reflexion2

Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

vendredi, 07 juin 2019 14:27

Sois le berger. Jn 21, 15-19.

Écrit par

En méditant, ce matin, le Seigneur me dit dans l'Évangile du jour: Sois le berger de mes brebis. Sois le pasteur de mes brebis. Un jour, il y a plus de 50 ans, le Seigneur m'a donné la même mission: Sois le pasteur de mes brebis en Gaspésie et aux Iles de la Madeleine. Ce matin, assis avec mon café, je ne peux m'empêcher de regarder comment j'ai répondu à cette invitation.

Je peux me dire: Nos églises sont vides, les gens sont indifférents à notre parole et être pessimisme. Cependant, je crois que l'Esprit m'invite à poser un autre regard sur cette réalité. Jésus n'est pas venu remplir le temple de Jérusalem, il est venu rappeler au monde les valeurs profondes de la vie et de la personne remplie du souffle de l'Esprit. J'ai longtemps misé sur la pratique sacramentelle pour voir les gens quitter les uns après les autres sur la pointe des pieds ou en claquant la porte. J'ai écouté les femmes et les hommes de chez nous pour comprendre un jour qu'ils avaient besoin d'autres choses. Ce matin, en lisant le journal, je découvre un bon monsieur qui entreprend des études pour devenir accompagnateur spirituel dans les hopitaux. Il le fait à cause d'une expérience vécue avec une voisine décédée dernièrement. Dans son travail auprès des malades, il découvre la soif de spirituel des gens, il découvre  le besoin de retrouver les valeurs de la vie; il prend conscience du vide spirituel vécu dans notre monde aujourd'hui.

En lisant cette nouvelle, la phrase de Jésus me revenait: "Sois le pasteur de mes brebis." La question m'est arrivée: Est-ce que j'ai voulu perpétuer un système religieux de pratiques ou répondre à une mission donnée par le Christ? Pour être honnête, j'ai bien conscience que le maintient de l'institution a été et est encore aujourd'hui un souci premier dans notre Église. Je me souviens, un jour avec mon évêque, nous avions entrepris une visite des zones pastorales et à l'époque, seuls les prêtres participaient à ces rencontres. Notre évêque avait pris un extrait d'une conférence de Jean Vanier sur le  pasteur. À notre grand étonnement, l'audience n'a pas été très forte.  Quand je lis Mgr Durocher qui dit avoir été formé à être administrateur d'une paroisse, ça me permet de comprendre et de me laisser imprégner de la parole de Jésus: Sois le pasteur de mes brebis.

Nous nous engageons dans le tournant missionnaire. Il me semble qu'avant toute chose, nous devrions bien méditer: Soyez d'abord les pasteurs de mes brebis. Est-ce que notre objectif sera de ramener les gens à l'église, ou de faire naitre des bergers, des pasteurs dans le peuple de Dieu. Sois le pasteur de mes brebis, sois le berger de mes brebis. Notre Église a besoin de pasteurs non d'adminstrateurs comme nous l'avons trop été. Un prêtre avait dit un jour lors de son arrivée dans une nouvelle paroisse: Je suis venu pour vivre avec vous et vous aimer. Les chrétiens ont besoin de sentir que nous sommes là pour eux et avec eux. Être le pasteur des femmes et des hommes d'ici, voila notre mission. Mais concrètement, qu'est-ce que cela signifie?

 

jeudi, 06 juin 2019 19:27

Que ta ...

Écrit par

"Que ta fenêtre dévore ta maison."

Ne fais pas de ta vie un Bunker fermé à tout venant. Que la fenêtre de ta vie soit ouverte sur le monde, sur la vie, sur les autres.

 

vendredi, 31 mai 2019 13:50

Marie, femme de la route.

Écrit par

Dès que Marie eut découvert qu'elle était devenue le premier tabernacle humain, elle part en hâte partagée sa joie avec Élisabeth. Luc 1, 39-56. Marie se révèle à nous dans cet épisode comme la femme tournée vers les autres, femme de la route, la première missionnaire. Notons que dès l'entrée de Marie chez Élisabeth, avant même que celle-ci parle, Jean tressaillit dans le sein de sa mère et Élisabeth a compris que Marie était enceinte du Sauveur promis dans les Écritures. Élisabeth comprend que Marie est porteuse de Dieu. Marie est témoin d'une présence, elle n'a pas besoin de le dire, elle le laisse passer. Ceci provoque chez Élisabeth un chant d'action de grâce.

Nous voulons prendre le tournant missionnaire dans notre Église aujourd'hui. Contemplons ce visage de Marie dans sa visite à Élisabeth. Elle est allé partager une présence et sa joie. Nous nous interrogeons souvent sur la façon d'évangéliser. Contemplons Marie, elle ne parle pas, elle laisse passer sa joie et son Fils. Marie est un modèle du ministère de la femme dans la communauté: fait naitre la vie et en prendre soin. Marie n'est pas seulement la petite femme de Nazareth, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel. Elle est la femme de la route, la femme tournée vers les autres, la femme docile à l'action de l'Esprit, la première missionnaire. Elle doit inspirer notre agir chrétien. Elle nous indique la route de l'évangélisation.

Marie est femme d'action de grâce dans le service. L'attitude du service commande chez Marie l'attitude de l'action de grâce devant l'action de Dieu en elle. Elle reconnait sa grande pauvreté devant la présence de Dieu, elle manifeste ainsi la puissance et la richesse de Dieu qui fait en elle des merveilles. Marie nous révèle ce que nous recommande le Pape François: Être contemplatif du monde et contemplatif de la Parole. Elle est imprégnée de la Parole et de la présence de Dieu en elle et tournée vers les autres pour partager son bonheur. elle est notre modèle d'évangélisation. Dans son magnificat, elle nous révèle un Dieu proche du monde et secours des pauvres et des petits du royaume. Ne pourrion-nous pas composer notre propre magnificat? N'avons-nous pas trop remplacé le message de Marie par des dévotions?

"Marie, la première en chemin, tu nous entraines à risquer notre OUI aux imprévus de Dieu. Et voici qu'est semé en l'argile incertaine de notre humanité, Jésus Christ, Fils de Dieu. Marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi, ils sont chemins vers Dieu." G. Madore.

 

lundi, 27 mai 2019 16:18

Un passage obligé

Écrit par

Dans notre Église, nous vivons un passage obligé qui dérange bien des personnes et des sécurités. Demain, nos "Fabriques paroissiales" deviendrons régionales. Elles regrouperont plusieurs paroisses actuelles. Nous cheminons vers des communautés d'appartenance ou de fraternité. Ces regroupements sont devenus nécessaires par suite de la baisse de la pratique rleigieuse, de la diminution des revenus et de l'augmentation des dépenses. Financièrement, nous sommes à bout de souffle.

Nous passons d'une paroisse territoriale à administrer à des communautés à animer, rassembler et accompagner.

Une paroisse a besoin d'un administrateur, une commnuaté a besoin d'un leader, d'un pasteur qui attire et rassemble.

La paroisse est au niveau des services et de l'administration, la communauté est davantage au niveau de la vie et des personnes.

Ceci nous oblige à voir autrement l'anmation des communautés et notre présence comme prêtre dans cette nouvelle réalité. Il y a plus de vingt ans, nous disions que nous ne pouvions plus être curé comme autrefois avec plusieurs paroisses à animer. Aujourd'hui les défis augmentent, les besoins nouveaux se font plus urgents,   nous sommes questionnés sur notre mode de présence.

La parabole du fils retrouvé en Luc m'a aidé à comprendre un peu ce renouveau. C'est le fils cadet qui met la maison en fête, c'est lui qui a réveillé l'esprit de famille avec son départ. Son départ a permis au père de retrouver ses entrailles de père  de sorte qu'au retour il fut accueilli comme un fils et non comme un employé. Alors que le fils ainé pris dans ses structures ne peut entrer dans ce nouveau départ. Se pourrait-il que ce renouveau de notre Église vienne de nos fils cadets qui ont quitté l'Église et qui à cause de leur pauvreté spirituelle sont plus ouverts  à la vie? Nos fils cadets de l'extérieur pourraient-ils raviver nos entrailles de père et de mère pour faire la fête et bâtir une Église renouvelée, si nous savons les écouter?

Une autre parabole de Luc vient aussi m'inviter au discernement. La Dame  qui a perdu sa drachme balaie le maison pour la retoruver. Cette Dame m'invite à me demander ce que je dois balayer dans ma maison pour m'engager dans ce renouveau de l'Église qui m'est demander par la vie. Que me faudra-t-il balayer dans mes coutumes, mes traditions, mes célébrations ou dévotions pour prendre le virage obligé dans notre Église? C'est le temps de nous asseoir ensemble dans un moment de discernement pour découvrir ces nouveaux chemins inspirés par l'Esprit du Seigneur. L'Église de demain sera, je crois, une Église biblique davantage centrée sur la commuion et la fraternité accompagnée de pasteur selon le coeur de Dieu.

mercredi, 22 mai 2019 14:19

La joie des retrouvailles. Luc 15.

Écrit par

"Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retrouvée ma brebis qui était perdu."  "Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retoruvée la pièce de monnaie que j'avais perdue." "Tuez le veau gras, festoyons car mon fils qui était mort est revenu à la vie." Voila la pointe des trois paraboles de Luc que l'on a baptisées souvent de "paraboles de la miséricorde." Je me suis souvent demandé comment manifester de la miséricorde à une pièce  de monnaie. La bible TOB coiffe ces paraboles du mot "retrouvé". Luc place ces paraboles dans une rencontre avec des pharisiens et des scribes. Jésus est confronté à des "patrons" de l'Église du temps et leur enseigne un autre mode de fonctionnement que celui qu'ils uitilisent habituellement.

Il y a les samaritains qui ont quitté le système religieux, il y a des païens autour d'eux, les galiléens ont aussi affaiblit leur pratique religieuse et quand ces gens reviennent demander un service, ils sont accueillis avec des centaines de lois et traiditions qu'ils doivent respecter. alors Jésus se permet de leur donner une petite leçon. Regarder le berger qui va à la recherche de sa brebis et se réjouit avec les autres de l'avoir retrouvée. Alors faites comme lui: allez à la recherche des gens qui ont quitté pour les rassembler dans la joie et l'amour.

Admirer la dame qui enlève les poussières qui peuvent cacher sa drachme et se réjouit avec ses voisines lorsqu«'elle l'a retoruvée. Faisons comme elle, balayons notre maison intérieure de toutes nos lois et traditions  qui nous empêchent de reconnaitre nos frères et soeurs dans la foi et de les acuceillir dans la joie et la fête.

Imiter le père qui court à la rencontre de son fils, tue le veau gras et festoye pour le retour de son fils, faites de même quand quelqu'un revient demander un service à votre Église, nous dit Jésus. Réjouissons-nous quelqu'un vient demander un baptême, une funérailles et laisosns dans notre tiroir verrrouillé les normes et lois qui repoussent et découragent.

Une parabole est un message habillé de plusieurs pelures comme un oignon. Nous ne finissons jamais d'en méditer le contenu. Et peut-être avons-nous trop souvent reporté sur le Père la pointe de ces paraboles sans nous laisser déranger. J'ai souvent utilisé la parabole du fils pour les célébrations du pardon sans trop penser qu'elle s'adressait d'abord à moi commme pasteur et à la communauté dans l'accueil des gens. A travers cette parabole, Jésus vient questionner notre façon d'accueillir les chrétiens partit et qui reviennent demander un service. Je me sens souvent comme le fils ainé qui rouspete devant le petit "voyou" qui a tout gaspillé et revient à la maison. Dans nos communautés chrétiennes aujourd'hui ne sommes-nous pas trop du côté du fils ainé? Soyons honnête un petit peu?

:e père ne demande pas de confesison, d'aveu; l'important est le fils,  son retour à la maison et non ce qu'il a fait. Cette attitude du père convertit le fils et lui permet de vivre une vie de famille. Le fils cadet peut accueillir cette nouvelle façon de vivre avec son père à cause de sa pauvreté. Le fils ainé n'a pas connu cet état de pauvre et ne peut accepter cet accueil. Il a plus de droit que le cadet. Il se situe au niveau des droits et non de la personne. A l'exemple du père, il nous faut être capable de dépasser l'agir pour reconnaitre la personne et donner le goût de revenir. Notre Église retrouvera sa vigueur grâce à notre pauvreté qui nous rend capable d'accueillir une autre forme de vie en Église.

Je vois aujourd'hui des familles organiser les funérailles d'un membre de la famille à l'écart de toute vie communautaire, comme s'ils étaient seuls au monde. Tout se règle souvent avec le responsable du salon funéraire. Souvent quand on va à l'église, tout se règle au téléphone avec la secrétaire de fabrique. L'accueil des personnes endeuilllées, la rencontre fraternelle et pastorale sont des éléments en train de disparaitre  de notre champ pastoral et ecclésial. D'autres intérêts se sont imposés par la force des choses et des criconstances et notre Église est devenue un lieu de services religieux  un peu comme un commerce. Jésus vient me rencontrer aujourd'hui pour m'inviter à revêtir la  "robe du fils, l'anneau de l'alliance et les sandales de l'homme libre" pour partir avec lui à la rencontre et à l'accueil des soeurs et des frères qui espèrent une accolade et un moment de joie fraternelle.

vendredi, 17 mai 2019 14:51

Un mouvement!

Écrit par

Je parlais dernièrement que nous devions être des bâtisseurs d'Église, faiseurs de liens, des créateurs de comunion. Le Pape François invite souvent à bâtir des ponts et non des murs ou des barrières. Ce fut la passion de Jésus qui l'a fait vivre au quotidien et lui a fait affronter la mort plutôt que de se renier. Ce matin, je reviens sur cette passion ou mission de Jésus parce qu'il me semble que dans notre vie chrétienne, nous l'avons oubliée. Quand je vois autour de moi des organismes ou services mis sur pieds par les laïques engagés, J'y vois la mission de Jésus continuée en dehors des cadres traditionnels de l'Église. L'Église est un mouvement spirituel qui suit le mouvement de la vie. Elle fait naitre les leaders dont elle a besoin pour avancer.

Le jeudi saint au soir, Jésus nous a donné sa passion à vivre et à rendre présente dans le monde. Le mouvement spirituel a conduit le peuple chrétien hors des cadres traditionnels religieux pour oeuvrer sur le terrain à la mission du Christ. Jésus nous a dit: "Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde." C'est à cela que nous sommes invités. Le sel, c'est ce qui donne du goût aux aliments, ce qui fait ressortir la saveur des aliments. Notre présence de chrétien au coeur de la vie devrait aussi faire ressortir la saveur de la vie chétienne, de la vie selon l'Évangile. Notre présence doit donner du goût à la vie, à l'engagement chrétien, à nos prières. Ne nous manquent-il pas un tout petit peu de sel dans nos "salières" personnelles pour être sel de la terre?

L'urgence, il me semble, est de revenir à la lecture et au partage de la Parole de Dieu. L'urgence est de nous nourrir de cette parole qui transforme nos vies. Nous avons trop longtemps boudé la parole de Dieu pour nourrir notre vie de lecture de dévotion. Le christ est présent dans sa Parole de la même présence que dans l'Eucharistie.  Cette présence nous transforme et nous conduit à l'Eucharistie.

Nous avons la chance aujourd'hui de vivre des célébrations de la Parole dans nos communautés chrétiennes, des célébrations qui devraient permettre d'intégrer le message de Jésus et non seulement faire un rite à partir du Prions en Église. Il nous faut apprendre à communier au Christ dans sa Parole comme dans l'Eucharistie. C'est pourqui, il ne devrait pas y avoir de communion à l'Hostie dans ces célébrations.  Dans sa Parole, Dieu continue de créer des communautés, de bâtir son Église à la condition que nous lui permettions de le faire. La Paole est créatrice; elle a créé le monde, elle contrinue de le créer. Il est évident que pour nous c'est une dure école de faire une plus grande place à la Parole, nous avons longtemps réduit la communion à l'Hostie et la célébration à la messe. Les changements de la société nous permettent de retrouver des valeurs essentielles que nous avions négligées. Dans l'Eucharistie, il y a deux tables: celle de la Parole et celle de l'Eucharistie. Nous avons trop longtemps négligé la première.

Lucien Deiss écrit: "Si la Parole est aussi vénérable que l'Eucharistie, ces célébrations de la Parole sont aussi vénérables que celles de l'Eucharistie. S'il y a une présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, il y a pareillement une présence réelle du Christ, même si elle n'est pas de l'ordre sacramentel, dans la Parole. Si l'Eucharistie est la célébration de l'Alliance nouvelle, la Parole, elle aussi, fait entrer la communauté dans l'Alliance nouvelle. Les communautés qui célèbrent en l'absence du prêtre ne sont pas orphelines: le Christ habite au milieu d'elles; sa grâce est aussi puissante en ces communautés qu'en celles qui célèbrent l'Eucharistie." L.D. Célébration de la Parole. P.192. Plus la Parole est connue, célébrée, plus la communauté a chance de s'y conformer. Le mouvement spirituel qu'est l'Église nous conduit aujourd'hui à cette redécouverte de la Parole de Dieu au coeur de nos vies et de nos célébrations. Un mouvement ne reste pas figé dans une façon de faire, il est souple comme la vie.

vendredi, 10 mai 2019 17:11

Méli-Mélo.

Écrit par

Chaque matin, je me  plais à faire une méditation et même une adoration en écoutant battre le coeur de Dieu. J'ouvre ma télé et j'écoute ce qui se passe dans notre monde. La vie du monde est le battement du coeur de Dieu. Ce battement m'inspire ou me questionne.

De ce temps-ci, nous parlons beaucoup de laïcité et de signes religieux. Doit-on porté tel signe ou non, qui peut les porter ou pas. Chacun y va de ses arguments pour défendre ses positions et souvent tout est mêlé. On mélange les orientations sexuelles avec la laïcité et les signes religieux. Méli-Mélo. Chacun défend son point de vue avec volubilité, notre ancien premier ministre du Canada  paralait de "diarrhée verbale." On parle aussi de pédophilie et là aussi nous faisons du méli-mélo dans notre argumentation. Cependant je constate que lorsqu'il s'agit de cerner les causes pour corriger la situation, nous souffrons d'une autre maladie: "la constipation verbale." Nous manquons de vocabulaire, ou d'idées.

Le coeur de Dieu bat chaque matin et nous place devant à la fois une situation difficile et de grandes questions sur notre façon de réagir. Pendant que les uns cachent quelques petits  milliards dans des paradis fiscaux, comme disent les savants, des centaines d'enfants meurent de faim chaque jour; pendant qu'on éternise des enquêtes qui n'aboutissent jamais, des enfants et des femmes sont maltraités, des personnes âgées manquent d'amour et de traitements. Pourquoi n'avons-nous pas la même ardeur et le même vocabulaire uitlisés pour défendre des signes religieux qu'on utiliserait pour défendre les personnes? Je ne suis qu'un vieux qui boit son café, je n'y connais rien me  direz-vous; c'est sans doute vrai, mais ça me questionne.

C'est devant ce coeur de Dieu blessés que je médite chaque matin et je me dis: Notre monde a besoin de charpentiers. Notre monde a besoin de bâtisseurs. Nous avons besoin de bâtir des relations et des services qui respectent les personnes et protègent les plus faibles de la société. Nous avons besoin de témoins, de femmes et d'hommes qui se lèvent au coeur de nos communautés pour mettre l'accent sur les plaies à guérir et non seulement sur des conséquences à punir. Nous avons besoin de gens qui se lèvent non d'abord pour sauver un crucifix mais des crucifiés.

Devant ce méli-mélo, je trouve les chrétiens et nos Églises silencieuses. Qu'avons-nous fait de la mission de Jésus Christ donnée le jeudi saint au soir? Je m'arrête ici, je vais continuer en silence ....

mercredi, 08 mai 2019 14:15

Je réfléchis tout haut.

Écrit par

Hier, quelqu'un  se plaignait que les jeunes ne croient plus à rien ne veulent plus s'engager. Je regarde nos réunions de mouvements catholiques ou de pastorale, nous ne rencontrons que des personnes âgées ou des célibataires. Et les jeunes parents me disent qu'ils n'ont plus le temps pour ces engagements, ils doivent s'occuper de la famille. Un confrère prêtre me disait ne plus savoir comment prendre l'action pastorale parce que les gens ne sont plus là. J'avais l'impression d'être devant deux rails de chemin de fer.  Alors j'ai essayé de réfléchir un petit peu.

J'ai grandi dans une société rurale ou nous travaillions sur la ferme et étions à la maison tous les jours. Ma mère passait ses journées autour du poêle à cuisiner ou dans le jardin l'été. Alors le dimanche, c'était relâche. Notre plaisir était de sortir de la maison pour aller à la messe, à des réunions ou faire du bénévolat. C'était comme un besoin de nous évader et de voir d'autres personnes. Il y a queque temps, j'ai demandé à un jeune père de venir nous faire un témoignage à une réunion le dimanche après midi. Il m'a dit: "C'est mon  seul moment avec mes enfants et je leur consacre la journée". J'ai compris que le monde est changé et que moi je n'ai pas suivit, je suis resté dans mes vieilles affaires. Ce ne sont pas les gens qui ne sont plus là, c'est moi qui ne suis plus là avec eux.

Le Seigneur dit dans l'Évangile, vous êtes capable de suivre la nature et vous ne comprenez pas la vie humaine. Si je laisse mes fleurs dehors en janvier, je risque de les perdre. S'il y a gros nuages, je sais qu'il peut pleuvoir. Pourquoi je ne peux pas comprendre que les besoins sont nouveaux, les défis en Église ne sont plus les mêmes parce que la vie est changée et que les gens sont ailleurs. Les gens ne viennent plus à la messe, vivent les célébrations funéraires à la maison funéraire; l'important est-il le rite à l'église ou la célébration avec les familles de l'événement pour en vivre le sens? La religion ne change pas la vie elle lui donne du contenu et c'est moi qui pourrai changer si besoin est. Nous ne pourrons jamais "atteler tout le monde sur le même bacul" disait mon père mais pourquoi ne pas essayer un petit peu.

Quelqu'un dont j'ai perdu le nom écrivait: "Un des grands problèmes de notre Église n'est pas d'abord la baisse ou la presque disparition de la pratique religieuse, mais l'absence de véritable fraternité."   Une grande question aujourd'hui est la difficulté des relations humaines saines parce que perturbées par toutes sortes d'agents extérieurs et intérieurs. Chaque jour la télé nous déverse dans nos salons un flots de conséquences de relations brisées. les chrétiens ont délaissé nos liturgie  en grande partie parce qu'elles ne répondent plus à leur besoin de fraternité et de spiritualité. Les relations humaines au quotidien  brisées ou difficile posent une question à nos célébrations. Quand on sort de l'église, c'est pour aller bâtir des liens de fraternité, de communion au quotidien. La célébration terminée, nous sommes envoyés porter le "réconfort aux anxieux, le pardon aux coupables, la paix aux victimes de violence, l'amour à ceux et celles qui n'y croient plus. À notre tour d'aller inviter les hommes et les femmes d'aujourd'hui à s'engager à la noble tâche d'humaniser le monde." P.A.Durocher. "L'Eucharistie nous rend capables de devenir à notre tour du bon pain pour les autres." Benoit XV1.

Ma conviction est que la société d'aujourd'hui nous invite à sortir de nos structures pour rencontrer la vie et la fortifier. Certaines structures ecclésiales disparaissent parce que nous ne pouvons plus les entretenir, nous les remplaçons par quoi pour répondre aux besoins spirituels d'ici? On pourrait-tu y réfléchir un petit peu?

lundi, 06 mai 2019 14:23

Il y a déjà trois jours.

Écrit par

Il y a déjà trois jours que cela est arrivé, des femmes nous ont dit qu'il était ressuscité, mais nous ne l'avons pas vu." Voila où sont nos bone messierus les apôtres au matin de la résurrection. Voila où nous sommes très souvent 2000 ans après la résurrection. Les apôtres cherchaient au dehors ce qui était au dedans. Nous avons encore cette conception que Dieu est en l'air et qu'il faut le chercher dans le ciel. A l'Eucharistie, au par lui...,  nous élevons le calice vers le ciel comme si Dieu était assis sur un nuage pour nous regarder faire. Les disciples D'Emmaüs ne le reconnaissaient pas parce qu'il le voyait en dehors comme avant.

L'Évangile est une mission et l'Eucharistie la concrétise en la célébrant et nous renvoyant sur le terrain au coeur de la vie. Ce n'est pas gentil de marmonner de belles prières à la chapelle pour ensuite très content aller prendre sa bière avant souper. A la consécration, avec le pain, nous devenons corps du Christ pour être du bon pain pour les autres durant la semaine.  Si l'Eucharistie reste dans l'Église, elle ne sera qu'une célébration et jamais l'Eucharistie du Christ. L'Eucharistie n'est pas un acte de dévotion personnelle comme le chapelet, elle nous renvoie toujours en mission. Je reviens souvent sur cette question car il me semble que nous restons prisonnier d'un rite.

Ceci devient plus évident avec la diminution du nombre de prêtres et la fermeture de certaines églises. "Ils iront à la messe dans l'église voisine." "Il nous faut des prêtres pour dire la messe". L'église est devenue un lieu du service religieux où les chrétiens achètent les produits là où ils se présentent. Ceci me pose de grosses questions sur ma façon à moi de présenter l'Eucharistie. Il y a trois jours que cela est arrivé, il y a 2000 ans que cela est arrivé....  L'Église est en dedans, la vie chrétienne est en dedans, la résurrection est en dedans, la vie chrétienne est une expérience du ressuscité en nous qui nous fait témoigner, l'Eucharistie est la célébration de cette vie eucharistique au quotidien. Évangéliser, c'est trouver ce qu'il y a en dedans pour en vivre et en témoigner. Il nous faut passer à ce Dieu intérieur, amoureux, calme, intérieur à nous-même et qui nous attend à chaque battement de notre coeur dans le plus secret de notre intimité.

vendredi, 03 mai 2019 13:51

Rite ou Mission.

Écrit par

La liturgie, de ce temps pascal, nous fait méditer le texte des Actes des Apôtres. A cause du contexte où les apôtres se trouvaient, ils mirent l'accent dans leur prédication sur la résurrection du Christ et la mission du Christ s'est trouvé mis un peu en veilleuse. Mgr Durocher écrit:"La Bonne Nouvelle du règne de Dieu qui approche a cédé la place à la Bonne Nouvelle que le Christ est ressuscité." Ceci a marqué toute la vie de l'Église de sorte que l'accent fut mis sur le rite liturgique qui a mis la valeur des sacrements un peu en veilleuse.  Ainsi nous avons catéchisé, sacramentalisé,  ritualisé et lors de l'évolution des sociétés, le peuple délaissant ces pratiques se retoruve devant un vide spirituel profond. L'important est que le rite liturgique soit bien fait. Nous avons développé des dévotions et le culte eucharistique et la mission du Christ fut oublié.

L'Eucharistie est devenue une célébration et quand la célébration est terminée, on entre chez soi jusqu'au dimanche suivant. Je l'ai vécu longtemps de cette façon. On ne  part pas de l'église parce que la messe est terminée, mais parce que la messe commence.  Jésus nous a donné une misison a réalisée. Devant les enfants qui meurent martyrs, ou de faim, devant les vieillards seuls devant la fin de vie, devant les jeunes découragés pour qui le suicide parait la seule issue, je me pose de réelle questions sur ma  façon de vivre et annoncer la mission du Christ. Quelle fut la passion de Jésus? Qu'est-ce qui la fait vivre et conduit à la mort? On met l'accent sur la passion du vendredi, mais celle de chaque jour de sa vie terrestre? Je renocntrais un dame qui depuis 17 ans, chaque matin, va servir les petits déjeuners à l'école aux enfants qui arrivent le ventre vide. Les chrétiens sont là sur le terrain, mais je constate que mon Église n'est plus là. J'ai mal à mon Église. Pourquoi notre Église n'est-elle plus présente aux problèmes quotidiens du monde? Nous avons rencontré le Christ dans le tabernacle devant lequel nous fléchissons les genoux, mais avons-nous rencontré le Christ ressuscité et blessé du quotidien. Je pense au chant: Que restera-t-il de toi? Il restera ce que tu as semé, donné. ...   Derrière une église qui ferme, il y a une communauté qui a soif et faim de sens à la vie et de spiritualité ... Marie gardait ces événements dans son coeur ...

 

Page 60 sur 86