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Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mardi, 18 octobre 2016 14:20

La prière du coeur.

J'arrive un jour à l'église pour présider l'Eucharistie, les personnes âgées présentes me disent: on est encore là, les jeunes ne veulent rien savoir, heureusement qu'ils nous ont. A mon retour chez moi, j'arrête à l'épicerie et je rencontre des jeunes couples qui me disent eux: on ne va plus à l'église, c'est seulement des personnes âgées qui ne veulent rien changer et faut entrer dans leur affaires qui ne nous disent plus rien. J'entre chez moi en réfléchissant sur ce monde qui ne se comprend plus.

Aujoud'hui, l'Évangile de Luc 18, 9-14, nous présente un pharisien et un publicain venus à l'église pour prier. Le pharisien est un homme d'église qui respecte bien les lois, pratique sa religion très bien, et qui justifie sa foi par ses oeuvres. Il est un bon chrétien parce qu'il respecte les lois et coutumes. Il peut de permettre de lever le nez sur ce pauvre publicain, ce pauvre mécréant.

Le publicain est ce pauvre serviteur, prisonnier du système qui doit collecter les impôts pour un ennemi du peuple. Le publicain est ce pécheur de tout acabit, souvent victime d'un système oppresseur qui détruit les libertés. Ce pauvre homme reconnait sa situation de pécheur demande grâce.

Ces situations, nous les vivons encore dans nos vies, dans notre Église et dans la société. Nous mesurons la qualité de notre foi par le nombre de pratiques religieuses, de prières ou de respect des normes. Le pharisien commence sa prière par un "JE" bien campé: JE ne suis pas comme le reste des hommes. Le publicain commence par un acte de reconnaissance à Dieu: Regarde-moi avec miséricorde car "je" suis un pécheur. La prière du pharisien me rappelait l'attitude des personnes âgées à l'église: Nous autres on l'a l'affaire et les jeunes ne comprennent pas. Le publicain me fait penser à toutes ces personnes bien intentionnées que l'on rejette parce qu'ils n'entrent pas  dans nos façons de faire ou de penser.

Cette parabole de Jésus doit m'apprendre que la foi et la vie chrétinne ne se mesure pas à la quantité d'actes religieux mais à la qualité du coeur. Ce n'est pas d'abord une façon de faire mais une qualité d'être. Suis-je pharisien ou publicain ou un peu des deux?

Les visites dans les salons funéraires nous éclairent en ce sens. Près d'une personne décédée, les gens parlent d'abord de ce qu'elle a été avant ce qu'elle a fait. Ce qui reste de quelqu'un c'est sa qualité de présence, la qualité de son coeur. Nous devons être le chrétien des béatitudes et non des commandements. Notre foi ne se justifie pas par le nombre de messes entendues, ou les chemins de croix réalisés, mais par le geste d'amour, de miséricorde, d'accueil respectueux et de pardon accordé. L'heure la plus grande de ma vie est celle ou j'aurai le plus aimé et peut être l'heure où ce fut le plus difficile d'aimer.

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