reflexion2

Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

vendredi, 28 février 2020 15:38

Eden vs Désert

Écrit par

Le début du carême nous place toujours devant la découverte de notre être profond. Nous sommes d'abord des fruit de l'amour. Ce qui est premier est l'amour. Nous sommes des êtres créés dans un etat de communion dans l'amour avec l'Esprit qui nous habite et en communion avec les autres humains autour de nous.

Comme nous sommes des êtres créés, nous sommes en croissance. Nous devons faire des choix qui nous font grandir ou ou non. Nous sommes libres dans nos choix et non des robots. L'être humain ne choisit pas entre le bien et le mal, parce que tout vient de Dieu et Dieu ne peut créer le mal. Il choisit entre ce qui est bon pour lui, pour ce qui le fait grandir ou non. Il choisit entre ce qui a du sens pour sa vie ou non. Comme nous sommes des êtres créés et non des dieux, nos choix sont parfois mauvais pour nous. Nous manquons notre cible. Il s'agit de se reprendre.

Nous parlons beaucoup de péchés et des péches capitaux. Le Pape François parle des maladies spirituelles. Sans faire disparaitre le péché, je crois que nous lui avons donné trop de place dans nos vies. En jugeant de l'extérieur nous avons mis l'accent sur l'acte posé et non sur la personne dans un état de croissance. Jésus nous parle toujours de la personne, à la femme jugée d'adultère, il dira; Va et ne manque plus ta cible, reste fidèle à toi même, à ton être intérieur. Jésus n'accuse jamais, il relève et fait grandir. Comme nous avons mis l'accent sur l'extérieur, sur les actes, l'intérieur avec ses blessures est demeuré dans son état et produit encore aujourd'hui des actres mauvais. L'exemple de la pédophilie dans l'Église est patent à ce sujet. Pourquoi notre monde est-il si malade?

Il me semble que nous avons une mission merveilleuse,  découvrir ensemble la beauté et la grandeur de l'être humain comme créé à l'image et ressemblance de Dieu et rempli de son Esprit divin. Découvrir pourquoi je me mets en colère et guérir ma blessure, découvrir pourquoi je consomme - consomme de la nourriture, des relations humaines, des Hosties, des personnes-  au lieu d'être en communion (gourmandise).   Il est important à mes yeux de regarder nos "péchés" d'abord comme des blessures, ou des faiblesses de croissance pour guérir et grandir dans l'amour et la communion. Et je répète encore, comme un bon vieux je radote, que là je vois l'importance de la rencontre individuelle dans le sacrement du pardon non une rencontre de deux minutes lors d'une célébration, mais une rencontre qui permet une guérison. Nous agissons trop souvent comme des mécaniciens, mais l'être humain n'est pas une machine.  

La révélation chrétienne nous dit qui nous sommes au plus porofond de notre existence, écrivait Bernard Sesboué. Zundel nous dit: La vie est l'enfantement de Dieu. Notre temps de carême devrait nous faire découvrir de quoi nous sommes malades et prendre la route ensemble vers la guérison spirituelle. Moins voir un péché à punir qu'une blessure à guérir. "Apprendre ensemble à cultiver la douceur envers soi-même et envers les autres." C'est comme cela que j'entrevois mon carême cette année.  Tiens-toi debout, je vais te parler. Ez. 2, 1.

jeudi, 20 février 2020 15:09

Vivre ensemble.

Écrit par

Chaque jour, les nouvelles nous apportent dans notre salon nos difficultés à vivre ensemble. Depuis deux semaines des personnes bloquent les voies ferrées., alors que d'autres participent à un procès pour agression sexuelle, etc ... Un jour des gens sont venus coloniser le territoire voulant faire des habitants des français et des catholiques.  Quelques années plus tard, d'autres messieurs bien intentionnés sont venus coloniser à leur tour pour faire des anglicans et des anglais. Et voila que trois peuples distincts ont essayé de vivre ensemble. Le vivre ensemble est difficile quand on ne peut respecter l'autre. On a colonisé à tous les points de vue de sorte que l'on se chicane au nom de Dieu. La religion comme le pouvoir et l'argent est devenue objet de discorde et de bataille. Nous vivons encore le jardin de l'Éden.   Nous sommes un peuple en croissance vers sa vie d'adulte qui vit encore des crises d'adolescence.

Face à ce jardin du passé, il y a le désert d'aujourd'hui où le Christ nous donne un enseignement profond. Le désert est un lieu où les comparaisons sont difficiles, nous sommes libres des regards ou des ambitions d'autrui. Le désert est un lieu de liberté où j'apprends à me connaitre comme être spirituel. Dans le désert j'apprends à cesser de me comparer et à vivre pleinement ce que je suis. Le désert nous apprends à écouter la vie autour de nous. Dans le désert, Jésus m'apprends à être fidèle à moi-même. Quand Jésus revient du désert, il annonce sa loi: "Aimez-vous les uns les autres," respectez-vous dans ce vous êtes. Vous êtes tous des êtres humains remplis de l'Esprit d'amour de votre créateur. Jésus est venu nous enseigner un vivre ensemble. L'argent n'est pas un maitre mais un serviteur. Le pouvoir n'existe pas entre vous, mais l'autorité et le service  qui font grandir.  Cette année, je souhaite que nous allions au désert. Cessons de faire des sacrifices, des actes de culte par accoutumance et allons au désert écouter la vie autour de nous, c'est la Parole de Dieu qui se réécrit aujourd'hui. Comme disait un Père du désert: Mon livre à moi est la vie des êtres que je rencontre et il est toujours devant mes yeux chaque fois que je désire lire la Parole de Dieu. Cela me rappelle Saint Paul qui écrit que nous sommes l'Évangile pour les autres.

Notre thème de carême cette année est "Grandir dans la foi." J'aimerais beaucoup mieux lire "Grandir dans l'amour et le respect de l'autre." Peut-on avoir la foi sans d'abord connaitre et aimer? Si je prends un jeune enfant, je le place sur le bord d'une table, je lui tends les bras, s'il me connais bien et que j'ai une bonne relation avec lui, il va se jeter dans le vide sachant que je vais prendre. S'il ne me connait pas, il va pleurer simplement et ne bougera pas. Que notre carême soit un temps de désert où nous apprenons à nous connaitre, à connaitre le Seigneur en nous pour le révéler. Jésus ressuscité se fait connaitre au coeur de la vie d'abord pas seulement à travers des rites. Dis à mes amis d'aller en Galilée c'est là qu'ils me verront. La Galilée est le désert qui me permettra de mieux me connaitre et de me découvrir en chaque personne que je vais rencontrer.  Ceci facilitera notre VIVRE ENSEMBLE.

mercredi, 19 février 2020 15:50

Agir en Église.

Écrit par

"L'Église n'est pas dans notre société un service comme les autres où l'on vient demander au comptoir quelques friandises spirituelles ou un passeport pour le salut. Elle est un lieu de communion, de vie fraternelle et de mission qui appelle, rassemble et envoie au nom de Jésus Christ."  (Croire en toute liberté. P.65). La rencontre du dimanche n'est pas une belle petite amicale des amis de Jésus qui se retrouvent ensemble pour partager leur semaine. L'Église est née de la Pentecote: un envoie, une sortie pour annoncer Jésus ressuscité. "Allez faites des disciples " dira Jésus. L'Église est d'abord sur la route à l'écoute de ce qui s'y passe, réfléchissant à la réponse à donner aux besoins du peuple chrétien,  et passer à l'action. C'est plus facile à dire qu'à faire et j'en sais quelque chose.

 Nous devons comme Église envisager demain. L'Église n'est pas morte et ne mourra pas, elle est en mode de purification. elle a connu dans l'histoire des périodes plus difficiles que la nôtre et elle est encore là. Jésus nous dira une belle petite phrase le premier dimanche du carême: "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." Deux millénaires plus tard, nous sommes encore au "B à Ba" de la parole que nous avons remplacée par des sermons. Il nous est difficile aujourd'hui de faire homélie, nous faisons souvent des "sermolies." Un merveilleux mouvement est enclanché vers l'étude de la parole qui devient très prometteur.

Un autre mouvement est nécessaire mais plus difficile encore, c'est la reconnaissance des différents ministères. Il y a dans l'Églises différents ministères nous dit le texte du Concile sur les laïcs. La mission d'évangéliser est inscrite dans le réalité du baptême et devient un ministère complémentaire et indispensable à celui du prêtre. Un jour peut être nous comprendrons cette réalité incontournable dans l'Église. Au cours de l'histoire, nous avons enlever aux chrétiens leurs propres ministères pour tout réduire entre les mains du prêtre; et au lieu de reconnaitre l'Église comme un peuple de prêtres, nous sommes passés à un "peuple et des prêtres." Aujourd'hui nous devrons redonner aux chrétiens leur Église et leurs ministères. La diminution ou le manque de prêtres doit être l'occasion de redonner aux chrétiens leur responsabilité baptismale. Et ceci nous permettra sans doute de retrouver une autre façon de vivre notre ministère pastoral et d'avoir quelque chose à présenter aux jeunes qui les intéresse et les invite à relever des défis. "Les jeunes sont derrière nous chronologiquement, mais ils sont en avant intuitivement." Et pour ce faire, les jeunes ont besoin de modèle qui les envoient en avant, et c'est le défi qu'ils nous lancent.  Ces ministères du baptême sont la base de toute vie d'Église. La route sera très longue, mais l'Esprit Saint aidant, nous y parviendrons.

Dans le mouvement de regroupement des paroisses, une réflexion importante s'impose afin que les petite communautés ne soient pas davantage fragilisées. Nous sommes invités à retrouver le sens profond de l'Église et sa mission dans notre monde. Notre Église a besoin d'être revisitée sur le terrain au quotidien avant de se retrouver à célébrer. Je souhaite que ce temps du carême qui s'annonce devienne un moment fort de vie d'Église sur le terrain au quotidien pour créer des liens, fraterniser, communier ensemble afin de faire connaitre Jésus et Jésus ressuscité.

vendredi, 14 février 2020 15:22

Jésus guérit un aveugle.

Écrit par

Ce matin en l'Évangile de Marc, Jésus guérit un aveugle. Hier soir, j'écoutais une émission "Enquête" sur le drame de la pédophilie dans l'Église. Ce matin Jésus vient guérir un aveugle. Je pensais aussi à Saül dont les écailles sont tombées de ses yeux. Pourrons-nous guérir notre cécité? Il y a quelque temps, quelqu'un me demandait: Comment peux-tu rester prêtre dans cette Église?  Je m'inspire de Mgr Gaillot et de Mgr Dumais, les deux ont souffert beaucoup de l'Église; Je suis là encore parce que j'aime l'Église du terrain, l'Église qui lutte pour la vie, la santé, le respect des uns et des autres, cette Église qui vit le message de Jésus Christ souvent sans le savoir. J'aime cette Église du pauvre qui peine à joindre les deux bouts. J'aime ce Jésus Christ crucifié aujourd'hui encore dans ces enfants maltraités, dans ces jeunes qui s'ouvrent à la vie avec toute la fraicheur de leur jeune âge. Cette Église que j'ai appris à connaitre au fil des ans. Ce matin avec l'Évangile je demande au Seigneur de guérir notre cécité pour devenir des témoins de la vérité et de l'amour. 

mercredi, 12 février 2020 15:24

Vers l'autre rive?

Écrit par

L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui nous invite à prendre conscience que notre vie chrétienne vient du dedans de nous, inscrite au fond de notre coeur. Ce n'est pas ce qui entre dans l'être humain qui le rend impur, mais ce qui sort du coeur de l'être humain. (Mc 7, 14-23). Jésus m'invite sur la rive de la conversion du coeur. J'entends souvent des personnes tant religieuses, prêtres et chrétiens du terrain me dire: Je ne sais plus comment faire, les gens ne sont plus là ou ne croit plus à ce que nous enseignons ou croyons.

Le tournant missionnaire auquel nous sommes invités est cet appel de Jésus à passer sur l'autre rive. Alors je me suis amusé à me demander ce que veux dire pour moi aujourd'hui passer sur l'autre rive. Autrement dit quel sera l'avenir de ce tournant missionnaire? Il n'y a pas de réponse toute faite seulement des pistes de réflexion, je partage les miennes aujourd'hui:

Il m'apparait que le premier pas est de retrouver la mission du Christ: Allez, enseignez, faites des disciples. Mth 28, 19-20. N'avons-nous pas trop remplacé la mission par des doctrines et des pratiques sacramentelles?

Développer cette capacité de s'asseoir près des femmes, des hommes et des enfants d'aujourd'hui pour écouter -non seulement entendre- leur cri et leur besoin de spiritualité, de sens à la vie, leur souffrance, leur  besoin de respect et de liberté. Il nous faudra certes avoir le courage de faire certains deuil de pratiques actuelles pour avoir l'oreille attentive au cri des êtres humains d'ici.

Ensemble, éclairer par la Parole de Dieu, éclairer cette parole qui se réécrit aujourd'hui au quotidien afin de retrouver la spiritualité recherchée et une façon d'être témoin dans le monde d'aujourd'hui. Pour cela il nous faudra questionner notre façon de voir et de vivre en Église.

Retrouver le sens de la religion qui est une pédagogie qui me permet d'assimiler ma spiritualité et de la vivre, et non un système religieux qui me donne des comportemants et des pratiques.

Je crois qu'il nous faudra revenir au sens profond de l'Eucharistie. La fin de l'Eucharistie est la mission. La communion est le moyen donné pour réaliser la mission. Jésus nous dit dans le partage du pain qu'il sera avec nous comme une nourriture, une force pour vivre sa mission. "Faites ceci en mémoire de moi". Ce que j'ai fait avec vous, ce que j'ai enseigné, rendez-le présent dans le monde; faire mémoire c'est rendre présent l'action du Christ. Il nous faudra sans doute retrouver la table de la communion au lieu de l'autel du sacrifice.

Le temps du carême qui approche ne pourrait-il pas devenir un moment privilégié pour prendre du temps d'écoute, d'accueil, de compréhension. Notre carême depuis longtemps est un temps centré sur la liturgie. Cette année, et depuis quelques années il est devenu un temps pour recueillir plus d'argent pour chauffer l'Église. La structure a pris la place de la mission. Plaçons l'accent sur la communauté et la vie et HOUP allons sur l'autre rive.

Je suis là ce matin devant la vie et ma Bible. Je laisse monter en moi ce souffle de certaines personnes bien pieuses, chrétiens de la diaspora et religieuses, nous sommes fatigués de toutes ces partiques, prières, messes etc qu'il nous faut faire tous les jours et cela ne nous nourrit plus. De  chrétiens pratiquants me disaient dernièrement, "je prends un "break," je veux me retrouver en dedans."  Il y a là un appel évangélique. Saurons-nous l'entendre?

lundi, 10 février 2020 15:31

En cuisinant.

Écrit par

En sirotant mon café, j'écoutais un bon cuisinier préparer une recette pas piquée des vers. Il a mélangé un paquet d'ingrédients et il a déposé une pincée de sel, de poivre, un peu de différentes épices dont j'ignore les noms. le tout semblait délicieux, les invités se pourléchaient. J'ai tendu la main pour en avoir une bouché, mais peine perdue.

En regardant fabriquer cette recette, je pensais à ma vie chrétienne. Elle est faite de différents événements, ce qui lui donne du goût ce sont les épices que j'y ajoute. Ce qui rend cette recette intéressante est que chaque jour des événements nouveaux se présentent et je dois changer mes épices pour conserver le goût. Un jour j'y mettrai plus d'amour et d'accueil, un autre jour ce sera plus de miséricorde et de chaleur humaine et ainsi chaque jour. Si je répète la même recette tous les jours, çe deviendra monotone.

J'ai développé un style de méditation centré sur le quotidien éclairé parfois par une parole de Dieu.  Dans la recette, les légumes, la viande, les patates sont tous restés visibles, les épices sont disparus. Ce qui donne du goût à ma vie chrétienne ne se voit pas, ça se vit, ça se sent. L'intéressant est que chaque matin, le cuisinier présente des recettes différentes et ce sont souvent les mêmes ingrédients qui reviennent mais mélangés autrement. Ceci enlève la monotonie  et me fait découvrir du neuf. Il en est de même dans ma vie chrétienne. Si je médite à partir de la vie, chaque jour sera nouveau, les ingrédients de ma méditation seront nouveaux, je devrai changer les épices pour conserver le goût.

Si chaque jour, midi et soir, j'ai toujour le même repas dans mon assiette, je finirai pas toruver le temps long et les repas moins savoureux. Il en est ainsi dans ma vie spirituelle. À la retraite, nous avons le temps d'aménager nos moments de prière et nos façons de les vivre en foncion de ce qui nous nourrit, nous fait grandir et nous fait du bien.  Jésus nous invite à l'école de la vie et son livre de classe fut la nature. Merci au cuisinier  et à la télé de m'apporter tant de bons sujets à méditer pour me faire grandir. La vie est belle.

jeudi, 06 février 2020 18:02

Invités sur une autre rive.

Écrit par

Nous vivons en Église une période à la fois de purification et de réorganisation. Nous sommes invités par le Seigneur à traverser sur une autre rive. Mgr Proulx, notre évêque de Gaspé, dans une lettre pastorale sur une Église en transition écrivait: Les regroupements de communuatés sont vains s'ils ne  permettent pas l'éclosion de communautés locales de plus en plus vivantes et actives pour rendre vivsible et présent le Christ ressuscité. Les questions financières et administratives ne doivent pas nous distraire de l'appel fondament qui consiste à annoncer l'Évangile.  Il est plus urgent de raviver nos communautés que de sauver des bâtiments. Mgr Proulx reprend les messages lancés depuis plus de 50 ans dans notre Église.

La paroisse est un lieu juridique et de services, la communauté est un milieu de vie, de célébration et de fête. D'où l'importance de mettre l'accent sur la communuauté.  Depuis le Concile avec Mgr Ouellet, nous avons mis l'accent sur la communauté chrétienne, essayant de faire revivre le sacerdoce du baptême avec ses différents ministères mis en veilleuse depuis le Concile de trente. Mgr Dumais a mis l'accent sur le sens des ministères en Église et non sur la fonction ou le pouvoir afin de diminuer l'écart dans cette malheureuse distinction prêtres et laics. Mgr Blanchet nous a invités à créer des groupes porteurs de la vie de la communauté qui sont devenus les équipes de pastorale paroissiale. Il s'agit de relire les textes de nos Évêques pour en décoder les orientations. Au temps du Concile on parlait de renverser la pyramide de pouvoir en une Église de communion. Malgré tous ces efforts, la route est encore longue devant nous pour y arriver.

Nous sommes dans une Église cassée en deux. D'une part, de bons chrétiens et chrétiennes participent aux célébrations liturgiques et le vivent avec foi et amour, nous devons les accompagenr avec respect et amour; d'autre part, une grande majorité ont quitté à la recherche de spiritualité ou de sens à la vie, pendant qu'un petit nombre conserve une odeur d'agressivité. Ceux-là aussi, il nous faut les accueillir avec respect et amour. Ce qui ne fonctionne plus, ce n'est pas la religion ou la spiritualité mais la façon dont nous l'avons vécu dans un autre contexte de société. la spiritualité et la religion, dans mon livre à moi, seront toujours importants sinon nécessaires; mais les systèmes religieux sont appelés à se transformer ou à disparaitre. Nous devons être conscient que depuis plusieurs années nous gérons la décroissance.

L'heur est venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; tels sont les vrais adorateurs que le Père recherche, dira Jésus à la samaritaine' (Jn  4, 23). Vous êtes le sel de la terre, le levain dans la pâte. Jésus nous invite sur un chemin de conversion.  Adorer le Seigneur dans les lieux où l'être humain lutte pour sa vie, se bat pour sa liberté, où les femmes luttent pour le respect et leur dignité, où les enfants  espèrent plus d'amour. C'est devant les crucifiés de la vie qu'il faut s'agenoiiller et adorer.

Depuis le Concile, l'Église s'est repliée sur elle-même comme une coquille sur sa liturgie, les sacrements, ses doctrines et est en mode "paliatif". La société a changé, les défis sont nouveaux, nous avons regardé passer le train de la vie sans y monter. Maintenant il faut le rejoindre et la route est difficile. Un fossé s'est creusé entre lui et nous et notre message ne passe plus. Il ne sert à rien de construire des projets ou des rêves si nous ne sommes pas à l'écoute de notre histoire, de nos rêves et nos efforts et de nous laisser convertir par le monde d'aujourd'hui. L'heure est à la découverte: découvrir qui nous sommes comme enfants de Dieu et découvrir l'importance de la communauté chrétienne comme famille pour un mieux vivre en Église. Au début du carême qui approche, le Seigneur nous a pavé trois routes essentielles sur lesquelles nous devons nous engager avec enthousiasme et amour comme chrétien.  J'y reviendrai pour méditer tout haut avec vous. 

lundi, 03 février 2020 15:42

Des jeunes se lèvent.

Écrit par

Ce matin, la télévision venant me visiter dnas mon salon, me révèle que des étudiants manifestent devant la façon d'enseigner dans les universités. On se plaint que des professeurs font la promotion de leurs idées ou façon de voir plutôt que des énoncés de valeurs ou d'invite rles gens à se faire un jugement sur ce qui se dit ou s'enseigne. Ce n'est pas tellement nouveau mais l'ampleur de l'événement grandi. Je suis remonté quelques années en arrière. De mon temps d'étudiant nous avons parfois contesté certains énoncés de nos professeurs ou certaines obligations à respecter. Mais dans ce temps-là, la contestation n'était pas bienvenue et possible. Le plus grand danger pour moi est de refuser cette contestation au lieu de l'accompagner. Elle est à mes yeux la respiration normale d'êtres humains qui veulent devenir adultes. La méthode peut être contestable parfois, mais l'aspiration est louable. Il nous appartient d'accompagner cette démarche pour qu'elle puisse atteindre son but et non manquer la cible.

C'est ce que nous vivons dans notre Église. Les chrétiens et chrétiennes ont questionner,  puis sont partis et la cible a été manquée. La question que je me pose aujourd'hui et que beaucoup aussi se posent: Comment faire? On ne sait plus par quel bout prendre la démarche nécessaire. Je reviens toujours au pophète Aggée.« lorsque les juifs voulurent rebâtir le temple, le prophète leur dit: Réfléchissez en votre coeur aux chemins que vous avez pris. Vous avez semé beaucoup, mais peu engrangé; vous avez mangé, mais pas à votre faim; vous avez bu mais pas votre soul; (...)  Eh bien, montez  à la montagne, rapportez le bois pour édifier la Maison du Seigneur." Ag. 1, 6.  Le Temple de Dieu, communauté chrétienne a besoin d'être réédifié. Il s'agit, il me semble, d'aller sur la montagne, de nous asseoir avec l'Esprit Saint pour découvrir la façon de refaire nos communautés chrétiennes. L'Esprit du Seigneur me parle par les chrétiens et chrétiennes partis au large. Comme nous le dit et redit le Pape François: Écoutons le cri des gens autour de nous, c'est le cri de Dieu. Nous vivons un temps de purification et de conversion avant l'évangélisation. Redevenons le sel de la terre et la lumière du monde.

samedi, 01 février 2020 15:34

Je suis la lumière.

Écrit par

Le vieillard Siméon s'exprime devant l'enfant Jésus: J'ai vu la lumière des nations. La lumière vient éclairer ce qui existe. Quand j'allume la lumière dans mon appartement, je vois les meubles; la lumière ne crée pas les meubles, elle me les révèle. La lumière du Christ dans ma vie vient éclairer ce qui existe en moi, éclairer qui je suis. La lumière du Christ me fait découvrir que je ne suis pas seulement un corps à nourrir, mais j'ai des valeurs, je suis un être spirituel. Et cette lumière me fait comprendre que si je veux développer ce que je suis et être heureux, je dois agir conformément à ce que je suis. C'est ainsi que Jésus va transformer les commandements de Dieu en Béatitude. Les commandements me font agir alors que les béatitudes m'invitent à agir pour faire grandir mon être d'enfant de Dieu. Je n'agis pas par obligation mais par invitation. Je suis animé du dedans et non obligé du dehors. Je n'agis plus pour respecter des lois ou des ordres, mais par besoin ou motivation intérieure. La lumière du Christ en moi me dit que si je veux être heureux et grandir comme être spirituel, je dois vivre dans l'amour, le respect de l'autre dans ses différences, le pardon, etc ... C'est une loi qui vient du dedans. Je n'ai pas à choisir entre le bien et le mal à partir de données extérieures, je choisis ce qui fait grandir mon être d'enfant de Dieu, ce qui est bon ou mauvais, ce qui a du sens ou non. Je développe un agir conforme à ce que je suis, un être rempli du divin, tatoué de l'Esprit même de Dieu.

Jésus nous dit dans l'Évangile: Je suis la lumière du monde. Chaque matin, devant ma télévision, j'écoute battre le coeur de Dieu. Un coeur blessé dans la violence de notre monde, un coeur souffrant dans la misères des victimes de toutes sortes, un coeur qui se bat contre la pauvreté, la maltraitance, la faim, l'abus de toute sorte. Le coeur de Dieu qui entre dans mon salon vient nourrir ma prière. La lumière du Christ a de la difficulté à se faire un chemin dans ce monde blessé et cassé en deux.  IL me semble que nous avons là un chemin d'évangélisation: Apporter la lumière de l'Évangile au coeur de ce monde assoiffé de liberté, de sens de la vie et en partant de ce vécu. Le monde nous ouvre les chemins d'évangélisation où faire découvrir la lumière du Christ. La télévision ne devrait-elle pas devenir un instrument de formation de nos futurs prêtres et religieuses. Je trouve regrettable que dans ma formation de Grand Séminaire nous ayons été formeés en serre chaude en dehors du monde qui nous est devenu un peu étranger.

Dans nos structures aujourd'hui dans la société comme dans les Églises, nous travaillons souvent comme des mécaniciens. Le mécanicien trouve le trouble de ma voiture, change le morceau et je m'en vais. Le médecin forcé par les circonstances donne un médicaments et passe au suivant. Je vais à la messe, communie, retourne chez moi et attend le dimanche suivant. Jésus nous invite ailleurs. Je suis la lumière du monde ... Comment cette lumière devrait éclairer ma vie aujourd'hui. Ce matin, j'écoutais un comédien qui traduisait les leçons données dans la série télévisée qu'il a partagée. C'était édifiant de l'entendre. Pourquoi ces émissions ne deviendraient-elles pas des instruments d'évangélisation? la lumière du Christ passe  dans ces moments jusque dans nos salons. Je crois que nous avons ensemble comme chrétiens et chrétiennes à faire un bon bout de chemin en dehors de nos sentiers battus et à mon humble avis, le monde nous présente des routes que nous refusons trop souvent de prendre. 

vendredi, 31 janvier 2020 15:50

Il ferme l'oeil.

Écrit par

31 janvier 2020. Dans quelques heures, ce mois fermera l'oeil pour l'éternité. En écoutant les nouvelles ce matin , je me pose la question; Sur quoi ce mois va-t-il s'endormir ce soir?

De ce temps-ci, on nous parle beacoup de violence conjugale, violence  faite aux femmes, aux enfants et parfois à des hommes. Dans la société, on présente des efforts pour aider les victimes, ce qui est nécessaire et très louable, mais ces efforts s'attaquent aux conséquences. Ce matin un homme se présente dans un agir pour contrer la violence, il veut s'attaquer aussi à la cause. Il faut s'ocucper aussi des personnes  violentes pour prévenir. Pourquoi cette violence qui augmente toujours? Dans toute cette aventure, je crois qu'un dimension est en souffrance, c'est la spiritualité et j'entends ici le Dr Sen expliquer. Et Jésus disait:   "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." L'inverse est vrai itou.

J'entendais aussi de grands malades incapables d'avoir les traitements nécessaires parce qu'ils n'ont pas l'argent pour les payer. Comment se fait-il que dans une société où  le gaspillage devient presqu'un un mode de vie que des malades ne peuvent avoir les traitements nécesaires? J'entendais aussi une dame qui depuis plus de vingt ans travaille et soutient les femmes d'Haiti à retrouver un peu plus de dignité et de sécurité dans la vie. Il y a à la fois de belles choses qui se vivent à côté des mauvaises; en sommes-nous assez conscients?

Devant ces phénomènes nouveaux, une question me hante, c'est le silence des Églises. Nous sommes dépositaires d'un message d'amour, de paix, de communion, d'entraide,  de respect des personnes ... Il me semble que nous sommes timides. Pendant que nous faisons des projets de tournant missionnaire, sur le terrain les pasteurs travaillent et vivent l'Évangile. Nous disons: On va prier pour vous; eux disent: on va travailler avec vous.

Janvier 2020 fermera l'oeil, ce soir, sur la souffrance des uns, la lutte des autres et sur le silence de certains. Voila  où l'Évangile m'a conduit ce matin.

Page 54 sur 86