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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mardi, 11 octobre 2022 13:49

La prière. Lc 18, 1-8.

Je prie et Dieu ne m'entend pas, il est sourd.  Combien de fois n'avons-nous pas dit ou entendu cette affirmation. Elle exprime une déception. Peut être exprime-t-elle aussi un façon de prier que nous devrions changer.

La veuve de l'Évangile est une personne seule, sans moyen de subsistance, sans défense et qui souvent n'a plus l'énergie pour se défendre. Elle est une victime facile pour tous les envieux et les méchants de son temps. C'est une personne fragile. Nous connaissons encore cette situation aujourd'hui. Les gens de la rue, les enfants, les pauvres sans ressources, des enfants mal aimés et abandonnés qui souffrent d'intimidation, que l'on ridiculisent et qui n'ont pas de moyens de défence. Ces gens vivent la béatitude des pauvres en esprit; c'est à dire qu'ils sont a bout de souffle, ils ne peuvent plus rien par eux-mêmes. Ils sont à la merci des gens plus puissants.

Notre pauvre veuve de l'Évangile a donc recours à un juge dont le travail est de défendre les pauvres. Mais monsieur le juge juge le contraire et refuse de lui porter secours. Alors la dame insiste à temps et à contre temps. Voila une femme courageuse et tenace qui veut sortir de la misère et retrouver sa dignité de femme et son droit de vivre heureuse. Elle revient à la charge jusqu'au moment où le juge acceptera par dépit de lui donner de l'aide. Peut-on imaginer aussi que le juge commence à avoir de la compassion pour cette femme et qu'un début de relation humaine commence à s'établir entre eux. La prière deviendrait fervente et efficace quand une relation relation s'établit entre les personnes et Dieu. Serait-ce la foi?

Jésus, il me semble, veut d'abord nous faire entrer dans les sentiments et la situation de la veuve. Trop souvent nous jugeons les autres de l'extérieur sans connaitre leur histoire et leurs vrais besoins. On entend souvent: ces gens ne veulent pas travailler, ne croient plus en rien, et ainsi nous  jugeons et classons les gens sans connaitre leurs vrais raisons.  Jésus nous dit de prendre le temps d'écouter l'autre qui demande de l'aide, de comprendre son désarroi, pour enfin apporter une aide qui ne sera pas seulement matériel mais se développera peut être en une relation réconfortante et chrétienne avec  les autrs. "Si tu connaissais l'histoire de ton pire ennemi, tu n'aurais plus d'ennemi." dit un vieux proverbe.

L'Évangile veut nous montrer aussi que la prière n'est pas simplement des mots, mais elle doit être cette sorte de communion entre deux personnes.  Je parle à quelqu'un que j'aime et de qui je suis aimé.  La prière est une rencontre avec le Seigneur présent en nous. La prière nous fait entrer en relation avec Jésus Christ et nous permet de prendre la route avec lui comme l'ont fait les disciples d'Emmaüs. La prière nous fait parler à quelqu'un qui nous répond à sa façon.

Mais l'Évangile veut nous rappeler aussi qu'il y a en nous à la fois la veuve et le juge qui nous habitent. Nous sommes parfois comme la veuve devant certaines situation. Nous sommes à bout de souffle, nous en savons plus quoi faire. Seul nous rete le recours à Jésus qui nous habite. La veuve représente notre vie intérieure, notre vie spirituelle qui veut vivre au-delà des pratiques, qui a besoin d'un souffle nouveau et veut être entendue et recevoir de l'aide. Il y a aussi en nous parfois le juge inique qui ne veut rien savoir de déroger aux coutumes et lois entendues depuis toujours. le juge en nous qui porte un jugement rapide sur l'homme de la rue et le jeune victime de la drogue.

Nous sommes invités non seulement à prendre soin de la veuve du dehors qui demande de l'aide, mais aussi de notre veuve intérieure dans notre façon d'accueillir les gens démunis. Nous sommes invités aussi à guérir notre juge impitoyable dans le jugement que nos devons paortés autour de nous. Notre communion à l'Eucharistie nous demande cette vérité en nous. Il ne suffit pas de recevoir une hostie. Bon Dimanche.