Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

dimanche, 25 août 2019 17:26

Le chemin?

Antonio Machado dit: Coup par coup, pas par pas, Voyageur, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant et si l'on regarde en arrière on voit le sentier que jamais on ne foulera de nouveau. Voyageur, il n'est pas de chemin, le chemin se fait en marchant."

J'aurais le goût d'écrire: chrétiens il n'est pas de chemin d'avenir; Église, il n'est pas de chemin, le chemin se fait en marchant, la vie s'écrie en vivant pleinement le moment présent le plus fidèlement possible à ce que nous sommes au fond de nous même. la vie peut changer, la société peut changer, notre page de vie chrétienne s'écrie en vivant pleinement le moment présent la où nous sommes plantés. Regarder en arrière n'est pas pour imiter et répéter mais pour m'inspirer afin de bien vivre pleinmeent le moment présent dans la fidélité à ce que je suis au fond de moi même. Le chemin se fait en marchant.

 

vendredi, 23 août 2019 13:44

Réfléchissons un petit peu

Jésus dit: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même."  Mth 22, 34-40. Jésus met au coeur de son enseignement le commandement de l'amour. Ce commandement est inscrit au fond de notre coeur. J'inscrirai ma loi au fond de leur coeur, dira le Seigneur au prophète. Le commandement de l'amour ne vient pas de l'extérieur qui commende des gestes, mais du fond du coeur qui nous pousse à agir. les commendements de l'Ancien Testament était extérieur et nous demandait des comportements: tu feras cela ou tu ne feras pas ... Jésus est venu non abolir la loi, mais la porter à son achèvement. C'est pourquoi la loi du Nouveau Testament s'exprime dans les béatitudes qui sont des réalités imprégnées dans notre vie qu'il nous faut laisser monter et vivre.

Ceci nous renvoie à notre être humain. La seule force qui peut nous faire changer vient de l'intérieur et non de l'extérieur. La loi extérieur peut changer notre agir soit par obéissance ou peur,  mais non notre volonté ou notre désir intérieur. Si je veux changer un mauvais comportement, il est important que je fasse monter en moi les forces bonnes. J'emplit ma bouteille de bonnes choses au lieu de vouloir corriger ce qui me semble mauvais. C'est une force positive qui vient déplacer et enlever une force négative. Le commenadement de l'amour inscrit au coeur de mon être est cette force positive qui me permet de faire disparaitre des sentiments de haine, de colère, etc ... 

On raconte qu'un jeune adulte, dépressif, avait perdu goût à la vie. Une amie lui apporta un chat. L'homme apprit à aimer le chat, en prendre soin, lui acheter ce dont il avait besoin, il reprit goût à la vie et redevint actif. L'amour pour le chat a été plus fort que son découragement et il retrouva le goût de vivre. C'est toujours la question de la bouteille  demie vide ou  demie pleine. Il en est de même pour ce que nous appelons  le péché. Si nous apprenons à découvrir notre force intérieure, les raisons qui nous font agir d'une mauvaise façon, nous pourrions remplir notre bouteille de positif et éviter bien des "péchés." Et la santé de nos relations humaines et avec le Seigneur en serait améliorée.  Ne sommes-nous pas habitués à travailler seulement sur le négatif? Ne sommes-nous pas inmvités depuis 2000 mille ans à dépasser les commandements de l'Ancien Testament pour redécouvrir les béatitudes du Nouveau Testament?  Réfléchissons juste un petit peu.

 

mercredi, 21 août 2019 14:21

L'homme vertueux.

"L'homme vertueux n'est pas celui qui obéit à la loi morale ou religieuse, mais celui qui discerne ce qui augmente sa puissance d'agir," écrit Frédéric Lenoir commentant Spinoza. C'est mettre l'accent non sur des normes extérieures qui m'obligent à agir mais sur les valeurs intéreures qui me font grandir dans l'amour et la communion, qui donnent de la qualité à mon être et mon agir.

 

mardi, 20 août 2019 14:40

Des bâtisseurs.

Nous avons connu des bâtisseurs de cathédrale. Des gens qui ont exprimé leur foi à travers des oeuvres très belles, riches souvent, et qui disaient à leur façon que la plus belle maison devait être celle du Seigneur. Comment on vivait la naissance de Jésus à Bethléem? Ces ges ont laissé un héritage magnifique très lourd à leurs descendants et qui devient dans certains milieux sujet à chicane et division. Ces bâtisseurs ont aussi érigé des structures pour accompagner la vie et les personnes. La vie ne suit pas les structures.

Nous avons connu aussi des bâtisseurs de mots. Des théologiens, je pense à saint Thomas, qui ont bâti des énoncés et théories théologiques pour encadrer la vie. La vie de notre Église a été marquée par la présence de ces bâtisseurs de mots. Depuis Vatican 11 et la révolution tant française que celle du Québec, les nouveaux  bâtisseurs de mots ont changé leur vision pour l'ajuster sur la vie qui évolue constamment. Le message de l'Évangile est resté le même, c'est l'habillement qui est modifié. De nouveaux bâtisseurs de mots se sont ajoutés, ce sont des bâtiseures, des femmes sont sorties de la cuisine pour apporter au monde une vision plus rafraichie de la foi et de l'Église. 

Nous avons connu aussi des batisseurs de vie et de liberté. Je pense ici à François d'Assise,  Martin Luther King, et à beaucoup de femmes qui se sont levées pour, à l'exemple de Marie, devenir des bâtisseuses et bâtisseurs de vie dans nos milieux. 

Pendant que ces bâtisseurs se penchaient sur leur tablette de travail, la vie suivait son chemin. Certans bâtisseurs restaient rivés à leur travail de s'éloignait de la vie, alors que d'autres essayaient ainsi de suivre la vie et les gens et se sentaient devenir étrangers aux deux faces du monde: celle des structures et celle de la vie. J'ai participé à ma façon à ces trois formes de bâtisseurs et aujourd'hui, je crois que les bâtisseurs de vie avaient la meilleure vision. Ne sommes-nous pas invités aujourd'hui à devenir des bâtisseures et bâtisseurs de vie et de liberté. Ne sommes-nous pas invités à découvrir la puissance du sacerdoce de notre baptême et la fécondité des ministères que l'Esprit fait naitre. Ne sommes-nous pas invités à redécouvrir l'importance du ministère féminin dans notre Église? Soyons des bâtisseures et bâtisseurs de VIE et de LIBERTÉ.

 

mardi, 20 août 2019 13:57

Jésus le rassembleur. Lc 13, 22-30

"Moi, je viens rassembler toutes les nations, de toute langue." "Alors ils viendront de l'Orient et de l'O:ccident, et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu."   Voila le principal message de Jésus aujourd'hui. Le projet de Dieu avec l'humanité est de rassembler tous les êtres humains dans l'amour et dans la communion les uns avec les autres. Nous sommes en cheminement depuis la création du monde, chaque jour nous avons à bâtir ce rassemblement. L'histoire nous  apprend que l'être humain est porté vers l'individualisme et les structures et c'est souvent à recommencer.

Dimanche dernier, Jésus nous parlait du feu qu'il était venu allumé sur la terre: ce feu de l'amour qui rassemble. Aujourd'hui il nous parle aussi de la porte étroite à franchir pour entrer au royaume. Jésus nous invite à passer par la porte de la miséricorde, de l'amour, du respect des personnes dans leurs diversités, de l'accueil sans condition, porte du pardon, porte qui libère, enfin la porte des valeurs chrétiennes vécues au quotidien. La porte de l'Évangile.

Jésus se situe au niveau du coeur, au niveau des valeurs et non de l'agir. "Nous avons mangé et bu en ta présence et le Seigneur dira: Je ne vous connais pas." Nous pourrions dire aujourd'hui: Nous sommes allés à la messe tous les dimanches, nous avons payé notre dîme, nous avons fait nos pâques, etc .. Mais Jésus pourrait nous répondre aussi: Je ne vous connais pas. Nous devrions répondre: Nous avons donné à manger à celui qui avait faim, donner à boire à celui qui avait soif, etc .. Jésus n'est pas un comptable qui additionne les actes de dévotions, mais un pasteur qui s'occupe des brebis. La seule balance où Jésus veut peser le poids de nos vies est celle de l'amour et de la communion avec nos frères et soeurs. La question que Jésus me pose aujourd'hui: Est-ce que tu mesures la qualité de ta vie chrétienne à l'aune de la fidélité aux pratiques sacramentelles ou à la mesure de la dfidélité à ton baptême qui t'invite à vivre en fils ou fille bien-aimé du Père?

Jésus est venu rassembler les êtres humains en communauté de foi et de partage. Jésus n'est pas venu faire des strucrtures ou des façons de faire, mais établir une communion de vie entre nous. Il est venu rassembler. C'est sur ce chantier que Jésus invite des travailleuses et travailleurs. Être des bâtisseurs de liens, de relations réussies, être des bâtisseurs de communion entres les personnes. Le Pape François invite à être des bâtisseurs de ponts. Nous sommes invités à devenir des bâtisseurs de petittes communautés chrétiennes autour du Christ ressuscité. Nous sommes envoyés dans un monde  individualiste créer des liens de communion, de pardon et d'amour.

Le Seigneur nous dit par la bouche d'Isaïe: "Je prendrai même des prêtres et des lévites parmi eux." Le Seigneur veut rassembler les gens en communauté et une communauté vivante fait naitre les pasteurs dont elle a besoin. Aujourd'hui sur le terrain, au quotidien, des pasteures et pasteurs continuent l'oeuvre du Christ de rassembler à travers des services communautaires pour le mieux êtres de la vie. Nous sommes invités à les reconnaitre et à les accompagner.

L'Eucharistie est le sacrement de la communauté et nous sommes invités à devenir des bâtisseurs de communautés vivantes. Dans l'Eucharistie le Christ nous fait du bon pain avec lui pour nourrir la vie de foi des chrétiens autour de nous. Communier au Christ, c'est communier à cette volonté, à cette mission du Christ de devenir des pasteurs dans notre quotiiden. Et rendons grâce ensemble d'être choisis par le Christ comme disciples et comme envoyés pour bâtir son règne de paix, d'amour et de fidélité.

 

dimanche, 18 août 2019 13:56

Il s'est arrêté.

Ce matin, au coin du quai chez nous, un homme est triste avec sa bouteille de bière. Il n'a plus de compagnie, seule sa bouteille de bière est là avec lui. les uns passent pour aller pêcher sans s'arrêter. Il est crasseux, sent mauvais et dégouline sa bière. D'autres passent en lui adressant un regard de mépris et lui lancent entre les dents: Débarrasse.

Quelqu'un passe on pourrait l'apeller LUI ou ELLe, '.arrête, le regarde avec compassion. L'homme lui dit: Je suis une pourriture, ma vie est du fumier, personne ne s'arrête pour me dire un mot de bonté. La seule place où je sens que je serai heureux, c'est le bout du quai si j'ai la force me m'y rendre.

LUI ou ELLE lui prend la main, le relève, lui dit une parole qui fait vivre: tu dis que ta vie est du fumier, mais n'oublie jamais que le cultivateur fait pousser de belle choses avec le fumier, tu peux en faire autant. LUI ou ELLElui donne quelques sous pour manger et le remet sur la route de la dignité humaine et de la vie.

LUI ou ELLE, c'est le Christ dans la personne qui s'arrête pour cet homme. Mth 8, 1.

 

samedi, 17 août 2019 13:39

Une visite.

Ce matin, Jésus vien tme faire un clin d'oeril dans ma porte pour me demander comment j'accueille les gens dans mon milieu. Des gens présentent des enfants à Jésus  et les disciples veulent les éloignés. Alors Jésus leur dit: Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Mth. 19-, 13-15. Jésus nous invite à être des communautés accueillantes qui reçoivent les gens et les aiment comme ils sont. Jésus ne dit pas: faites-leur de la catéchèse et quand ils seront prêts amenez-les. Voulons-nous amener les enfants à la messe ou à Jésus? Voulons-nous faire vivre des sacrements ou l'amour du ressuscité? Ayons le courage de nous asseoir et de prendre le temps de méditer profondément cette invitation de Jésus.

vendredi, 16 août 2019 13:53

Mathieu nous dit. 19, 3-12.

Ce matin, Monsieur Mathieu vient nous dire qu'il n'est pas permis de renvoyer sa femme et si Moïse l'a permis c'était à cause de la dureté des coeurs. Les gens ne demandent pas à Jésus s'il est permis à la femme de renvoyer son mari, mais l'inverse. Alors Jésus répondra que Dieu créa l'être humain homme et femme, deux êtres égaux, complémentaires qui forment l'être humain. L'un n'est pas propriétaire de l'autre de sorte qu'il peut s'en "débarrasser" quand il veut. La femme n'est pas un objet au service de l'homme. Chaque personne a un service propre qui forme le service complet voulu par le créateur.

Ce passage de l'Évangile me fait jeter un clin d'oeil sur notre société. Frédéric Lenoir dans son livre sur la guérison du monde nous fait observer les conséquences néfastes dans notre société de la mise en place de la société patriarchale que nous connaissons et qu'il est difficile d'ébranler. La prise de pouvoir de l'homme a contribué à créer une société de possession, de pouvoir, de guerre, il y manquait une âme et l'Église n'y a pas échappé. Nous avons mis l'accent sur le rendement, l'efficacité, l'homme est devenu une machine et l'univers aussi.   En méditant les textes de l'.Évangile uniquement au niveau du mariage, nous avons sans doute étriqué le message. Si nous écoutons parler nos vieux parents, ils nous le révèlent à leur façon. Dernièrement encore des adultes me disaient leur colère parce que la maman était décédée jeune d'un accouchement, on ne pouvait pas empècher la famille ...  Ils étaient devenus orphelins trop jeunes.

"Le fait que les hommes, dans les sociétés antiques, ont pris le pouvoir,  au détriment des femmes les a naturellement entrainés à imposer leur tempo  dans la gestion des affaires du monde: une idéologie guerrière, pétrie de convoitise et de désir et de volonté de domination, voire de tyrannie, plutôt que d'échange. Nous percevons bien aujourd'hui les épouvantables dégats et les limites de cette attitude et beaucoup-hommes et femmes- désirent en sortir." F.L. Guérison du monde, p. 305.

Dans notre société blessée d'aujourd'hui, comme chrétiens, il est nécessaire de nous levés, au nom du respect des personnes, pour faire passer chez nous le message de Jésus Christ que nous avons escamoté. La société met l'accent sur l'efficacité et le rendement et comme chrétiens nous devons rappeler que nous sommes d'abord des êtres humains et non des machines que l'on traite au plan  mécanique et que l'on met au rancart devenus âgés. Aujourd'hui, les femmes luttent pour retrouver leur place dans la société et l'Église, les peuples se soulèvent contre le pouvoir qui les opprime -le Japon en est la preuve- Que faisons-nous, comme chrétiens, du message de Jésus Christ? Le Christ vient nous parler au coeur en faveur des opprimés de nos systèmes, des gens qui voient une porte de sortie dans le suicide ou le déni. Marie est partie en hâte vers Élisabeth et Jean leur porter Jésus et elle nous invite sur la route avec elle. 

 

mercredi, 14 août 2019 14:34

Fête de l'Assomption de Marie.

Marie, femme du tournant missionnaire, dirait notre Pape François. "Marie se mit en route et se rendit avec empressement (...) Elle entra dans la maison de Zacharie   et salua Élisabeth." Lc 1, 39-52. Voila le modèle que l'Évangile nous met sous les yeux aujourd'hui. Elle ne se pose pas de questions, elle part. Elle a quelque chose ou plutôt quelqu'un à donner. Élisabeth l'accueille pour partager sa joie d'être mère, Jean accueille Jésus pour le préparer à sa mission.

Alors, ce matin, je me pose la question: "Moi qu'est-ce que j'ai à donner?" Nous nous posons beaucoup de questions sur le tournant missionnaire, sur le besoin d'évagélisation et nous formons de beaux projets. Comment dire, quoi faire, les gens ne sont plus là, ils n'écoutent plus. Peut être pourrions-nous poser la question autrement: Q'est-ce que j'ai à donner? De quoi  les gens ont-ils besoin? Marie ne se pose pas de questions, elle n'a pas de système à faire durer, elle y va avec son coeur. Marie avait quelqu'un à donner.

Sa salutaton à Élisabeth est un chant d'action de grâce. Je suis émerveillée, transformée de ce que le Seigneur vient de faire pour moi. Elle chante la merveille de Celui qui agit au coeur de sa vie et du monde en faveur des petits et des pauvres du royaume. Ce qui fait écrie à Jascques Dupont: Le Dieu du magnificat ne plane pas très haut au-dessus d ela réalité socio-pokitique: Il se range résolument du côté des pauvres et des sans pouvoir. C'est l'honneur de son nom  qui est en jeu; c'est sa miséricorde que doit manifester la force dont il usera contre les puissants et les nantis. Dans nos rassemblements ou rencontre, ous sommes plus habile à nous reconnaitre pécheurs et à demander pardon qu'à louer le Seigneur pour ce qu'il fait pour nous et avec nous.

Cette visite permet à Jésus de faire un clin d'oeil à Jean pour le préparer à sa mission. Marie est venue donner Jésus et il passe. A l'Annonciaiton, Dieu demande à Marie de donner son Fils au monde et même avant sa naissance, elle se met en route. Cette mission continuera jusqu'à la Pentecôte où avec les apôtres elle participera à la naissance de l'Église. Voila le ministère de la femme dans l'Église: donner le Christ et en prendre soin par la suite.

Aujourd'hui dans certaines communautés religieuses, des personnes prononceront un engagement temporaires ou permanent au sein de la communauté. Elles deviendront missionnaires du ressuscité. Comme Marie elles s'engagent à faire naitre Jésus au coeur de notre monde. Mais pour faire naitre le Christ, il nous faut être enceintes et enceints du Christ., nous devons en être remplis.

Marie croit en un Dieu qui libère de tout et de tous qui étouffent la vie. Elle est porteuse d'une foi et d'une espéracne qui met en route, qui fait sortir des ornières de la routine et de la peur pour prendre résolument la route de cette difficile espérance qui fait vivre. Notre Église et notre monde ont besoin de ces femmes sur la route de la vie pour semer l'amour de ce Dieu qui nous a conduit à la résurrection. Notre  mission est devant nous: Faire découvrir Jésus vivant au coeur de notre monde.

 

 

mardi, 13 août 2019 14:56

Apprendre à lire.

Dans notre volonté d'évangélisation et de tournant missionnaire, il m'apparait important d'apprendre à lire: Voir le lisible derrière le visible. Évangéliser comme éduquer, c'est semblable à nourrir quelq'un. Un enfant, nous lui donnons du liquide puis du solide dans la mesure de son évolution. Éveiller à la spiritualité, aux valeurs spirituelles, c'est aussi donner la nourriture dans la mesure de l'évolution des personnes. C'est pourquoi apprendere à lire m'apparait important.

Aujourd'hui, beaucoup de célébrations d'adieu se font au salon funéraire. Comment  dois-je lire cet événement? Est-il un signe d'un manque de foi ou un questionnement de mes propres façons de célébrer en Église? De mon analyse dépendra ma façon d'agir en pastorale. Les chrétiens ont quitté la pratique sacramentelle.  Comment vais-je lire cet événement? à partir de moi et de mes convictions ou des chrétiens eux-mêmes? Les chrétiens écoutent de moins en moins l'enseignement traditionnel de l'Église. Comment vais-je lire cet événement? Comme une question à ma propre parole ou comme un acte d'indifférence que j'oublie rapidement?

 

Aprendre à lire la vie, les événements est pour moi une nécessité si nous voulons que l'évangélisation avance, que la spiritualité reprenne sa place dans la vie et que notre monde cesse de grelotter.  Dans la lecture du Deutéronome de la célébration d'aujourd'hui, Moïse affirme qu'il est trop vieux pour continuer avec le pauple, il passe les renes à Josué. Il lit l'événement et se rend compte de son incapacité d'aller plus loin à cause de son âge. C'est beau, mais parfois je suis incapable d'avancer non à cause de mon âge, mais de ma façon de penser et de voir la vie, et il m'est difficile de corriger le tir.

Le monde m'apporte des défis nouveaux, des besoins nouveaux qu'il n'avait pas hier, si je n'apprends pas à lire ces besoins, il me sera impossible d'y répondre et je resterai toujours à l'extérieur de la vie. Et j'accuserai les gens de ne rien comprendre. Les valeurs spirituelles sont au coeur du monde et de la vie. Elles se présentent différemment aujourd'hui et demandent une réponse différentes. Apprendre à lire la vie autour de moi m'apparait indipensable.

Autrement dit, avant de chercher des moyens, de bâtir des plans d'action, je dois m'asseoir pour discerner les causes de la situation et apporter le remède propre à ces causes. Les solutions toutes faites ne trouvent plus preneurs. C'est pourquoi, je suis conscient, apprendre à lire me demande un long chemin de conversion, sinon je risque de demeurer un haut parleur.