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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

vendredi, 04 octobre 2019 14:15

C'est pas encore assez mort.

J'entends souvent l'expression concernant l'Église: "C'est pas encore assez mort pour que l'Église peuple de Dieu naisse." Je crois que cette affirmation est un peu dangereuse. Nous disions autrefois: Il y a trop de prêtres partout pour que les chrétiens prennent leur place dans l'Église, faut attendre que le nombre diminue." Et ça n'a pas marché et les gens sont partis. Nous sommes trop sur la négative. Un évêque de France disait à ses chrétiens: Fermez votre téléviseur et ouvrez l'Évangile.  Je crois qu'il nous faut être positif.

L'Église est là sur le terrain qui lutte contre la pauvreté, la violence par différents services au quotidien. Nous devons accompagner cette Église de bâtisseurs. Jésus n'a pas attendu que le systrème religieux de son temps meurt pour travailler au règne du Père. Il a retroussé ses manches et s'est mis à l'oeuvre. Nous devons d'abord redéfinir l'Église; retrouver l'Église comme communion de personnes autour de la mission du Christ. Nous resituer comme pasteurs au coeur d'une communauté en marche et prendre la route avec elle. Nous devons être positifs, être des bâtisseurs de communion, bâtisseurs de ponts entre les personnes,  des guériseurs de plaies des Lazare ... Il ne faut plus attendre qu'un système religieux meurt, mais devenir dès aujourd'hui des charpentiers du royaume de Dieu. Je crois qu'il s'agit moins de savoir comment faire vivre  une doctrine de l'Église que de vivre ensemble l'Évangile de Jésus au quotidien.

Par suite des coûts exhorbitants des entretiens d'église et de la baisse des revenus, les Fabriques sont au prise avec un problème financier qui étouffe toute velléité d'avancer. Nous avons un héritage qui devient comme une patate chaude entre nos mains. Alors nous gérons la décroissance depuis plusiers années déjà. Nous déménageons nos célébrations à la sacristie et fermons l'église pour diminuer les dépenses. Nous regrouperons les fabriques paroissiales pour diminuer les dépenses. Demain nous fermerons les sacristies, et le prêtre qui a six ou huit paroisses aujourd'hui en aura 20 ou plus. Ce mouvement est nécessaire et inévitable   J'ai travaillé toute ma vie comme prêtre avec nos évêques à vouloir changer la méthode pour vivre plus près de l'Évangile et de l'Église peuple de Dieu, et je ne suis pas très fier des résultats. Ne devrions-nous pas d'abord nous placer à l'école du prophète Aggée qui nous invite à regarder les chemins que nous avons pris, les objectifs visés et les résultats obtenus. Et Aggée ajoute pour aujourd'hui: Placez-vous à l'école de L'Évangile et prenez la route pour bâtir le temple de Dieu qui est la communauté chrétienne. C'est le résultat de ma méditation après 50 ans de vie pastorale. Il me semble que le principal défi à surmonter est dans notre coeur et notre vision d'Église. Quid tibi vidétur?

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