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Homélies, réflexions et spiritualité

Nouvelles

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mercredi, 15 février 2017 17:35

C'est amusant!

Je ne suis pas un "fan" du droit canon dans l'Église, mais je me suis quand même amusé dans  un livre de M. Wackenheim professeur de droit canon à l'université de Strasbourg. On lit que dans le traité sur les personnes, 379 canons parlent des clercs, 195 parlent des religieux et 44 parlent des laïcs. Nous avons là le visage de l'Église. Peut-on encore croire en une Église peuple de Dieu? C'est le visage d'une Église entièrement cléricale.

Plus loin parlant des sacrements, on nous dit qu'environ 150 canons parlent uniquement du mariage alors qu'environ 174 parlent de tous les autres sacrements réunis. Le mariage est vu sous un angle très juridique.

Le professeur a intiutlé son livre: Une Église au péril de ses lois. Ce n'est pas très facile d'être pasteur dans une telle vision ecclésiale. Mais fions-nous à l'Esprit.

mardi, 14 février 2017 17:54

Vous avez appris. Mth 5, 38-46.

Un soir, un travailleur entre à la maison à la suite d'une journée maussade au travail. Au souper, il trouve la soupe trop chaude et salée et ils se défoule. La femme n'ose pas rouspéter et encaisse. L'enfant vient déranger sa mère pour un service, elle le rabroue et l'envoie promener. L'enfant s'en retourne de mauvaise humeur, rencontre le chat et lui donne un bon coup de pied. Le chat se sauve et rencontre une souris et mange la souris. Voila le cycle de l'agressivité. Si nous semons la colère, nous récolterons la colère. C'est ce que Jésus vient dénoncer aujourd'hui.

Jésus nous dit: Vous avez appris à rendre le mal pour le mal, "oeil pour oeil". C'est profondément humain de vouloir rendre ce que l'on nous a fait. Nos réactions coutumières nous le rappellent. Le récent drame de la Mosquée de Québec en est un bel exemple. Chaque matin, les nouvelles nous apportent des situations de "oeil pour oeil". Nous réglons les litiges trop souvent avec des armes ou de la vengeance. J'entends souvent autour de moi: "Si la police peut les arrêter et les punir en masse." Nous aimons mieux punir que guérir.

"Aimez vos ennemis." Quand le Seigneur nous a demandé cela, il n'a certes pas réfléchi. C'est fort. Cependant Si nous écoutons l'Évangile, Jésus nous demande simplement de vivre au mieux notre être de personne créée à  l'image et ressemblance du Père. L'être humain que nous  jugeons n'est pas seulement un pécheur, il est d'abord un être humain, enfant de Dieu comme moi. Avant d'être un pécheur il est d'abord un être en croissance, il est normale qu'il fasse des crises de croissance. Les premiers êtres humains au paradis terrestre en sont un bel exemple. Henry M. Longfellow écrit: "Si nous  pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous découvririons dans la vie de tout homme assez de peine et de souffrance pour désarmorcer toute hostilité." Souvent nos ennemis comme les malfaiteurs sont des victimes et des êtres blessés.

L'Évangile veut simplement nous rappeller que la religion est une affaire de coeur et non de pratique extérieure. Saint Paul nous le rappelle aujourd'hui: "Vous êtes un sanctuaire de Dieu. L'esprit habite en vous." Beaucoup de sanctuaires ont été détruit par des paroles de colère, de refus, d'agressivité. L'être humain est un tabernacle vivant, et celui-ci est aussi important que celui de nos églises.

L'Évangile de ce jour nous renvoie à ce que nous sommes vraiment, nous devons le découvrir pour ensuite le bien vivre. Nous sommes le Temple de l'Esprit Saint, le tabernacle vivant où habite le ressuscité. Notre vie doit révéler cette réalité. Dans cet Évangile, Jésus vient remercié la loi pour y mettre l'amour. Nous acceptons difficilement les différences pourtant ce sont elles qui font la beauté du monde. Malheureusement, ce sont les différences qui sont à l'origine de nos divisions. Redisons du fond du coeur la prière de S. François.....

lundi, 13 février 2017 18:42

Eden vs Cénacle

"La femme vit que l'arbre était bon à manger et beau à voir. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il  mangea. Ils virent qu'ils étaient nus et se firent des vêtements de feuilles de figuier. Ils entendirent le pas de Dieu dans le jardin et ils se cachèrent." Gn 3, 6-9.

Dans ce récit, il n'est pas question de repas. La femme prit et mangea; elle prend un "entier". Elle prit et donna à son mari. Alors leurs yeux s'ouvrirent, les relations étaient brisées. Ils se firent une carapace de feuilles pour se protéger, et se cachèrent devant Dieu. Et de plus l'homme devra gagner son pain à la sueur de son front. L'harmonie que le Cérateur avait mise dans son oeuvre était brisée. Aussi, ils apprennent à se défendre en accusant l'autre: c'est la femme que tu m'as donnée, c'est le serpent qui m'as tentée. Ils refusent la responsabilité de leurs actions.

"Or, tandis qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le donna à ses disciples." Mth 26, 26. "Aux disicples d'Emmaüs, Jésus rompit le pain, alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent. Ils retournèrent à Jérusalem où ils trouvèrnet réunis les onze et leurs compagnons." Luc 24, 30.

Ici, il s'agit d'un repas de communion de Jésus avec les siens. Jésus brisa le pain et donne des morceaux à ses disciples. Les disciples reçoivent alors que Eve a prit. Après avoir mangé, ils retournent à Jérusalem et retrouvent la communauté. Ils refont communion. Au lieu de porter des accusations, c'est la joie  des retrouvailles.

Au Cénacle le jeudi soir, Jésus répare les brisures du jardin, il refait  les relations. Nous sommes ici devant un don de communion. Notons qu'au jardin, on part d'un "entier prit" pour aboutir à des brisures; alors qu'au Cénacle on part des "brisures données" pour parvenir à un "entier" la communauté.

Quand nous arrivons à l'Eucharistie le dimanche, nous sommes comme des brisures, séparés les uns des autres toute la semaine par le travail et la vie quotidienne, nous venons aussi recevoir chacun une brisure pour repartir un "entier", repartir communauté. Cette rencontre avec le Seigneur nous permet de continuer le travail de faire communauté. L'Eucharistie n'est pas un rite mais repas de communion, repas de communauté.

jeudi, 09 février 2017 00:07

Réflexion spirituelle.

Pierre-Jean Labarrière écrit: "Au vrai, n'est-ce pas en tant qu'il est fils d'Adam que Jésus peut être dit Fils de Dieu?" Ne pourrais-je pas dire alors: N'est-ce pas en tant que je suis homme que je peut être appelé fils de Dieu? Plus nous sommes proche de l'humain créé à l'image de Dieu que nous sommes enfant de Dieu. D'ailleurs Thérèse d'Avila disait:"Ne coyons pas que nous entrerons au ciel avant d'être entrées dans notre âme." Le ciel, la vie éternelle serait d'abord en nous? Une bonne maitère à réflexion.

mercredi, 08 février 2017 23:15

Réfléchissons bien...

Nous avons tous été atterrés par la tuerie à la Mosquée de Québec dernièrement. Mardi dernier on nous présentait à JE des groupes d'extrême droite qui se développent au Québec. Nous assistons à une sorte de nouvelle culture qui va sans dout modifier le visage de notre peuple.

Nous faisons des moments de prières comme chrétiens pour les victimes de la Mosquée. Je crois qu'il nous faut élargir notre regard. Ce qui s'est passé à Québec est une conséquence et nous devons nous interresser aux causes. Les médias sociaux nous les ont bien présentées. La mentalité qui se développe face aux immigrés chez nous est trop souvent à la base des blessures infigées aux autres.

Ma première pensée comme citoyen et chrétien va d'abord vers  les familles des personnes décédées. Ces enfants orphelins, ces femmes qui ont perdu leur conjoint, toutes ces familles en difficulté et en souffrance.

Ma deuxième pensée va vers la famille Bissonnette et au fils Alexandre. Le vécu de cette famille doit être très pénible et nous ne pouvons sans doute pas l'imaginer. Alexandre est une victime de ces courants d'extrême droite qui balaie l'horizon présentement.  

Ma troisième pensée va vers toutes ces personnes qui trainent des sentiments de haine, de souffrance et les sèment sur leur chemin. Souvent ces sentiments naissent à la suite d'oppression, d'intimidation, d'injustice qui ont blessés les coeurs et développé des volontés de vengeance souvent très brutales.

Enfin mes penseés rejoignent dans la communion les personnes victimes. Ces personnes fauchées dans un moments de prière sont maintenant des supports et des gardiens pour leur famille. Moi, je ne prie pas pour eux mais avec eux  et en communion avec eux. Je prie avec eux pour que leur famille découvrent leur présence et laissent panser leurs plaies par cette présence amoureuse et chaude.

Je prie aussi pour que notre peuple québécois puisse redire avec foi et ferveur la prière de François: Là où il y a la haine, que je mette l'amour, le pardon; là où il y a de la souffrance que je puisse apporter le baume de la tendresse; et qu'avant de condamner et de punir, nous puissions écouter, comprendre et guérir.

 

mardi, 07 février 2017 15:09

Un monde à deux visages. Mth 5, 17-37.

L'Évangile de ce dimanche nous présente un monde à deux visages. Un monde qui découvre graduellement le visage de Dieu et du même coup le vrai visage de l'être humain créé à ce visage de Dieu. "On vous a dit .... Moi, je vous dis."

Dans sa découverte de Dieu, l'être humain a cheminé; au départ il s'est fait un visage de Dieu à l'exemple du sien. La loi de l'ancien Testament -commandements de Dieu- sont le reflet de la compréhension de l'homme du visage de Dieu. La loi est extérieure à l'homme: tu ne tueras pas, tu ne voleras pas... Elle s'exprime en TU et refère  à des comportements.

Alors Jésus dit: "Je ne suis pas venu abolir mais accomplir." On vous a dit: Tu ne voleras pas, moi je vous de ne pas désirer dans votre coeur le bien ou la femme du prochain. Jésus fait passer la vie chrétienne d'un comportement extérieur à une motivation intérieure. Aujourd'hui nous constatons la violence qui se fait jour dans notre société. Nous désaprouvons les actes, mais on devrait se demander si nous n'avons pas nourrit et préparé ce climat dans une paroles et des pensées de violence. La loi du coeur demande de respecter l'autre dans ses différences; la loi du coeur demande aussi de pardonner et de se réconcilier au besoin. Dieu dira par le prophète Ezéchiel: J'ai inscrit ma loi au fond de leur coeur. 

Le visage de Dieu présenté dans l'Évangile est un visage de paix, d'amour, qui fait grandir la vie. Le visage de Dieu invite le couple a bâtir une vie qui ne pousse pas à l'adultère mais est témoin de l'amour de Dieu dans le monde. Un visage qui invite à nous réjouir du succès de l'autre et à nous enrichir de ses connaissances et de sa culture. Un visage qui nous invite tous: prêtres, religieuses, chrétiens à être des témoins du service, de la pauvreté et de la sainteté du coeur, nous invite à voir les beautés de l'autre avant ses défauts ou ses blessures.

Nous sommes invités par la parole de notre Dieu à découvrir en nous le vrai visage de Dieu pour le laisser resplendir autour de nous. Notre monde a besoin de la chaleur du coeur de Dieu et nous sommes invités à être ses témoins. La loi des hommes défend des structures et un pouvoir, la loi de Dieu inscrite au fond de notre coeur défend des personnes et des valeurs.  Sommes-nous encore au visage de Dieu de l'ancien testament ou passons-nous au visage de l'Évangile. Notre monde a soif de Dieu, pas nécessairement celui qui nous lui présentons mais celui de l'Évangile. Seigneur, je veux vivre au grand jour sous le soleil de ton regard pour apprendre à te connaitre et à contribuer à réchauffer le monde qui grelotte de froid.

samedi, 04 février 2017 21:52

J'ai lu....

Stéfan Thériault: Revivre comme Lazare. Salvator. 2016. Ce livre est un véritable compagnon pour mieux comprendre et actualiser l'événement de la résurrection de Lazare. Il ne s'agit pas d'une étude exégétique du texte, mais d'une lecture spirituelle pour mieux cerner nos maladies du coeur et de l'âme et prendre le chemin du tombeau et de la résurrection. L'auteur fait une lecture des trois vertus théologales de l'espérance, de la foi et de la charité à partir des trois personnages du texte de Jean. C'est une façon nouvelle de lire ce texte évangélique et de se l'approprier.

Bonne lecture.

samedi, 04 février 2017 13:41

Un vieux pasteur réfléchit, suite.

Hier, je terminais ma réflexion par ces mots: "Il ne nous reste plus qu'à enterrer nos rêves." J'exprimais l'état d'esprit des disciples d'Emmaüs sur la route et celui dans lequel j'étais il y a quinze ans passés. Mais un jour j'ai vécu l'auberge d'Emmaüs.

Je m'étais amusé à animer quelques retraites en paroisses, et un jour, on me demande d'animer la retraite annuelle des prêtres de la fraterntié Jesu Caritas à Québec sur le thème de l'Eucharistie. Je me suis senti très téméraire d'accepter cette demande. Mais les réactions venues à la suite de cette aventure m'ont conforté sur cette route. Sur cette route de l'Évangile, des gens d'ici avec qui j'avais vécu des retraites m'ont offert "avanceaularge".

Je crois aujourd'hui que j'étais passé par l'auberge d'Emmaüs. Jésus m'avait pris sur MA route pour me conduire sur SA route. J'étais sur la route des structures, de l'organisation ecclésiale, et Jésus m'a conduit sur la route de l'Évangile, route de la liberté, route de l'amour, route de L'homme et route de Dieu.

Aujourd'hui j'accompagne des groupes de partage biblique, les communautés cursillistes et je vois des femmes et des hommes développer le sens de la communauté, prendre des responsabiltiés pour bâtir la communauté, exercer le sacerdoce de leur baptême. Mes rêves prennent racine autrement. Et me vient à l'esprit la pensée de Jean Cocteau: "Plus je vieillis, plus je réalise que ce qui ne vieillit pas, ce snt mes rêves."

Les disciples en quittant l'auberge d'Emmaûs ne sont pas aller au temple mais au coeur de la vie, sur la route des hommes et des femmes de leur temps; la route du ressuscité. Sur cette route aujourd'hui je me reprends à rêver. Il  ne faut jamais enterrer nos rêves.

vendredi, 03 février 2017 15:35

Un vieux pasteur réfléchi.

L'Égflise du Québec a été bâtie par des gens venus de France nécessairement. Nos Évêques et les supérieurs des communautés religieuses tant féminines que masculines furent longtemps des gens de France. Nos églises en sont les témoins.

Notre Église du Québec commençait à peine à se tracer un visage d'ici -nos églises modernes en son aussi les témoins- qu'elle fut frappée de plein fouet par la révolution tranquille qui a transformée notre société. Comme Église nous n'avons pas réussi à nous adapter à ces changements rapides et nous sommes devenus étrangers chez nous. Nos églises se sont vidées, le nombre de prêtres a diminué rapidement.

Alors nous avons rêvé! Nous avons rêvé de redécouvrir la force du sacerdoce des baptisés qui se déploie en une panoplie de ministères au service de la communauté. Nous avons rêvé d'une Église prise en charge par les baptisés pour en conserver la vitalité. Nous avns même chanté nos rêves: "Vois, comme ils sont beaux nos rêves, Vois, comme ils sont beaux nos mots. Quand on les dit, c'est une fête, Quand on les vit, vois comme c'est beau!" Mais l'option fut prise de faire appel à des prêtres venus d'ailleurs pour combler le vide. Et nos rêves sont disparus dans la brume du système ecclésial. Aujourd'hui dans notre Église du diocèse de Gaspé, les chefs d'orchestre des décisions ecclésiales sont des gens venus d'ailleurs, gens très généreux, mais qui ne jouent pas du violoncelle sur la même gamme musical que nous Gaspésiens. Il ne reste plus qu'à enterrer nos rêves ....  A SUIVRE!

jeudi, 02 février 2017 20:20

Reconnaitre ou connaitre?

"Siméon reçut l'enfant dans ses bras et bénit Dieu." Lc 2, 22-32. Le vieillard Siméon reconnut le Messie dans l'enfant présenté au Temple. Pour ce faire, il était un homme juste et près de Dieu. Il avait connu Dieu pour reconnaitre le Fils dans l'enfant de Nazareth.

Un homme qui assistait à la messe chaque dimanche m'arrête un jour et me dit: Venez donc souper chez moi ce soir, j'aimerais vous connaitre." C'est bon de reconnaitre les personnes mais c'est meilleur de les connaitre. Et pour ce faire, nous devons dépasser le visuel pour descendre au coeur.

Dans mon frère ou ma seour que je rencontre tous les jours, est-ce que je reconnais le Seigneur? Est-ce que je reconnais qu'il est un enfant de Dieu fait à l'image et ressemblance de Dieu? Comme pour Siméon, je dois avoir d'abord connu le Seigneur. Et connaitre le Seigneur, c'est faire l'expérience de sa présence dans ma vie. C'est le connaitre avec le coeur et non avec l'intelligence.

Nous avons appris le catéchisme par coeur, nous avons intellectualisé notre relation à Dieu; mais la rencontre de Dieu se fait avec le coeur. L'acte de foi appris nous parle de vérités à croire pour être sauver. Notre credo est un enchainement de réalités spirituelles qui demeurent des vérités révélées et non l'expérience d'un Dieu  présent au coeur du monde. Quand je lis le credo, je me demande si Jésus a existé vraiment. L'Évangile me permet de croire en Jésus Fils de Dieu et non des énoncés théoriques. Nous avons appris une religion descendante qui part du ciel vers la terre. Jésus est venu nous indiquer le contraire. La religion prend l'homme pour le monter vers Dieu en action de grâce. C'est un mouvement ascendant vers le Père. Je croirai en Dieu vraiment si je crois en l'être humain crée à son image. Je reconnaitrai le Christ dans l'autre si je l'ai d'abord expérimenté dans ma vie. C'est il me semble la grande leçon que me laisse Siméon aujourd'hui.