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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

lundi, 18 décembre 2017 15:24

On a dit changements.

Depuis plus de 50 ans, nous parlons de changements au Québec, tout change, faut s'ajuster aux changements, faut apprivoiser les changements, le statu quo n'est plus possible autant d'expressions qui deviennent presque des litanies. Depuis la révolution tranquille au Québec nous avons du nous adapter aux changements. Dans l'Église, nous avons vécu de changements nombreux: la liturgie en français, l'autel face au peuple, les lois se sont un peu assouplies, et que sais-je encore. Malgré tout cela, nous n'avons que géré la décroissance.

Les chrétiens ont quitté l'Église, aujourd'hui nous devons fermer nos églises, centraliser les Fabriques paroissiales, l'indifférence religieuse s'est installée. Je lisais denrièrement des articles sur cette questions où il fallait s'ajuster aux changements. Ça force à réfléchir. Dans mon ministère comme prêtre j'ai vécu beaucoup de changements qui nous ont conduit là où nous sommes aujourd'hui. Nous n'avons que géré la décroissance.

Pour moi, je crois que le temps des changements est terminé, nous sommes à l'heure de la conversion. Nos changements n'ont été en définitive que de la "chirurgie esthétique." La société est nouvelle, elle porte de nouvelles attentes et de nouvelles forces et elle attend de nous une nouvelle vision de la vie et de l'approche pastorale. Nous sommes conviés à une nouvelle vision de l'Église, une nouvelle vision du ministère presbytéral, une nouvelle vision de la présence des chrétiens au coeur de l'Église et de la société. C'est à une conversion que nous sommes appelés.

Les mouvements chrétiens sont en déclin; fondés à une époque précise pour répondre à des besoins précis, ils deviennent déphasés en regard de la société qui se met en place. Changer la couleur de la peinture ne suffit plus. Il nous faut être à l'écoute des besoins de notre société pour nous convertir et apporter la réponse adéquate à ces besoins. Je pense aux décès. Actuellement la présence pastorale d'accompagnement se résume en gros à la célébration des funérailles. Ceci n'est qu'une heure dans la vie des personnes endeuillées. Le nombre de suicide augmente, les personnes qui décèdent encore jeunes du cancer  augmentent, ceci amène beaucoupo de souffrance, de découragement, il y a place pour envisager une présence pastorale de qualité au-delà de la célébration. Il y a beaucoup de blessures et de souffrance actuellement, les gens que je rencontre dans les épicerie ou sur la promenade me le disent et parfois avec agressivité.

La tâche est difficile et demande un bon flair pastoral. Le Pape François nous y invite. Nous ne sommes plus à l'époque des changements, mais au temps de la conversion. C'est ma conviction. L'Évangile nous pose la question: Qui es-tu? De quel bois tu te chauffes? Comme Marie accueillons l'Esprit et suivons-le sur la route de Dieu qui est celle du coeur.