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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mercredi, 21 février 2024 15:27

Sur la montagne. Gn 22, -18; Marc , 9, 2-10

Notre liturgie du deuxième dimanche de carême nous invite sur la montagne. Si nous avons fait l'expérience, au moins une fois dans notre vie, de gravir une montage, nous savons que l'on ne redescend pas dans le même état d'esprit. Quelque chose s'est produit en nous. A plus forte raison quand nous allons sur la montagene avec Jésus, nous ne redescendons pas dans le même état d'esprit ou d'état intérieur.  Quelque chose s'est produit en dedans de nous. C'est l'expérience que les lectures d'aujourd'hui nous invite à méditer.

En Genèse, Abraham est invité à aller sur la montagne pour y sacrifier son fils Isaac Sur la montagne est un lieu de silence, de rencontre de soi-même; un lieu où l'on comprend mieux qui nous sommes et quelle est notre mission. Nous pouvons aller sur la montagne dans notre propre salon, c'est le symbole d'un temps de réflexion et d'intériorisation. Alors Dieu demande à Abraham de gravir la montagne, il l'invite simplement à comprendre ce qu'il vit avec son fils. Il y a un problème et il doit le cerner.  Au moment où  il lève la main pour sacrifier son fils, on lui fat comptrendre que là n'est pas le problème; alors notre bon père se tourne et tue un bélier. Le bélier est le symbole de l'autorité, du paternalisme d'Abraham qui est en train d'étouffer  Isaac et le rendre incapable de réaliser sa mission. Alors il délie son fils. Nous prenons conscience à la fin du texte que notre ami Abraham, alors qu'il était monté sur la montagne avec un fils lié et voué à la mort, il redescend avec un fils délié et libre de réaliser la mission que Dieu lui a confiée. Quand nous allons vraiment sur la montagne, dans ces moments d'intériorité, nous n'en redescendons jamais dans le même état d'esprit. Abraham a compris et s'est inscrit dans le même projet que Dieu. Ici je pense à beaucoup de parents et de jeunes qui ont vécu et vivent encore la même situation qu'Isaac et dont le paternalisme a brisé l'élan. Je pense à ce jeune homme qui me disait: "Mon père m'a toujours dit que je n'étais qu'une bouche à nourrir et que je ne ferais jamais rien de bon dans la vie. " Je pense aussi à bien des chrétiens qui ont vécu la même situation et qui sont partis.  Ne nous gênons pas d'aller sur la montagne.

Quelques années plus tard, un autre événement s'est produit sur la montagne. Jésus y est allé avec ses disciples et a enlevé son masque. Il s'est révélé tel qu'il était. Jésus est allé avec des disciples proches de son ministère et sans doute plus capables de comprendre ce qui allait s'y passer. Et pourtant! Alors Jésus enlève son masque et se révèle tel qu'il est. La blancheur de ses vêtements est le symbole de son identité. Il est glorieux comme au matin de Pâques Le texte nous dit: Il les emmena à l'écart sur une montagne. Quand Jésus marche, il annonce que quelque chose de nouveau va se produire. Il apparait avec Moïse et Elie. Il est le nouveau Moïse qui fera sortir le peuple de son esclavage spirituel pour le conduire sur la terre promise du Nouveau Testament,  Il est le nouvel Élie le prophète qui annonce un monde nouveau, une terre nouvelle, une façon nouvelle d'être chrétien. Le prophète est centré sur l'avenir et vers les autres.

Notons bien l'attitude de Pierre qui nous ressemble bien. Il est bon d''être ici Maitre, dressons trois tentes. Pierre est bien et il veut y rester. Il oublie la mission. C'est normal à l'être humain et nous aimons restés dans le passé où nous étions bien. Le statu quo est moins dérangeant que le renouveau. Avec Jésus, il n'y a pas de place pur le statu quo.

Une parole vient du ciel: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le!  Ce texte nous rappelle le baptême de Jésus, ici il ajoute: Écoutez-le. Il ne dit pas ENTENDEZ-LE, mais écoutez-le. Il y a une différence entre entendre et écouter. Entendre reste entre les oreilles, écouter descend dans le coeur et change la vie.

Notre célébration de ce dimanche nous invite à gravir la montagne avec Jésus pour élargir notre regard, changer nos idées toutes faites, nos préjugés et embrasser le monde. En changeant la qualité et la profondeur de notre vie spirituelle, nous changerons le pensée du monde et l'avenir de notre Église sera sans doute moins plus prometteur.