reflexion2

Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

lundi, 13 juillet 2020 13:42

Que voulons-nous?

Depuis le Concile Vtica 11, nous parlons de la nécessité de l'évangélisation. Le Pape Paul V1 a écrit une lettre sur la question et le Pape  Jean-Paul 11 nous parlait de la nécessité d'une évangélisation nouvelle. Sur le terrain, il nous est très difficile de réaliser cette mission. Une des raisons principales est que nous ne sommes pas évangélisés et donc nous ne savons pas comment le faire. C'est la question que je me pose moi-même depuis plusieurs années. À l'émission "Y a du monde à messe", un médecin m'a apporté une piste de réflexion que je me permet de partager ce matin.

Notre première piste serait de bien savoir ce que signifie aujourd'hui ÉVANGÉLISER et pourquoi on le fait. L'important n'est pas ce que je vais faire ou dire, mais ce que je vais être. Évangéliser est une façon d'être avant une façon de faire. Ma façon d'agir découle de ce que je suis un êtte évangélisé. Ma première démarche sera de m'évangéliser et pour cela je devrai mettre sur "pause" toutes mes connaissances théologiques, mes pratiques religieuses, mes dévotions dans ma présence avec les gens. 

Cette démarche me conduit à découvrir qui je suis et avec les autres je découvrirai qui nous sommes vraiment, pas seulement des gens qui pratiquent une religion mais des chrétiens qui témoigent de leur foi.  Il m'apparait important de découvrir qui nous sommes comme être humain remplis de l'Esprit même de Dieu, témoin et sacrement d'une réalité spirituelle. J'ai appris à pratiquer avant de savoir pourquoi. La pratique chrétienne découle de notre être d'où l'importance de savoir qui nous sommes.

Une autre démarche essentielle est de créer des liens de personne à personne. Il est important que nous nous rencontrions comme personne, créer des liens humains de confiance m'apparait essentiel dans une démarche d'évangélisation. Et pour cela, il est nécessaire de savoir écouter pour que notre présence et notre parole soient ajuster sur les besoins de l'autre.  L'attitude et les mots sont extrêmement importants. Écouter pour savoir pourquoi les gens vivent loin de l'Église, pourquoi notre parole ne passe plus, qu'est-ce que les gens rejettent dans notre façon d'être ou notre approche. Les mots sont très importants parce que les chrétiens aujourd'hui sont beaucoup plus critiques que nous l'étions. Ils veulent être accompagnés et non organisés.

Ceci nous conduira à accorder notre vie sur ce que nous sommes et non sur des données théoriques ou des obligations venues de l'extérieur. Qunad j'ai découvert qui je suis, que j'ai guérit mes blessures et mes peurs, quand j'ai acquis une certaine liberté intérieure, je peux ajuster ma pratique chrétienne sur mon être, sur ma foi, conforme à ma vie. Ceci vient de l'intérieur. Je ne suis plus au niveau de dévotions ou de pratiques, mais d'un agir qui nait de l'intérieur et cela devient une façon d'être et non une réponse à une oblgation de l'extérieur.

Pour cela, il nous faut du temps et de la patience. Jésus a pris trois ans et les gens l'ont crucifié et les apôtres ont fuit. Ceci nous conduira certes à découvrir une nouvelle vision de l'Église et de la place du presbytre dans la communauté. Est-ce que c'est rêver en couleur? Probablement. Le temps de confinement aura été un moment béni de nous pencher sur cette question, de bien méditer les enjeux qu'elle pose, mais il m'apparait que nous avons simplement attendu que les églises ouvrent pour dire la messe. Il nous faidra du temps et de la patience. Sainte patience priez pour nous disions-nous autrefois.