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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

lundi, 15 février 2021 15:42

Vivre autrement. Mth 1, 6-18.

"Faire autrement" est une expression courante surtout en politique. Tout le monde veut faire autrement mais tous font toujours la même chose. L'autrement sera pour demain. le carême qui se montre le nez encore une fois m'invite à vouloir le vivre autrement. En temps de confinement, nous devrons jeûner de célébrations et nous pourrions en profiter pour penser autrement. le carême se veut un temps de préparation à Pâque; il veut aussi nous rappeler ce passage de l'esclavage du peuple juif en Égypte à la liberté de la Terre Promise. le carême est un temps de croissance spirituelle. Il nous invite à passer de nos esclavages à la liberté évangélique. À nous de découvrir nos propres esclavages.

L'Évangile de mercredi nous propose le trépied de toute vie chrétienne: Prière, Parole, Charité. C'est la base sur laquelle repose  toute vie chrétienne et qui lui en donne la solidité. Cette base crée en nous le désir de nous rassembler et de célébrer. Alors comme il sera moins possbile de célébrer cette année, profitons de ce moment pour mieux découvrir la base de notre propre vie d'enfant de Dieu.  Ce matin, je voudrais méditer un petit brin la prière. J'aimerais faire un petit cheminement pour passer de la dévotion à la prière.

Dans ma vie, j'ai fait beaucoup de prières; depuis que je suis retraité et que j'ai plus de temps pour prier, je fais moins de prières. Il ne faut jamais oublié, et j'y reviens souvent, qu'avant d'être des pécheurs, nous sommes d'abord des êtres en croissance et que chaque jour nous grandissons dans la connaissance et l'expérience de Dieu en nous. Nous découvrons que nous sommes remplis de l'Esprit du Seigneur, et l'important de notre vie chrétienne est de faire l'expérience de cette présence et et d'en vivre. Ainsi ma prière n'est plus des mots adressés à quelqu'un en dehors de moi, elle devient communion à quelqu'un qui m'habite. Je ne prie plus les saints, je prie en communion avec eux qui sont constamment en prière devant le seigneur. Je ne demande plus à Jésus d'aller aider un malade, je prie avec Jésus pour que le malade découvre cette présence en lui.  La prière devient communion, contemplation d'une présence d'amour en moi et dans les autres; ainsi notre vie, notre journée, notre travail tout cela est prière. La prière n'est pas un moment dans la journée, elle est façon d'être, elle est attitude fondamentale de la vie quotidienne.

Apprenons aussi à développer la prière de bénédiction. Bénir, c'est reconnaitre le bien. Bénir la journée qui commence, bénir mon voisin que je n'aime et qui dépose sa neige sur mon terrain, bénir mes enfants qui partent pour l'école, bénir mon conjoint qui bougonne parce que la soupe est trop chaude, bénir les gens qui vont au travail, etc ... Développer ce goût de bénir c'est apprendre à vivre autrement, c'est changer la critique pour la bénédiction.  Au lieu de juger, de critiquer ou de vouloir punir, apprenons à bénir.  

Ainsi mon carême sera un beau moment de croissance ou je passerai de l'esclavage du négativisme à la liberté ou à la Terre Promise du positif et de l'amour, de la reconnaissance et de l'Évangile, et je mettrai en pratique les deux autres pilliers de la vie chrétienne: la Parole qui me transforme et la charité qui unit. Bon carême.