Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mardi, 19 juillet 2016 19:31

J'ai lu.

Yvan Lamonde et Bruno Demers: Quelle laïcité? Médiaspaul. Ces deux auteurs jettent leur porpre regard sur cette question d'actualité qui a fait dépenser bien de la salive. Yvan Lamonde, historien, prone un changement assez radical dans la façon de voir cettte problématique, tandis que Bruno Demers, théologien, est davantage favorable au point de vue défendu par l'Église. Ils posent la distinction entre déconfessionalisation et laïcisation. Une petite brochure qui apporte un éclairage intéressant et nous aide à se former notre propre idée en meilleure connaissance. Bonne Lecture.

mardi, 19 juillet 2016 14:32

Quand vous priez ... Lc 11, 1-13.

Les disciples voient Jésus prier, il semble tellement heureux qu'ils lui demandent de le leur apprendre à prier. Dans la prière, Jésus a commencé à prêcher par l'exemple. Jésus en prière a donné le goût aux disciples de prier. Avant d'être des mots, des formules, la prière est d'abord une attitude, une relation. La prière est communion de vie avec Dieu qui s'exprime parfois avec des mots. La vie de Jésus a été prière et ma vie doit être aussi prière. "La prière est le souffle de Dieu en nous, qui nous permet de participer intimement à la vie intérieure de Dieu et de naitre de nouveau." H. Nouwen.

Alors Jésus va dire aux siens, quand vous avez le goût de prier adressez-vous à Dieu comme à un Père. Parlez à votre Père. Jésus va donner une formule pas tant dans l'intention qu'ils répettent les mots mais qu'ils découvrent comment s'adresser à son Père. D'abord parler au Père et ensuite parler de moi au Père. Quand je m'adresse à mon père, je commence par le saluer et lui dire que je l'aime. On veut que notre père soit aussi aimé, respecté et reconnu pour ce qu'il est. Par la suite je vais parler de moi, lui dire mes joies, comme mes rêves, mes peines et mes projets pour que mon père partage son expérience et me donne des lumières.

Jésus m'invite à faire la même chose avec mon Père. "Que ton nom soit sanctifié, ta volonté se réalise ... Ensuite je lui parle de moi: Permets- moi d'avoir toujours du pain, celui du coeur, du corps, de l'intelligence; donne-moi la grâce de pardonner comme toi tu pardonnes; aide-moi à ne pas abandonner la foi, à ne pas succomber au désir de tout lâcher quand ça va mal. Ainsi la prière devient l'expression d'une relation quotidienne avec le Seigneur. Avant d'être des mots, la prière est d'abord une vie. Ma vie comme baptisé doit être prière.

Il est important de nous situer devant la prière et les prières. Les prières sont des dévotions nécessaires, importantes pour exprimer souvent notre prière. Mais la prière est relation de vie et d'amour avec Dieu. ma vie, mon travail, mon repos sont prière parce que vécus dans une relation d'amour et de reconnaissance avec Dieu. Souvent quand mes prières sont terminées, ma prière commence. Comme dit le psaume 139: Que je me lève ou m'assois, tu le sais." Tous nos gestes sont connus de Dieu et réalisés en communion avec deviennent prière.

Souvent notre prière a un caractère  négatif, nous prions contre la jalousie, la colère; nous ne voulons plus être ceci ou cela. Notre prière doit être positive, ne pas prier contre la jalousie mais avec la jalousie, avec ma colère ... ma vie, ce que je suis est l'objet de ma prière. Quand j'étais jeune, nous n'avions pas l'aqueduc, nous avions un puits artésiens. Nous creusions le puits jusqu'à une veine d'eau et cette eau était l'eau du Bon Dieu. C'est comme cela la prière, descendre dans notre puits intérieur pour rencontrer l'eau du bon Dieu. Notre vie deviendra prière d'action de grâce.

lundi, 18 juillet 2016 14:28

Nous avons besoin de ...

Si nous écoutons notre monde aujourd'hui, nous sommes témoins de guerre, d'attaques inhumaines, entre pays et même entre personnes. Nous sommes témoins d'un monde blessé qui ne sait plus guérir ses blessures. si nous écoutons autour de nous, nous sommes témoins de relations humaines difficiles, brisées expressions d'un monde blessé qui ne gère plus ses relations. Même nos paroisses sont parfois en lutte les unes contre les autres, des mouvements chrétiens vivent des chicanes inrternes désatreuses, des membres d'une même famille ne se parlent plus. L'agressivité montent sans cesse, notre monde est blessé.

Nous avons besoin de pasteurs. Nous avons besoin d'hommes, de femmes, d'adolescents capables de créer des relations de communion, de respect des autres dans leurs différences. Michée dit: "Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple." 7, 14. "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent." Jn 10, 14. Et Mathieu écrit que nous sommes la famille de Dieu frères et soeurs de Jésus Christ. Mth 12, 46-50. C'est le message que je retiens de la liturgie de ce mardi 19 juillet.

Notre monde a besoin de pasteurs: d'hommes, de femmes, d'adolescents capables d'écouter les brebis, d'écouter leur soif et leur faim pour leur donner une parole qui nourrit et fait vivre. C'est la mission que Jésus Christ s'est donné d'établir entre nous des relations de communion:" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." Notre monde est blessé et a besoin de pasteurs, pasteures pour soulager et guérir les blessures. Ce fut la mission du Christ et c'est la mission qu'il nous a confiée le jeudi saint au soir. Chaque fois que nous venons communier à l'Eucharistie, nous venons chercher la force de réaliser cette mission au quotidien.

Un pasteur est quelqu'un de fécond, qui accompagne la vie pour la faire gandir. Le Pape François nous rappelle que le pasteur n'est pas celui qui dit aux gens quoi faire ou penser, ne se situe pas au niveau de la loi: permis ou défendu, mais accompagne la vie, se situe au niveau du sens et des valeurs. C'est la mission confiée à tous les baptisés. 

Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui écrase, domine et dicte des façons de faire. Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui n'écoute pas les personnes avec leur soif et leur faim, mais leur propose sa propre nourriture.  Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent la soif et la faim de l'être humain d'aujourd'hui pour lui donner la nourriture qui fait grandir la vie. Mais une condition essentielle pour écouter la soif de l'autre, il faut d'abord savoir écouter sa propre soif et sa propre faim.

Nous sommes dans l'année de la miséricorde. La première porte de la miséricorde à ouvrir est celle de notre coeur. Notre monde a beosin de pasteurs: hommes, femmes, adolescents qui se placent à l'école de Jésus, qui se placent à l'écoute de leur propre coeur, de leur porpre soif et faim pour comprendre et accueillir l'autre et bâtir la communion. Dans la mesure où nous s'aurons nous écouter et nous placer au dela`des structures, des loi, du permis et défendu, nous pourrons rejoindre l'essentiel et bâtir un monde meilleur. Avec l'année de la miséricode, c'est le temps de commencer.

vendredi, 15 juillet 2016 15:36

Encore un massacre.

Un soir, un travailleur entre chez lui de mauvaise humeur. Il s'est chamaillé avec son patron et comme le patron est le plus fort, il n'a pas gagné et est reparti agressif. En arrivant à la maison pour le souper, malheureusement la soupe est trop salée, il rouspète contre sa femme. Cette pauvre femme ne voulant pas augmenter la colère se tait et encaisse de l'agressivité. Son fils vient demander quelque chose, elle se sent bousculée et repousse l'enfant qui à son tour laisse grandir de l'agressivité. L'enfant est dérangé par le chat et lui administre un bon coup de pied qui l'envoie promener. La chat à son tour développe de l'agressivité, il rencontre une souris et mange la souris. C'est le phénomène de l'agressivité.

Peut-être que l'escalade de massacres vécus ces derniers temps s'inspire du même phénomène. L'Amérique et l'Europe ont vécu leur temps d'escalades meurtrières dans des pays où ils n'avaient pas d'affaire. Comme ils sont les plus forts, l'État Islamique utilise la ruse pour destabiliser ces puissances.  Il faut lutter contre ces massacres inhumains, mais il serait peut-être bon  de regarder la racine de ce mal pour guérir la maladie. Acutellement nous prenons des Tylénol, ça calme la douleur mais ne guérit pas. Nous avions un exemple dans nos anciennes grammaires: "Qui sème le vent récolte la tempête." Nous avions aussi un autre adage: "L.homme est un loup pour l'homme."

Comme chrétiens qui croient en l'Évangile, nous savons que les armes ne ferons jamais la paix. Elles font gagner des guerres, mais  conduisent rarement  à la paix. Nous savons aussi qu'on ne  bâtit jamais sa place en écrasant les autres, un jour ou l'autre l'explosion se fait. Le chemin de la paix est celui de la miséricorde, du pardon et de l'amour, c'est le chemin du respect des personnes et des nations. Il y a deux mille ans, Jésus est venu nous faire part de ce projet. Combien de millénaires faudra-t-il encore pour que ce projet se réalise? Nous devons travailler pour que les êtres humains tirent la leçon de l'histoire et s'attellent vraiment au projet de la paix. Il ne s'agit pas de convertir l'État Islamique, mais de se convertir ensemble à ce qui est pleinement humain et donc pleinement divin.   

jeudi, 14 juillet 2016 19:24

St-Élie de ...

Nous avons visité St-Élie de Caxton. Moi, j'ai le goût d'écrire St-Élie de Fred. C'est beau St-Élie. Village propre, svelte et bien habillée comme une mariée en attente de son futur. Les gens sont fiers de leur village. On a l'impression que les maisons poussent comme des champîgnons parmi les arbres et sont d'une belle propreté.

En parlant d'arbres. ils ont un arbre très spécial qu'on ne voit nulle part ailleurs. Un arbre qui produit des parpamanes. Il est garni de ce fruit spécial que nous ne pouvons pas cueillir et pour la simple raison que ce sont les lutins qui les cueillent la nuit. La nuit, les lutins se permettent une petite ballade, cueillent les parpamanes et les déposent dans les paniers des restaurants, des hotels, des garages. Le jour venu les gens du village peuvent s'en régaler. C'est la spécialité de St-Élie. Si vous avez le temps, laissez-vous raconter la façon de planter un arbre de parpamane par Fred Pèlerin. C'est une opération qui demande plusieurs années de pratique, presqu'autant que de devenir médecin.

Le jeudi soir, dans le garage des arts, on présente un 5 à 7 musical. Les gens du village comme les visiteurs s'y rendent pour écouter la musique. Mais la musique est tellement forte qu'on ne l'écoute pas, elle nous assomme. Le soir où j'y ai assisté, pendant un boum de musique, le toit du garage a levé d'un bon pied et j'ai eu le temps de voir trois lutins, prit de frayeur, passer entre le toit et le mur. La musique est tellement forte que le temps s'arrête. L'horloge à l'entrée marquait cinq heures, et à la fin du spectacle, elle marquait encore cinq heures. le temps s'était arrêté. Comment font-ils pour savoir qu'il est sept heures pour arrêter? Je l'ignore et personne n'a pu répondre à mon interrogation.

St_Élie est tellement loin que nous avons l'impression d'être au bout du monde et que faire deux pas de plus, on tombe dans le vide. C'est l'impression vécue quand on monte au calvaire. La voiture arrive sur une butte et devant c'est le vide. On croirait que c'est la fin du monde. Mais non, la voiture redescend et nous retrouvons le chemin. Ce chemin est tellement étroit que nous ne pouvons même pas rencontré un lutin, il doit atttendre en haut. Mais sur le sommet: quelle féérie! St-Élie déploit sa robe de noblesse un peu comme un paon étale sa queue aux multiples couleurs. La forêt est d'un vert jamais vu ailleurs. C'est un immense jardin et le Paradis terrestre rougirait à côté de St-Élie.

St-Élie, c'est surtout la maison d'un conteur et humoriste de talent. St-Élie prend les couleurs de cette homme qui met de la chaleur, de la musique, de l'amour dans le coeur des personnes qui ont la chance de le rencontrer et  de l'écouter. St-Élie n'est pas un village, c'est une vie qui éclate sous le talent de Fred Pèlerin.

mercredi, 13 juillet 2016 14:19

Un drôle de jumeau

Chez-nous, dans ma paroisse natale, vivait un drôle de jumeau. Il était né onze ans plus tard que son jumeau. Lors de la naissance du premier, c'était un garçon. La mère voulait une fille. Elle décida de ne pas laisser naitre l'autre et de prier pour qu'il devienne une fille. Elle voulait une fille.

C'est ainsi  que se multiplièrent les neuvaines qui s'entassaient les unes sur les autres soit à Ste-Anne, à la Vierge Marie et même au patron des causes désespérées. Les lampions n'en finissaient plus de brûler à l'église, elle avait même trouvé un truc pour qu'ils s'allument automatiquement les uns après les autres, dès que l'un s'éteignait l'autre s'allumait. Chaque fois que quelqu'un allait à la maison, il devait faire partie de la croisade de prière. La maman multipliait les invocations, elle voulait une fille.

Mais rien n'y fit. Le têtu de jumeau demeurait toujours un garçon. Découragée, la  mère décida de le laisser naitre onze ans plus tard. Le pauvre gars fut toujours toute sa vie onze ans en retard sur les autres. Il commença ses études onze ans après les autres garçons, fut ordonné prêtre onze en retard sur les autres. Toute sa vie fut à retardement. Son jumeau frise les cent ans. Imaginez s'il meurt onze ans plus tard que lui, il n'a pas fini de finir.

Vous savez, il y a dans la vie des choses immuables que des neuvaines ne pourront jamais changer. Il n'y a pas de miracles possibles. C'est comme cela et ça va rester comme ça. C'est aussi le cauchemar du Pape François. 

mardi, 12 juillet 2016 15:40

L'accueil de l'Hôte, de l'Autre.

L'Évangile de ce jour (Lc 10, 38-42) nous présente la sacristine et la contemplative. Marthe s'affaire au service du repas tandis que Marie paresse au pied de Jésus. Ce récit nous présente deux types de relations, deux types d'accueil qui viennent questionner nos relations. Nous sommes à la fois l'une et l'autre.

Marthe s'occupe de la préparation du repas sans même se préoccuper de ce que Jésus a besoin. Elle décide elle-même de fabriquer ce qu'elle croit le meilleur pour lui. Elle ne prend pas le temps de l'écouter pour cueillir le bien qu'il apporte, elle se met tout de suite à la besogne. Lui, Jésus, n'a qu'à s'asseoir et attendre patiemment le souper. Jésus doit prendre conscience qu'elle est une hotesse trois étoiles et doit porter un jugement favorable sur elle. Ceci vient questionner notre façon de servir. Est-ce que, comme Marthe, nous décidons ce dont les autres ont besoin? Sans les écouter nous leur servons notre plat assaissonner à notre goût sans nous préoccuper de leurs besoins. Et nous nous privons également des richesses que les autres nous apportent. Nous disons souvent, les gens ne croient plus, ne veulent plus nous aider en Église, nous n'avons plus de relève, mais est-ce que nous voulons des personnes pour continuer sagement ce que nous faisons ou si nous voulons répondre à leurs besoins? Et nous avons la même attitude avec le Seigneur parfois. Nous voulons qu'il réponde à nos besoins sans percevoir ce qu'il attend de nous.

Marie s'assoit au pied de Jésus et l'écoute. Elle s'enrichit de sa bonté, son amour, elle accueille la richesse que sa présence lui apporte. Elle entre en communion avec lui. Elle se met à son école. Le plat qu'elle va lui servir sera sans doute mieux adapté à ses besoins. Ce sera sans doute l'attitude qu'elle adoptera avec les gens qui l'entrourent. Elle sera plus en mesure de répondre aux besoins des gens et sa parole et son agir auront une meilleure influence sur le milieu. Notre vie spirituelle sera riche dans la mesure où nous savons nous placer à l'écoute du Seigneur pour recueillir la richesse de sa parole et de sa présence. Notre agir chrétien influencera le milieu si nous savons nous placer à son écoute. Je crois que notre monde "à souper" de réponses toutes faites et de plats préparés en serre chaude. L'attitude de Marie est fondamentale si nous voulons que l'agir de Marthe soit efficace.

Nous avons en nous ces deux visages et trop souvent peut-être le visage de Marthe prend le dessus. Nous voulons être efficace et donner bonne impression. Notre mission est de faire un bon "mixage" entre les deux dans le quotidien. Agir en Église n'est pas d'abord être efficace, c'est être fécond. (Gn 18, 1-10). Sarah et Abraham  ont été féconds parce qu'ils ont répondu aux besoins de leur hôte. Jésus veut se laisser accueillir en nous tel qu'il est et non comme on le voudrait. Il enrichit notre vie quand  nous nous laissons enrichir de sa présence. Il se présente à nous à travers des personnes et trop souvent notre action pastorale n'a pas de lendemain parce que nous voulons que les autres répètent ce que nous faisons.   Notre vie en Église connaitra un lendemain si nous pouvons bien articuler la vision de Marie et de Marthe. La base est un accueil et une communion de vie avec le Christ. Puissions-nous entendre la parole adressée à Abraham: Quand je repasserai vous aurez de la relève plein les bras.

lundi, 11 juillet 2016 16:19

Reconnaissance

Le 19 juin dernier, la communauté des Soeurs de Saint-Paul de Chartres recevaient la médaille d'or du Lieutenant Gouverneur du Québec en reconnaissance du travail réalisé chez nous. Cet hommage était bien mérité. Ces religieuse venant de France, se sont instalées au Québec en  1930,  à Ste-Anne des Monts en Gaspésie où elles ont oeuvré et de ce petit plant est né le grand arbre qui s'étend aujourd'hui dans tout le Québec et même au-dela. Ces religieuses ont exercé une diaconie ecclésiale de qualité. Elles ont été le sacrement de la charité et de l'amour du Christ sur le terrain. Ne serait-ce pas cela le  diaconat dans l'Église?

Nous avons tendance au Québec à perdre notre mémoire et à confier aux oubliettes ces années de travail qui ont façonné notre société. Ces femmes étaient là non pour elles d'abord mais pour nous. Daniel Deshaime écrit dans le livre de St-Octave: "En plus de leur savoir-faire, elles représentent pour la Gaspésie de l'époque, une ouverture sur le monde, un souffle nouveau, une richesse humaine et culturelle importante. Quoiqu'il en soit, ces femmes de courage et de générosité ont accompagné nos communautés dans leur parcours souvent difficile. Et c'est en grande partie, grâce à elles que nous avons pu accéder à la modernité, même si cela n'a pas toujours eu les résultats escomptés ..."

Je crois que la société québécoise a joué de désinvolture à l'époque de la révolution tranquille en montrant trop rapidement la porte à ces femmes de courage et d'audace qui avait façonné un large pan de notre histoire. Leur présence et leur générosité ont façonné ce que nous sommes devenus avec nos capacités d'entrer dans une nouvelle société en perpétuel changement. Il nous reste à souhaiter que naissent dans nos communautés paroissiales une nouvelle génération de femmes courageuses et charismatiques capables de faire revivre le charisme de la communauté dans un monde en changement. L'histoire est là pour nous inspirer et non pour l'imiter. Je formule le voeu qu'un jour notre Église permette aux femmes de dépasser le simple lieu de service pour faire partie des postes de décisions, surtout dans les décicions qui les concernent. Et pourquoi pas après avoir rassemblés les gens dans la charité ne pas leur présider l'Eucharistie.

dimanche, 10 juillet 2016 15:46

Le pardon

Roger Poudrier: Le pardon des péchés. Vers une pastorale renouvelée. Médiaspaul. 2016. Ce petit livre très simple nous présente le pardon dans l'Ancien et le Nouveau Testament pour fair ensuite une incursion dans l'Église. Cette réflexion nous apporte des pistes de recherche et de conversion intéressantes. Devant la désaffection du sacrement du pardon,  il est important de refaire un temps de réflexion sur la place de ce sacrement dans notre vie chrétienne en regard aussi des autres sacrements qui sont aussi sacrements qui pardonnent. Nous avons mis l'accent sur la célébration, le rite sacramentel. Nous avons mis l'accent sur l'aveu avec ses moindres détails et avons oublié le pardon gratuit et généreux de Dieu. Avec le Père Poudrier, je crois que nous avons joué le "viol des consciences." Les chrétiens délaissent cette forme de rencontre et perdent le sens du sacrement et du péché. La question n'est pas de ramener les chrétiens au confessionnal, mais de découvrir avec eux l'importance de célébrer ensemble en communauté le pardon de Dieu. La célébration individuelle est importante pour un certain nombre de chrétiens qui veulent aller plus loin dans leur vie spirituelle et la forme collective rassemble l'ensemble des chrétiens et les accompagne bellement. Il y a là une piste d'évangélisation importante et le Père Poudrier nous met sur la route.

lundi, 04 juillet 2016 14:13

Écoute la Parole.

"Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton coeur afin que tu la mettes en pratique." Dt 30, 14. Voila comment le Deutéronome nous invite à découvrir la Parole de Dieu. La parole est inscrite au fond de notre coeur, il s'agit de la laisser remonter en nous. C'est le bruissement de l'Esprit du Seigneur en nous.

L'Évangile de Luc avec la parabole du bon samaritain nous indique concrètement où trouver et comment vivre la Parole. Qui est mon prochain demande le docteur de la loi? Jésus lui dit: Regarde au dedans de toi-même, écoute ton coeur il te dira qui est ton prochain. Et Jésus donne un bel exemple. Un prêtre passe tout près d'un homme blessé sur le bord de la route, mais ne s'arrête pas parce qu'il est prisonnier de ses obligations et de ses rites. Il est au niveau de la tête et des lois. Il n'entend pas la Parole parce qu'il ne s'écoute pas. Le Samaritain libre de ces obligations, écoute son coeur et la Parole de miséricorde qui en émane, il s'arrête et prend soin du blessé. Cet homme est au niveau de la vie et du coeur.

Le samaritain est un témoin de la Parole inscrite au fond du coeur. La Parole n'est pas des mots mais une action à l'égard des blessés et des pauvres. La Parole est présence réelle de Jésus sous les apparences des mots comme Il est présent dans l'Eucharistie sous l'apparence du pain et du vin. S. Jérôme écrit: "Pour nous, j'estime que l'Évangile est le corps du Christ et que les Saintes Écritures sont sa doctrine. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et de boire son sang, cela peut s'entendre certes de l'Eucharistie. Cependant son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la parole des Écritures et sa doctrine." La Parole de Dieu est donc aussi vénérable que le Corps Eucharistique du Christ. La même présence réelle habite les deux.

Nous sommes donc invités aujourd'hui à questionner la place que nous donnons à la Parole de Dieu dans nos vies et nos célébrations. Il est urgent de redécouvrir l'importance de la Parole qui convoque, rassemble, convertit et met en état de célébrer. Si nous voulons vivre la miséricorde, il nous faut d'abord nous placer à l'École de Jésus et nourrir notre vie et notre foi à la Parole de Dieu. La Parole écrite et partagée fait monter en nous cette parole inscrite au fond de notre coeur, nous met en communion avec le Seigneur et nous permet de célébrer en vérité.

Le blessé sur le bord de la route, ce peut être le drogué ou le prisonnier qui demande une oreille qui l'écoute; ce peut-être le couple reconstitué qui s'approche de l'Eucharistie  afin de recevoir la force de reconstruire son bonheur; ce peut être le marginal qui demande de comprendre sa blessure qui le fait agir ainsi, et la liste pourrait s'allonger. Ils ne demandent pas s'ils ont le droit ou pas, si c'est permis ou pas, ils demandent une parole qui libère et parle au coeur. Il ne suffit pas de prêcher la miséricorde, il faut la vire et la Parole qui nous met à l'école de Jésus nous indique la route à suivre. L'Eucharistie nous fait communier sacramentellement à ce Maitre de la miséricorde et m'envoie réaliser le "Faites ceci en mémoire de moi."

Dt 10, 10-14 , Luc 10, 25-37.