homelie2

Homélies, réflexions et spiritualité

Homélies

mardi, 21 septembre 2021 14:15

La liberté de l'Esprit Saint. Nb 11, 25-29; Mc 9, 38-48.

En ce temps-là,  Jean était de mauvaise humeur parce que des gens étrangers à leur groupe faisaient du bien à des personnes affligées de maladies. Ça n'a pas de bon sens, ils ne sont pas mandatés. L'important pour le groupe des apôtres n'est pas que l'on fasse du bien à quelqu'un,  mais qu'on respecte les coutumes. Ceci m'a rappelé un souvenir. Un jour en réunion de prêtres, un confrère avait rouspété contre un autre prêtre parce qu'il n'avait pas bien respecté certains gestes dans la liturgie. Il n'avait pas le droit de le faire. Notre évêque l'a écouté et lui a dit: "Si cela a fait prier les gens, ne serait-ce pas bon quand même?" L'important est-ce le respect d'une loi humaine ou la prière des chrétiens?  L'Évangile d'aujourd'hui vient  nous questionner au fond de nous-même parce qu'aujourd'hui encore nos mentalités n'ont pas beaucoup évoluées.

Dans le livre des Nombres de notre célébration, Moïse dit: Pourquoi arrêter ces gens de faire du bien, le Seigneur dépose son Esprit là où il veut. Notre mentalité est questionnée profondément aujoutd'hui par cette parole de Dieu. Dans nos communautés chrétiennes, la majorité pour ne pas dire la totalité des oeuvres caritatives pour aider à améliorer la qualité de la vie sont animées par des "non pratiqants."   On dit: "Ils le font par simple altruisme humain." Nous nous permettons des jugements rapides et oublions que l'Esprit souffle où il veut. Pourquoi ces gens ne seraient-ils pas animés du souffle divin? Avons-nous le monopole de l'Esprit?

Ces gens chassent les démons, guérissent les personnes et manifestent la bonté du Seigneur. Quels sont nos démons aujourd'hui? Un démon qui nous touche presque tous les jours est la colère et la violence fruit d'une frustration étouffée. Longtemps. Le peuple fut silencieux, acceptant sans mot dire le pouvoir sous toutes ses formes. Aujourd'hui ces frustrations explosent. Chasser ces démons seraient d'abord de libérer la parole, d'écouter avec le coeur et de déposer la paix et la sérénité au coeur du monde. En guérissant les coeurs,  nous pourrions guérir la violence faite aux femmes et aux enfants, aux pauvres et aux infirmes.

Un autre démon qu'il faut chasser ne serait-il pas notre idée de supériorité fruit d'une société patriarchale? L'être humain fut créé en deux personnes égales en dignité et en valeur mais avec des différences. D'où vient cette idée que l'homme est supérieur et que même parmi les hommes il y a encore des degrés de pouvoir ou de dignité. Nous avons des services ou des ministères différents selon les charismes et les besoins mais ceci ne donne pas une supériorité ou l'autre doit obéir au lieu d'être en état de communion pour bâtir le règne de Dieu comme nous dit Saint Paul. Là aussi il y a un petit diable à regarder. C'est la présence de la discrimination, du racisme, des abus de pouvoir. Même sur le plan religieux nous n'échappons pas à ce petit diable. À nous d'dentifier chachune et chacune nos petits diables qu'il nous faut enlever de nos vies. Nous avons chacun les nôtres.

  Alors Jésus utilise une parabole pour éclaire rnotre lanterne. "Si ton oeil est occasion de péché, coupe-le, de meme avec ton pied, ta main." Si ta façon de regarde l'autre te porte à juger et à condamner convertit ton regard pour y voir un enfant de Dieu rempli de l'Esprit Saint. Si ta main se ferme pour tout garder et laisser l'autre dans la misère, ouvre-la pour donner. Si ton pied te fait avancer sur des routes mauvaises, laisse-toi éclairer par l'Esprit Saint pour prendre le chemin de l'Évangile et de l'amour.

L'Évangile d'aujourd'hui nous invite à regarder autour de nous pour y déceler les actions de l'Esprit Saint au coeur de la vie de notre monde. Le télé nous en apporte souvent dans notre salon des exemples édifiantes pour notre vie. Des femmes et des hommes, des adolescents se consacrent à développer des services pour aider les personnes vulnérables, les enfants à améliorer leur qualité de vie. L'Esprit du Seigneur souffle où il veut. Nous voyons naitre des prophètes, des pasteures et pasteurs, qui ne répondent pas toujours à nos critères, mais soyons assez chrétiens pour les reconnaitre et les accepter  au coeur de nos communautés. Ne plaçons pas les lois et les rites avant les personnes. que ce soit notre prière aujourd'hui.