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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

samedi, 22 août 2020 14:02

50 ans.

Ce matin, je lis dans le journal un résumé de la triste histoire du Parc Forillon.  J'étais à Gaspé à l'époque et cela m'a rappelé la non moins triste histoire de la fermeture des paroisses de l'arrière pays dont ma paroisse. Un jour des messieurs en cravate  sont arrivés chez nous pour nous dire que nous n'étions pas heureux et qu'il fallait partit.  À Forillon fallait partir. Un parc c'est pas pour le monde, c'est pour la forêt et les animaux sauvages. Chez nous ce n'étais plus chez nous.  Mgr Ouellet, notre évêque lors de ce sévénements écrit: "Après bien des interrogations personnelles, je me suis résigné à cette tragédie en me cachant derrière les certitudes offertes par le programme d'Aménagement Régional. Plus tard, j'ai compris que ces certitudes n'étaient qu'un leurre." Ces départs nous ont fait prendre conscience de l'importance des racines humaines. Un triste silence de plomb avec son frère l'oubli se sont étendus sur ce territoire jadis grouillant de vie et de cris des enfants. Les gens sont restés marqués pour la vie par ces gestes barbares et demeurent méfiants devant les systèmes. 

Aujourd'hui dans l'Église nous fermons des fabriques, des églises changeront de mission, demain ce sera les communautés qui disparaitront. Ces mêmes personnes pour la plupart devont encore faire des deuils. Des gens venus d'ailleurs par la force des choses  devront changer la situation. Il serait important de conserver l'histoire des fermetures au fond du coeur pour mieux comprendre les réactions des chrétiens d'ici. Il y a deux valeurs importantes a considérer: d'abord cette blessure au fond de l'être humain et le sentiment d'appartenance à une communauté. Ce que l'on appelle "l'esprit de clocher" ne serait-il pas surtout un esprit d'appartenance, ce serait plus positif, me semble-t-il. Mgr Ouellet écrivait encore: "Et encore une fois le silence enveloppa l'arrière-pays relocalisé en vill.e." Nous devrons veiller avec amour à ce que le silence ne vienne pas enveloppé nos communautés paroissiales comme il a enveloppé l'arrière-pays.   C'est ma prière quotidienne.

 

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