne serait-ce pas lui prêter nos yeux pour regarder le monde, nos pieds pour aller servir les pauvres et les faibles, lui prêter nos mains  pour remettre debout, notre coeur pour aimer sans condition, notre langue pour dire son amour? Enfin chacun peut trouver sa propre raison de suivre Jésus.

 

vendredi, 20 septembre 2019 14:00

Le sel.

En prenant mon petit déjeuner, ce matin, j'ai salé mes oeufs pour que le sel leur donne du goût. Et la salière m'a parlé. Ma propriété à moi, c'est de donner du goût aux aliments, de faire ressortir la saveur de chaque aliment. Tu vois, je suis là sur la table, disponible prêt à servir. Je ne me pose pas de quesitons comment je vais faire pour saler tes oeufs, je sais qu'en me plaçant dessus je vais leur donner du goût, c'est ma mission. Je sais que si je ne donne pas de goût aux aliments, je ne suis plus du sel. Jésus te dis dans l'Évangile: tu es le sel de la terre." Ta mission est de donner du goût et de la saveur à la vie. Ta mission est de faire ressortir la saveur, les charismes, les dons, les forces déposés en toi et dans les autres pour bâtir le royaume du Père. Si tu ne sais plus comment faire ou quoi faire, c'est peut être que tu n'es pas encore du sel. Alors ta première démarche serait sans doute de saler ta vie à l'Évangile avant de vouloir saler la vie autour de toi. Q'en penses-tu? Je suis resté sans parole.

 

vendredi, 20 septembre 2019 13:58

Une sieste.

L'Eucharistie serait-elle devenue un bon repas que l'on prend chaque dimanche et après lequel on fait une bonne sieste le reste de la semaine? Inspiré de Henri  Boulad.s.j.

 

mercredi, 18 septembre 2019 14:22

La maison de Dieu.

Saint Paul écrit à son ami Thimothée: "Je veux que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu,c'est-à-dire la communauté, l'Église du Dieu vivant."  Voila question qui me trotte dans la tête ce matin. Comment je me comporte et me suis comporté dans la maison de Dieu? En méditant, je réalise que c'est souvent le message que nos évêques nous ont donné et m'ont donné lors de mes changements de communautés. Ça m'apparait aujourd'hui le seul message important pour ma présence en Église. J'aime m'agenouiller devant le tabernacle pour adorer, mais est-ce que j'aime autant m'agenouiller devant les tabernacles vivants, souffrants, pauvres dans la maison de Dieu? D'abord comme baptisé est-ce que je suis conscient que la maison de Dieu, c'est moi, mon voisin, l'agente de pastorale tout comme mon curé ou mon évêque? Suis-je conscient aussi comme prêtre que la maison de Dieu est la famille qui ne vient pas à la messe, le bénévole qui s'implique dans la communauté aussi bien que le vieillard qui est à l'église le dimanche? Paul, ce matin, a réveillé en moi une foule de questions que j'ai éclairées avec l'Évangile où Jésus est sur la route et refuse d'être déclaré roi. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." 

 

mardi, 17 septembre 2019 17:54

Vieillir,

La vieillesse embellit tout; elle a l'effet du soleil couchant dans les beaux arbres d'octobre. Maurice Chapelan.

 

mardi, 17 septembre 2019 16:57

Un gérant habile. Lc 16, 1-13.

Un étudiant était, un jour, victime d'intimidation à l'école à cause d'un défaut physique. Découragé, il voulait quitter l'école. Un professeur le rencontre et lui dit: tu as une voix remarquable, si tu veux on va développer cette aptitude chez toi. Alors l'étudiant se met à la besogne et en peu de temps, il developpe son talent et entreprend une carrière. Ceux qui l'intimidaient sont rentrés chez eux. Au lieu de s'apitoyer sur son sort, l'étudiant appris à être positif et à developper ses talents. Il me semble que c'est l'histoire de notre gérant de l'Évangile.

Le Seigneur loue l'habileté de ce gérant. Au lieu de pleurer sur son sort, il utilise son talent pour se tirer d'embarras. Le Seigneur ne loue pas la façon malhonnête du gérant, mais son habileté. L'homme reste positif devant sa situation. Nous avons tous des talents, des charismes donnés par la nature et l'Esprit du Seigneur déposé en nous. Parfois ces dons à cause de l'environnement peuvent être mal orientés, manquer leur but. Combien de fois n'avons-nous pas dit ou entendu: Je fais beaucoup d'effort, de sacrifices et de prières et ça ne change jamais rien dans ma vie. je reste pris avec les mêmes mauvaises habitudes, je m'en confesse régulièrement et cela ne change rien. Trop souvent c'est que nous travaillons d'une façon négative. Si j'ai une bouteille à moitié pleine et que je passe mon temps à me plaindre, elle va rester à moitié, si au contraire je verse de l'eau, à mesure que l'eau monte, le vide disparait. Il en est ainsi dans ma vie. Si je développe une force positive contraire à ma difficulté, le négatif diminue et finit par disparaitre.  Notre gérant de l'Évangile, même s'il utilise une méthode malhonnête, demeure positif et les gens l'accueilleront chez eux.

Nous sommes invités à prendre conscience de nos forces positives et à les développer pour remplir notre bouteille a demie pleine. Nous courtisons beaucoup Monsieur négatif dans notre quotidien et envers les gens qui nous entourent. Les nouvelles à la télévision sont toujours mauvaises, les gens ne veulent plus travailler, les jeunes ne croient plus à rien, etc... à côté, de bien belles choses se vivent et nous les ignorons. L'Évangile nous invite à ouvrir la porte à Monsieur positif et à déveloper nos forces en faveur de la vie et des personnes. Versons de l'eau dans notre bouteille pour éviter  qu'elle reste à demi vide.

Une autre question que l'Évangile m'apporte: Quel Dieu sers-tu? Est-ce le Dieu du pouvoir, de l'argent, de la possession de biens, de la drogue? La foule qui a accueilli Jésus à Jérusalem s'est trompée de Jésus. Elle accueillait un roi et Jésus était un serviteur. Même dans ma prière et mon service religieux, je peux me tromper de Dieu. Est-ce que je sers le Dieu de Jésus Christ présent dans ma vie ou celui que je me fabrique ou même que l'on m'a donné? Aujourd'hui dans notre prière, laissons-nous habiter par la présence de l'Esprit de Dieu afin que nos passions ne soient pas brimées mais orientées vers Dieu. Dans ce récit, Jésus veut nous donner le courage de réagir avec passion devant nos situations de vie pour développer un genre "d'égoïsme sacré" qui nous rend sans cesse positif.

 

dimanche, 15 septembre 2019 13:58

S'amuser à vieillir.

J'ai écrit et je le répète souvent que je suis un retraité qui s'amuse à vieillir. Je partage quelques idées qui me suivent dans cette façon de voir. S'amuser à vieillir pour moi, c'est:

C'est passer de l'extérieur à l'intérieur, c'est essayé de naitre à "la hauteur du soi divin qui m'habite." Tu es mon enfant en qui j'ai déposé tout mon amour." Mc 1, 11.

C'est découvrir doucement la richesse de bonté, d'accueil, déposée en nous et que les années de travail nous ont fait négliger.

C'est découvrir que nous avons du temps pour semer de la joie, de l'amour et de la tendresse autour de nous.

C'est découvrir que la vie est d'abord une façon d'être et de donner. Ce qu'il y a de plus important n'est pas ce que nous faisons mais ce que nous sommes. Et cela, la vie me l'a appris. Quand je quittais une paroisse, j'étais toujours heureux de ce que j'avais réalisé. Quand je retournais par la suite en visite, les gens ne me parlaient jamais de ce que j'avais fait mais de ce que j'avais été au milieu d'eux. J'ai eu ma leçon que je savoure aujourd'hui.

C'est découvrir la joie et le bonheur à semer du bonheur. Un jour, quelqu'un me téléphone pour me dire qu'une dame est arrivée dans le loyer voisin et qu'elle est très pauvre. Alors je vais la visiter. Il n'y avait ni table, ni chaise, les enfants étaient assis par terre et couchaient sur des couvertes sur le plancher. Le frigidaire était vide. Je suis allé leur faire une épicerie; je n'oublierai jamais le regard des enfants quand ils ont vu sortir les fruits et les bonbons de la boite d'épicerie, je n'oublerai jamais la larme qui a coulé sur la joue de la maman. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites."

C'est aussi  écouter la musique de mon être et celle des autres et savourez minute par minute, morceaux par morceaux la vie qui passe.

C'est cueillir ces joies de vivre et garder bien vivant un morceau de jeunesse dans le coin de notre coeur.