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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

jeudi, 21 mars 2019 14:26

En avant marchons.

S'amorce dans notre Église diocésaine une démarche de regroupement des fabriques paroissiales. Ce mouvement déjà enclenché ailleurs voit le jour chez nous. Évidemment cela ne se fera pas sans heurts et gincements de dents. C'est tout à fait normal. J'entends l'appel lancé à Abraham: "Quitte ton pays et va dans le pays que je te montrerai." tout être humain est appelé un jour ou l'autre à quitté son pays: lorsque nous quittons l'enfance vers l'adolescence puis vers l'âge adulte et la vieillesse, c'est un perpétuel changement de pays. Ce changement nous oblige à laisser des choses que nous aimions pour en trouver d'autres plus conformes à notre état. Comme Abraham a quitté son pays pour en trouver un autre.

Voir disparaitre sa paroisse, son lieu d'attache, ses repères est un détachement difficle et laborieux mais nécessaire dans notre contexte actuel. Mais perdons-nous quelque chose? Ou trouverons-nous quelque chose d'autres? Nous avons été habitué à une Église territoriale: Diocèse, paroisse. Ne sommes-nous pas invités à retrouver une Église basée davantage sur les personnes, ce que certains appellent une "paroisse liquide". L'important ne sera plus la paroisse territoriale, mais la paroisse communauté humaine. J'avais dans le passé parlé parfois d'une Église épiscopale, c'est à dire une Église communauté rattachée à l'Épiscope, l'Évêque. Ne sommes-nous pas en route vers cette Église communauté, Église communion de personnes? Ne serait-il pas important de mettre l'accent sur ce que nous allons retrouver et moins sur ce que nous allons perdre?

La paroisse territoriale comme nous l'avons connu est un instrument de l'époque de chrétienté qui a fait son temps. L'Église est une communion de personnes autour de Jésus Christ. Nous sommes en route vers cette réalité sous la mouvance de l'Esprit Saint. le temps de l'église au coeur du village avec son presbytère et Monsieur le Curé qui récite son brévaire sur le perron est terminé. La vie nous invite à passer à autre chose. Il s'agit certes moins de structurer une paroisse que de passer à une mission.

Devant cette situation, nous pouvons avoir l'attitude de Zacharie, sourire et dire c'est pas possbile et risquer de devenir muet. Ou encore l'attitude de Marie, être ouvert à la nouveauté et se fier à l'Esprit qui nous guidera  surement sur le bon chemin. Bâtirons-nous une Église du modèle Zacharie prisonnière de ses structures, ou celui de Marie qui part vers les autres sous la motion de l'Esprit.  Cette nouveauté nous obligera à revoir notre notion de l'Église et du minstère presbytéral. Si nous voulons créer cette nouvelle vision d'Église avec nos conceptions actuelles, nous courrons certainement vers un échec. "Le prêtre ne se définit plus en des termes cutuels liés à l'exercice d'un sacerdoce mais dans les termes dyanmiques et conciliaires qui définissent l'évangélisateur." C.F. Réinventer la paroisse, P. 136. Nous l'avons répété souvent dans le passé: La paroisse territoriale deviendra une communion de communautés. L'animation pastorale sera bien différente, c'est pourquoi il sera nécessaire de revoir nos conceptions des ministères. Le tournant missionnaire et l'évangélisation  nouvelle demandé par le Pape ouvre devant nous un immense chantier difficile mais combien emballant. Il ne s'agit plus de rammasser de l'argent pour chauffer un bâtiment, il s'agit de réchauffer l'Église communauté qui grelotte et se sent abandonner. Ceci nécessitera beaucoup d'information, de rencontres, de discussion entre nous pour cheminer le plus sereinement possible. Faut qu'on en parle et reparle.... "Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai. Abraham partit ..." 

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