reflexion2

Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

mercredi, 13 septembre 2017 16:26

Hier et Aujourd'hui.

Confortablement assis sur une buche de bouleau, adossé à une clôture, baigné par un chaud soleil de juillet, je contemple les chic-chocs qui se déroulent majestueux comme une caravane de dromadaires dessinant  sur l'azur des lignes sinueuses. C'est le silence.

Là où je suis assis, hier, résonnait le cri des enfants jouant dans la cour de leur école; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, tout près de moi, c'était le bruit des moissonneuses qui coupaient les blés dorés par le soleil et qui ondulaient sous la brise légère; aujourd'hui, c'est le silence.

Hier, c'était la clochette du magasin général où Mme Perrée et par la suite M. Chrétien nous donnaient un bonbon pour une petite commission; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le "hahan" du bûcheron qui avec sa hache faisait reculer la forêt  pour se bâtir un domaine; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le dreling de la cloche de l'église qui invitait au ressemblement ou annonçait les baptêmes et les funérailles; aujourd'hui, c'est le silence.

Ce silence, je l'écoute, il m'envahit, il me parle.. Un silence est plein de vie.

Cependant trois témoins sont restés l'oeil ouvert pour conserveer le message de vie coulé dans leurs murs. L'église se dresse fière et solide après avoir affronté les tempêtes et le vent arrogant du sud pendant plus de soixante-qinze ans. Ce témoin nous rappelle que l'être humain qui vivait ici n'était pas seulement un animal qui travaille,  mange et dort, mais aussi un être spirituel qui porte des valeurs de vie. Ses murs conservent un pan de la vie de ces femmes et de ces hommes qui ont oeuvré dans ce pays. Elle conserve la joie des nouveaux époux et la douleur des endeuillés. Aujourd'hui, c'est le silence.

Tout près, l'école, le modeste couvent vient nous révéler qu'ici il y avait non pas seulement des estomacs à nourrir, mais des intelligences à développer qui avaient faim et soif de connaitre, d'apprendre et d'avancer. Il conserve dans ses murs le rire des enfants, le dévouement des professuers et la confiance et la foi des uns et des autres dans la vie. Aujourd'hui, c'est le silence.

A côté, le presbytère rajeunit et modernisé est devenu une auberge qui accueille les touristes, les curieux ou les nostalgiques. Transformé, il me parle d'avenir. Il vient me dire que la vie d'ici n'est pas morte, elle est transformée. Dans son air plus moderne, il me rappelle la confiance de l'être humain en la vie, en lui-même et donc confiance au divin qui nous habite tous. Pour moi, c'est l'avenir de St-Octave.

Mais assis sur ma bûche de bouleau, chassant quelques maringouins, une question me vrille toujours: Pourquoi nos gouvernements, un jour, nous ont encouragés à venir ici pour nous en chasser quelques années plus tard?

 

Plus dans cette catégorie : « Avis de recherche. Un autre ... »