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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

dimanche, 23 août 2020 14:18

Le métier à tisser.

Le métier à tisser était presqu'aussi présent dans la maison chez nous que le table de la cuisine. Chaque hiver le métier faisait partie de notre vie quptidienne. J'ai vu ma mère travailler avec patience et amour sur cet instrument et fabriquer des pièces à son image: couvertures, napperons et linges à vaisselle se sont tour à tour empilés dans le coin de la cuisine attendant leur preneur. sur le métier, il y avait d'abord un fil de trame bien tendu et avec patience ma mère passait la "navette" parmi ces fils pour fabriquer le tissu selon son  modèle. Selon la couleur du fil utilisé et les changements du mouvement des "lames," ma mère fabriquait des tissus variés et chauds. Ce modèle, elle l'avait d'abord dans le coeur et dans la tête. Ce travail est devenu pour moi une parabole.

Dans ma vie comme dans la vie de toute communauté chrétienne, il y a un fil de trame bien placé qui est le tissu de base de notre vie. Ce fil il m'est donné, je dois l'utiliser tel qu'il est.  Chaque jour il nous faut passer la "navette" de notre quotidien pour fabriquer le tissu de notre vie.  Ce fil m'appartient et la finalité de mon tissu de vie sera mon oeuvre.  Dépendemment de la couleur de mon quotidien et du dessin que je suis capable de fabriquer, le résultat aura la couleur de ma vie. Il me faut de l'attention pour ne pas casser un fil de trame ceci compromettrait la valeur du tissu. Il nous faut de la patience, de l'amour pour agencer chaque jour le travail et le conduire à bonne fin. Le "ros" vient  tasser chaque brin tout près des autres, c'est tissés serré, comme les liens de famille, liens aussi dans les comunautés chrétiennes.  Si les fils ne sont pas bien tassés les uns près des autres, le tissu est lâche et ne sera pas chaud en hiver. Si les fils de mon quotidiens ne sont pas bin tassés le tissu de ma vie manquera de solidité et résistera mal aux intempéries de la vie. Il en est ainsi du tissu de nos communautés chrétiennes.

Cette parabole m'a souvent aidé dans ma vie en paroisse.  Tisser des liens entre les personnes, fabriquer un tissu humain tissé serré, c'est ce que j'ai essayé de faire  dans les parroisses ou j'ai oeuvré. J'ai parfois cassé des fils de trame ou je me suis trompé de couleur, mais j'ai essayé de retomber sur mes pieds assez rapidement pour que le tissu humain ne soit pas trop affecté.  Dans notre monde actuel, cette parabole prend à mes yeux une importance capitale. Les relations humaines sont de plus en plus difficles tant dans les familles que dans les communautés chrétiennes, il nous faut beaucoup de patience et d'amour pour tisser chaque jour la vie chrétienne au niveau de l'Évnagile.  C'est à mes yeux aujourd'hui l'urgence de l'évangélisation de savoir passer la "navette" avec amour et patience pour fabriquer le tissu évangélique dans nos communautés chrétiennes. Il nous faut savoir respecter le fil de trame et ne pas vouloir le casser pour qu'il prenne nos idées. Nous allons réaliser le tissu de notre vie comme de nos communautés que nous avons dans le coeur et dans la tête. Et parfois nous voulons le réaliser sans tenir compte du fil de trame et la pièce est mal fichue. Je dis merci à ma mère de m'avoir donné un peu de sa sagesse de vie.

 

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