Hier, assis dans le choeur de l'église durant la célébraiton des funérailles d'un jeune décédé accidentellement à 14 ans, je regardais tous ces jeunes présents à côté de leur ami et je lisais dans leur yeux comme dans ceux des parents une question: Pourquoi. Pourquoi cela est-il arrivé? Pourqui est-il venu le chercher? Un jeune me disait: C'est tout mêlé dans ma tête, je ne sais plus. J'écoutais notre célébration se dérouler et en moi montait cette réflexion: Nous sommes loin, nous sommes étrangers à ce qui se vit devant nous. Je me sentais comme célibataire et habitué à ces célébrations combien j'étais loin du vécu de ce monde rassemblé. Ces gens avaient besoin de quelque chose qui parle au coeur, qui comprend leur détresse et nous leur servions un plat cuisiné depuis des centaines d'années. J'aurais voulu que comme prêtre, nous descendions du CHOEUR pour être au COEUR de la vie avec eux. Ces jeunes devant nous étaient dignes dans leur souffrance, ils étaient beaux en dedans. Ils ont fait un témoignage, magnifique parole de Dieu incarnée dans leur vécu. L'un qui l'accompagrnait lors de l'accident a dit: Je suis parti avec lui et je suis revenu seul. Qui va lui faire découvrir qu'il n'était pas seul....
Je pensais au chant de Jacques Michel: Si le coeur te fait mal, si tu ne sais plus rire, si tu ne sais plus être gai comme autrefois, amène-toi chez nous je t'ouvrirai les bras.
Si tu ne peux plus mordre dans la vie qui t'emporte parce que c'est la vie qui te mord trop fort, si tu ne peux plus répondre aux coups qu'elle te porte, amène- toi chez nous. Si tu vois ton bateau voguer à la dérive, amène-toi chez nous j'aurai du rhum pour toi. SI LES RUISSEAUX SAVENT TROUVER LA MER PEUT-ÊTRE TROUVERONS-NOUS LA LUMIÈRE.
Il me semble entendre la parole de Jésus: Venez à moi vous tous qui peinez sous le fardeau et moi je vous soulagerai. Le Seigneur disait à travers chacune et chacun de nous, venez vous asseoir avec nous, ensemble nous cueillerons la force de traverser sur l'autre rive. Ces gens sont repartis sans une parole qui les touche dans leur vécu. Je sentais la pauvreté de notre Église, pauvreté de notre foi, prisonnière de ses structures. Une grand maman m'a dit: J'aimerais que ces jeunes repartent avec quelque chose qui les nourrit, qui les intéresse afin qu'ils n'attendent pas que ça finisse pour partir. le peuple chrétien sent aussi la pauvreté de notre liturgie dans de tels moments. Je n'ai plus la force de bâtir, mais je puis encore dire: ça ne marche plus notre affaire.
Un jour en 1929, deux prophètes: une femme et un homm, devant un besoin précis du temps: un service d'Église auprês des pasteurs, décidèrent de répondre présents. La communauté des Religeuses Servantes Marie Reine du clergé venait de naitre dans le décor enchanteur du Lac-au-Saumon.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
Refrain: Mon Dieu tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, etc...
À la suite de ce premier jour de création, l'enfant grandit, les besoins étaient là appelant des ouvrières que l'Esprit envoya tant en Gaspésie que partout au Québec et même à l'extérieur. La lumière du service dans l'amour et l'abnégation se répandaient dans les communautés chrétiennes.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
R.
Un autre jour de création se manifesta dans l'accueil et le soin des personnes âgées. Un autre service d'Église voyait le jour auprès des bibliothèques vivantes de notre société. Les Servantes de Marie prenaient soin de la vie affaibies par les années de travail.
Dieu le sregarda et vit que cela était bon.
R.
Un quatrième jour de création fut vécu dans l'envoie de personnes dans l'action pastorale. Un autre besoin d'Église se faisait jour et une réponse est venue. Une action vécue au niveau paroissiale et diocésaine. C'était le signe que la communauté vivait au rythme des besoins de l'Église.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
R.
Un cinquième jour de création se vit présentement, jour où on entre dans son univers intérieur pour en découvrir les richesses. Ce jour merveilleux où nous passons du faire à l'être. Ce jour où nous apprenons à goûter la saveur du vécu bien rempli, du service rendu, de l'amour semé, de la prière égrenée au fil des jours. Jour de deuil aussi où nous devons quitter bien des choses, mais où nous devons apprendre à regarder davantage ce que nous avons acquis, ce que nous sommes devenues plutôt que ce que nous perdons.
Dieu nous regarde et voit que cela est bon.
Aujourd'hui en ce 90 ans d'existence, il s'agit pour nous de laisser monter un chant d'action de grâce pour ces fidèles servantes de l'amour. Devant l'oeuvre accomplie, le silence respectueux parle plus que les mots.
Quelqu'un cérivait que la valeur d'une oeuvre ou la profondeur d'un événement se mesure à la qualité du silence qu'ils font descendre en nous. Ce matin, je participais à la célébration des funérailles d'un jeune décédé accidentellement à 14 ans. Quand j'entrai au salon funéraire, contrairement à l'habitude, un silence régnait. Un silence un peu lourd, mais un silence plein. Les gens parlaient à voix basse. On sentait une sorte de respect tant pour la famille que pour la masse de ses amis étudiants à la même école. Cet événement tragique nous frappait en plein visage et suscitait en même temps que le respect un silence profond, au fond du coeur. Mais ce silence conduisait à une communication profonde entre les personnes.
Au coeur de la célébration, un jeune a chanté. Il lui a dit à sa façon son goût de vivre et d'aimer. Ce n'était pas un chant, c'était une prière qui invitait au silence et à la communion. Une célébration comme celle-là doit se situer au niveau de la communion et moins au niveau de la communication. J'ai dit au garçon décédé: Louis à partir de maintenant tu es en mission. Ta famille va confier ton corps à la terre dans un geste de respect. Toi, tu repars avec eux et tes amis de l'école pour les accompagner et les soutenir dans l'expérience de vie qu'ils sont invités à vivre. Et surtout apprends-leur que ta mort n'est pas un acte injuste et que Dieu n'est venu te chercher. La vie t'a jeté dans ses bras et il t'a accueilli comme un Père. Fais-leur découvrir que tu n'es pas parti, mais arrivé autrement.
Il restera de toi ce que tu as semé comme joie de vivre, dynamisme de vie, goût de l'aventure, et tout cela fleurira dans les mains et le coeur de celles et ceux qui t'on connu et aimé.
Quand Mgr Lebel fut nommé évêque auxiliaire à S. Jean de Longueil, un de ses élèves lui dit: "Vous montez d'un barrea dans l'échelle ecclésiastique." Il lui répond: "Je change de barreau mais mon échelle est paer terre, horizontale.
En lisant ce texte, des souvenirs me snt remontés à la mémoire. En 1971 lorsque je fus nommé coordonnateur diocésain de la pastorale et vicaire général, un prêtre m'a écrit un mot me disant: Tu es passé à l'évêché mais tu es reste du même côté de la clôture que nous." Mon échelle était à l'horizontale. Ce premier terme prit fin en 1977.
En 1994, je reviens à l'évêché comme vicaire général responable à la vie des prêtres et séminaristes. Je n'avais plus affaire à la pastorale. Le même prêtre m'écit un petit mot en disant: Cette fois tu es de l'autre côté de la clôture. J'ai eu bien du plaisir avec ce bon monsieur, mais cette fois j'ai réalisé que mon échelle était à la verticale. En relisant ce temps aujourd'hui, je réalise que je venais d'être happé par le système clérical; pour préserver des prêtres, j'ai blessé des gens et ne suis pas resté fidèle à moi-même.
Je serai absent quelque temps, je vous reviendrai en juillet. bon été à vous toutes et tous.
"Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et votre Père céleste les nourrit." Jésus nous invite à regarder la nature, et la nature est l'université où Jésus enseigne. Prenons conscience que dans l'Évangile, Jésus se sert souvent de la nature comme livre de catéchèse pour faire connaitre le dessein du Père. La catéchèse que l'on donne est souvent des choses apprises, mémorisées que l'on oublie; la nature est une expérience de vie qui reste au fond du coeur. Devant ma porte des oiseaux viennent se nourrir dans des mangeoires, ils jettent de la nurriture sur le sol. Les petits se nourrissent des ces graines tombées et les plus gros en profitent également. alors non seulement les oiseaux se nourrissent mais ils partagent avec les autres qui n'ont pas la même facilité. Ils nous apprennent en même le sens ou le goût du partage.
Les oiseaux viennent à la nourriture. Elle est là à leur disposition. Ils n'ont qu'à la découvrir et s'en nourrir. Dieu a donné à l'être humain tout ce dont il a beosin pour sa vie spirituelle comme temporelle. Les biens sont en nous ou à notre portée. Comme les oiseaux nous devons les découvrir et à nous nourrir. Accepter cette gratuité de Dieu est parfois difficile pour l'être humain. Nous aimons bien être artisans de nos affaires. Les premiers habitants de la terre nous en servent une bonne leçon en Genèse. L'université du bon Dieu nous dit: tu as une source qui t'alimente, fie-toi à ta source comme le ruisseau qui coule fidèle à la source que le nourrit. Être fidèle à sa source, mais pour cela il nous faut avoir fait l'expérience de cette source en nous.
Quand nous avons compris cela. notre vie devient action de grâce, notre prière devient louange. Et il est possible de dire en vérité: La vie est belle.
Le petit Robert définit le Bénévole comme: Qui veut du bien, qui fait quelque chose de bonne grâce. Donc quelqu'un qui agit d'une façon désintéressée et sans rémunération. Dans mon livre à moi, comme dirait un comédien bien connu, il me semble qu'un bénévole est plus que cela.
Un bénévole est, il me semble, est une personne responsable. Les pouvoirs publics ne peuvent répondre à tous les besoins de la collectivité, d'une part; de plus, quand nous vivons en société comme dans une famille, nous avons tous une part de responsabilité pour un mieux être du groupe. Quand je m'engage pour un service dans ma communauté, j'agis en être repsonsable pour un mieux être collectif. Un bénévole n'est pas quelqu'un qui fait quelque chose pour les autres et qui ne le concerne pas. Nous sommes tous et toutes solidaires et repsonsables par exemple de la propreté de notre ville, de l'aide d'un voisin dans le besoin, etc ...
Si je me tourne du côté spirituel, j'ajoute une autre dimension à mon agir. De par notre baptême, nous faisons partie de la même famille spirituelle. Le plan humain de mon agir se révèle porteur d'une dimension spirituelle. Le bénévole n'apporte pas seulement une aide matérielle, il contribue en plus à élever le niveau spirituel de la vie des personnes, peut être sans le savoir. Ensemble nous grandissons au plan humain et du même coup nous contribuons à élever le niveau spirituel. Dans le bénévolat, nous apprenons ensemble à devenir plus humain et donc plus chrétien. Le bénvolat dans une communauté est comme un ciment qui noue les liens fraternels avec la force de l'amour.
Dimanche dernier, je participais à une fête de communion avec les bénévoles d'une patite paroisse, tourelle. Nous voulions non seulement dire merci à ces nombreuses personnes, mais autour d'un copieux repas nous voulions reconnaitre la place importante que ces personnes occupent dans la vie communautaire. Ce fut un moment eucharistique, c'est à dire un moment d'action de grâce. Nous vivons ce moment à la suite de l'Eucharistie dominicale. L'Eucharistie se continuait dans ce geste de fraternité. Je suis certain que les liens vécus ensemble se prolongeront dans le quotidien pour donner la couleur du printemps à la communauté. Des gestes comme ceux-là sont des gestes indipensables dans la vie d'une communauté. Prendre le temps de fêter, de goûter la vie, de se regarder dans les yeux et de se dire qu'on est beau.
Le tournant missionnaire, l'évangélisation, écrivait un vieux sage, c'est simplement faire Église, faire commumnion, faire communauté avec les gens qui m'entourent; c'est vivre concrètement ensemble le "Aimez-vous comme je vous ai aimés", me disait un jeune sur la rue. Un vieux prêtre me souliganait: C'est se laver les pieds les uns les autres. Sans doute plus facile à dire qu'à faire.
"Tu t'es fais belle, ô ma ville, pour accueillir ton prince." Cette phrse a résonner à mes oreilles, il y a plusieurs années dejà. Le monde et la vie a bien changé. mgr Léger venait d'être nommé Cardinal et au retour de Rome avec le Chapeau cardinalice, il était venu visiter Rimouski à l'invitation de l'Archevêque. A son arrivée, il avait proclamé avec beaucoup d'humilité cette fameuse phrase qui réflétait la simplicité de l'Évangile. J'étais jeune et ébloui par tant de faste. Aujourd'hui mon admiration à bien changé.
Quand je regarde les célébrations pontificales à Rome, cette phrase me revient automatiquemnt. Les princes sont réunis. Je ne peux m'empêcher de penser à Jésus Christ qui enlève son manteau et lave les pieds de ses disciples. Nous avons bien de la difficulté à vivre le message de l'Évangile. Nous mettons beaucoup d'efforts pour sauver nos églises, édifices patrimoniaux, elles sont belles nos églises, elles ont coûté des sueurs et de la générosité de nos ancêtres, mais vallent-elles autant que la vie et la foi de nos enfants ou de nos pères? Le tournant de notre Église nous invite à un temps d'arrêt et de discernement. Si nous ne partons pas avec une volonté de conversion personnelle, je crois que nous cheminons sur une route sans issue.
Hier, nous fêtions la Pentecôte. Dans mon diosèse, on tenait un grand rassemblement à la cathédrale de Gaspé pour la confirmation des jeunes de tout le diocèse. En même temps nous voulions signaler les 50 ans d'existence de la cathédrale. C'était un moment de rassemblement ecclésiale important. Dans les paroisses de mon secteur, il n'y avait pas de messe, les rassmeblements se faisaient autour de la Parole de Dieu. Dans une paroisse populeuse, on comptait onze personnes à la célébration. Ceci m'a posé de grosses questions. Le goût de célébrer la Parole, de communier au Christ dans sa parole n'est pas encore arrivé dans nos communautés.
Depuis plusieurs années, nous vivons ces célébrations dominicales de la Parole. Nous avons fait de la formation, des rencontres bibliques, des groupes de partage et nous sommes encore à découvrir l'importance de la Parole de Dieu. L'important le dimanche est que des chrétiens se rassemblent pour célébrer en action de grâce le jour de la résurrection. C'est la Parole qui convoque, rassemble, convertit et met en état de célébrer. Nous partons de loin. Quand j'étais jeune, le curé nous disait que pour saisfaire à l'obligation de la messe du dimanche, il suffisait d'arriver à l'offertoire et de repartir après la communion et le péché mortel et l'enfer étaient évités. La temps de la Parole en latin était un genre accessoire pendant lequel nous disions notre chapelet, et les enfants de choeur, nous regardions les chapeaux des dames.
Avec le concile, nous avons voulu redonner à la Parole ses lettres de noblesses, mais les chrétiens ne sont pas là encore. La route sera très longue pour en arriver à fêter la Parole en communauté. On a retracé, il y a quelques années, trois communautés de mission qui n'avaient pas vu le prêtre depuis 17 ans. Chaque dimanche les chrétienss se rassemblaient pour la célébration et la prière autour de la Parole de Dieu. Par suite de l'absence du prêtre, on avait développé le sens du rassemblement dominical et de la fête de la Parole. Chez-nous, nous ne sommes pas encore assez pauvres pour faire cette découverte.
Le rite sacramentel ne rassemble pas la communauté, il célèbre avec une assemblée covoquée par la Parole en vue de faire communauté. C'est la puissance du Christ dans sa Paole qui nous rassemble. Je me demande aujourd'hui si nous n'avons pas remplacé cette force de l'Esprit par la peur du péché mortet et de l'enfer ce qui a tellement appauvri la vie spîrituelle que la pente est longue à remonter. Je reviens avec le prophète Aggée que j'aime bien; lorsque les juifs voulurent rebâtir le Temple, Aggée leur a dit de la part du Seigneur: "Réfléchissez en votre coeur au chemin que vous avez pris! Vous avez semé beaucoup mais peu engrangé, vous avez mangé, maispas à votre faim; vous avez bu mais pa sà votre soul; (...) Eh bien, montez à la montagne, rapportez du bois et réédifier la maison."
Au temps d'Aggée, il y avait urgence de rebâtir le temple comme aujourd'hui il y a urgence de rebâtir le temple du Seigneur. Quels sont nos temples en ruine? Urgence de rebâtir le temple spirituel et ecclésial. Nous plaçons bien des énergies pour sauver les temples de pierre ou de bois, mais l'essntiel est bien la communauté. Le temple spirituel est ébranlé pour ne pas dire ruiné. Nous devons nous arrêter pour réfléchir aux causes qui nous ont conduit là où nous sommes, et dans le discernement de l'Esprit Saint découvrir ensemble les chemins nouveaux où l'Esprit nous attend sur le chantier du royaume du Père.
C.F. Marc Girard: Aggée, prophète aujourd'hui. tout est à rebâtir. Ce livre date de plus de 20 ans, mais toujours actuel.
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Celui qui écoute ma parole, dis Jésus, est comme celui qui bâtit sa maison sur le roc, la tempête peut venir, elle ne sera pas ébranlée. Au contraire, celui qui se fie seulement à sa parole n'a pas de fondation solide et la tempête va détruire sa maison. Mth. 7, 24sss. Jésus nous adresse cette recommandation juste après avoir défini l'importance d'être un disciple. Le disciple est non seulement celui qui rédit les parole du Seigneurs, mais celui qui les met en pratique.
Le roc de notre vie de chrétien est la Parole, la Prière, la Charité. Méditer et faire nôtre la parole de Jésus Christ. C'est la parole de Dieu qui nous convertit, nous convoque, nous rassemble et nous met en état de célébrer. La lecture de la Parole fut longtemps défendue, ainsi notre fondation spirituelle est plus fragile. Nous avons mémoriser du catéchisme, mais ce n'était trop souvent qu'un bon exercice de mémoire. Nous devons aujourd'hui revenir à la Parole du Segneur, mais l'accoutumance est difficile et lente. La méditation de la Parole nous met en contact avec le Seigneur et nous met en marche vers la mission.
Un deuxième élément de notre roc est la prière. Prier, c'est entrer en communion, en dialogue avec le Seigneur qui nous habite. La prière n'est pas seulement des mots, mais une conversation intime avec l'Amour. Notre vie doit être prière, état de communion permanente avec Dieu. Le Seigneur est plus intime à nous que nous-même l'est. Que je me lève ou m'assoit, Seigneur tu le sais, nous dit le psaume. Nous avons peut être trop dit de prières sans nous arrêter à la prière de communion profonde. Nous avons besoin sans doute de réapprendre à prier.
Un autre pôle du trépied de la vie chrétienne est la charité sur le terrain. Il ne suffit pas de dire Seigneur, Seigneur, il faut mettre la parole en pratique. Cette parole est vécue autour de nous. J'en ai déjà parlé, et nous l'oublions trop souvent. C'est une dimension importante de la mission. La charité chrétienne est l'Amour rendu visible.
Voila le roc de notre vie spirituelle. Il y a aussi le roc de l'Église qui découle de l'autre, les trois pôles du sacerdoce issus du baptême: Prêtre, Prophète, Pasteur. Nous avons parlé de la "footing" de l'Église. Ce sur quoi s'appuie la vie ecclésiale est le baptême. tout l'édifice ecclésial est au service de cette base essentielle. Le Pape Jean-Paul 11 nous l'a rappelé. Le ministère ordonné est au service du sacerdoce baptismal pour que chaque charisme des chrétiens puissent s'exercer en plénitude, nous disait le Pape qui est devenu un saint. Si l'édifice de l'Église s'ébranle dans nos sociétés laïques, c'est peut être que la fondation n'est pas solide et la tempête est en train de l'écraser. Si nous ne revenons pas au x trois "P" du baptême et à la dimension spirituelle de la vie chrétienne, nous aurons de la difficulté à survivre.
Notre vie chrétienne ne peut pas tenir sans une bonne fondation spirituelle puisée dans le compagnonnage amoureux de la parole de Dieu. Notre vie d'Église ne tiendra pas sans cette solide fondation spirituelle puisée dans ce retour au trépied de la vie ecclésial qu'est le sacerdoce baptismal. Il y a des sentiers que nous avons quittés au cours de l'histoire et la vie nous charge d'y revenir. "Si on prenait le temps de s'arrêter, d'écouter et d'aimer, renaitrait l'homme nouveau" avons-nous chanté. Je pourrais parodier peut être: Si on prenait le temps de s'arrêter, d'écouter l'Esprit et le monde, d'aimer le monde et la Parole de Dieu, renaitrait une Église nouvelle. Voila la méditation d'un vieux "bonhomme" ce matin.
En méditant, ce matin, le Seigneur me dit dans l'Évangile du jour: Sois le berger de mes brebis. Sois le pasteur de mes brebis. Un jour, il y a plus de 50 ans, le Seigneur m'a donné la même mission: Sois le pasteur de mes brebis en Gaspésie et aux Iles de la Madeleine. Ce matin, assis avec mon café, je ne peux m'empêcher de regarder comment j'ai répondu à cette invitation.
Je peux me dire: Nos églises sont vides, les gens sont indifférents à notre parole et être pessimisme. Cependant, je crois que l'Esprit m'invite à poser un autre regard sur cette réalité. Jésus n'est pas venu remplir le temple de Jérusalem, il est venu rappeler au monde les valeurs profondes de la vie et de la personne remplie du souffle de l'Esprit. J'ai longtemps misé sur la pratique sacramentelle pour voir les gens quitter les uns après les autres sur la pointe des pieds ou en claquant la porte. J'ai écouté les femmes et les hommes de chez nous pour comprendre un jour qu'ils avaient besoin d'autres choses. Ce matin, en lisant le journal, je découvre un bon monsieur qui entreprend des études pour devenir accompagnateur spirituel dans les hopitaux. Il le fait à cause d'une expérience vécue avec une voisine décédée dernièrement. Dans son travail auprès des malades, il découvre la soif de spirituel des gens, il découvre le besoin de retrouver les valeurs de la vie; il prend conscience du vide spirituel vécu dans notre monde aujourd'hui.
En lisant cette nouvelle, la phrase de Jésus me revenait: "Sois le pasteur de mes brebis." La question m'est arrivée: Est-ce que j'ai voulu perpétuer un système religieux de pratiques ou répondre à une mission donnée par le Christ? Pour être honnête, j'ai bien conscience que le maintient de l'institution a été et est encore aujourd'hui un souci premier dans notre Église. Je me souviens, un jour avec mon évêque, nous avions entrepris une visite des zones pastorales et à l'époque, seuls les prêtres participaient à ces rencontres. Notre évêque avait pris un extrait d'une conférence de Jean Vanier sur le pasteur. À notre grand étonnement, l'audience n'a pas été très forte. Quand je lis Mgr Durocher qui dit avoir été formé à être administrateur d'une paroisse, ça me permet de comprendre et de me laisser imprégner de la parole de Jésus: Sois le pasteur de mes brebis.
Nous nous engageons dans le tournant missionnaire. Il me semble qu'avant toute chose, nous devrions bien méditer: Soyez d'abord les pasteurs de mes brebis. Est-ce que notre objectif sera de ramener les gens à l'église, ou de faire naitre des bergers, des pasteurs dans le peuple de Dieu. Sois le pasteur de mes brebis, sois le berger de mes brebis. Notre Église a besoin de pasteurs non d'adminstrateurs comme nous l'avons trop été. Un prêtre avait dit un jour lors de son arrivée dans une nouvelle paroisse: Je suis venu pour vivre avec vous et vous aimer. Les chrétiens ont besoin de sentir que nous sommes là pour eux et avec eux. Être le pasteur des femmes et des hommes d'ici, voila notre mission. Mais concrètement, qu'est-ce que cela signifie?
"Que ta fenêtre dévore ta maison."
Ne fais pas de ta vie un Bunker fermé à tout venant. Que la fenêtre de ta vie soit ouverte sur le monde, sur la vie, sur les autres.
Dès que Marie eut découvert qu'elle était devenue le premier tabernacle humain, elle part en hâte partagée sa joie avec Élisabeth. Luc 1, 39-56. Marie se révèle à nous dans cet épisode comme la femme tournée vers les autres, femme de la route, la première missionnaire. Notons que dès l'entrée de Marie chez Élisabeth, avant même que celle-ci parle, Jean tressaillit dans le sein de sa mère et Élisabeth a compris que Marie était enceinte du Sauveur promis dans les Écritures. Élisabeth comprend que Marie est porteuse de Dieu. Marie est témoin d'une présence, elle n'a pas besoin de le dire, elle le laisse passer. Ceci provoque chez Élisabeth un chant d'action de grâce.
Nous voulons prendre le tournant missionnaire dans notre Église aujourd'hui. Contemplons ce visage de Marie dans sa visite à Élisabeth. Elle est allé partager une présence et sa joie. Nous nous interrogeons souvent sur la façon d'évangéliser. Contemplons Marie, elle ne parle pas, elle laisse passer sa joie et son Fils. Marie est un modèle du ministère de la femme dans la communauté: fait naitre la vie et en prendre soin. Marie n'est pas seulement la petite femme de Nazareth, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel. Elle est la femme de la route, la femme tournée vers les autres, la femme docile à l'action de l'Esprit, la première missionnaire. Elle doit inspirer notre agir chrétien. Elle nous indique la route de l'évangélisation.
Marie est femme d'action de grâce dans le service. L'attitude du service commande chez Marie l'attitude de l'action de grâce devant l'action de Dieu en elle. Elle reconnait sa grande pauvreté devant la présence de Dieu, elle manifeste ainsi la puissance et la richesse de Dieu qui fait en elle des merveilles. Marie nous révèle ce que nous recommande le Pape François: Être contemplatif du monde et contemplatif de la Parole. Elle est imprégnée de la Parole et de la présence de Dieu en elle et tournée vers les autres pour partager son bonheur. elle est notre modèle d'évangélisation. Dans son magnificat, elle nous révèle un Dieu proche du monde et secours des pauvres et des petits du royaume. Ne pourrion-nous pas composer notre propre magnificat? N'avons-nous pas trop remplacé le message de Marie par des dévotions?
"Marie, la première en chemin, tu nous entraines à risquer notre OUI aux imprévus de Dieu. Et voici qu'est semé en l'argile incertaine de notre humanité, Jésus Christ, Fils de Dieu. Marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi, ils sont chemins vers Dieu." G. Madore.