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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

mercredi, 13 mai 2020 13:19

Suis-je une machine?

Les médecins nous parlent beaucoup des précautions pour éviter la covid-19 ou des moyens de se soigner, les politiciens nous présentent des mesures de sécurité, des psychologues s'occupent de notre mental, des économistes nous parlent de productivité future, des animateurs me proposent des activités physiques; tous ces spécialistes s'occupent de mon corps, suis-je devenu une machine? Serais-je aussi un être spirituel qui a des valeurs, qui est fécond et non seulement efficace? Même les religions attendent la fin du confinement pour retourner aux liturgies. Il me semble que ce temps de confinement nous fait prendre conscience avec plus d'acuité encore du vide spirituel que les religions ont laissé derrière elles. Les sociétés en devenant laïc ont relégué les religions dans leur domaine propre et font apparaitre le vide spirituel.   

Je lisais hier un texte de Boucar Diouf qui invite à réfléchir sur les systèmes dont le temps de pandémie fait voir les faiblesses. J'écoutais des conférences des Pères Arnold sur le vide spirituel et la comparaison avec le temps de l'exil du peuple juif,le Père Ratcliffe, le Père Bourdillon sur la dérive du sacerdoce dans l'histoire, et même un manifeste sur la refondation de l'Église, etc ...  Des gens qui invitent à réfléchir sur des questions de fond. Où sont passés nos grands spirituels? On a l'impression que l'être humain est d'abord une machine à produire ou a faire des choses. Si tu n'es plus efficace, tasse-toé. Ne serait-il pas d'abord un être fécond? "Soyez féconds" nous dit le texte de la Genèse: Fécondité du coeur, de l'esprit, du corps, fécondité des relations humaines riches. L'efficacité diminue avec l'âge mais la fécondité normalement grandit. 

L'Église a été longtemps efficace, nous avons oublié d'être féconds. Il n'y a plus de chrétiens, de prêtres et de religieuses, plus de témoins et nos Églises gèrent la décroissance.  Nous prions les saints, nous oublions qu'ils sont  là pour nous inspirer et nous ouvrir à notre propre fécondité. Quand nous parlons de fécondité, nous pensons à celle de la chair, donner la vie à des enfants. Mais la fécondité du coeur et de l'esprit? Si la pandémie nous fait comprendre que nos systèmes économiques et de santé ne sont pas adéquats pour répondre efficacement aux problèmes et invite à une réflexion profonde, il en est ainsi de notre vie chrétienne et en Église. Profitons de ce temps pour reécouvrir la fécondité de notre vie spirituelle, de la parole de Dieu en nous, de notre vie de communauté; Soyez féconds, nous dit le Seigneur.