Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mardi, 09 août 2016 17:21

Croyez en vos rêves.

"Croyez en vos rêves." C'est le message laissé par le jeune artiste amérindien Samian lors d'une rencontre avec la revue l'Actualité. Ce jeune porte des rêves pour sa nation, rêves qu'il chante, défend avec amour. Je me suis laissé guider par mes rêves avouera-t-il. Jean cocteau disait: "Plus je vieillis plus ce qui ne vieillit pas ce sont mes rêves." Je crois que quelqu'un qui ne rêve plus est déjà mort.

J'ai beaucoup rêvé depuis 50 ans. J'ai rêvé d'une Église où tous soit frères et soeurs et responsables ensemble de l'avenir des communnautés chrétiennes. J'ai rêvé d'une Église où les ministères des baptisés soient vécus en permanence et non comme des moyens de remplacement. J'ai rêvé d'une Église où les ministères féminins font partie intégrante de la vie de notre Église toute entière minstérielle. J'ai rêvé d'une Église où la Parole de notre Dieu, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, devienne nourriture quotidienne des chrétiens d'ici.

J'ai cru en ces rêves et j'y crois encore et j'entends résonner les mots du chant écrit en 1997 pour nous en Gaspésie: "N'entendez-vous pas nos rêves, n'entendez-vous pas nos mots, Ils se lèvent comme une fête, ils résonnent à nouveau.

Vois le coeur de la jeunesse qui invente son destin. N'aie pas peur de te tendresse, elle sait créé des liens. Nous trecerons des chemins qui ouvrir des lendemains. Réinventons des mots, qui appellent un temps nouveau. Nous éveillerons l'amour en des gestes sans détour. Bâtissons à pleine main, l'aujourd'hui de nos destins.

Vois, comme ils sont beaux nos rêves, Vois, comme ils sont beaux nos mots. Quand on les dit c'est une fête, quand on les vit, vois comme c'est beau. Il nous faut croire en nos rêves.

mardi, 09 août 2016 16:32

Le cri du coeur de Jésus

"Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé." lc 12, 49. Voila le cri du coeur de Jésus. Ce cri, Jésus nous l'adresse à chacun et chaucne de nous.

Jésus est venu allumer un feu sur la terre. Il est venu allumer le feu de l'Amour, de l'Esprit Saint, de la miséricorde, du respect des pauvres et des petits du royaume. Le feu de l'Esprit qui réchauffe le coeur des disciples sur la route d'Emmaüs. Comme il serait bon d'entendre cette expression au sortir de nos célébrations: Notre coeur n'était-il pas tout chaud pendant qu'on célébrait. Le feu réchaufe, rassemble, éclaire la route; alors Jésus est venu allumer ce feu qui rassemble les chrétiens dans l'amour, ce feu qui éclaire la route et réchauffe le coeur quand les difficultés semblent l'emporter.

Notre monde grelote sous le frimas de nos rites, nos coutumes, nos obligations qui paralysent trop souvent. Les jeunes ont besoin de ce feu qui réchauffe la coeur et chasse le doute et la peur. Notre monde a besoin de ce feu qui ne dit pas quoi faire mais accompagne la vie. C'est la mission donnée par Jésus au soir du jeudi saint d'allumer ce feu de l'Esprit en notre monde.

Et Jésus ajoute: "Je ne suis pas venu apporter la paix mais le combat." Lc 12, 50. La vie de Jésus a été un combat contre l'injustice, pour la défense du pauvre et du faible dans le monde. La vie de Jésus fut un combat pour la vérité, la liberté. Ce combat de Jésus a provoqué des divisions entre les personnes parce qu'il contredisait le pouvoir et brisait les traditions. Ce combat l'a conduit à la croix. Nous sentons souvent encore ces tensions à l'intérieur de nos familles, nos paroisses et partout dans le monde. Le combat de Jésus ne se fait pas avec des armes, mais avec l'amour et la miséricorde. C'est souvent le combat de la spiritualité face à la religion. Ce n'est pas la foi ou la spiritualité qui divise, mais les religions, les façons d'appprocher la vie spirituelle. Jésus fut mis à mort, comme le dit le texte de Jérémie, il nous dérange qu'il soit mis à mort. Jr. 38, 4-10. Ce fut le combat de Martin Luther King, de Mgr Roméro et de combien d'autres qui se sont levés face à l'injustice, à l'exploitation ou à l'oppression des personnes.

Notre monde a de plus en plus besoin de ces femmes et de ces hommes debout dans le combat de l'Évangile, combat de l'amour et de la liberté. Le chrétien est un être debout à la suite de Jésus Christ pour la défense de la liberté. Nous devons être des chrétiens et chrétiennes debout prêts à allumer le feu de l'Esprit au coeur de notre monde. "Comme je voudrais que ce feu soit déjà allumé." Laissons monter en nous ce cri  jaillit du coeur même de Dieu et lancé sur le monde au soir du Jeudi Saint, et surtout déposé entre nos mains.

lundi, 08 août 2016 15:06

Une lecture

Placide Gaboury: Danser avec la vie. Ed. Québécor. L'auteur nous parle de la liberté et s'amuse à étudier les différentes illusions qui font croire à la liberté, comme le rêve américain, la religion, l'argent. "Après cette reconnnaissance décapante, on se sent capable de danser avec la vie telle qu'elle est réellement et non comme on l'a rêvée." L'auteur nous parle non des "seigneurs, mais des "saigneurs." Bonne Lecture.

samedi, 06 août 2016 16:09

Ah! ces célébrations.

Je viens de terminer une célébration de funérailles à l'église. J'en ressorts questionner et je réagis à chaud. Ma conviction est que nos célébrations sont à quelques années lumière des personnes en deuil. J'ai célébré dernièrement au salon funéraire pour une amie de longue date  et la réaction des participants et de la famille fut très encourageante.

Notre célébration est stéréotipée et parle à l'intelligence et nous oublions le vécu des personnes. Les chants sont très beaux mais ne parlent pas au coeur. Ils nous transportent dans un monde non signifiant pour le jeune à l'église et qui rebutent au lieu de faire avancer.

Dans mes homélies j'utilise souvent des chants populaires qui rejoigent les personnes et qui sont pour la plupart de l'Évangile écrit en 2016. Quand pourrons-nous nous asseoir ensemble et bâtir des célébrations qui évangélisent? Quand pourrons-nous sortir de nos structures sans couleurs et inodores pour parler à l'homme d'aujourd'hui? Quand je célèbre au salon funéraire , moins pris par les structures liturgiques, Il nous est possible de rejoindre les personnes sur la route de leur vie et de cheminer avec eux comme Jésus l'a fait avec les disciples d'Emmaüs. Nous avons de plus en plus besoin de pasteurs et de leaders spirituels capables comme le Christ de faire le ménage du temple. C'est l'objet de ma prière aujourd'hui.

vendredi, 05 août 2016 18:22

Quand les "laïcs" n'existaient pas.

Aujourd'hui avec la diminution du nombre de prêtres et leur vieillissement, nous sommes invités à redécouvrir les ministères des chrétiens. Une direction qui m'apparait mauvaise est de se dire: On n'a plus de prêtres, acceptons que les laîcs fassent des choses. La raison pour laquelle nous acceptons le ministère des chrétiens est l'absence de prêtres. Ce qui veut dire que lorsque des prêtres arrivent, les chrétiens doivent rentrer chez eux. Le manque de prêtres est l'occasion et non la raison pour découvrir les minstères des baptisés. Ce n'est pas très valorisant et pas respectueux d'en faire des genres des remplaçants en l'absence du prêtre.

Avant que nous connaissions cette malheureuse distinction entre clercs et laïcs, la communauté ecclésiale ne comprenait que des baptisés exerçant différents ministères selon les charismes de chacun. Il s'agit de relire la lettre aux Romains 12, 4-8 pour voir surgir les ministères des baptisés sous la poussée de l'Esprit Saint. La structure posée par les apôtres n'étaient pas au niveau du pouvoir mais de la complémentarité des ministères écrit le Père Congar dans la théologie du laïcat.

L'heure ne serait-elle pas venue comme exemple d'instaurer dans nos paroisses des équipes pour l'accompagnement des familles en deuil et la célébration du deuil? Nous devons sortir ces événements des rites funéraires à l'église pour créer un véritable accompagnement des familles et instaurer des rites funéraires qui correspondent à leurs besoins. Pour moi, ce n'est pas accepter des chrétiens en attendant que des prêtres viennent mais redonner à la communauté sa responsabiltié de prendre en charge les membres de sa communauté. Il nous faut le voir comme un "plus" et non comme un "pis aller". Nous sommes un peuple de prêtres et non un peuple et des prêtres.

"Certains croient que cette distinction "clercs" et "laïcs" disparaitra, c'est possible. En attendant nous pourrions prendre plus au sérieux les avancées de Vatican 11. Alors nous dans l'Église verrions disparaitre l'idée de subordination au profit de l'idée de communion, on assisterait dans les faits à une reconnaissance d'une belle égalité entre tous les membres du Corps du Christ. Où les chrétiens seraient l'Église et non pas seulement avoir le sentiment d'y appartenir." L'Église , c'est nous de Marie-Thérèse Nadeau.P. 150,

Même si notre espérance est faible, nous pouvons toujours prier en ce sens.

vendredi, 05 août 2016 13:10

Qui sommes-nous?

"Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume ." Lc 12, 35-48. Le Seigneur nous a donné son royaume. Prenons conscience que le Règne de Dieu, la Vie en plénitude sont inscrite en nous en toute gratuité. Nous n'avons pas à vouloir le mériter ou l'acheter avec  des mérites, des prières. Il nous est donné.

Le royaume de Dieu est une vie de communion avec Dieu et les uns avec les autres. Le Royaume de dieu est un peuple uni dans une alliance d'amour avec Dieu. Il nous est demandé simplement d'ajuster notre vie sur cette réalité en nous. Nous n'avons qu'à vivre lemieux possible en enfant bien-aimé du Père.

Le ciment de cette vie d'alliance est la charité. "Vends ce que tu as et fais l'aumône." C'est à dire ne fais pas de tes biens un dieu, une fin, ils ne sont que des moyens. la charité n'est pas seulement le partage de biens avc les plus démunis. La charité est surtout l'accueil des autres tels qu'ils sont avec leur joie comme leurs défauts et leur peine. Le respect des personnes. La charité est l'amour exprimé. La charité comme le dit Saint Paul ne passera jamais. "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai iamés" nous dit Jésus.

L'Évangile nous parle aujourd'hui du service. Dans le royaume de Dieu, il n'y pas de pouvoir. L'autorité est service. Non pas une servitude comme l'affirme le Pape François, mais service dans l'amour. Il s'agit d'un service de la communauté, service de la Parole, du rassemblement, de la prière, un service qui bâtit le royaume du Père.

La communauté est le lieu de naissance et de reconnaissance des services que nous appelons ministères. L'Esprit Saint dpose dans chaque commuanuté les ministères nécessaires pour conserver la communauté vivante. Il s'agit pour nous  de les laisser naitre et de les reconnaitre. C'est là une fonction principale du ministère du prêtre. Le Concile Vatican 11 écrit: "Ils sauront découvrir et discerner dans la foi les charismess des laïcs sous toutes leurs formes, des plus petits ou plu sélevés, ils les reconnaitront avec joie et les développeront avec ardeur." L. G. 9.

toute cette vie de communauté est assise confortablement sur la foi comme nous le dit l'Épitre aux Hébreux. La foi est adhésion à Jésus Christ qui nou spermet de nous engager sur ses pas. La foi s'exprime d'abord dans un témoignage de vie avant les paroles. Notre liturgie vient questionner notre vision de l'Église et des ministères. Que l'Esprit vienne  éclairer  notre route pour avancer ensemble vers un renouveau de notre vie ecclésiale.

jeudi, 04 août 2016 19:48

Pensée

La vie est belle.

lundi, 01 août 2016 16:04

Vous avez dit: Signes?

Nous étions cultivateurs et nous apprenions à lire les signes de la nature. Quand les chats devenaient excités, on sentait venir la tempête; quand les porcs se fabriquaient des nids dans leur litière, nous sentions venir la tempête. Le ciel nous donnait souvent des signes qui nous permettaient de prévoir la température.  Jésus nous dira dans l'évangile: vous savez lire les signes de la nature et vous ne lisez pas les signes des temps.

La société tant au Québec que dans le monde vit une crise de croissance, une mutation gigantesque et nous devons savoir lire ce que nous voyons. Comme nous y invite le Pape François, comprendre ce que signifie pour nous chrétiens la mutation de notre environnement. "C'est un travail que nous ne faisons pas: nous nous conformons, nous nous tranquillisons en disant:  J'ai appris que ... j'ai lu que ... les gens disent que ... Ainsi nous sommes tranquilles" et nous ne nous arrêtons pas à lire les signes de notre temps. En Église, nous disons: les gens ne croient plus à rien, personne ne veut s'engager à faire ce que nous faisons et nous sommes vieux, et rien ne se passe. Blaise Pascal écrivait: "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer au repos, dans une chambre." Comprendre ce qui se passe autour de nous, comprendre la soif qu'exprime nos frères et soeurs chrétiens d'aujourd'hui demande de savoir s'arrêter, prendre ses distances avec ce que l'on a appris et écouter la soif du monde qui nous entoure. Il ne s'agit pas de leur servir ce que nous voulons qu'ils mangent, mais ce qu'ils ont besoin de manger pour grandir dans la foi. C'est dans le silence, dans la contemplation du monde, la prière que nous nous convertirons à l'Évangile qui s'écrit aujourd'hui dans la foi. Je crois que nos contemporains nous demandent de ne plus répéter, mais de nous inspirer du passé pour traduire le présent en vue de l'avenir. 

samedi, 30 juillet 2016 23:17

Une diaconesse?

On parle beaucoup de l'accession des femmes au ministère diaconal de ce temps-ci. Les avis sont partagés. Certaines oppositions sont même très dures. Je me permets d'y placer mon grain de sel en vous demandant non pas de me croire , mais de réfléchir avec moi dans une recherche sereine. J'aime bien la position du Pape François qui se dit ouvert à une bonne étude de la question. 

Primo, je crois que la femme a à exercer dans l'Église un ministère complémentaire à celui de l'homme et aussi important pour la vie de notre Église. Cependant je ne crois pas qu'elles aient à imiter le ministère de l'homme. Dieu a créé l'être humain homme et femme et les deux forment l'être humain. A mon avis, il en est de même pour le ministère. L'exercice du sacerdoce du Christ s'actualise par l'exercice du ministère baptismal exercé par l'homme et la femme. Je crois que les deux sont nécessaires pour rendre compte du sacerdoce du Christ.

Secundo, je crois qu'il est urgent et nécessaire de refaire la théologie des ministères en partant du sacerdoce du baptême écarté du discours d el'Église depuis le Concile de Trente. Celui-ci est la base de toute vie en Église. L'exercice harmonieux des ministères ne se fera qu'en se situant au niveau du sens des ministères et non au niveau de la fonction. Ceci nous permettra de resituer le ministère presbytéral à sa vraie place au service des minstères du baptême et non en les remplaçant.

Tertio, tant que nous n'aurons pas l'audace de faire ce pas, je ne souhaite pas que les femmes soient ordonnées ni diacres ni prêtres, elles seront piégées elles aussi. Il nous faut viser la complémentarité dans l'exercice  des ministères et non  l'égalité dans les fonctions. 

samedi, 30 juillet 2016 14:18

Je médite

"Il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune." Lc 2, 1-7. Un Christ sans toit. Le Père Guy Paiement avait écrit: Un Christ sans croix et ce matin je rencontre un Christ sans toit. Jésus se présente au monde sans foyer, sans toit, sans lieu où reposer sa tête. Il se présente dans la condition du plus faible de ses frères et soeurs. Comme l'émigrant d'aujourd'hui qui fuit la tempête  et part sans avenir.

La salle commune où chacun se trouve confortable, à la chaleur n'était pas un lieu convenable pour Jésus; trop confortable.  Aujourd'hui encore, Jésus frappe à la porte du monde à travers ces hommes et ces femmes qui doivent quitter leur pays. Beaucoup trouvent un toit mais trop meurent en route ou de faim. Chez nous dans notre prospère et catholique pays des familles vivent encore sans toit, sans foyer, des itinérants meurent de froid dehors sur la place publique.  Comment se fait-il que tant d'être humains meurent de faim pendant que nous jetons la nourriture à la tonne? Comment se fait-il que tant d'être humains gèlent dans des taudis sans plancher alors que tant d'autres se pavanent dans des chateaux? Jésus frappe à la porte du monde, à ma porte à travers le visage émacié du frère ou de la soeur qui a faim. Il frappe avec les doigts gelés de l'itinérant qui cherche un peu de chaleur. "Il n'y avait pas de place pour eux." Qu'en est-il aujourd'hui? Beaucoup de belles choses se font aujour'hui mais il faut continuer de lutter nous dit le Pape François.