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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

lundi, 07 mars 2016 20:39

Invitation à la conversion

L'évangéliste Jean nous présente aujourd'hui (8,1-11) un comportement de  peur des pharisiens devant Jésus. Le prophète de Galilée dérange ces messieurs bien pensants gardiens de la loi. Ils ont peur et viennent lui tendre un piège en vue de pouvoir l'arrêter. On confronte Jésus à la fois à son enseignement sur la charité et à la loi de Moïse.

Ces hommes nous représentent tous avec nos peurs du changement, peur des autres qui dérangent nos sécurités. Cette peur en nous invite surtout à condamner pour se protéger. Pensons à Mendela, Martin Luther King qui ont dérangé et payé de leur vie. Jésus vient secouer les sécurités, les mentalités plus vites à condamner qu'à pardonner. Devant les changements nous sommes portés à poser les freins par peur du dérangement. le Pape François nous invite à sortir de nos peur pour aller vers les autres et nous savons combien c'est difficile.

Pour les scribes et les pharisiens le  respect de la loi passe avant les personnes. Jésus va questionner leur mentalité en leur montrant que les personnes sont avant la loi. Derrière une faute, il y a toujours une personne souvent blessée. Alors là où nous voyons une faute à punir, Dieu voir une plaie à guérir. La loi est un moyen, une balise pour accompagner la vie, elle n'est pas plus importante que la personne.

Jésus vient questionner notre mentalité face aux femmes et aux plus faibles de nos communautés. Nous parlons beaucoup de féminisme, de la place de la femme dans la société et dans l'Église. Nous vivons encore trop la mentalité des scribes de l'Évangile. Pensons aux femmes amérindiennes, aux filles victimes des gangs de rue, la violence faite aux femmes aujourd'hui encore. Dans notre Église, s'il n'y avait pas les femmes, il n'y aurait plus d'Église, et pourtant nous entendons encore: Faut donner de la place aux femmes comme si elles n'étaient pas l'Église. De quoi avons-nous peur?

En cette année de la miséricorde, nous sommes invités sur la route de la conversion et de la guérison. Conversion des mentalités qui jugent plutôt que de pardonner, guérison des plaies qui saignent encore au coeur de bien des vies. Convertir nos mentalités pour prendre le temps de découvrir la beauté et la grandeur des personnes, comprendre que derrière toute erreur, il y a une blessure à guérir. Convertir nos mentalités de peur du changement, peur des personnes pour apporter le baume de la tendresse, de l'amour et de la miséricorde du Père. Au nom des lois, des traditions, des coutumes ou de nos peurs, nous condamnons encore trop; se convertir, c'est se libérer de ces peurs pour libérer et permettre aux gens d'aller dans la paix du Christ ressuscité.