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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mardi, 24 novembre 2020 15:16

Un temps de gestation. Marc 13, 33-37

Dans notre société et dans notre Église  de 2020, Nous sommes en état de gestation, un temps qui prépare une nouvelle naissance. Après le temps de pandémie nous devrons vivre une sorte de renaissance à une vie nouvelle et il en est ainsi dans l'Église et dans nos vie personnelle. De sorte que le temps de l'Avent est moins un temps d'attente à Noël, mais un temps de préparation à cette nouvelle naissance qui veut se faire jour.  Le texte de Marc aujourd'hui se situe juste après l'annonce de la destruction du temple de Jérusalem et la Pasison du christ. C'est pourquoi l'évangéliste invite les chrétiens à rester sur leur garde pour accueillir le monde nouveau qui se prépare. Nous sommes placés un peu dans cette même situation où quelque chose de neuf se prépare.

Ce qui est en train de naitre vient de Dieu. Nous vivons un bouleversement et un abandon de nos institutions et pratiques religieuses. Le temps de pandémie nous oblige à redécouvrir l'essentiel. Marc en ce premier dimanche de l'Avent nous adresse un sérieux avertissement: Prenez garde, Veillez,restez éveillés. Rester éveillés pour des chrétiens, c'est aussi savoir lire les signes des temps, savoir écouter l'Esprit du Seigneur qui parle à travers les événements.  Le premier changement qui nous est demandé est celui du coeur, le changement de mentalité. La majorité parmi nous ont vécu dans une période de chrétienté où nous ne nous posions pas de questions. Les choses allaient de soi. Aujourd'hui nous sommes dans un monde qui questionne et veut savoir le pourqui des choses et des décisions. Nous vivons dans un monde plus éveillé qui veut avoir son mot à dire dans les décisions qui les concernent. Restér éveillé, c'est rester à l'écoute de ces cris, de ces besoins.

Rester éveillés, c'est garder l'oeil ouvert sur la vie de notre monde pour comprendre ses besoins parce que c'est le cri de Dieu. Rester éveillés, c'est demeurer capable de nous ouvrir à une nouvelle façon de regarder le monde et de lire l'Évangile au coeur de ce monde. Il nous faut être capable de sortir de nos structures et sécurités pour prendre la route avec le Christ.  Le temps de l'Avent ne doit pas être seulement un temps où on prépare la fête de Noël ou la naissance de Jésus il y a 2000 ans. Ce doit être le temps où on pépare la naissance de Jésus dans le coeur des femmes et des hommes d'ici en 2020. Ce doit être un temps où on apprend à dire comme Marie: Que tout se passe pour nous selon ce que tu as dit. 

La nature aujourd'hui est un maitre si nous savons l'écouter. Elle s'est dépouillée de sa beauté et les arbres descendent dans leur racine chercher l'énergie nécessaire pour faire renaitre leur beauté au printemps. Elle nous apprend à descendre dans notre intérieur y puiser la force divine déposée par le Christ pour faire renaitre notre vie chrétienne et vie en Église. Notre source, notre fontaine spirituelle est au dedans de nous, c'est là que nous trouverons la force de changement nécessaire.

C'est souvent dans la nuit, dans le silence, dans le noir que les idées se font les plus claires et que les décisions sont les meilleures. Le temps de pandémie comme la situation vécue dans nos Églises sont un point de noirceur qui doit nous aider à comprendre les événements et nous permettre de prendre les meilleures décisions et faciliter la naissance de la vie nouvelle devant nous.  L'Avent doit être pour nous ce temps de préparatif de sorte qu'après Noël, la vie en nous et autour de nous soit changée, il y a plus d'amour, plus d'espérance, plus de joie, plus de réconciliation. Ce temps de l'Avent doit être ce temps où on intensifie la qualité de nos relations, un temps où nos Eucharisties deviennent un ferment qui fait lever notre pâte communautaire, un temps qui fait naitre des témoins du ressuscité. Reprenons la parole d'Isaïe: Descends Seigneur des montagnes, vient ébranler nos sécurités, nos routines pour écouter la voix qui s'élève de la Galilée.  Oui, Seigneur, decends pour nous faire descendre de nos pratiques,  de nos routines, de nos sécurités pour que s'élève dans la galilée de nos vies un cri,  que le "Je t'aime" ne soit pas simplement une parole mais un geste vrai.