Hans Küng: Peut-on encore sauver l'Église? Seuil. Ce grand théologien nous trace une histoire non fleurie de l'Église avec ses beautés et ses luttes intestines et pose des jalons de renouveau de l'Église. Evidemment l'auteur revient sur de grandes questions qui nous brûlent les lèvres et le coeur depuis longtemps, il exprime ses rêves et sa vision théologique de l'Église. "Hans Küng propose une route de guérison pour l'Église où le Pape François s'est un peu engagée, une route plus fidèle à l'Évangile" et qui nous demande une ouverture d'Esprit et de coeur que l'Esprit saura sans doute opérer un jour où l'autre. C'est une lecture déroutante parfois, mais qui peut faire grandir la foi et l'amour envers une Église pécheresse. Bonne lecture.
Frédéric Lenoir: François, printemps de l'Évangile. Fayard. L'auteur analyse la vision de l'Église du Pape François et sa façon d'en témoigner. Il passe en revue les difficultés importantes que le Pape doit affronter dans sa volonté de réforme de la curie romaine. L'auteur nous présente un homme de coeur qui se fait proche de l'être humain. Un Pasteur qui veut une Église proche des questions majeures de notre monde. On y découvre un prophète qui "sème la pagaille" et un pécheur sur qui le "Seigneur a posé son regard" et qui chemine avec d'autres pécheurs. Bonne lecture en compagnie du pasteur François.
Bernard Sesboüé: L'homme, merveille de Dieu. Salvator. L'auteur part sa réflexion du texte de la Genèse sur la création de l'être humain pour cheminer au cours de l'histoire sur la façon dont l'homme a compris la création, et débouche avec le Christ, comment Jésus a présenté notre réalité d'être humain. On peut comprendre la lente compréhension de l'homme sur la révélation. C'est une longue étude parfois difficile mais combien riche. La question du péché originel, de la chûte au Paradis terrestre, et du sacrifice rédempteur du Christ a façonné notre vie d'Église. Notre approche était souvent négative. Les théologiens et biblistes d'aujourd'hui apportent une nuance éclairante qui rend plus libérante l'histoire du genre humain. L'être humain est une merveille de Dieu qui fait de nous des filles et des fils sauvés vivant et célébrant l'action de grâce d'une peuple ressuscité. Bonne Lecture.
Je viens de terminer la lecture de la Revue À Bâbord, publiée à Montréal, dans laquelle on trouve de bons articles sur la Gapésie forces vives. Et sur le site de la Revue on peut lire un texte de Philippe Garon, de Bonaventure, en continuité avec le numéro de la revue. Les articles sur la Gaspésie sont signés par soit des maires, des historiens, des journalistes qui ont bien campé la situation d'hier et d'aujourd'hui de notre chère Gaspésie. À Bâbord est une revue sociale et politique qui met le doigt, avec aplomb, sur certaines situations qui ne jouent pas toujours à l'avantage des personnes. On y lit ce qu'on entend et dit depuis des années, la Gaspésie a été saignée de ses richesses naturelles comme humaines. La région a fourni au Québec un capital humain et monétaire de valeur et le retour ne s'est pas fait, on a laissé la région dans la pauvreté. La Gaspésie comme les autres régions du Québec deviendra prospère le jour où tous ses habitants l'auront dans le coeur avant de l'avoir dans le porte-monnaie. C'est une question d'honneur et de fierté.
Placide Gaboury: Danser avec la vie. Ed. Québécor. L'auteur nous parle de la liberté et s'amuse à étudier les différentes illusions qui font croire à la liberté, comme le rêve américain, la religion, l'argent. "Après cette reconnnaissance décapante, on se sent capable de danser avec la vie telle qu'elle est réellement et non comme on l'a rêvée." L'auteur nous parle non des "seigneurs, mais des "saigneurs." Bonne Lecture.
La vie est belle.
Gabriel Ringlet: Effacement de Dieu. La voie des moines poètes. Albin Michel. Le Père Ringlet est professeur de théologie à Louvain et nous présente des extraits des moines poètes qui n'ont pas toujours été bien acceptés mais qui nous parlent avec chaleur de la rencontre du Christ dans la vie. En présentant ces extraits, le Père Ringlet nous dit son Dieu et sa foi. Ces textes sont parfois étonnants mais toujours riches de spiritualité. Ils éclairent notre vie spirituelle et notre agir chrétien. Les images des poètes pénètrent jusqu'au fond de l'être et les images ne provoquent jamais de conflit alors que les concepts, les énoncés théologiques provoquent souvent des batailles d'idées ou de mots. Laissons réchauffer notre coeur à la chaleur de cette parole.
Yvan Lamonde et Bruno Demers: Quelle laïcité? Médiaspaul. Ces deux auteurs jettent leur porpre regard sur cette question d'actualité qui a fait dépenser bien de la salive. Yvan Lamonde, historien, prone un changement assez radical dans la façon de voir cettte problématique, tandis que Bruno Demers, théologien, est davantage favorable au point de vue défendu par l'Église. Ils posent la distinction entre déconfessionalisation et laïcisation. Une petite brochure qui apporte un éclairage intéressant et nous aide à se former notre propre idée en meilleure connaissance. Bonne Lecture.
Nous avons visité St-Élie de Caxton. Moi, j'ai le goût d'écrire St-Élie de Fred. C'est beau St-Élie. Village propre, svelte et bien habillée comme une mariée en attente de son futur. Les gens sont fiers de leur village. On a l'impression que les maisons poussent comme des champîgnons parmi les arbres et sont d'une belle propreté.
En parlant d'arbres. ils ont un arbre très spécial qu'on ne voit nulle part ailleurs. Un arbre qui produit des parpamanes. Il est garni de ce fruit spécial que nous ne pouvons pas cueillir et pour la simple raison que ce sont les lutins qui les cueillent la nuit. La nuit, les lutins se permettent une petite ballade, cueillent les parpamanes et les déposent dans les paniers des restaurants, des hotels, des garages. Le jour venu les gens du village peuvent s'en régaler. C'est la spécialité de St-Élie. Si vous avez le temps, laissez-vous raconter la façon de planter un arbre de parpamane par Fred Pèlerin. C'est une opération qui demande plusieurs années de pratique, presqu'autant que de devenir médecin.
Le jeudi soir, dans le garage des arts, on présente un 5 à 7 musical. Les gens du village comme les visiteurs s'y rendent pour écouter la musique. Mais la musique est tellement forte qu'on ne l'écoute pas, elle nous assomme. Le soir où j'y ai assisté, pendant un boum de musique, le toit du garage a levé d'un bon pied et j'ai eu le temps de voir trois lutins, prit de frayeur, passer entre le toit et le mur. La musique est tellement forte que le temps s'arrête. L'horloge à l'entrée marquait cinq heures, et à la fin du spectacle, elle marquait encore cinq heures. le temps s'était arrêté. Comment font-ils pour savoir qu'il est sept heures pour arrêter? Je l'ignore et personne n'a pu répondre à mon interrogation.
St_Élie est tellement loin que nous avons l'impression d'être au bout du monde et que faire deux pas de plus, on tombe dans le vide. C'est l'impression vécue quand on monte au calvaire. La voiture arrive sur une butte et devant c'est le vide. On croirait que c'est la fin du monde. Mais non, la voiture redescend et nous retrouvons le chemin. Ce chemin est tellement étroit que nous ne pouvons même pas rencontré un lutin, il doit atttendre en haut. Mais sur le sommet: quelle féérie! St-Élie déploit sa robe de noblesse un peu comme un paon étale sa queue aux multiples couleurs. La forêt est d'un vert jamais vu ailleurs. C'est un immense jardin et le Paradis terrestre rougirait à côté de St-Élie.
St-Élie, c'est surtout la maison d'un conteur et humoriste de talent. St-Élie prend les couleurs de cette homme qui met de la chaleur, de la musique, de l'amour dans le coeur des personnes qui ont la chance de le rencontrer et de l'écouter. St-Élie n'est pas un village, c'est une vie qui éclate sous le talent de Fred Pèlerin.
Chez-nous, dans ma paroisse natale, vivait un drôle de jumeau. Il était né onze ans plus tard que son jumeau. Lors de la naissance du premier, c'était un garçon. La mère voulait une fille. Elle décida de ne pas laisser naitre l'autre et de prier pour qu'il devienne une fille. Elle voulait une fille.
C'est ainsi que se multiplièrent les neuvaines qui s'entassaient les unes sur les autres soit à Ste-Anne, à la Vierge Marie et même au patron des causes désespérées. Les lampions n'en finissaient plus de brûler à l'église, elle avait même trouvé un truc pour qu'ils s'allument automatiquement les uns après les autres, dès que l'un s'éteignait l'autre s'allumait. Chaque fois que quelqu'un allait à la maison, il devait faire partie de la croisade de prière. La maman multipliait les invocations, elle voulait une fille.
Mais rien n'y fit. Le têtu de jumeau demeurait toujours un garçon. Découragée, la mère décida de le laisser naitre onze ans plus tard. Le pauvre gars fut toujours toute sa vie onze ans en retard sur les autres. Il commença ses études onze ans après les autres garçons, fut ordonné prêtre onze en retard sur les autres. Toute sa vie fut à retardement. Son jumeau frise les cent ans. Imaginez s'il meurt onze ans plus tard que lui, il n'a pas fini de finir.
Vous savez, il y a dans la vie des choses immuables que des neuvaines ne pourront jamais changer. Il n'y a pas de miracles possibles. C'est comme cela et ça va rester comme ça. C'est aussi le cauchemar du Pape François.
Plus...
Roger Poudrier: Le pardon des péchés. Vers une pastorale renouvelée. Médiaspaul. 2016. Ce petit livre très simple nous présente le pardon dans l'Ancien et le Nouveau Testament pour fair ensuite une incursion dans l'Église. Cette réflexion nous apporte des pistes de recherche et de conversion intéressantes. Devant la désaffection du sacrement du pardon, il est important de refaire un temps de réflexion sur la place de ce sacrement dans notre vie chrétienne en regard aussi des autres sacrements qui sont aussi sacrements qui pardonnent. Nous avons mis l'accent sur la célébration, le rite sacramentel. Nous avons mis l'accent sur l'aveu avec ses moindres détails et avons oublié le pardon gratuit et généreux de Dieu. Avec le Père Poudrier, je crois que nous avons joué le "viol des consciences." Les chrétiens délaissent cette forme de rencontre et perdent le sens du sacrement et du péché. La question n'est pas de ramener les chrétiens au confessionnal, mais de découvrir avec eux l'importance de célébrer ensemble en communauté le pardon de Dieu. La célébration individuelle est importante pour un certain nombre de chrétiens qui veulent aller plus loin dans leur vie spirituelle et la forme collective rassemble l'ensemble des chrétiens et les accompagne bellement. Il y a là une piste d'évangélisation importante et le Père Poudrier nous met sur la route.
Jésus aujourd'hui dans l'Évangile pose un geste de pasteur. Il envoie ses disciples deux par deux -en communauté- bâtir des communautés de disciples. La mission de l'envoyé est de rassembler les croyants en communauté autour du christ ressuscité. Par ce geste, Jésus donne aussi l'exemple à ses disciples d'envoyer à leur tour des disciples rassembler les chrétiens dans l'amour autour du Christ et de la vie.
Le pasteur, envoyé par le Christ, surgit de la communauté et comme le Christ il connait ses brebis et les siens le connaissent et écoutent sa voix. Le pasteur à l'école du Christ est un être fécond et pas nécessairement efficace. Le pasteur fait naitre la vie, il l'acocmpagne et la fait grandir. le pasteur n'est pas l'homme des rites, des lois, des structures mais de la vie. Le pasteur est d'abord l'être de la Parole, du rassemblement dans l'amour puis un président de la prière de l'assemblée. Le pasteur est à la communauté un peu comme le coeur dans le corps humain. Le coeur bat pour assurer aux membres du corps le sang et l'oxigène nécessaire pour accomplir toutes leurs fonctions; le pasteur assure à tous les charismes des baptisés l'oxigène nécessaire pour que chacun exercent sa mission au service du royaume.
Le Seigneur nous demande de prier pour avoir des ouvriers à la mission du Père. Le peuple chrétien a un pressant besoin de pasteurs. Prions ensemble le Père de laisser surgir de nos communautés ces hommes et ces femmes dont Il a besoin pour réaliser sa mission. Et surtout que nous ayons ensemble la capacité de les reconnaitre.
Jésus donne des conseils aux pasteurs qu'il envoie en mission. Ne vous embarrassez pas de lourdes besaces remplies d'obligations, de façons de faire, de lois, de sécurités, écoutez la vie. Ne trainez pas des sacs ou des valises pleines de dogmes, théories, placez-vous à l'école de l'Esprit Saint. Prenez le bâton du pèlerin, partez avec votre Bible et laissez travailler l'Esprit. Le pasteur est l'être de la liberté et de la vie.
Dans chaque maison où vous entrerez, mangez ce que l'on vous servira. Qu'est-ce que les chrétiens nous serve aujourd'hui dans nos visites? Souvent ils nous servent leur doute, leur souffrance, leur indifférence à nos pratiques religieuses, leur questionnement, parfois leur déception. Ils ont besoin de notre accueil, de notre écoute et compréhension. Ils ont besoin que notre qualité de présence leur fasse découvrir que le règne de Dieu est en eux et qu'ils sont les enfants bien-aimés d'un Père. Si les gens ne veulent pas vous accueillir laissez-leur la paix, laissez-leur la responsabilité de leur décision et aller ailleurs. Mais respectez les et ne jugez pas.
Les ouvriers à la mission du royaume de Dieu sont des bâtisseurs de relations, des bâtisseurs de communautés, des rassembleurs dans l'amour et le respect les uns des autres. Les ouvriers du royaume sont des contemplatifs: contemplatifs du monde et de Dieu, comme le dit notre Pasteur François. Être conemplatifs du monde, c'est découvrir ses richesses, ses besoins, ses façons de prier et d'aimer. Les envoyés à la mission doivent être les témoins de la joie de l'Évangile. Les envoyés à la mission doivent être des hommes et des femmes de la Parole qui invite à la conversion et met en état de célébrer. Le peuple chrétien a un urgent besoin de pasteurs et pasteures.
Ali Agca: Je devais tuer le Pape. Ed. L'Archipel. L'auteur de l'attentat de Jean-Paul 11 en 1981 écrit son histoire. Il raconte son enfance pauvre et misérable en Turquie, sa radicalisation et son entrée dans le grope islamique "Les Loups gris". Il devait tuer le Pape parce qu'à Fatima, ce n'était la Vierge qui était apparue, mais Fatima fille d'un prophète qui avait prédit que le Pape serait tué. Ils devaient donc exécuté l'ordre reçu. De plus, les croisades avaient commencé contre les islamites. Alors fallait venger. Il devait tuer le Pape et se liquider ensuite. Mais le plan n'a pas marché comme prévu. aujourd'hui converti l'auteur de l'atttentat raconte sa vie et devient adepte de Jésus Christ.Sa rencontre avec Le Pape fut déterminante. Une lecture intéressante et instructive.
Michel Cantin: Devenir partenaire de Dieu. Pistes pour une pratique chrétienne dans une société laïque. Ed. Carte Blanche. S'appuyant sur des textes bibliques, l'auteur présente des pistes de réflexion et d'action pour vivre en Église aujourd'hui dans une société en mouvement. Les chapitres sur les textes bibliques sont nourrissants et conduisent à une lecture libérante et stimulante de notre histoire religieuse. Les réflexions sur l'Église institution et sur le sacerdoce surtout le sacerdoce baptismal sont à méditer. Pierre-René Côté termine sa préface par ces mots: "Laissez-vous accompagner par un frère dans la rencontre du Dieu vivant, vous vous trouverez vous-même dans la splendeur de tout votre être aimé de Dieu." C'est ce que je vous souhaite.